Auschwitz : la vérité - L’Express

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  • Auschwitz: la vérité - L’Express
    http://www.lexpress.fr/informations/auschwitz-la-verite_595879.html

    La sécheresse technique de l’étude de Jean-Claude Pressac, dénuée de tout commentaire et de tout témoignage, nous fait pénétrer la réalité humaine d’une usine. Sa vie quotidienne. Ses problèmes. Il y a des pannes fréquentes : il est rare que l’ensemble des crématoires fonctionnent en même temps. Certains sont abandonnés, déficients après avoir été surexploités ou à cause d’un défaut de structure. La Bauleitung a aussi de gros ennuis avec les cheminées, qui, soumises à un rythme de plus en plus rapide, se fissurent souvent sous l’effet de la chaleur. Topf, comme toutes les entreprises, a des contentieux de facturation avec son client. Il lui arrive de faire du dumping pour évincer ses concurrents (notamment Kori, à Berlin) et emporter le maximum de marchés dans les différents camps du Reich. Prüfer, qui touche personnellement 2% sur les bénéfices des ventes, veut être présent partout.

    La chronique de la vie professionnelle de ces fonctionnaires, techniciens et employés, constitue par sa banalité l’un des plus terribles documents sur la Solution finale. Car c’est à cause de ce travail appliqué de mise au point de techniques incinératrices surpuissantes qu’Auschwitz devint un lieu d’anéantissement massif des juifs. Les premiers gazages eurent lieu à Auschwitz I, le camp principal, en décembre 1941 (et non en septembre, comme on le pensait jusque-là), sur des malades qualifiés d’ « irrécupérables » et des prisonniers soviétiques, et en 1942 et 1943 furent réalisés à Auschwitz II-Birkenau les crématoires II, III, IV et V, à très grande capacité.

    #archives #histoire #extermination #génocide #banalité_du_mal

    • Article du Nouvel Obs du 30 septembre 1993 (pdf) sur ordiecole.com
      Auschwitz : enquête sur la mécanique de l’horreur
      avec Jean-Claude Pressac sur les lieux du génocide
      http://www.ordiecole.com/auschwitz_pressac.pdf

      Une grande partie des archives d’Auschwitz saisies par les Soviétiques dormaient à Moscou depuis 1945. Jean-Claude Pressac est celui qui, le premier, a pu les consulter après la chute du communisme. Son livre, « les Crématoires d’Auschwitz » (CNRS Ed.), qui démonte la mécanique de l’extermination, se veut avant tout technique. D’abord parce que son auteur, né en 1944, est un scientifique. Ensuite et surtout parce qu’il a été un collaborateur de Faurisson. Les éléments nouveaux qu’il apporte sur la construction et le fonctionnement des chambres à gaz et des fours crématoires, sur le calendrier de la solution finale, fournissent des précisions irréfutables sur la réalité - depuis longtemps établie - du génocide.

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      Sur une présentation rétrospective rapide de l’ouverture des archives soviétiques
      L’ouverture des archives soviétiques : une adaptation dans la confusion : Le Panoptique
      http://www.lepanoptique.com/sections/histoire/l%E2%80%99ouverture-des-archives-sovietiques-une-adaptation-dans-la-co

      Le 31 décembre 1991 disparaissait officiellement l’URSS. La fin de cet immense empire allait entraîner de nombreuses conséquences, autant politiques, économiques que sociales. Toutefois, un aspect mérite l’attention de tout passionné d’histoire : l’ouverture des archives de l’ex-URSS. Ce que plusieurs qualifient de « révolution archivistique » ne sera qu’un bref intermède dans l’histoire russe. Le régime de Vladimir Poutine mettra fin à la « ruée vers l’or » des chercheurs en rétablissant des règles plus « normales » en matière d’archives.

    • Dans mon souvenir le petit livre de Pressac ( éditions du CNRS, 1993 ) ne fut jamais commenté par les historiens peu ou pas intéressés par cet « aspect » du nazisme.
      Pharmacien, chercheur amateur, le type n’était pas de la famille universitaire. Il avait fait le boulot des historiens professionnels de la deuxième guerre mondiale, lesquels toujours selon mon souvenir, évitèrent de creuser la question.
      La presse évoqua ce travail pionnier, mais pas beaucoup et pas longtemps. On est là devant le fonctionnement typique d’une caste universitaire, proprio de ses thèmes...
      Les Américains avaient une autre approche ; sans hésiter ils avaient édité les précédents ouvrages de Pressac :
      L’Album d’Auschwitz d’abord chez Random house, N-Y, puis au Seuil en 1983.
      The Struthof Album the Beate klarsfeld Foudation,1985.
      Auschwitz : Technique and Operation of the gas Chambers , N-Y 1989.
      The deficiencies and inconsistencies of "The Leuchter report" N-Y,1990.
      Ces recherches publiées aux USA étaient ignorées ( méprisées ?) par l’Université française.

    • @paulo

      Il avait fait le boulot des historiens professionnels de la deuxième guerre mondiale, lesquels toujours selon mon souvenir, évitèrent de creuser la question.

      Je ne suis pas sûr que cela soit si simple. Dans mon souvenir, dans le dernier tome de la Destruction des Juifs, d’Europe , Raul Hilberg, que l’on ne peut pas soupçonner de s’être insuffisamment documenté, a consacré tout un chapitre sur les enjeux industriels de la solution finale. Quant à la question du point de vue d’un chimiste sur la question, il y a un très intéressant passage dans les Assassins de la mémoire , dans lequel Pierre Vidal-Nacquet s’appuie sur le travail de recherche d’un chimiste pour démonter une partie de la falsification des révisionnnistes.

      Lorsque les archives anciennement soviétiques ont été ouvertes au début des années 90, il y a effectivement eu la possibilité pour de nombreux chercheurs de découvrir des sources nouvelles d’informations à propos de la destruction des Juifs d’Europe, parmi ces travaux, il y avait le livre de Pessac, dont je ne dirais pas qu’il a souffert de silence médiatique, j’ai le souvenir assez distinct de plusieurs chroniques à propos de ce livre qui toutes prospectivement énonçaient que le biais de cette recheche mettrait les historiens dans la gêne. Si j’osais, je dirais qu’il s’agissait plutot du crénau éditorial de ce livre.

      J’ai un souvenir vague de sa lecture en revanche, je garde le souvenir que le point de vue était inédit et bien documenté, mais qu’il ne constituait pas une véritable découverte au regard de la somme d’Hilberg.

    • Raoul Hilberg ? Historien juif d’autriche et devenu américain...

      Première édition :The Destruction of the European Jews. Chicago, Quadrangle, 1961.
      ensuite :
      The destruction of the European Jews, New York : Harper & Row, [1967], c1961.(ISBN 0061319597)1
      1st New Vewpoints ed édition, 1973. ASIN : B000735G5E Harpercollins College, 1979. (ISBN 0-06-131959-7)
      Édition révisée, 3 vols. New York, Holmes and Meier, 1985. xii + 1274 Seiten. (ISBN 0-06-131959-7) (plus une édition pour étudiants 1986 ; 360 Seiten. (ISBN 0-8419-0910-5)
      Yale University Press, 2003. 3 Bd., xvi + 1388 Seiten. (ISBN 0-300-09585-6)
      ( toujours Wikip.)
      Travail américain, non ?
      Je ne désire pas m’en prendre aux historiens français, mais ils ont leurs défauts, nul doute. Cela me rappelle ce (bon) historien français de l’opinion publique durant la période Vichy qui distinguait mémoire et histoire, considérant que la mémoire et les témoignages des particuliers de l’époque étaient à prendre avec des pincettes, tandis que le travail sur

      l’Histoire

      , c’était tout de même autre chose. Même et surtout si son sujet : l’opinion publique, était et demeure quasi subjectif. L’histoire n’est pas différente des idéologies : elle vous empêche souvent de penser librement.
      Pour moi il y avait là une manifestation évidente de l’arrogance universitaire

    • « Voyez cet arbre, à l’angle de la ferme, on le retrouve sur un dessin d’un détenu, commente Jean-Claude Pressac. Les témoins peuvent se tromper. Ils ne mentent jamais. Faurisson les confronte pour les démolir. Moi, mon travail c’est de replacer les souvenirs dans le temps et dans l’espace. Je leur rends leur valeur. C’est de la destruction de témoignages, ça ? »

      dans l’article du NouvelObs.