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  • Kobanê - Susam-Sokak
    http://www.susam-sokak.fr/2014/10/kobane.html

    Aurions-nous pu imaginer que le siège de la petite ville de Kobanê puisse faire plonger la Turquie dans le chaos ? La passivité de l’armée turque, qui regarde faire, aura des conséquences incalculables. Si l’armée attend que les tueurs de l’ « Etat islamique » massacrent les Kurdes de Kobanê avant d’intervenir pour former une zone-tampon, la Turquie n’aura pas la paix avec sa population kurde avant longtemps, très longtemps. Les manifestations d’hier 7 octobre, violemment réprimées (14 morts en un jour, du jamais vu depuis des décennies) ont concerné toute la Turquie et pas seulement le Kurdistan. Les manifestants ont dû faire face, bien souvent, non pas à la police mais à des sbires du Hezbollah ou d’autres organisations, des tueurs entrainés, bénéficiant depuis longtemps de la complicité de l’Etat. Il est possible – j’espère me tromper – qu’une guerre civile s’annonce. Le couvre-feu a été proclamé dans six départements du sud-est : Van, Diyarbakır, Mardin, Siirt, Batman et Mus. Ce matin du 8 octobre, le KESK, principal syndicat de fonctionnaires, appelle à la grève pour les 8 et 9 octobre.

    Surtout, la plate-forme « Initiative du peuple kurde » (Kürdistan Halk Inisiyatifi) appelle au non-respect de la décision de couvre-feu. « Face au siège de Kobanê par les bandes de Da’ech et au massacre planifié de sa population, le peuple kurde répond par des manifestations justes et légitimes. Le peuple du Kurdistan, au Kurdistan même mais aussi en Turquie et en Europe, vient d’entrer en révolte. (…) Qu’on sache que tous ceux qui barrent la route à notre peuple en révolte auront la réponse qu’ils méritent. Le gouvernement de l’AKP, dans la crainte de ce grand soulèvement, a proclamé un couvre-feu (…), espérant que la population va rester tranquillement chez elle en regardant le massacre se perpétrer. (…) Nous proclamons que nous ne reconnaissons pas la décision de couvre-feu ; elle est à nos yeux sans valeur, nulle et non avenue. Les rues, les places, les campus universitaires sont à nous. Les salles de torture, les gendarmeries et les ministères sont à eux. Ceux qui acceptent de rester chez eux sont leurs suppôts. Notre peuple continuera à manifester contre les bandes de Da’ech sans reconnaître cette décision de couvre-feu. Nous appelons le peuple à ne pas la respecter. » (source : sendika.org, agence ANF/Fıratnews).

    Ce matin (8 octobre) Gültan Kısanak, la maire de Diyarbakır, la plus grande ville du Kurdistan, a fait part de sa grande inquiétude. Elle estime que les bandes qui ont attaqué les manifestants hier, liées au Hizbullah et sa façade légale le Parti de la Juste Cause (Hür Dava partisi ou HÜDA), sont soutenues par le gouvernement et protégées par la police. Mieux, qu’il s’agit d’une répression par des milices paramilitaires mais organisée par le gouvernement et planifiée : « A Istanbul, on a utilisé les fascistes ; à Igdir, des bandes azéries ; à diyarbakır, le Hizbullah, et tout cela simultanément et sous protection de la police. C’est une répression lanifiée qui peut aboutir à une guerre civile. Nous sommes dans une situation très dangereuse. (…) Mais de Hopa à Hakkari, de Bursa à Adana et Diyarbakır, des dizaines, des centaines de milliers de personnes sont dans la rue : toutes ont un objectif, un désir commun, toutes veulent la démocratie. (…) Les forces paramilitaires ne l’emporteront pas, c’est le peuple et son esprit de résistance qui vaincront. » (ilerihaber.org/sendika.org)

    #Turquie #Kurdistan #IS