• « Les règles du djihad ne sont pas respectées (…) L’islam est un moyen politique pour (des) extrémistes de lutter contre les injustices comme le fut le communisme contre le pouvoir de l’argent » - Radio-Canada.ca

    http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2014/10/21/006-attaque-militaires-etat-islamique-djihad-islam-amalgames.shtml

    Frédéric Castel, chargé de cours au département des sciences des religions à l’UQAM, a évoqué une « mutation » dans le mouvement djihadiste, qui devient de plus en plus politique (…)

    Le spécialiste des religions rappelle que le djihad, dans l’islam, est « une lutte armée pour faire avancer une cause, mais, historiquement, ce n’est pas forcément pour défendre la religion, contrairement à ce qu’on pense. C’est comment devons-nous mener une lutte armée contre un envahisseur ».

    Autrement dit, le djihad est « défensif » et a ses « règles d’éthique » selon lesquelles « si l’ennemi demande la paix, il faut lui l’accorder, il ne faut pas s’attaquer à des civils, il faut qu’il y ait une fatwa [avis religieux, NDLR] préalablement émise par une autorité religieuse, etc. »

    M. Castel est convaincu que « le djihad est détourné de son sens historique. Maintenant, c’est rendu un prétexte pour attaquer », alors qu’« attaquer des innocents en islam, c’est même un pêché, parce qu’on dit : ’’quiconque tue un innocent, tue l’humanité’’ ».

    De plus, le chargé de cours à l’UQAM relève qu’« il y a un aspect quasiment hollywoodien derrière tout ça. Les gens se mettent en scène [...] Les égorgements, c’est une mise en scène pour provoquer. Ils ont réussi ».

    Aux yeux de Frédéric Castel, l’islam est aujourd’hui un moyen pour certains extrémistes de lutter contre les injustices. C’est une « idéologie de rechange » - comme le fut le communisme à une certaine époque - contre la ploutocratie et le pouvoir de l’argent, explique-t-il.

    « C’est une minorité qui agit de telle sorte, mais occupe aujourd’hui un espace médiatique »

    M. Kahin croit que « les gestes spectaculaires » de l’EI ne sont pas étrangers aux agissements de certains « gouvernements démocratiques, comme l’État américain, [qui] agissent avec des gestes spectaculaires ». Il en veut comme exemple l’élimination de Ben Laden, dont le corps a été jeté en mer.

    Ceux qui font le saut dans le djihad ont ceci de commun : « Ça part d’un outrage ou d’un sentiment d’injustice. Une partie de votre communauté souffre dans une guerre au Moyen-Orient et vous dites : ’’qu’est ce que je peux faire ?’’ Ça part souvent de là. Souvent, ça reste à l’étape des mots [...] Et à un moment donné, si cette colère est instrumentalisée, on peut soit se radicaliser tout seul en regardant des images sur Internet, soit il y a peut-être quelqu’un qui va appuyer sur le bon bouton pour vous inciter à commettre un acte criminel ».

    http://www.lejdd.fr/International/Ameriques/Un-apprenti-djihadiste-a-l-origine-de-la-mort-d-un-soldat-au-Canada-695728