Le piège de #Kobané
UN TONNERRE DE PLUIE ET D’OBUS s’acharne sur Kobané. Il est 17h, suffisamment sombre pour franchir en douce les barbelés et rallier, malgré le danger, la cité martyre à travers champs. Pull vert sur débardeur noir, Ghamgin, 19 ans, embrasse une dernière fois son père. « N’y retourne pas ! Si les gardes-frontières turcs ne t’abattent pas, c’est Daech qui aura ta peau. Cette ville est un piège ! », sanglote le vieillard, les souliers crottés de boue. Dans le brouillard du soir, le jeune combattant kurde a déjà disparu de l’autre-côté.