Pour un Front de libération des textes religieux !

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  • Pour un Front de libération des textes religieux ! - ...Se réclamant du christianisme social
    http://www.christianismesocial.org/spip.php?article446

    Nous refusons la pression, notamment médiatique, qui instille : « Si tu es un musulman, tu dois dénoncer l’islamisme, si tu es un catholique, tu dois dénoncer la manif pour tous, si tu es juif, tu dois dénoncer la politique d’Israël. » Mais pour autant nous voulons dire aux croyants : toi qui dis aimer tes textes sacrés, tu les respecteras, tu t’interdiras de les utiliser pour justifier ce que tu penses déjà, tu les travailleras avec les outils du savoir notamment historique, tu exerceras sur eux ton sens critique, tu y chercheras d’abord de quoi te poser des questions et remettre en cause tes convictions. C’est un bout du chemin nécessaire pour en finir avec la manipulation des textes par les mouvements fondamentalistes de toutes les religions. Vive le Front de libération des textes religieux !

    #texte #herméneutique #religion

    • justement l’interprétation n’est pas libre dans ce texte, elle est conditionné par une démarche de contextualisation. Ce sont les textes qui sont libres, pas leur interprétation.

    • Théologique : interprétation des textes sacrés ou exégèse.
      Quand vous dites que l’interprétation n’est pas libre vous voulez peut parler d’une théologie officielle.
      Voir théologie politique.
      C’est aussi oublier la mouvance des interprétations, la théologie n’est pas immuable et peut répondre à un contexte politique, social ou sociétal. Mais comme vous le dites l’interprétation n’est pas libre, l’interprétation officielle est construite par les experts officiels de la foi.
      Les experts officiels de la foi sont audelè de toute neutralité politique, sociale.
      Un exemple rapidement trouvé :

      Pour libérer la théologie. Variations autour de la pensée féministe d’Ivone Gebara

      "Sous la direction de Pierrette Daviau

Depuis plus de 25 ans, Ivone Gebara, philosophe et théologienne économiste du Brésil, travaille à renouveler la théologie. Elle dénonce les structures patriarcales de ce discours à prédominance masculine en soulignant l’écart immense entre le vécu des femmes et une théologie désincarnée. Ses nombreux écrits dénoncent les injustices faites à l’intérieur du système de l’Église qui, souvent dans ses interprétations, cautionne l’exploitation des pauvres, l’oppression et la soumission des femmes.

Pour cette femme engagée, pratiquer une théologie libératrice n’est pas simple abstraction, mais réalité concrète : elle vit elle-même dans un quartier pauvre, au milieu de femmes, des enfants et des hommes d’un village du nordeste du Brésil, près de Recife. Ce milieu où la faim, la misère, la pauvreté, la saleté, le machisme dominent, soutient sa réflexion et la stimule.

Pour libérer la théologie se veut un dialogue avec elle, une variation nord-américaine autour de sa pensée féministe. Ce livre est né de l’initiative du Centre de recherche Femmes et traditions chrétiennes de l’Université Saint-Paul à Ottawa à la suite de quelques-unes de ses conférences au Québec, en Ontario ou en Europe. C’est à cinq textes originaux et contestataires d’Ivone Gebara que des théologiennes féministes québécoises et canadiennes réagissent en proposant soit un commentaire personnel, soit une adaptation à la réalité d’ici. Les thèmes abordés vont de la spiritualité à l’éthique écoféministe en passant par la foi, le développement et le féminisme tout en faisant un détour décapant sur les retements théologiques ligions en mal de salut. Lectrices et lecteurs y trouveront une vision percutante et refondatrice de la théologie et du féminisme !"

      C’est ausi oublier les affrontements théologiques, voire la théologie de la libération
      "La théologie de la libération est un courant de pensée théologique chrétienne venu d’Amérique latine, suivi d’un mouvement socio-politique, visant à rendre dignité et espoir aux pauvres et aux exclus et les libérant d’intolérables conditions de vie. Enracinée dans l’expérience biblique du peuple juif guidé par Dieu au-delà de la mer Rouge et à travers le désert — d’une terre d’esclavage (Égypte) à la Terre promise (Exode, ch. 12 et suivants) elle est un « cri » prophétique pour plus de justice et pour un engagement en faveur d’un « Règne de Dieu » commençant déjà sur terre. La réflexion théologique part de la base : le peuple rassemblé lit la Bible et y trouve ressourcent es et inspiration pour prendre en main son destin.".

      La théologie est une interprétation d’ordre de sexe et de classe et effectivement dans le catholicisme l’interprétation n’est pas libre pour le commun, ce qui ne doit pas faire oublier les "guerreS3 entre écoles théologiques preuve de la malléabilité des écrits.
      "Les querelles théologiques ont constitué comme l’on sait un territoire marquant de l’historiographie moderne qui a voulu reprendre sur un mode critique et objectivant les développements de l’intelligence de la foi dans la confrontation de ses écoles et de ses époques depuis l’origine même des premiers dépôts scripturaires. L’histoire des religions est son nom, la Religionsgeschichte faudrait-il même dire pour marquer tout ce que cette thématique disciplinaire doit à l’Aufklärung prussien et luthérien. Cette thématique procède aux comparaisons systématiques entre traditions de pensée, y compris hors du berceau chrétien depuis l’orientalisme du XIXe siècle. Tout cela est bien connu, je passe. Indiquons seulement au passage que la sociologie s’est peu aventurée en ces terrains de raisonnements longuement marqués par le moment scolastique, sauf pour les réduire à leurs tenants et aboutissants sociaux. On peut ici citer le cas proche des travaux minutieux d’Emile Poulat sur la crise moderniste dans l’Eglise catholique du tournant du XXe siècle. Le cas wébérien des affinités électives entre angoisse puritaine et investissement industriel au XVIIe siècle reste le plus emblématique. L’anthropologie a dès lors démultiplié l’observation des formes les plus syncrétiques de ces corrélations entre pensée des mystères et milieu. L’inventaire en reste à faire." http://www.modesofexistence.org/seminaire-sur-ref*rel-%22theologie-et-sciences-sociales-des-sujets

      La théologie officielle est la théologie de l’enferment et la manipulation des textes n’est qu’une exclusivité de l’église de rome.

      " Le christianisme
      en introduisant avec Tertullien la notion de
      libertas religionis
      , a amorcé une dy-
      namique qui s’est soldée par la vision occidentale de l’Etat séculier et de la
      personne libre de ses choix religieux. Pour que la liberté religieuse soit possible,
      il faut que la religion soit comprise dans son acception chrétienne. La religion
      ne doit pas s’identifier avec une culture, une sagesse, un système de droit par-
      ticulier. Le lien social fondamental ne pouvant plus être une religion unique,
      mais la liberté de religion, sur quelle base commune fonder la société ?" http://www.pass.va/content/dam/scienzesociali/pdf/acta17/acta17-minnerath.pdf
      #obscurantisme.

    • non @unagi, je dit que l’interprétation n’est pas libre non pas au sens où il y aurait un magistère qui déciderait de l’interprétation (ce qui est une compréhension de « l’interprétation n’est pas libre » d’ordre constatif), mais au sens où une interprétation doit se baser sur des critères et des choix herméneutiques....

    • Ne reste plus qu’à définir ce que sont ces "choix herméneutiques" et leurs limites.
      Je préfère le terme d’exégèse.

      "Plus profondément, depuis 150 ans, l’art de l’interprétation émerge comme englobant l’ensemble
      du savoir. Karl Popper et Thomas Kuhn n’ont-ils pas montré que les sciences exactes sont elles-
      mêmes interprétatives, car les faits scientifiques sont toujours à interpréter ?
      C’est qu’entre deux, il y eut Emmanuel Kant, lequel a soutenu que la raison théorique, incapable d’atteindre jusqu’à la « chose en soi », se rive aux phénomènes, qu’elle organise ; autrement dit, elle classe et interprète tout ce qui apparaît en fonction des catégories de l’entendement:non seulement tout savoir dépend d’une telle interprétation, mais « l’être connu » lui même se résorbe en une fonction de l’interprétation, c’est à dire de la subjectivité transcendantale" http://www.pensees.ch/pdf/hermeneutique.pdf

    • ca c’est une vraie question. Mais mon propos étant en réaction à @simplicissimus, pour revenir au message initial, parceque @simplicissimus semblait omettre « tu les respecteras, tu t’interdiras de les utiliser pour justifier ce que tu penses déjà, tu les travailleras avec les outils du savoir notamment historique, tu exerceras sur eux ton sens critique, tu y chercheras d’abord de quoi te poser des questions et remettre en cause tes convictions ».

      Quant au choix de exegèse ou hermeneutique, ce sont deux choses un peu différente, l’exegèse (décorticage du texte) aboutissant à une hermeneutique.