Ukraine

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    Il y a quelques semaines de cela, Vladimir #Poutine s’est permis de comparer la résistance des séparatistes pro-russes dans l’Est de l’Ukraine à la résistance héroïque des #Russes lors du siège de Leningrad par l’armée d’Adolf #Hitler. Or, ce jeu de comparaison avec cet important fait d’armes de la Deuxième Guerre mondiale peut le servir aisément dans le cadre de sa propagande intérieure. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit là d’un jeu dangereux qui peut se retourner totalement contre lui si on se donne le moindrement la peine d’élargir la perspective ; la tentation de le comparer à Hitler devient alors irrésistible… David Cameron et Hilary Clinton s’y sont d’ailleurs fait prendre.

    Philippe Mercure, journaliste au journal La Presse a d’ailleurs abordé ce sujet dans l’édition du 8 septembre de La Presse. Entre autres, les mises en garde à ne pas naviguer des ces eaux troubles des comparaisons avec l’Allemagne nazie sont bien exprimées à travers les commentaires de Karine Prémont, professeur de science politique à l’Université de Sherbrooke ainsi que ceux de Paul Heinbecker, ancien diplomate canadien et membre émérite de Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale (CIGI). Comparer Poutine à Hitler et indirectement laisser entendre que nous sommes à l’aube d’un conflit qui pourrait conduire à un génocide est une énormité qu’il est en effet primordial d’évacuer sans hésitation. Ce serait toutefois une erreur de se priver des apprentissages de l’Histoire en refusant de s’avancer sur le terrain des comparaisons avec la période qui a précédé la Deuxième #Guerre mondiale sous prétexte que le sujet est beaucoup trop sensible, voire explosif. En fait, il peut être tentant de détourner le regard de toute comparaison avec l’Allemagne nazie parce qu’un tel exercice nous expose irrémédiablement à la critique démagogique. Je crois toutefois qu’il peut être pertinent et il impose assurément beaucoup de doigté.

    C’est ainsi que j’ai décidé de me lancer hardiment sur ce sentier à flanc de montage et pour mettre les choses bien au clair dès le départ, établissons ce qui suit : d’abord, Poutine n’est pas Hitler ; ensuite, aucun événement récent n’indique de quelque façon que ce soit que nous sommes à l’aube d’un génocide et finalement, la Russie est loin de vivre sous un régime totalitaire. Toutefois, tenter de comprendre la mécanique du mouvement de la société allemande des années 1920-30 et réfléchir à celle de la Russie des années 2000 peut se révéler fort instructif et nous aider à mieux cerner les enjeux et la dynamique dans laquelle la Russie et par ricochet, l’Europe se sont engagés.

    Voyons donc en quoi la situation actuelle en Russie mérite (avec toute les nuances qui s’imposent) qu’on la compare à l’Allemagne nazie de l’avant guerre ... .....