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  • Trophée en plastique et gare du Nord : un patron anglais juge la France « foutue » - Le nouvel Observateur
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/10/03/plastique-gare-nord-grand-patron-anglais-juge-france-foutue-255267#

    Andy Street est le directeur général des magasins John Lewis, la chaîne de magasins prisée par la classe moyenne-supérieure anglaise et régulièrement citée en exemple pour sa réussite et le traitement de ses salariés.

    Fin septembre, il est passé par Paris pour récupérer un prix au salon professionnel World Retail Congress. Il n’a pas du tout aimé ce qu’il a vu, a-t-il raconté à son retour à Londres, après que son Eurostar a été retardé. Cité par le Times, le patron a déclaré :

    « Vous montez dans l’Eurostar en partant d’un endroit que je ne peux que décrire comme l’épicentre de la misère en Europe, la gare du Nord, et vous en sortez dans une gare moderne, qui va de l’avant [Saint-Pancras, à Londres, ndlr]. »........

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    le Produit intérieur brut britannique reste inférieur à celui de la France, leur balance commerciale est plus déficitaire que celle de la France et les Britanniques sont plus nombreux à vivre sous le seuil de pauvreté que les Français ;

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    PM ; Angleterre dette publique -> 127 % PIB

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    #Grande-Bretagne
    #patronat
    #Eurostar
    #tourisme
    #PIB

  • En ce moment, sur la GPA, ça s’écharpe sévère :
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/10/03/gpa-debat-rend-fou-255249
    On voit passer des arguments d’une foutue mauvaise foi, la palme du plus crapoteux revenant à celui de la marchandisation du corps : apparemment ça fait problème pour les homos et pas pour les hétéros, alors je me demande quel naturalisme à deux sous ça dissimule ; quelle est donc cette économie naturelle que la GPA hétéro reconduit sans accroc mais que la GPA homo viendrait livrer à l’autre économie, la sale, celle du corps monnayé ? Bonne blague d’ailleurs, de venir pointer là ce qui est à l’oeuvre partout sans justifier cette discrétisation (comment se définit le salariat, sinon achat de force de travail, sinon marchandisation du corps ?) Si ceux qui défendent ça sont conséquents, alors non seulement la gestation pour autrui c’est fini pour tout le monde, mais tout le capitalisme avec. Zou. Au moins les libéraux sur ce point là sont conséquents jusqu’au bout : faites ce que vous voulez bonnes gens, vos corps, c’est vos trucs.
    Pas trop la peine non plus de revenir sur le pyschanalysme fatiguant des thuriféraires du papa-maman-et-moi, un petit coup d’ Anti-Oedipe (p. 110) va nous décaper tout ça :
    "On ne peut pas mieux reconnaître que les figures parentales sont des inducteurs quelconques, et que le véritable organisateur est ailleurs, du côté de l’induit et non pas de l’inducteur. Mais c’est là que la question commence, la même que pour l’oeuf biologique. Car, dans ces conditions, n’y a-t-il pas d’autre issue que de restaurer l’idée d’un « terrain », soit sous la forme d’une innéité phylogénétique de préformation, soit sous la forme d’un a-priori symbolique culturel lié à la prématuration ? Pire encore : il est évident qu’en invoquant un tel a-priori on ne sort nullement du familialisme au sens le plus étroit, qui grève toute la psychanalyse ; on s’y enfonce au contraire et on le généralise. On a mis les parents à leur vraie place dans l’inconscient, qui est celle d’inducteurs quelconques, mais on continuer à confier le rôle d’organisateur à des éléments symboliques ou structuraux qui sont encore ceux de la famille et de sa matrice oedipienne. Encore une fois on n’en sort pas : on a seulement trouvé le moyen de rendre la famille transcendante."

    En fait, il n’est peut-être pas inutile non plus de relire le divin Platon qui, il y a déjà 2500 ans, nous révélait le grand pot-aux-roses : en matière d’accouchement et de procréation, que ce soit corps ou âmes, tout est une grande GPA cosmique :
    « — Tel est l’amour en général, reprit-elle ; mais quelle est la recherche et la poursuite particulière du bon à laquelle s’applique proprement le nom d’amour ? que peut-ce être ? Pourrais-tu me le dire ?
    -- Non, Diotime : autrement je ne serais pas en admiration devant ta sagesse, et je ne viendrais pas vers toi pour que tu m’apprennes ces secrets.
    -- C’est donc à moi de te le dire : c’est l’accouchement dans la beauté, selon le corps et selon l’esprit.
    -- Ceci demanderait un devin, lui dis-je : pour moi, je ne comprends point.
    -- Eh bien, je vais m’expliquer. Oui, Socrate, tous les hommes sont féconds selon le corps et selon l’esprit ; et à peine arrivés à un certain âge, notre nature demande à produire. Or elle ne peut produire dans la laideur, mais dans la beauté ; l’union de l’homme et de la femme est production : et cette production est œuvre divine ; fécondation, génération, voilà ce qui fait l’immortalité de l’animal mortel. Mais ces effets ne sauraient s’accomplir dans ce qui est discordant ; or, il y a désaccord de tout ce qui est divin avec le laid ; il y a accord au contraire avec le beau. Ainsi la beauté est comme la déesse de la conception et comme celle de l’enfantement . C’est pourquoi, lorsque l’être fécond s’approche de la beauté, il éprouve du contentement, il se répand dans sa joie, il engendre, il produit. Si au contraire il s’approche du laid, alors, triste et découragé, il se retire, se détourne, se contracte, il ne produit point, et porte le poids de son germe avec douleur. De là, chez tous ceux qui sont féconds et que presse le besoin de produire, cette inquiète poursuite de la beauté, qui doit les délivrer des douleurs de l’enfantement. Par conséquent, Socrate, l’objet-de l’amour, ce n’est pas la beauté, comme tu l’imagines.
    -- Et qu’est-ce donc ?
    -- C’est la génération, et la production dans la beauté.
    -- J’y consens, Diotime.
    -- Il le faut bien, reprit-elle.
    -- Mais, dis-je, pourquoi l’objet de l’amour est-il la génération ?
    -- Parce que ce qui nous rend impérissable, toute l’immortalité que comporte notre nature mortelle, c’est la génération. Or, d’après ce que nous avons reconnu précédemment, il est nécessaire que le désir de l’immortalité s’attache à ce qui est bon, puisque l’amour consiste à vouloir posséder toujours le bon. D’où il résulte évidemment que l’immortalité est aussi l’objet de l’amour. »
    Banquet , 206b-207a, trad. V. Cousin (http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/platon/cousin/banquet.htm)

    • Blablabla légèrement éloigné de la concrétitude des choses, qui évite de parler des conséquences déjà à l’œuvre (ce n’est pas de la futurologie) dans l’exploitation des femmes et des pauvres. Il n’y a pas de différence entre GPA homo ou hétéro, non. GPA (ainsi que certaines autres PMA même si pas forcément toutes) : ni pour les homos, ni pour les hétéros, si l’on est cohérent.

      Effectivement, les libéraux sont parfaitement cohérents aussi, comme pour la prostitution (même argument que le salariat « classique » c’est pareil au final : mains, cerveau, vagin, bouche, cul, utérus, c’est pareil). Comme si ça n’engageait que chaque individu un par un, sans conséquence général sur l’ensemble des relations.

      cc @aude_v et @pacoo :)