Le CNNum et l’école : « L’école numérique n’est pas l’école des tablettes »

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  • Le CNNum et l’école : « L’école numérique n’est pas l’école des tablettes » - L’Express
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    Votre rapport dépasse largement les seules questions d’apprentissage des langages informatiques ou de l’équipement des écoles...

    LB : Quand on parle numérique, la plupart des gens voient un ordinateur. Quand on parle école et numérique, la plupart des gens voient du code. Ce que nous voyons dans le numérique, c’est un changement de société et un changement dans les savoirs. Il y a une école à inventer, plus horizontale, plus coopérative, plus solidaire, plus créative. Ca passe bien sûr par des questions physiques - changer la classe, sa configuration, son équipement, permettre aux gens de collaborer, de se rencontrer, d’avoir des projets communs. Mais pas seulement, pas surtout.

    Sophie Pène : L’école numérique n’est pas une école des tablettes, c’est l’école des nouveaux rapports sociaux, et notamment d’une société en réseau.

    Croyez-vous que les professeurs vont vous entendre ?

    SP : Il y a une école invisible, l’école de l’innovation - je pense aux expéritèques, là où les professeurs partagent leur expérience, aux réseaux sociaux professionnels, aux enseignants qui créent des ressources partagées. Cette école-là, le numérique la rend visible. Les professeurs ont un niveau d’engagement et d’ouverture qu’on n’imagine pas quand... on lit la presse (sourire).

    Quelles leçons tirez-vous de ce qui a déjà été fait ?

    SP : Une enseignante a emmené ses élèves faire un relevé des rues et bâtiments nouveaux, qu’elle leur a ensuite demandé de rentrer sur le site de cartographie participatif de Google. Elle raconte que depuis, ses élèves ont un rapport tout à fait différent à leur environnement et qu’ils sont devenus plus réceptifs à son enseignement.

    Le recours aux outils numériques donne aux élèves une très grande estime d’eux-mêmes - comme ce choc qu’on ressent la première fois qu’on publie sur un blog. Pour un enfant, publier sur le Web, en vrai, en grand, être lu par ses parents, par sa grand-mère, c’est une émotion très forte. Narcissiquement, il se constitue alors comme pleinement sujet de la société.

    Quand des enfants twittent sur la classe, racontent qu’ils sont dans un musée, qu’ils voient tel ou tel tableau, ça peut paraître dérisoire pour quelqu’un de lointain. Pour un grand-parent, pour un parent, c’est une fenêtre qui s’ouvre sur le quotidien de son enfant. Ils devient alors promoteur de l’école, comprend ce qui s’y passe et, au lieu de critiquer les professeurs ou l’institution, aide son enfant à mieux apprendre.