Une tempête féministe
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Le titre Caliban et la sorcière est un clin d’œil à la pièce de Shakespeare La Tempête, à laquelle l’auteur fait régulièrement référence. Caliban, personnage monstrueux, esclave du mage Prospero, est le fils de la sorcière Sycorax. Son nom est une anagramme du mot « canibal ». Dans le cadre de la critique de la colonisation, Caliban a été désigné comme symbole de l’indigène opprimé. C’est le cas en particulier dans la pièce Une Tempête d’Aimé Césaire. Pourtant, Caliban est ici vu bien plus qu’un rebelle anticolonial. C’est un symbole du corps prolétaire comme lieu et instrument de résistance à la logique capitaliste. Caliban est donc le symbole des exploités et des opprimés, quand la sorcière est celui des femmes diabolisées, également opprimées et sacrifiées. Le personnage de la sorcière Sycorax, relégué à l’arrière-plan dans La Tempête, est ici au premier plan. La sorcière incarne les figures féminines en résistance que le capitalisme s’ingénie à détruire.