• Qui bénéficie des milliards promis pour la reconstruction de Gaza ? | Agence Media Palestine
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    Les engagements pour Gaza détournés à Ramallah

    Au contraire, ces fonds seront détournés vers le budget de l’Autorité palestinienne sur des postes non spécifiés.

    Bien que l’AP n’ait pas dit comment elle va utiliser les fonds levés à la conférence pour la reconstruction de Gaza qu’elle s’est réservés, « le secteur de la sécurité s’est développé plus vite que n’importe quel autre domaine de l’Autorité palestinienne », au cours de la dernière décennie, ainsi que l’ont noté Sabrien Amrov et Alaa Tartir dans un document de politique générale publié par le think tank palestinien Al-Shabaka.

    L’année dernière, 26% du budget de l’AP ont été consacrés à la sécurité (en comparaison des 16% pour l’éducation, 9% pour la santé et un minuscule 1% pour l’agriculture qui est historiquement la colonne vertébrale de l’économie palestinienne). 44% des fonctionnaires de l’AP sont employés dans le secteur de la sécurité – plus que dans tout autre, ont souligné Amrov et Tartir.

    L’Autorité palestinienne – qui a déjà bloqué les efforts pour porter les crimes de guerre de Gaza cet été devant la Cour pénale internationale – est dirigée par Mahmoud Abbas, qui a récemment décrit la collaboration avec les forces d’occupation israéliennes en Cisjordanie comme « sacrée ».

    L’AP se saisit de l’opportunité

    Plus de quarante Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée depuis le début de l’année ; quatorze ont été tués pendant la même période en 2013. « La coordination de la sécurité » est de toute évidence concernée par la préservation des vies palestiniennes.

    Ainsi que l’ont souligné Amrov et Tartir, « la résistance armée naguère considérée comme inséparable de la lutte palestinienne pour l’auto-détermination, est traitée par l’AP comme une forme dissidente qui relève non simplement du contrôle mais de l’éradication et de la criminalisation.

    Le paradigme actuel de la coordination de la sécurité, disent Amrov et Tartir, « est de criminaliser la résistance contre l’occupation et de laisser Israël – et ses laquais – être seuls détenteurs de l’usage des armes contre une population sans défense.

    Étant donné que l’Autorité palestinienne qui fonctionne comme la branche policière de l’occupation israélienne, se positionne elle-même comme l’opérateur de la reconstruction de Gaza, cette position sera certainement utilisée comme une opportunité par ceux qui veulent démanteler la résistance armée (qui a défendu Gaza et a fait preuve d’une plus grande discipline et d’une meilleure capacité tactique que dans toutes les confrontations antérieures avec Israël).

    Bien que l’AP ait joué des coudes pour mettre le leadership du Hamas sur la touche à Gaza, toute tentative de reconstruction est soumise au final au pouvoir d’Israël.

    (il vaut la peine de noter que l’Organisation de Libération de la Palestine a déclaré à l’Agence de presse Ma’an News dimanche qu’aucune date n’a encore été fixée pour démarre des projets de reconstruction à Gaza).

    Rappelant aux observateurs qui est effectivement en position de responsabilité, des ministres de l’AP basés en Cisjordanie, dont le Premier ministre Rami Hamdallah se sont vu refuser par Israël des permis d’aller à Gaza où Israël impose une fermeture et un blocus économique, renforcés par la conférence des donateurs tenue en Égypte.