Terrorisme : l’obscur financement saoudien | Richard Hétu, Collaboration spéciale

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  • Terrorisme : l’obscur financement saoudien | Richard Hétu, Collaboration spéciale | Le groupe État islamique
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    Richard Hétu - La Presse - Publié le 06 octobre 2014

    Le combat de Terry Strada a été relancé récemment par un groupe bipartite de la Chambre des représentants, qui a déposé une résolution appelant l’administration Obama à rendre public le document classé secret sous George W. Bush.

    « Je pense que les 28 pages démontrent avec une clarté stupéfiante comment les attaques ont été planifiées, financées et exécutées », a déclaré le représentant démocrate du Massachusetts, Stephen Lynch, lors d’une conférence de presse à Washington le mois dernier.

    « J’ai été absolument choqué par ce que j’ai lu », a dit de son côté le représentant républicain du Kentucky, Thomas Massie, en juillet dernier.

    Comme tous ceux qui ont lu les 28 pages secrètes, les représentants Lynch et Massie ne sont pas autorisés à en divulguer les détails. Mais le journaliste Lawrence Wright, auteur d’un livre sur Al-Qaïda et le 11-Septembre, en a fait récemment un compte rendu dans l’hebdomadaire The New Yorker.

    Selon Wright, le document revient notamment sur les liens noués aux États-Unis par deux des 15 pirates de l’air saoudiens, Nawaf al-Hamzi et Khalid al-Midhar, avec Omar al-Bayoumi, un autre ressortissant saoudien. Celui-ci a fourni à ses compatriotes l’argent nécessaire à leur installation dans un appartement à San Diego. Soupçonné d’être un espion, il était en contact fréquent avec l’ambassade d’Arabie saoudite à Washington et avec le consulat de ce pays à Los Angeles, où il a rencontré un représentant du ministère saoudien des Affaires islamiques. Ce ministère est souvent accusé de financer les activités de musulmans extrémistes.

    Les 28 pages font également état des rapports entre les deux futurs kamikazes et Oussama Basnan, un autre ressortissant saoudien, dont la femme a reçu jusqu’à 73 000$ de la part de l’épouse du prince Bandar ben Sultan, alors ambassadeur de l’Arabie saoudite aux États-Unis. Cet argent, qui était censé financer un traitement médical, aurait été détourné en partie au profit des kamikazes du 11-Septembre, selon les avocats qui représentent 9/11 Families United for Justice Against Terrorism, le groupe de Terry Strada, dans un procès contre le gouvernement saoudien.

    Des parlementaires qui ont lu les 28 pages reconnaissent que certains individus mentionnés dans le document ont peut-être agi à l’insu de leur gouvernement. D’autres précisent que certains liens entre les kamikazes du 11-Septembre et le gouvernement saoudien relèvent de la conjecture. Mais ils ne considèrent pas moins nécessaire la déclassification des 28 pages.

    L’administration Obama répète de son côté qu’elle étudie la possibilité de rendre public le document. Mais sa décision tarde. Et les Américains paient le prix de cette attente, selon Terry Strada.

    « Les Américains ont été amenés à croire faussement que les terroristes d’Al-Qaïda en Afghanistan sont ceux qui nous ont attaqués le 11 septembre, dit-elle. Or, personne ne connaît toute la vérité sur ceux qui ont financé et facilité les attaques. Cela est venu d’Arabie saoudite. Et compte tenu de notre affrontement actuel avec l’État islamique, un groupe qui a également été financé par l’Arabie saoudite, nous avons besoin de connaître cette vérité. Nous avons besoin de savoir qui sont nos ennemis et qui sont ceux en qui nous pouvons avoir confiance.

    « C’est ridicule, ajoute Terry Strada. Les Saoudiens financent les musulmans extrémistes et ils nous demandent de réparer les dégâts quand ceux-ci échappent à leur contrôle. »

    • Les « gaffes » de Joe Biden
      Mardi 7 octobre 2014 | par Richard Hetu
      http://blogues.lapresse.ca/hetu/2014/10/07/les-%C2%ABgaffes%C2%BB-de-joe-biden

      Dire la vérité sur les prétendus alliés des États-Unis au Moyen-Orient peut-il être considéré comme une gaffe ? La question se pose après que Joe Biden eut présenté des excuses à la Turquie et aux Émirats arabes unis pour les déclarations suivantes lors d’un discours à Harvard à propos de l’appui reçu par les groupes djihadistes qui combattent le régime de Bachar al-Assad :

      « Nos alliés ont versé des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d’armes à quiconque voulait combattre al-Assad. »

      « Le président Erdogan m’a dit – c’est un vieil ami – ”Vous avez raison. Nous avons laissé passer trop de gens. Nous tentons désormais de fermer notre frontière”. »

      Selon cet article du New York Times, l’Arabie saoudite est le prochain pays auquel le vice-président américains présentera des excuses.

      Le hasard a voulu que je signe hier dans La Presse cet article sur le financement saoudien des musulmans extrémistes.

      Biden a également accusé implicitement le Qatar lors de son discours à Harvard.

      Tous les pays mentionnés dans ce billet font désormais partie de la coalition internationale rassemblée par les États-Unis pour combattre le groupe État Islamique.