Le low cost n’écrase pas que les prix

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    D’abord il faut préciser de quel type de low cost on parle. La compagnie irlandaise Ryanair, qui reste le premier transporteur européen en termes de trafic, incarne le low-cost "pur". Sur la ligne Paris-Milan par exemple, ses prix sont trois fois moins chers que ceux d’EasyJet. Son secret : ne s’implanter que sur des aéroports secondaires éloignés des métropoles, ce qui lui permet de réduire les taxes aéroportuaires, de baisser les temps de rotation et surtout d’obtenir des collectivités locales des aides généreuses à l’ouverture des lignes. Le mécanisme est bien rodé : Ryanair fait miroiter à un aéroport isolé des milliers de passagers chaque année et lui demande en contrepartie des “aides au marketing".

    Le total de ces subventions représente 800 millions d’euros par an en Europe, dont cinquante pour la France. Si le voyageur fait une bonne affaire en tant que client, il paie donc cher son billet en tant que contribuable. Ainsi, « 20% du chiffre d’affaires de Ryanair provient de ces subventions déguisées, rapporte José Rocamora, ancien syndicaliste CGT d’Air France. Si on les soustrait du bénéfice de Ryanair, on s’aperçoit que Ryanair perdrait 300 millions d’euros par an. » Autrement dit, sans les aides publiques, le modèle low cost façon Ryanair n’est pas si rentable que ça. De plus, comme ce modèle repose uniquement sur la faiblesse extrême des prix, il est exposé aux chocs externes sur les coûts, comme une hausse du prix du pétrole.