• Nicolas Framont : « Ce ne sont pas les Gilets jaunes qui ont rallumé la mèche de la lutte des classes, mais Macron »
    https://lemediapresse.fr/social/nicolas-framont-ce-ne-sont-pas-les-gilets-jaunes-qui-ont-rallume-la-me
    https://i0.wp.com/lemediapresse.fr/wp-content/uploads/2019/01/photo_2018-12-10_11-16-04.jpg?resize=1280%2C640&ssl=1

    On voit bien que l’engagement politique d’un gilet jaune qui part bloquer le rond-point près de chez lui n’a absolument rien à voir avec les motifs d’un Raphaël Glucksmann, qui souhaite unir la « gauche pro-européenne ». Les Gilets jaunes qui ont démarré le mouvement ont fait un calcul simple et bassement matériel sur l’augmentation de leur dépenses de transport. Et ont conclu que cette fiscalité allait leur rendre la vie impossible. Puis ils se sont réunis, ils se sont battu, ont construit des revendications liées au partage des richesses et au fonctionnement de la démocratie. Pourtant, la plupart des gilets jaunes refusent de se qualifier politiquement. Le parcours d’un Raphaël Glucskmann n’a évidemment rien à voir avec ça. Lui ne cesse de se qualifier politiquement mais n’évoque jamais sa condition matérielle. Pourtant, qui est le plus politique ?

  • Un député actionnaire de Sanofi veut déréglementer les essais cliniques sur les humains Frustration - 9 Mai 2018
    http://www.frustrationlarevue.fr/un-depute-actionnaire-de-sanofi-veut-dereglementer-les-essais-cli

    Le 9 mai était examinée en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale une proposition de loi du groupe centriste MODEM, http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion0847.asp qui porte sur la réforme des « Comités de protection des personnes ». Ces comités ont pour rôle de s’assurer que tout projet de recherche portant sur l’être humain respecte diverses mesures (médicales, éthiques et juridiques) visant à assurer la protection des personnes qui participeront à cette recherche. Il existe une quarantaine de comités en France, composés de chercheurs, de professionnels de santé, d’usagers, d’associations et de psychologues. Ces comités doivent en particulier donner leur aval à des essais cliniques, c’est-à-dire les études qui évaluent l’efficacité et la tolérance d’un traitement. La proposition de loi qui veut réformer le fonctionnement de comité a été conçue par un député fort attentif aux intérêts de l’industrie pharmaceutique…

    Une proposition de loi qui fragilise la protection des patients
    La dimension expérimentale des essais cliniques présente d’abord des risques évidents : le dernier accident grave date de 2016. Un homme volontaire pour un essai mené par le laboratoire portugais Bial à Rennes décède des suites de l’absorption d’une dose de la molécule testée. On peut donc payer de sa vie la participation à un essai clinique, mais les sujets de ces études sont des personnes qui peuvent être en situation de grande vulnérabilité face aux commanditaires de l’étude : qu’ils soient en bonne santé ou malades, leur niveau d’information sur les risques auxquels ils font face peut être variable.

    C’est ainsi pour vérifier que leur consentement est éclairé, c’est-à-dire que l’industriel ou l’organisme de recherche organisateur de l’essai clinique a rempli ses obligations en matière d’information, que les Comités de protection des personnes jouent un rôle essentiel. S’ils donnent un avis défavorable à l’étude, le labo doit faire appel de la décision.

    Mis en place avec la première loi bioéthique en matière de recherche, en 1984, ces comités sont donc des instances clefs dans le parcours d’un médicament. Et c’est parce qu’ils sont si essentiels que la législation a tout fait pour les protéger de l’influence de la toute-puissance pharmaceutique : pour une étude clinique, le comité qui contrôle est tiré au sort parmi les 40 comités répartis sur le territoire. Ainsi, il est plus difficile pour les industriels de cibler des membres à influencer.


    Une réforme réclamée par le LEEM, premier lobby pharmaceutique français. 
    Or, pour l’industrie pharmaceutique plus que pour n’importe quel autre secteur, le temps, c’est de l’argent : puisqu’un brevet ne dure que vingt ans, les labos doivent tout faire pour mettre un nouveau produit au plus vite sur le marché. Ces procédures préalables au lancement d’essais cliniques leur sont donc insupportables. En février 2017, le LEEM, lobby français des industries pharmaceutiques, lançait un cri d’alarme complaisamment relayé par la presse, se plaignant d’une durée moyenne trop élevée de traitement de ses dossiers par les Comités de protection des personnes (deux mois). Et alors même que la France est le troisième pays du monde en terme d’essais cliniques menés, le lobby alertait sur la baisse du nombre de participants.

    C’était sans compter sur la complicité du groupe parlementaire MODEM qui a utilisé sa niche (journée accordée à un groupe d’opposition pour présenter à l’Assemblée ses propres propositions de loi) pour proposer une loi « relative à l’expertise des comités de protection des personnes ». Cette proposition fait parfaitement écho aux jérémiades des labos, estimant que le tirage au sort des CPP entraîne des délais trop longs. L’exposé des motifs de la proposition de loi ne mentionne pas un seul instant le point de vue des patients mais relaie tous les éléments de langage des industriels. Elle vise à instaurer une limitation du tirage au sort, réduisant son champ aux seuls CPP disposant d’experts reconnus pour le sujet donné de tel ou tel essai clinique. Une pirouette destinée à réduire le champ des interlocuteurs par essai clinique, et menaçant au passage l’intégrité des comités.

    Un député fort gâté par les laboratoires
    Pourquoi des députés se font-ils les relais aussi zélés de l’industrie pharmaceutique ? Le rapporteur de la proposition de loi, Cyrille Isaac-Sibille est un médecin. Mais aussi un actionnaire. Actionnaire de… Sanofi, dont il possède 92 parts selon sa dernière déclaration de patrimoine. https://www.challenges.fr/entreprise/sante-et-pharmacie/essais-cliniques-l-avertissement-en-demi-teinte-de-l-industrie-pharmaceut De plus, en février dernier, le magazine Médiacités révélait https://www.mediacites.fr/lyon/enquete-lyon/2018/02/06/isaac-sibille-et-touraine-les-liaisons-dangereuses-de-deux-deputes-medeci ? que le médecin avait été fort gâté par l’industrie pharmaceutique entre 2014 et 2016, touchant rien que durant cette période 3 563 € de cadeaux (voyages, repas…), selon la base de donnée transparence.sante.gouv.fr qui permet de consulter les liens déclarés des praticiens.

    À n’en point douter, Cyrille Isaac-Sibille fait partie de ces médecins qui ont fait leur les souhaits et désirs de l’industrie pharmaceutique au détriment de l’intérêt des patients. La seule revue médicale indépendante, Prescrire, juge pourtant que les Comités de protection des personnes doivent être renforcés, et non affaiblis comme le veut ce drôle de docteur. En tant que député, Isaac-Sibille a écrit une proposition de loi dictée par un lobby plutôt que par une quelconque conception de l’intérêt général. Son groupe parlementaire, le prétendu modéré et rationnel MODEM, l’a suivi comme un seul homme dans ce dévoiement révoltant de la « représentation nationale ».

    Seuls les deux députés de la France Insoumise présents lors de ce premier examen en commission ont soulevé la question des liens d’intérêts du médecin-député, https://www.facebook.com/Depute.Ratenon/videos/2003845339688900 , sous les cris d’orfraie de leurs collègues LREM qui estimaient qu’il s’agissait là d’une terrible attaque “ad hominem”. Bafouillant et confu, Cyrille Isaac-Sibille a alors eu ce lapsus légendaire, pour justifier sa détention d’action Sanofi “Je suis fier de défendre les intérêts euuh… d’investir dans le secteur pharmaceutique”. La proposition de loi sera discutée dans l’hémicycle le 17 mai.

    #santé #législation assemblée_nationale #MODEM #député #essais_&_débats #essais-cliniques #industrie_pharmaceutique #expérience #sanofi #test #bioéthique #médicaments #LEEM #lobby #tirage-au-sort #cyrille_isaac-sibille #médecin #LREM #sanofi #france #big_pharma #pharma #lobbying #influence #transparence #recherche #normes_et_régulations

  • Business France, l’organisme que dirigeait Muriel Pénicaud, épinglé pour 671 infractions au Code du travail - LCI
    https://www.lci.fr/justice/business-france-l-organisme-que-dirigeait-muriel-penicaud-epingle-pour-671-infra

    Selon « Le Canard enchaîné », l’inspection du travail aurait constaté 671 #infractions au #Code_du_travail au sein de #Business_France, à l’époque où #Muriel_Pénicaud dirigeait l’organisme public. L’agence était déjà sous le coup d’une information judiciaire pour soupçons de favoritisme.

  • La famille Mulliez : 1300 hypocrites règnent sur le secteur de la grande distribution

    Votre père est patron d’#Auchan, votre frère dirige #Decathlon, votre beau-frère possède #Cultura, et votre petit-cousin vient d’arriver à la tête de #Norauto. Lors de vos repas de famille, vous tenez une assemblée générale d’actionnaires qui commence par une messe et se termine par des attributions d’enseignes de la distribution française aux nouveaux entrants. Si votre vie de famille ressemble à ça, c’est que vous faites partie de la famille #Mulliez, qui représente la troisième fortune française et possède une grande partie des enseignes de distribution et de commerce de détail du pays. Si ce n’est pas le cas, alors vous faites probablement partie de leurs salariés et/ou de leurs clients, parce que vous avez sans doute fréquenté leurs rayons frais (à Auchan), leurs garages (Norauto), leurs magasins de vêtements (#Jules, #Kiabi ou #Pimkie), leurs magasins d’ameublement et de bricolage (#Leroy-Merlin, #Saint-Maclou), leurs enseignes culture et multimédia ( #Cultura ). Réputés pour leur discrétion, les membres de la famille jouissent d’une bonne image médiatique. Sans doute parce que les #Mulliez représentent l’incarnation du #capitalisme bien de chez nous, et que le patriarche, Gérard Mulliez, est réputé pour ses positions modérées par rapport au reste du patronat français. Originaire de Roubaix, la famille Mulliez est connue comme fervente catholique, défenseuse de la production française et respectueuse de ses salariés comme de ses clients. Pourtant, la saga Mulliez comporte de l’évasion fiscale, la bétonisation de nos campagnes et l’exploitation mortelle de travailleurs bangladais. Enquête sur une famille pas si parfaite.


    Quand vous faites vos courses à Auchan, que vous achetez des baskets à Decathlon, un jean à Jules, un DVD à Cultura ou que vous faites réviser votre voiture à Norauto, vous pénétrez dans des entreprises qui appartiennent toutes à la même famille : les Mulliez. Ils sont 1 300 à faire partie de l’Association Familiale Mulliez, une structure juridique qui gère collectivement les actifs d’une immense famille dont on fait partie par naissance ou par mariage (après entretien préalable du conseil d’administration). Les Mulliez ne font pas semblant de croire dans le self-made-man : tout membre de la famille est associé aux affaires, au sein d’une sorte de communisme familiale où les actifs appartiennent à tous les membres de l’association. En gros, vous avez statistiquement plus de chance de devenir riche en épousant un ou une Mulliez qu’en grattant un Astro. D’ailleurs, le jackpot de la famille augmente plus vite que les gains des tirages successifs de l’Euromillion : Entre 2015 et 2016, la fortune de l’AFM a crû de 13,04 %, passant de 23 à 26 milliards d’euros. Ses membres doivent cette bonne santé familiale à un très vieil héritage.

    Une famille vieille comme le capitalisme
    La suite :
    http://www.frustrationlarevue.fr/famille-mulliez-1300-hypocrites-regnent-secteur-de-grande-distrib

  • Une inspectrice du travail suspendue pour avoir critiqué la politique de Macron
    http://www.revolutionpermanente.fr/Petition-Une-inspectrice-du-travail-suspendue-pour-avoir-critiq

    Le 14 novembre dernier, une Inspectrice du travail a été suspendue de ses fonctions pour « faute grave » par la direction du ministère du travail, jusqu’à la tenue d’une commission disciplinaire programmée le 14 décembre. Quelle est cette « faute grave » ? Interviewée par un journaliste lors d’une manifestation publique, elle a osé porter la parole du syndicat SUD-Travail Affaires Sociales en interpellant la ministre du travail Mme PÉNICAUD au sujet de la politique de suppression massive de postes au sein de son ministère, qui met son service public dans l’impossibilité de fonctionner. Peu de temps auparavant, deux autres agents du même ministère membres du syndicat CGT-TEFP avaient fait l’objet d’un blâme pour leur action de soutien aux travailleurs sans-papiers. Très récemment un quatrième a fait l’objet d’un rappel à l’ordre pour sa participation, toujours dans un cadre syndical, à une réunion publique critiquant la réforme actuelle du droit du travail.

    #dérive_autoritaire #Penicaud #relais_du_patronat

    • Il se pourrait qu’une raison soit dans la nature des propos tenus par la syndicaliste inspectrice. Même si ceux-ci ne sont ni injurieux, ni outranciers, ils prennent à parti directement Mme la ministre du travail. D’après la chansonnette, « elle court derrière le patronat ; elle court pour détruire nos droits ». Peut-être aussi le contexte de la manifestation a-t-il joué un rôle ? Celle-ci s’opposait à certaine idéologie managériale et à la venue à un congrès de DRH de Mme la ministre, où elle était annoncée comme la « DRH de l’entreprise France ». La ministre elle-même était donc visée. Or personne n’aime être caricaturé, surtout dans une chanson. Et personne n’aime être contesté, surtout par une manifestation. D’ailleurs, plus généralement, aucun pouvoir n’aime être critiqué. Et lorsque la critique est acerbe et qu’elle vient d’un subordonné, le pouvoir a toujours l’envie de réagir. Cette envie est bien compréhensible, bien naturelle. Elle explique la réaction ministérielle.

      Mais cette pulsion du pouvoir est aussi la raison pour laquelle, en démocratie, les opposants doivent être protégés. C’est le sens de la liberté d’expression et de la liberté syndicale. La démocratie exige du pouvoir qu’il protège ceux qui le limitent, ceux qui le contredisent et ceux qui le critiquent. Mais que c’est dur ! Surtout lorsqu’on perd la culture de la démocratie au profit d’une certaine culture managériale.

      Dans l’univers des idées démocratiques et sociales, les agents des services de l’inspection du travail sont des fonctionnaires indépendants, qui ont notamment pour fonction de lutter contre la discrimination syndicale afin de permettre l’expression de contre-pouvoirs dans les entreprises. C’est ce qui découle d’une convention internationale, de rang mondial, conclue en 1947 au sein de l’OIT, ratifiée par la France. Mme Pénicaud, en sa qualité de ministre du travail, a pour fonction d’assurer le respect de cette convention. Pourtant, tel un pompier pyromane, son ministère réagit en sens inverse de ses fonctions.

      Pour que cette dérive autoritaire cesse, nous appelons le ministère du travail à ne pas sanctionner l’inspectrice suspendue pour une soi-disant « faute grave » qui n’est que l’exercice de son droit syndical, à annuler les blâmes dont certains syndicalistes ont fait l’objet suite à leur action de soutien à des sans-papiers, à redevenir le défenseur de la liberté syndicale dont notre démocratie, politique et sociale, a le plus grand besoin. En un mot, nous appelons le ministère du travail à se rappeler de ce qu’il est et ne doit pas cesser d’être.

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/131217/la-repression-anti-syndicale-devient-elle-une-pulsion-du-ministere-d
      https://www.youtube.com/watch?v=NhxCZCT8DQU

      Pour avoir poussé la chansonnette satirique et donné une interview à l’occasion d’une manifestation syndicale, une inspectrice du travail est actuellement suspendue de ses fonctions, dans l’attente de passer devant une commission disciplinaire, le 14 décembre prochain.

  • Un mythe : le trou de la sécu - FRUSTRATION
    http://www.frustrationlarevue.fr/mythe-trou-de-secu

    Si on imposait tout simplement l’égalité salariale à travail égal entre les sexes, on relèverait le salaire des salariées (la moitié des salariés, en gros), d’environ 20 %, soit une rentrée de cotisations qui rendrait tous les comptes sociaux excédentaires.

    That’s it!

    • c’est toujours bon de le rappeler.. le pb bien sûr c’est que tous les grands médias parlent en permanence du trou de la sécu... il va falloir du temps encore pour les discréditer... mais du temps, nous en avons !

  • Ordonnances réformant le Code du travail : Précariser, affaiblir, isoler - FRUSTRATION
    http://www.frustrationlarevue.fr/ordonnances-reformant-code-travail-precariser-affaiblir-isoler


    Mort sur ordonnances du CDI !

    1 – La fin de la limitation du nombre de CDD renouvelables (deux fois) et de leur durée (deux ans) : désormais, la loi ne fixe plus les règles d’usage du CDD, les branches professionnelles en décideront, secteur par secteur. Par exemple, on pourra décider que dans l’informatique ou le commerce, on pourra enchaîner 4 ou 5 CDD d’affilée, et qu’ils pourront durer 3 ou 4 ans. Précarité bonjour.

    2 – L’introduction du CDI de chantier : jusqu’ici réservé au secteur du BTP, ce type de contrat est très confortable pour l’employeur : le salarié signe le fait qu’il pourra être licencié lorsque l’activité décruera. Ni les avantages du CDI (indemnités de licenciements), ni ceux du CDD (prime de précarité), le CDI de chantier est un rêve éveillé pour Gattaz et sa clique de patrons radicalisés.

  • Comment des journalistes inventent la popularité de Macron :

    Comme une pique adressée aux gens qui, comme nous, dénoncent la dérive autoritariste et ultra libérale du gouvernement, Geoffroy Clavel, chef du service politique du Huffington Post (journal en ligne partenaire du Monde), dévoile la Vérité : « Aux yeux de l’opinion en revanche, Emmanuel Macron et Edouard Philippe se portent comme un charme ». Nous autres critiques de Macron aurions perdu l’accord du peuple, tellement favorable au président qu’on peut parler « d’état de grâce relatif », selon Clavel http://www.huffingtonpost.fr/2017/07/05/forte-progression-de-la-popularite-de-macron-et-philippe-jusqu_a_2301

    Pour affirmer cela, le journaliste s’appuie sur le « baromètre » politique réalisé en partenariat avec l’institut YouGouv (Dont nous racontions dans une précédente chronique les pratiques pour entretenir un panel de sondés multi-tâches, prompt à parler en même temps de leur choix d’opérateur internet et de leurs préférences politiques :
    http://www.frustrationlarevue.fr/linterdiction-sondages-finir-politique-paris-hippiques

    On apprend ainsi que le président de la République a atteint 43% d’opinion favorable, ce qui justifierait le titre placé en Une du magazine en ligne. Sauf que si on compare cette « popularité » avec celle des deux précédents présidents, Sarkozy et Hollande, on réalise alors que le « Huff Post » prend ses rêves pour des réalités. Il y a cinq ans, le même Geoffrey Clavel nous apprenait que Hollande était approuvé par 63% des sondés, un taux comparable à celui Sarkozy cinq ans auparavant, approuvé par 67% d’entre eux.

    Au regard de l’histoire récente, Macron est donc le plus impopulaire, et ce, alors même que sa communication propagandesque est très maîtrisée (Macron dans un sous-marin, Macron joue au tennis, Macron est le roi Soleil, etc.) et qu’une bonne partie de nos journaux ne disent que du bien de lui.

    De plus, le fameux baromètre https://d25d2506sfb94s.cloudfront.net/cumulus_uploads/document/udey4f3ogh/Results%20for%20Huffington%20Post%20(Barom%C3%A8tre)%2008 donne d’autres informations que Clavel s’est bien gardé de mentionner : Page 7, on apprend par exemple que les sondés ne sont que 26% a estimer que le président a une « bonne gestion de l’économie », tandis que 38% la juge mauvaise. Page 9, on apprend que seuls 31% des sondés sont d’accord avec l’affirmation « La société que prône le gouvernement est globalement celle dans laquelle je souhaite vivre », contre ... 51% en désaccord. Il est où l’état de grâce ?

    Dans ce « baromètre », dont l’appellation évoque l’objectivité de la science et la fiabilité d’un outil de mesure, les questions sont d’ailleurs tournées de façon bien étranges : Page 13, on trouve ce genre d’affirmation à infirmer ou confirmer : « Le gouvernement a de bonnes intentions, même si je ne suis pas toujours d’accord avec ses positions » ou encore « Le gouvernement va de l’avant, et propose des mesures modernes » : Mais qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire « moderne » ou « aller de l’avant » ?!

    Il semble bien que le « baromètre » utilisé par le Huff Post et son chef du service politique soit un outil pipé, dont l’interprétation semble pouvoir se faire uniquement en fonction des désirs du journaliste.

    Mais pourquoi ne les exprime-t-il pas clairement, plutôt que de se planquer derrière ces sondages bidons ? Accessoire indispensable au journalisme contemporain, les « baromètres » et autres « indicateurs objectifs » du genre ne sont qu’un avatar de plus de journaux d’opinion qui prétendent à l’objectivité et à la neutralité pour mieux emporter notre consentement.

    Frustration, critique sociale indépendante
    #journalisme

  • Macron donneur de leçons mais pollueur - FRUSTRATION
    http://www.frustrationlarevue.fr/macron-donneur-de-lecons-pollueur

    Macron donne des leçons de #pollution à Trump en anglais et pourtant c’est bien sa loi qui en 2015 a relancé le #transport routier de passagers en France, un transport hyper-polluant sous prétexte de donner pouvoir d’achat alors que le tout-TGV creuse la dette du #rail et empêche d’investir dans les Intercités, pour que ces messieurs-dames aillent plus vite se faire dorer la pilule sur la côte, servis par un barista dans un TGV décoré par Christian Lacroix, sur une ligne qui enrichit Vinci. Alors on dit merci qui ? Merci Macron !

    #mobilité

  • Appel : Un président à combattre - FRUSTRATION
    http://www.frustrationlarevue.fr/president-a-combattre-demantelement-code-travail-prevu-cet-ete

    si l’on entend souvent que « des gens sont morts pour qu’on puisse voter » – alors qu’ils ont plutôt donné leur vie pour la démocratie et la liberté que pour la mascarade présidentielle –, il faut aussi se rappeler que par contre des gens sont morts pour notre droit du travail

    • Parce qu’Emmanuel Macron n’est pas un simple héritier de François Hollande. Il est l’émanation de tout ce qui était antisocial, antidémocratique et autoritaire chez lui, et l’abandon de tout ce qui le rattachait fictivement à « la gauche ». Ce qu’il prévoit est la concrétisation violente et radicale de ce qui se faisait hypocritement et par petites touches sous la présidence de Hollande : la conversion de notre société au modèle néolibéral (baisses d’impôts massives sur le capital, réductions des cotisations sociales) et la destruction progressive de notre modèle social (flicage des chômeurs, réduction à marche forcée des déficits), sous prétexte de sa « nécessaire adaptation » aux enjeux contemporains. En réalité, c’est de son adaptation aux désirs des possédants qu’il s’agit et le nouveau président a d’ailleurs prévenu : il ira vite, pour ne pas connaître les mêmes déconvenues que ses prédécesseurs.

      Ses opposants, qui sont déjà majoritaires dans la population, le savent. Et c’est pour cela qu’ils s’organisent, qu’ils manifestent préventivement, qu’ils diffusent, comme nous le faisons, le plus d’informations possibles sur le danger public que constitue ce nouveau président. C’est pourquoi, habités nous aussi par le sentiment d’urgence que provoque l’arrivée de cet homme investi du contentement des plus puissants, nous donnons à nos lecteurs des informations sur le premier projet du président, celui qu’il compte imposer dès cet été, et par ordonnances. Il s’agit de trois textes de loi relatifs au droit du travail, qui ont pour objectif de « simplifier la vie » des chefs d’entreprise et qui vont contribuer à dégrader nettement celle des salariés.

      1 – Adieux les conventions collectives : l’inversion de la hiérarchie des normes étendue

      2 – La fusion des instances de représentation du personnel : Retour à 1906

      3 – Licencier le cœur léger : le plafonnement des dommages et intérêts aux Prud’hommes

      Or, cela ne sera possible que si son mouvement En Marche !, rebaptisé La République en marche ! (LREM) pour sa mutation en parti ordinaire, obtient la majorité aux élections législatives de juin. Pour autant, si nous informons autour de nous de la nature de ces projets, du cadeau qu’ils constituent pour le patronat et de la régression matérielle immense que cela constitue pour le pays ( car, si l’on entend souvent que « des gens sont morts pour qu’on puisse voter » – alors qu’ils ont plutôt donné leur vie pour la démocratie et la liberté que pour la mascarade présidentielle –, il faut aussi se rappeler que par contre des gens sont morts pour notre droit du travail ), alors le président pourrait bien se retrouver paralysé face à la rue et un Parlement insoumis.

      #résistance

    • #Désintox – parité et droits des femmes : hypocrites !

      Emmanuel Macron avait promis de faire de l’égalité entre les femmes et les hommes une grande cause nationale. Et pourtant, la parité de son gouvernement est très artificielle.

      Si arithmétiquement on compte le même nombre d’hommes que de femmes, les ministères les plus importants et puissants ont un homme à leur tête. C’est le cas de l’Intérieur, de l’Économie, des affaires étrangères et de la justice notamment. Seule une femme est nommée à la tête d’un ministère régalien, en la personne de Mme Goulard à la Défense. Aucune femme ne figure parmi les trois ministres d’État, les plus importants dans l’ordre protocolaire.

      Enfin, Macron trahit sa promesse, faite le 28 avril dernier, de créer un « ministère plein et entier des Droits des femmes ». Un simple secrétariat d’État, rattaché au Premier ministre, est seulement mis en place !

      L’égalité demeure un concept mal compris de notre nouveau président.

      #parité #hypocrisie

  • Météo des neiges, télévision de riches : Enquête sur le monopole des classes supérieures sur la #télévision - FRUSTRATION
    http://www.frustrationlarevue.fr/meteo-neiges-television-de-riches-enquete-monopole-classes-superi

    Alors pourquoi la #météo des neiges est-elle programmée à une heure de grande écoute ? C’est parce que la télévision montre beaucoup plus de membres de la #classe supérieure que de gens des classes populaires. On entend souvent dire que la télévision serait un organe de #propagande du gouvernement ou le temple de la bêtise ou du consumérisme. Mais ce qui saute aux yeux d’abord c’est qu’elle fait des membres de la classe supérieure la référence obligée de tous les autres. Cette surreprésentation a des conséquences sur nos perceptions de la société – elles contribuent par exemple à notre méconnaissance des inégalités : ces couples de cadres avec trois enfants et une grande maison comme ceux du programme court « Parents mode d’emploi » sur France 2 deviennent la norme du « Français moyen » alors qu’ils font de fait partie des classes supérieures.

    Mais cela a aussi des conséquences politiques : sur chaque sujet, ce sont d’abord des membres de la petite ou moyenne bourgeoisie qui s’expriment, donnant leur point de vue comme valant pour tous les autres et contribuant à valider certaines réformes et décrédibiliser certains mouvements sociaux. On interroge ainsi beaucoup plus souvent des entrepreneurs que des salariés pour parler des vertus d’un rétrécissement du code du Travail.

    #inégalités #médias #domination

    • En plus de la fréquence d’apparition inégale, la façon d’apparaître est elle aussi discriminante, il suffit de constater les rôles que prennent les moins riches lorsqu’ils « passent à la télé ». Les membres des classes populaires n’apparaissent pas du tout sous leur meilleur jour. Il n’y a guère que les émissions de cuisine pour les valoriser. Et encore, la mise en scène insiste beaucoup plus souvent sur l’émotion que sur le savoir-faire : on en saura plus sur la gestion de l’échec par Céline que sur son parcours professionnel dans « Le meilleur pâtissier » et les serveurs qui apparaissent dans « Cauchemar en cuisine » sont davantage des confidents du restaurateur que des salariés dont on décrit le quotidien. Enfin, les rares fois où des syndicalistes apparaissent dans un journal télévisé, c’est lorsqu’un conflit social les a mis tellement à bout qu’ils sortent des tirades pleines de rage face au présentateur placide et surpris par tant de véhémence. On a l’impression d’être dans un cercle vicieux : les membres des classes moyennes et classes populaires sont si peu souvent à la télévision que lorsqu’ils y sont, ils perdent leurs moyens et ne contrôlent en rien la façon dont ils sont interrogés ou filmés. Au contraire, les membres des classes supérieures, acteurs, patrons, politiques ou chroniqueurs, savent parfaitement passer à la télévision, tourner les questions à leur avantage et négocier une position qui les met en valeur : tandis qu’un chef d’entreprise reçoit des caméras dans son bureau, selon un protocole défini avec son ou sa chargé de communication, les salariés sont interpellés à la sortie ou à l’arrivée sur leur travail, pour commenter le même résultat ou le même plan social, mais sans pouvoir choisir les questions et s’y préparer […]

  • #TouchePasAMonHeetch : la communication cynique d’une entreprise ubérisée – FRUSTRATION
    http://www.frustrationlarevue.fr/?p=1041

    Il se pourrait donc bien que Heetch soit tout sauf une entreprise de partage, et il y a des éléments probants pour montrer que ses dirigeants ont mis en place une activité commerciale cachée de plate-forme de VTC en ayant les contraintes d’une plate-forme de type « BlaBlaCar ». Forcément, cela changerait tout, et il est logique que la justice s’en empare et que le cas soit discuté. Sauf qu’en raison du trop grand nombre de taxis se portant partie civile (car s’estimant lésés par les tarifs forcément beaucoup plus bas pratiqués par les chauffeurs Heetch), le procès a été repoussé en décembre, laissant plus de temps à l’entreprise pour préparer sa défense.

    D’ordinaire, une entreprise privée en bonne santé financière, comme l’est Heetch, compte d’abord sur de bons avocats. Mais Heetch mise aussi sur une autre stratégie pour obtenir gain de cause : se déclarer grande cause nationale auprès des jeunes et mettre en scène leur colère d’usagers contre les blocages incarnés par la justice et les taxis, de façon à influencer le verdict.

    #übérisation

  • « La #politique je n’y connais rien » : Pourquoi la #compétence politique n’existe pas – FRUSTRATION
    http://www.frustrationlarevue.fr/?p=968

    « Moi je n’y connais pas grand-chose en politique ». Qui n’a pas déjà entendu cette réaction de la part de parents, d’amis, de collègues, lorsqu’une discussion sur les grands problèmes du pays ou du monde est lancée ? Beaucoup de gens se censurent et s’estiment trop incompétents pour avoir un avis sur notre #système économique, nos institutions, nos lois en général. Si l’on côtoie des gens diplômés ou des militants politiques, on entend également ce genre de constat mais pour les autres cette fois-ci : « les gens ne sont pas compétents » pour décider sur telle ou telle question, et il ne faudrait pas multiplier les référendums car non seulement nos concitoyens ne comprendraient pas toujours les enjeux mais en plus ils risqueraient d’y exprimer leurs plus bas instincts.

    Il faut dire que nous sommes tous élevés avec l’idée que la politique est une affaire de grands esprits et que le peuple se trompe souvent. Notre classe politique nous le rappelle régulièrement : encore dernièrement, lorsque les citoyens britanniques ont voté pour la sortie de l’Union européenne (le brexit), une grande partie du personnel politique et des #éditorialistes français s’est récriée d’une même voix : il ne fallait pas leur demander c’était bien trop sérieux ! Alain Minc, conseiller du pouvoir français depuis des décennies, a exprimé franchement le préjugé : « le Brexit, c’est la victoire des gens peu formés sur les gens éduqués ». Cette croyance en la #supériorité de quelques-uns sur la masse est un argument massue pour notre #élite, qui peut faire passer en force de nombreuses lois contre l’opinion de la majorité des gens sous prétexte que ceux-ci n’y connaîtraient rien et ne seraient pas aptes à penser le long terme. À Frustration, nous défendons depuis notre premier numéro l’idée que nous sommes tous à égalité face à la politique et que « les gens éduqués » ne sont en rien supérieurs aux « gens peu formés » pour prendre les décisions. Pour que ceux qui se sentent incompétents arrêtent de se censurer et qu’on cesse de suivre aveuglément les « gens cultivés » de tout bord, nous montrons ici que la compétence politique, ça n’existe pas.

    #hiérarchie

  • Les machines à démobiliser : Comment syndicats et partis tuent l’engagement politique et comment faire des organisations qui ne tombent pas dans ces travers.

    "On entend souvent dire que les Français ne s’engagent pas assez, qu’ils ont déserté les partis politiques et les syndicats. D’après les enquêtes de confiance, les syndicats et les partis sont d’ailleurs les institutions dont les gens se méfient le plus. Et c’est particulièrement le cas des moins de trente ans. Alors, pourquoi ce dégoût ? Est-ce parce que chacun préfère s’occuper de son « petit moi », que « l’individualisme » a pris le dessus, comme le disent les intellectuels et les militants soucieux de se dédouaner de la méfiance qu’ils suscitent ? Non, c’est parce que les lieux d’engagement que sont les syndicats et les partis sont trop souvent confisqués par une élite, même lorsqu’ils sont dédiés à la contestation de l’ordre social. Si les gens s’en détournent c’est parce que leurs accès sont verrouillés, et que ces organisations sont d’énormes machines à décourager et à dégoûter de la politique. Pourtant, certaines initiatives montrent que les organisations collectives ne sont pas vouées à l’échec. On peut permettre aux gens de s’engager politiquement à certaines conditions."

    #Syndicalisme #Partis

    http://www.frustrationlarevue.fr/?p=757

  • Flexibiliser le droit du travail ne peut pas réduire le chômage mais il peut le masquer
    http://www.frustrationlarevue.fr/?p=614

    Pour faire avaler les sacrifices énormes demandés aux salariés de tout secteur dans le cadre de l’avant-projet de loi El Khomri, le gouvernement et ses partisans ne vont pas manquer de se justifier par l’impérieuse nécessité de tout faire pour réduire le chômage. Mais est-ce vrai ? Ou ces lois de contournement du code du travail ne sont que ce qu’elles ont l’air d’être, des cadeaux au patronat ? Nous diffusons un extrait de notre article « qui veut la peau du code du travail » (ici en intégralité), portant sur cette question. On y explique que la création d’emploi par la précarisation est un mythe, et qu’au mieux on aura plus d’emploi précaires et de travailleurs exploités. Source : (...)

  • Qui veut la peau du Code du travail ? – Le plan des élites pour une société sans salariés
    http://www.frustrationlarevue.fr/?p=608

    Le retentissant « rapport Combrexelle », remis au Premier ministre début septembre, constitue la tête de gondole des attaques récentes dont est victime le Code du travail. L’un des derniers nés parmi de nombreuses publications qui, sans surprise, fournissent aux gouvernements successifs les conclusions qu’ils souhaitent : il faut injecter plus de flexibilité dans le droit du travail. Le rapport Combrexelle évoque notamment « l’économie digitale dont les responsables soulignent, de façon récurrente, l’inadaptation, voire l’archaïsme, de notre droit du travail au regard des spécificités de ce secteur en pleine révolution. » Par conséquent, il préconise d’adapter le droit du travail au mode de fonctionnement du secteur économique du numérique en donnant « aux chefs d’entreprise en pointe dans l’économie (...)