• Trois fois plus de #mercure dans les #océans depuis le début de l’ère industrielle
    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/41bc3d04-32b2-11e4-861b-f2a0f94a952e/Trois_fois_plus_de_mercure_dans_les_océans_depuis_le_début_de_lère_industrie

    Pour arriver à cette conclusion, Carl Lamborg, de l’Institut océanographique Woods Hole du Massachusetts, et ses collègues ont utilisé pour la première fois des mesures directes, dans le but de quantifier le « mercure anthropique », par opposition au mercure naturellement émis par l’activité volcanique terrestre et sous-marine.

    (...)

    Résultat : les #eaux_de_surface – jusqu’à 1000 mètres de profondeur – sont marquées par un net surcroît de mercure. L’#Atlantique Nord est le plus souillé, ce qui est probablement dû aux émissions conjuguées de l’#Amérique_du_Nord et de l’#Europe, qui ont atteint leur maximum dans les années 1970.

    (...) Les sources principales en sont aujourd’hui les #centrales_thermiques au #charbon, qui représentent plus des deux tiers des rejets #anthropiques. S’y ajoute l’#extraction_minière, ce métal étant souvent présent dans les gisements de zinc, d’or ou d’argent.

    Contrairement aux autres métaux lourds, le mercure, très volatil, se disperse dans l’atmosphère sur de très grandes distances, avant de se déposer dans les océans. En ce sens, il se comporte comme le CO2 et le milieu marin constitue une « pompe à mercure ».

    Au total, les chercheurs évaluent entre 60 000 et 80 000 tonnes la quantité de mercure présente dans les mers du globe. « Les concentrations sont infinitésimales, de l’ordre du dixième de nanogramme par litre, indique Lars-Eric Heimbürger, du laboratoire Géosciences environnement Toulouse (CNRS/IRD/Université Paul-Sabatier), coauteur de l’étude. Mais, au fil de la chaîne trophique, jusqu’aux plus gros #poissons comme le thon ou l’espadon, cette concentration est multipliée par dix millions. »

    Voilà pourquoi les taux élevés de mercure dans les eaux de surface, qui en accumulent les deux tiers, sont particulièrement « inquiétants », selon le chercheur. Car, explique-t-il, c’est dans cette partie de la colonne d’eau que le mercure est transformé par les bactéries en #méthylmercure, la forme la plus #toxique de ce métal. Celle qui se retrouve dans les poissons de mer que nous consommons.