Index of /local/cache-vignettes/L178xH250

/L178xH250

  • GISTI - « Le plus humain possible »

    http://www.gisti.org/spip.php?article4733

    Eurêka ! Après quinze ans environ d’un défilement continu d’étrangères et d’étrangers dans le Calaisis – au total plusieurs dizaines de milliers de personnes – et douze ans après la fermeture du hangar de Sangatte qui, pendant un peu moins de trois ans, leur avait permis d’avoir un toit sur la tête, le nouveau ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, vient d’avoir une idée : « Je veux essayer, en liaison avec les associations, de créer les conditions d’un accompagnement le plus humain possible », a-t-il déclaré à Rome, le 28 août 2014.

    Dans la bouche d’un ministre de l’intérieur, l’expression « le plus humain possible » fait toujours son petit effet. Gardien de l’ordre public et patron des forces de police, la fermeté lui colle davantage à la peau que l’humanité. Or, s’agissant de la situation des migrantes et des migrants du Calaisis, dix ministres de l’intérieur ou de l’immigration se sont, tous sans exception, entre 1998 et aujourd’hui, sentis tenus d’afficher une part d’humanité dans leur politique de fermeté [1], y compris pendant les phases les plus répressives. Ainsi Éric Besson annonçant, le 23 avril 2009, le prochain démantèlement de la « jungle » : « Notre politique continuera d’allier fermeté et humanité. » Ou Nicolas Sarkozy justifiant, en novembre 2002, la fermeture imminente du camp de Sangatte : « Nous allons régler le problème avec humanité. »

    Comment faire usage de la matraque sans états d’âme contre des personnes étrangères en fuite d’Afghanistan, d’Érythrée, d’Irak, d’Iran, du Soudan ou de Syrie ? Pas facile dans un pays – la France – qui se pique d’être le nombril des droits de l’homme. Car il saute aux yeux que, pour ces dizaines de milliers d’exilé·e·s, il s’agit de sauver leur peau ou leurs libertés.

    #migrations #asile