Le Monde diplomatique

http://www.monde-diplomatique.fr

  • Où va donc la colère ?, par Georges Didi-Huberman
    https://www.monde-diplomatique.fr/2016/05/DIDI_HUBERMAN/55440

    Soulèvement, insurrection, révolte : le feu de la colère suscite un événement imprévisible, qui, entre fête et violence, entre allégresse et ressentiment, est toujours susceptible de bifurquer ou de se dévoyer, s’il n’est pas simplement écrasé ou canalisé par l’autorité contre laquelle il s’est dressé. C’est dire que révolte n’est pas synonyme d’émancipation.

    #révolte #insurrection #révolution #fascisme

  • Sélection d’archives en accès libre à l’heure des élections de mi-mandat 2018 aux États-Unis.

    LES LEÇONS DE L’ÉLECTION DE TRUMP

    Pourquoi Donald Trump a séduit l’électorat populaire, par Arlie Hochschild (août 2018)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/08/HOCHSCHILD/58963

    Dans un État américain très pauvre comme la Louisiane, souillée par les marées noires, une majorité de la population vote pour des candidats républicains hostiles aux allocations sociales et à la protection de l’environnement. Sociologue, femme de gauche, Arlie Hochschild a enquêté sur ce paradoxe. Quelques mois plus tard, Donald Trump l’emportait très largement en Louisiane.

    Stratagème de la droite américaine, mobiliser le peuple contre les intellectuels, par Serge Halimi (mai 2006)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2006/05/HALIMI/13441

    « Bureaucrate », « psychiatre », « éducateur » : l’élite stigmatisée n’est pas forcément riche, mais elle est cultivée. Pour la droite américaine, l’essentiel est en effet qu’appartenir au « peuple » – travailleurs, entrepreneurs et prêtres mêlés – ne soit plus une question de revenus, mais de goûts. Erudition et cosmopolitisme contre simplicité et tradition en somme.

    Toutes les Américaines ne s’appellent pas Hillary Clinton, par Florence Beaugé (novembre 2016)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2016/11/BEAUGE/56756

    Aux États-Unis, le taux de mortalité maternelle est le plus élevé du monde développé. Loin de diminuer, il a plus que doublé depuis la fin des années 1980. Selon l’organisation Black Women’s Roundtable, le nombre d’Afro-Américaines décédées des suites de leur grossesse ou de leur accouchement est aujourd’hui de 42,8 pour 100 000 naissances vivantes. Pour les femmes blanches, le taux est moindre, mais élevé lui aussi : 12,5, contre 9,6 en France et 4 en Suède.

    Élections américaines : la déroute de l’intelligentsia, par Serge Halimi (décembre 2016)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2016/12/HALIMI/56930

    Les Américains n’ont pas seulement élu un président sans expérience politique : ils ont également ignoré l’avis de l’écrasante majorité des journalistes, des artistes, des experts, des universitaires. Le choix en faveur de Donald Trump étant souvent lié au niveau d’instruction des électeurs, certains démocrates reprochent à leurs concitoyens de ne pas être assez cultivés.

    Les progressistes américains cèdent à la misanthropie, par Angela Nagle (avril 2017)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/04/NAGLE/57397

    Alors que le populisme de droite qu’incarne Donald Trump a pris le pouvoir aux États-Unis, une vague de mépris des classes populaires, qui auraient mal voté, monte chez les démocrates. Des militants démoralisés par leur débâcle à l’élection présidentielle de 2016 pansent leurs plaies en se berçant de l’illusion de leur supériorité. Sans toujours le savoir, ils ravivent ainsi une vieille idée.

    Comment le « Russiagate » aveugle les démocrates, par Aaron Maté (mai 2018)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/05/MATE/58650

    Pour justifier leur défaite à la présidentielle de 2016, les démocrates américains ont avancé toutes sortes de raisons : l’iniquité du système électoral, les « fausses nouvelles », ou encore les Russes, accusés de collusion avec Donald Trump. Cette focalisation sur Moscou occulte les véritables causes de la déroute, notamment un programme économique entièrement tourné vers l’« innovation ».

    DES REPORTAGES

    Dans les cabines des routiers américains, icônes en voie de disparition, par Julien Brygo (août 2018)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/08/BRYGO/58949

    En 2016, pour la première fois, un camion sans chauffeur a effectué une livraison commerciale aux États-Unis. Depuis, les essais se sont multipliés, ouvrant la voie à un monde où les marchandises se déplaceraient sans intervention humaine. Face à cette révolution technologique qui menace l’existence même de leur métier, les routiers américains oscillent entre panique, déni et incrédulité.

    Dans une société gangrénée par le crédit, par Maxime Robin (septembre 2015)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2015/09/ROBIN/53713

    Impossible, ou presque, de vivre aux Etats-Unis sans contracter un emprunt. Devant les difficultés de leurs clients à rembourser, les banques augmentent les pénalités et... leurs profits. En revanche, dans certains quartiers défavorisés, elles refusent d’ouvrir des agences. Les habitants doivent alors avoir recours aux échoppes de « prêteurs rapaces ».

    Vingt millions d’Américains au ban de la ville, par Benoît Bréville (février 2016)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2016/02/BREVILLE/54742

    Aux Etats-Unis, même les pauvres peuvent devenir propriétaires : il leur suffit d’acheter un mobile home, pour un prix qui dépasse à peine celui d’une voiture, puis de lui trouver un terrain. C’est alors que les difficultés commencent…

    En Arizona, le mur de Donald Trump existe déjà, par Maxime Robin (août 2017)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/08/ROBIN/57766

    À en croire Donald Trump, la frontière américano-mexicaine serait une passoire que seule la construction d’un « grand et beau mur », long de 3 200 kilomètres, pourrait obstruer. Les États-Unis n’ont pourtant pas attendu leur nouveau président pour traquer les migrants clandestins. En Arizona, le désert, les patrouilles de police et les milices citoyennes les tiennent en échec.

    Ma maison, ma voiture, mon puits de pétrole, par Christelle Gérand (juillet 2015)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2015/07/GERAND/53194

    La chute du prix du baril de brut, quasiment divisé par deux en un an, n’affecte pas seulement les multinationales de l’or noir et les pays producteurs. Aux Etats-Unis, elle touche également des millions de particuliers qui possèdent des puits de pétrole sur leur terrain et les louent à des compagnies privées. Lesquelles entendent profiter de cette période de vaches maigres pour obtenir des contrats plus avantageux.

    Dans les quartiers ravagés par les opiacés, par Maxime Robin (février 2018)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/02/ROBIN/58390

    Ils tuent davantage que les accidents de la route ou les armes à feu. Après avoir ravagé les ghettos noirs dans les années 1990, les opiacés déciment désormais les banlieues pavillonnaires et la petite classe moyenne américaines. Inédite par son ampleur et par ses victimes, cette épidémie d’overdoses l’est aussi par son origine : les consommateurs sont devenus dépendants en avalant des antidouleurs prescrits par leur médecin.

  • Les valeurs perdues d’Edwy Plenel
    20 oct. 2018 Par ermler Blog : Le blog de ermler
    https://blogs.mediapart.fr/ermler/blog/201018/les-valeurs-perdues-dedwy-plenel

    (...) Aujourd’hui, une limite a été franchie. Toutes les données, documents, listes d’adhérents, de sympathisants, de donateurs, jusqu’au documents privés les plus intimes sont dépouillés, scrutés, analysés par la police. Toute la vie d’un mouvement politique d’opposition est en possession du pouvoir. Jamais on avait vu ça, jamais ! Et pour quel crime gravissime, pour quel menace pour la république une telle mesure aussi exceptionnelle est elle prise ? Pour d’hypothétiques « irrégularités financières », pour de supposées « surfacturations »...sur un compte de campagne pourtant validé par une commission ! (...)

  • Duc de Saint-Frippon

    Quand ton service abonnement te téléphone en pleine nuit pour te dire que les boîtes mails sont saturées de demandes de désabonnement

    Edwy Plenel
    ‏Compte certifié @edwyplenel

    En dix ans de révélations d’intérêt public, @Mediapart a subi des campagnes de dénigrement des soutiens de Sarkozy, Valls, Cahuzac, Fillon, Le Pen, Hollande, Macron et, maintenant, Mélenchon. Décidément la presse libre et indépendante dérange. @Mediapart

    . . . . . .

    Source : https://twitter.com/MFrippon/status/1053428210837438466

  • Un portrait de Thomas Porcher dans Le Monde déchaine les chiens de garde
    https://www.arretsurimages.net/articles/un-portrait-de-thomas-porcher-dans-le-monde-dechaine-les-chiens-de-g

    Il a suffi d’un portrait dans Le Monde pour déchainer les chiens de garde. L’économiste antilibéral Thomas Porcher se retrouve depuis plusieurs jours la cible d’attaques, notamment de la part de journalistes de medias traditionnels, qui remettent en cause ses compétences d’économiste. Jusqu’à relayer des parodies.

    Il ne fait visiblement pas bon plaider pour une « économie militante » dans les pages du « Monde ». L’économiste antilibéral Thomas Porcher, reçu en 2014 sur notre plateau à propos des particules fines, était l’objet d’un portrait plutôt bienveillant dans les pages du quotidien début août. Un portrait qui lui a rapidement valu, comme au journaliste du « Monde », d’être la cible d’attaques sur Twitter, de la part notamment de journalistes de medias dominants.

    Un portrait plutôt anodin et superficiel, comme la presse en publie des dizaines chaque année. Que racontait ce portrait ? Le penchant de Thomas Porcher, membre depuis 2011 du collectif des Économistes Atterrés, pour les provocations sur Twitter, déjà. Comme ce tweet au lendemain de la victoire des Bleus à la Coupe du monde de foot, un tweet « futile et provoc » dans lequel il « fustigeait l’éventuelle tentative de récupération politique » d’Emmanuel Macron, rêvant « qu’un Bleu refuse l’invitation ». Comme conscient de sa propre transgression, Le Monde surligne lourdement les opinions politiques de son sujet : « Porcher, résolument de gauche, se veut alternatif, antilibéral post-keynésien ou marxisant, voire déviant ou mauvais genre ». Voilà qui pose les bases.

    L’Immonde a encore frappé !
    5 mois après sa sortie, son livre « Traité d’économie hérétique » en finir avec le discours dominant est toujours numéro 1 à la FNAC !!!

    #économie_alternative #Le_Monde #LVMH #Twitter #Dominique_Seux #Thomas_Porcher

  • @raspa :

    Pour qui aspire aux positions sociales les plus élevées, apprendre à être à l’aise dans des contextes sociaux et culturels divers représente un atout majeur. Au XVIIe siècle déjà, le « grand tour » parachevait l’éducation des jeunes aristocrates. Ce voyage de plusieurs mois les amenait non seulement à rencontrer des savants et à se mêler à leurs pairs d’autres pays, mais aussi à s’encanailler en vivant dans des conditions matérielles moins confortables qu’à l’accoutumée.

    Le « grand tour » n’a pas disparu. Des écoles prestigieuses ont même intégré ce type de séjour à leur cursus : « Dans un monde aux frontières de plus en plus ouvertes, la formation se doit d’être internationale », peut-on ainsi lire sur le site Internet de Sciences Po. C’est que, comme l’explique le sociologue Norbert Elias, à mesure que la violence physique recule dans la vie sociale, la distinction se met à reposer sur des pratiques pacifiées : il ne s’agit plus de montrer sa force, mais ses qualités culturelles, son adresse, son prestige, sa capacité à alimenter les conversations mondaines (1). Autant d’aptitudes que les voyages aident à développer.

    sur les voyages qui forment ou pas la jeunesse, sur les pioupious vs les migrants du même âge, sur la circulation des élites hier et aujourd’hui : un excellent article du Monde Diplo : https://www.monde-diplomatique.fr/2012/07/REAU/47948

    Tout voyage à l’étranger ne constitue donc pas un capital. La valorisation de l’« international » comme ressource ne s’opère que sous certaines conditions, celles-là mêmes qui contribuent à la reproduction de l’ordre social national (9).

    Ça me fait réaliser que de ce que j’observe les jeunes de classes populaires et classes rurales qui partent sur des projets solidaires font ça relativement jeunes (15-18 ans, 20 ans max), et de façon encadrée (avec des animateurs jeunesse qui accompagnent avant et pendant, dans le cadre d’un jumelage des communes/collectivités le plus souvent), alors que les jeunes des classes aisées sur ces mêmes projets solidaires partent un peu plus tard (18-25 ans), et de façon « spontanée », sans accompagnateur ni incitation directe par une institution.
    Et je ne suis pas sûre que ça se valorise pareil dans un parcours pro après (sur les fameux soft skills et sur la capacité à monter des projets en autonomie. Autonomie à questionner d’ailleurs : dans un cas, les « coups de pouce » (financiers, réseaux...) sont très visibles parce qu’au premier plan en raison de leur caractère institutionnel. Dans l’autre, ils sont, je pense, pas tellement moins présents (don financier de la grand-mère, contact associatif « là-bas » du meilleur ami du père...), mais bien plus cachés, donnant l’illusion que les jeunes ont fait leur projet « tout seul ». C’est de la sociologie à la sauvage, mais je pense qu’il y a un truc à creuser).

    • Pour de la sociologie de basement, c’est très intéressant. Existe-t-il un barème pour évaluer la qualité missionariale des jeunes (et des moins jeunes) ?

      Sinon, gardez les yeux ouverts, avec une formulation logique de même, ça va entrer dans les algorithmes de sélection sous peu, et fissa, le jeune actif 3.0 est né.
      Il faut quand même spécifier que le fait que « la violence recule dans la vie social », est une formulation relativement douteuse. La violence ne recule devant rien. Parler de paix sociale pour définir notre époque est un orientalisme brutal. Ce ne serait pas plutôt la systématisation de l’appropriation culturelle comme vecteur de bonne conscience ?

      C’est le terme de « sauvage » qui me fait réagir, pardon.

  • Syrie : ce que l’on sait des frappes américaines, françaises et britanniques
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/04/14/donald-trump-annonce-des-frappes-contre-la-syrie-en-coordination-avec-paris-

    L’opération a visé des sites militaires et un centre de recherche soupçonnés d’héberger le programme chimique du régime, à Damas et près de Homs.

    Je prends ce (joli) titre du Monde pour (essayer de) répondre à l’interrogation de @nidal : J’aimerais savoir si les missiles français ont violé, cette nuit, le territoire libanais
    https://seenthis.net/messages/686728

    Bon, inutile de suivre le lien vers l’article, on n’apprend pratiquement rien de plus détaillé que dans le chapeau, si ce n’est – au cas où l’ignorerait – que la frappe, #lourde_mais_proportionnée, a eu lieu en représailles à l’utilisation d’armes chimiques par le grand méchant Assad.

    On appréciera l’image (vignette, plutôt) associée à l’article bien qu’absente de la page web (elle figurait aussi en une électronique avec l’appel vers l’article), copie d’écran, j’imagine, d’un expert discourant doctement sur une carte de la région présentant un positionnement fantaisiste des forces des gentils frappeurs.

    • WP fournit une carte des lieux frappés (élaborée par le gentil DoD des gentils États-Unis)


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardements_de_Barzé_et_de_Him_Shinshar

      Comparons avec cette carte des frontières maritimes publiée en 2015 dans le Diplo (à propos du litige gazier libano-israélien, carte que je découvre à l’occasion)


      https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/litigegazmediterranee

      D’où il ressort qu’il n’est guère aisé d’atteindre la banlieue de Damas en provenance de la mer. Compte tenu des capacités de navigation des missiles, dits justement de croisière, voyons les différentes routes possibles.
      • la plus directe passe par le Liban. Oh, juste un petit bout. C’est la plus probable car la distance (beaucoup) plus courte s’accompagne de la propriété bien venue de minimiser le parcours au dessus du territoire syrien et donc l’exposition aux mesures anti-missiles
      • au prix d’un (léger) détour, les missiles peuvent survoler Israel qui, bien que probablement tout content de voir une bordée destinée à son voisin, préférerait sans doute que ça passe pas au dessus de chez lui. De plus, la route conduit au dessus du Golan dont une expérience récente a montré que l’activité anti-aérienne pouvait produire quelques résultats concrets
      • un détour plus grand encore par la Turquie ne fait qu’aggraver ces deux désavantages : susceptibilité de l’état de transit (Coucou, Recep !) et le temps de survol au dessus de la Syrie
      • le respect strict (?) des susceptibilités nationales (et des lois internationales) qui mènerait à tirer à partir de la façade maritime de la Syrie peut-être éliminé a priori, d’une part pour des raisons relatives à la psychologie des gentils frappeurs, d’autre part parce les missiles terre-mer ont déjà – et depuis longtemps – fait preuve d’une certaine efficacité
      • pour être complet, restent encore Jordanie et Irak, totalement exclus : la longueur du détour augmentant le délai de réaction de la défense anti-aérienne à partir de la détection. À moins que le(s) méchant(s) n’ai(en)t pas penser à regarder dans cette direction…

      Quant aux deux cibles à l’ouest de Homs, on est quasiment dans le coin nord-est du Liban (à quelques dizaines de kilomètres), donc approche libanaise très probable

    • Détails abondants chez Challenges

      Frappes en Syrie : quel a été le rôle de la France ? - Challenges.fr
      https://www.challenges.fr/entreprise/defense/frappes-en-syrie-quel-a-ete-le-role-de-la-france_580816

      Paris revendique quant à lui 12 engins tirés, dont 9 Scalp depuis des chasseurs Rafale, et 3 missiles de croisière navals (MdCN) depuis des frégates FREMM. On peut donc estimer à 10% environ la proportion de de frappes françaises dans l’opération de cette nuit.

      SI le chiffre peut paraître modeste, il s’agit indéniablement d’une opération de grande ampleur pour les forces françaises. Côté armée de l’air, selon le blog le Mamouth, pas moins de 17 avions de l’armée de l’air ont participé au dispositif : une dizaine de chasseurs (5 Rafale, accompagnés de 4 Mirage 2000-5), mais aussi 6 ravitailleurs. Il faut rajouter deux avions E-3F AWACS, des avions de détection et de commandement. Les appareils étant partis des bases françaises, il a fallu les ravitailler, cinq fois par chasseur selon le Mamouth. Soit le chiffre impressionnant de 50 ravitaillements.

      La Marine nationale a aussi largement participé à l’opération : elle a dépêché sur théâtre trois frégates FREMM, soit les trois quarts de la flotte de frégates multi-missions en service. Ces navires ont été soutenus par une frégate anti-aérienne, une frégate anti sous-marine, un pétrolier-ravitailleur et probablement un sous-marin nucléaire d’attaque pour protéger le dispositif. Trois missiles de croisière navals (MdCN) ont été tirés depuis les FREMM, une première pour ce nouvel armement livré en 2017 par l’industriel MBDA.

      Donnant lieu à ce satisfecit (ou encore #cocorico) mitigé par le manque de moyens budgétaires…

      Quelles conclusions tirer de la participation française ? Le raid massif de 10 heures de l’armée de l’air, effectué depuis la France, est une performance réservée à une poignée de forces aériennes dans le monde : il prouve que l’armée de l’air reste en première division. Cette performance a été rendue possible grâce à l’investissement continu de la France dans la dissuasion, qui permet de conserver les compétences sur des opérations longues et complexes. Côté marine, l’utilisation du couple FREMM/MdCN prouve que l’opération de modernisation du porte-avions Charles de Gaulle n’a pas obéré les capacités de frappes de la Royale. Le faible stock de MdCN, que l’on peut estime à 50-60 missiles, est en revanche un vrai facteur limitant

       : ce stock équivaut à la moitié des missiles américains tirés cette nuit.

    • Pour info, WP donne une portée de
      • 1000 km pour le MdCN (ex-SCALP Naval), 3 exemplaires tirés
      • 400 km pour le SCALP EG emporté par les Rafale, 9 exemplaires français, puisque les Tornado britanniques ont aussi expédié leur lot de missiles

      Il semblerait que la France et le R.-U. se soient limités aux objectifs de la région de Homs, laissant la banlieue de Damas aux états-uniens.

    • Précision sur les cibles et le stock de MdCN mais aussi incertitude (pour moi…) sur la composition de la force navale, la frégate ASM mentionnée peut aussi être une FREMM (en version FREDA…)

      Frappes en Syrie : La France utilise pour la première fois ses missiles de croisière navals - 14/04/2018 - ladepeche.fr
      https://www.ladepeche.fr/article/2018/04/14/2780283-frappes-syrie-france-utilise-premiere-fois-missiles-croisiere-nava

      La France a tiré 12 des 100 missiles de croisière à sa disposition pour mener à bien la frappe de la nuit dernière sur des «  sites de production d’armes chimiques  » syriens, selon l’Elysée et le ministère des armées. Le bombardement a été réalisé avec l’aide des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.

      Parmi les 12 missiles utilisés, 3 sont des missiles de croisière navals MdCN, d’une portée de 1 000 km et d’une précision de l’ordre du métrique. Ils ont été tirés par l’une des trois frégates multimissions (FREMM) déployées pour l’opération. Sur les 5 FREMM disponibles, la France a choisi de mettre en service une frégate anti-sous-marine, une anti-aérienne ainsi qu’un pétrolier destiné au ravitaillement.

      Les cinq rafales mobilisés sur le front aérien sont à l’origine des autres projectiles tirés, 9 missiles Scalp tirés une demi-heure après la première offensive.

      Les deux zones visées dans la région de Homs sont des lieux de stockage et de fabrication d’armes chimiques selon le ministère des armées. Paris n’a pas participé au troisième raid aérien qui avait pour cible un lieu stratégique de la production d’armement chimique syrien.

    • Syrie : ce que l’on sait... et ce que l’on tait
      https://www.legrandsoir.info/syrie-ce-que-l-on-sait-et-ce-que-l-on-tait.html

      Depuis la soi-disant attaque chimique du 7 avril, le festival de mensonges sur la crise syrienne atteint une sorte de paroxysme. « Ce que l’on sait des frappes américaines, françaises et britanniques » titre le Monde... Apparemment, le Monde ne sait pas grand-chose. De leur côté, les médias russes fournissent quelques précisions qui ont malheureusement échappé au quotidien du soir. Et qui remettent en perspective la victoire rapide, facile et incontestable que l’on veut nous vendre.

      Une fois retombée la poussière et la fureur on apprend... que la majorité des missiles lancés sur la Syrie ont été abattus par la défense anti-aérienne syrienne ! Laquelle se compose de vieux systèmes S120 et S200 remontant à l’époque soviétique... Rien à voir avec le bilan calamiteux des Patriots ultramodernes dont on entendit monts et merveilles dans les années 90 et qui ne réussirent à intercepter qu’un Scud sur la quarantaine de missiles obsolètes et trafiqués par les Irakiens, qui avaient une fâcheuse tendance à se disloquer en vol...

      Les frappes (chirurgicales) contre la Syrie n’ont fait que trois victimes : la logique, la vérité et l’intelligence
      https://www.legrandsoir.info/les-frappes-chirurgicales-contre-la-syrie-n-ont-fait-que-trois-victime

    • ’No release of chemicals is best proof there were none’ – employee of bombed Syrian research site — RT World News
      https://www.rt.com/news/424228-syria-strike-civilian-research-facility

      An engineer at the now-bombed-out research facility north of Damascus, which the US claims was the heart of Syria’s chemical weapons program, says the labs were making medicine and testing toys for safety.

      C’est exactement la remarque que je me suis faite en regardant les vidéos des ruines. On entend tout plein de voix qui gazouillent autour. De deux choses l’une, ou je suis sous emprise de VVP, ou bien ce sont des staged up ruines…

      De mon intervention, il y a bien longtemps, bien avant la réglementation dite Seveso, dans une usine (dans le sud de la France) où le chlore était l’élément de base, j’ai surtout retenu les avertissements écrits en ÉNORME au dessus des ÉNORMES flèches : si vous entendez la sirène, vous avez 1 minute pour vous rendre à la salle de confinement où vous attendrez qu’on vienne vous chercher

    • Caught in a lie, US & allies bomb Syria the night before international inspectors arrive — RT Op-ed
      https://www.rt.com/op-ed/424186-us-allies-syria-lie

      In the same Pentagon briefing, General Joseph Dunford specified the US and allies’ targets in Syria, alleging they were “specifically associated with the Syrian regime’s chemical weapons program.” One target, at which 76 missiles were fired, was the Barzeh scientific research centre in heavily-populated Damascus itself, which Dunford claimed was involved in the “development, production and testing of chemical and biological warfare technology.

      This ‘target’ is in the middle of a densely-inhabited area of Damascus. According to Damascus resident Dr. (of business and economy) Mudar Barakat, who knows the area in question, “the establishment consists of a number of buildings. One of them is a teaching institute. They are very close to the homes of the people around.

      Of the strikes, Dunford claimed they “inflicted maximum damage, without unnecessary risk to innocent civilians.

      If one believed the claims to be accurate, would bombing them really save Syrian lives, or to the contrary cause mass deaths? Where is the logic in bombing facilities believed to contain hazardous, toxic chemicals in or near densely populated areas?

    • Le point sur les frappes occidentales en Syrie
      https://www.latribune.fr/economie/international/le-point-sur-les-frappes-occidentales-en-syrie-775396.html

      Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé au total 105 missiles.Un chiffré corroboré par le haut commandement de l’armée syrienne qui a parlé de « environ 110 missiles [tirés] sur des cibles à Damas et ailleurs » dans le pays, mais affirmé en avoir intercepté « la plupart. »

      « Nous sommes sûrs que tous nos missiles ont atteint leur cible », a assuré le général McKenzie, qui a démenti les affirmations de Moscou selon lesquelles 71 des missiles occidentaux auraient été interceptés
      Selon le Pentagone, le centre de Barzé a été atteint par 76 missiles, dont 57 Tomahawk et 17 [lire 19, probable coquille] JASSM (Joint air to surface stand-off missiles), un nouveau type de missiles de croisière furtif que les Etats-Unis utilisaient pour la première fois en situation réelle.

      Le deuxième site a été visé par 22 missiles tirés par les trois pays : 9 Tomahawk américains, 8 Storm Shadow britanniques, et 3 missiles de croisière navals MdCNet et 2 missiles air-sol Scalp pour la France. Le troisième site a été atteint par 7 missiles Scalp, a précisé Washington.

      Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a précisé que les forces américaines avaient employé deux fois plus de munitions que pour la frappe américaine d’avril 2017 sur la base militaire d’Al-Chaayrate, près de Homs.

      Les Etats-Unis ont engagé le croiseur USS Monterey qui a tiré 30 Tomahawk, et l’USS Laboon, un destroyer de la classe Arleigh Burke, qui en a lancé 7. Les deux bâtiments de guerre se trouvaient en mer Rouge. Depuis le Golfe, le destroyer USS Higgins a tiré 23 Tomahawks supplémentaires. Dans la méditerranée, un sous-marin, le John Warner, a tiré six Tomahawk. Deux bombardiers supersoniques B-1 ont en outre été utilisés, pour lancer 19 missiles JASSM.

      La France a engagé cinq frégates de premier rang et neuf avions de chasse dont cinq Rafale. Elle a annoncé avoir tiré pour la première fois des missiles de croisière navals, 3 sur les 12 missiles qu’elle a lancés parmi la centaine ayant visé la Syrie au total.

      Le Royaume-Uni a utilisé quatre avions de chasse Tornado GR4 de la Royal Air Force, équipés de missiles Storm Shadow. Londres a indiqué avoir frappé un complexe militaire - une ancienne base de missiles - à 24 kilomètres à l’ouest de Homs « où le régime est supposé conserver des armes chimiques ».

    • Toujours le même journaliste plusieurs articles dans le marin (papier) daté du 19 avril. Dans l’un d’entre eux, il cite une lettre « confidentielle » (la Lettre A) et le commandant du Sirpa marine.

      Les MdCN prévus ne sont pas partis…
      Pourquoi seulement trois missiles de croisière navals (MdCN) ont-ils été tirés, alors qu’une dizaine étaient disponibles en mer à bord de trois frégates multi missions (Fremm) ? Et pourquoi seulement de la frégate Languedoc, remplaçante de la doublure (Auvergne) de l’Aquitaine ? Panne, contre-temps, manque des conditions opérationnelles nécessaires pour tirer ?

      La Lettre A explique que la Marine est allée de Charybde en Scylla. L’Aquitaine prévue pour le premier tir, n’a pas pu s’exécuter, pas plus que l’Auvergne. L’origine de ces imprévus n’est pas précisément connue, mais un tir de MdCN est un alignement de lunes. Dans le cas contraire, le missile ne part pas.

      Pour l’état major des armées, «   l’effet militaire a été obtenu  », assure un porte-parole, qui ne répond pas sur cette chronologie. Sans se prononcer sur cette dernière ou le nombre d’armes embarquées, le capitaine de vaisseau Bertrand Dumoulin, commandant du Sirpa Marine, a expliqué au marin le mardi 17 avril que «  certains missiles ne sont pas partis dans la fenêtre très étroite, il a fallu se reconfigurer, ce qui a été fait  ».

      La Fremm Languedoc a alors tirés ses trois MdCN. «  Quand les missiles [manifestement des deux autres Fremm] ont pu être tirés, cela n’a pas été requis. En termes de planification, les cas non conformes sont pris en compte, c’est le rôle des planificateurs que nous sommes. Il y a eu un aléa technique dans la fenêtre. Ce la ne remet pas en cause l’arme  », insiste l’officier supérieur.

      À ce stade persistent donc deux inconnues : combien de MdCN devaient être tirées au total ? Et quelles sont les causes du retard sur les deux premiers navires ?

      Pour les missiles de croisière aérolargués, les opérationnels expliquent qu’il faut deux missiles pour traiter un objectif. Les trois MdCN français étaient réservés au site de stockage d’Him Shinshar, avec neuf Tomahawk, les huit missiles de croisières britanniques de la Royal Air Force, et deux autres tirés par les Rafale de l’armée de l’air. Avec des MdCN supplémentaires, le résultat aurait-il été meilleur ?

    • Et, toujours JMT, dans un article sur la même page :

      Syrie : les navires ont tiré deux fois plus de missiles que les avions
      […] Afin de saturer les défenses syriennes et éventuellement russes, les Français, Britanniques et Américains avaient décidé de tirer depuis la Méditerranée orientale, la mer Rouge et le golfe Persique. La seule direction de tir qui ne semble pas avoir été exploitée est la Turquie.

      Au final, les navires ont titré deux fois plus de missiles (60) que les avions (36). Les Américains se taillent la part du lion, avec 85 missiles tirés au total, sans doute des vieux T-Lam (Tomahawk Land attack missile) qui n’ont pas la précision des engins actuels. Résultat, il faut en tirer plus. Ils ont par contre dégainé leur nouveau JASSM-ER tiré à partir de bombardier B1 pour la cible la mieux défendue.

      La Royal Navy est absente cette fois-ci […] Sans doute une façon de limiter la facture économique, mais aussi politique : Theresa May n’était clairement pas soutenue par son opinion publique. Pas sûr non plus qu’elle avait à portée le sous-marin idoine. Que la presse britannique a dit traqué par deux sous-marins russes de classe Kilo.
      […]
      La présence de la marine française est solide avec au moins six navires (et très probablement un sous-marin nucléaire d’attaque) : trois Fremm (les Aquitaine, Auvergne, Languedoc), le Cassard, le Jean de Vienne et le pétrolier ravitailleur Var. Une telle concentration de frégates sans un porte-avions au milieu est historique. Mais illustre bien la portée nouvelle constituée par le MdCN.

      et en encadré :

      La France n’a commandé que 150 missiles de croisière navals, ce qui l’oblige à surveiller sa consommation de feu. Alors qu’elle possède bien plus de missiles de croisières tirés des airs.

      Aucun des missiles de croisières actuels (JASSM-ER américains, Scalp-EG et MdCN franco-britanniques, Kalibr russe) n’est supersonique ; ils peuvent donc être interceptés.

    • Si ceux qui ont quelque responsabilité dans la « conduite » des mobilisations qui s’annoncent ne comprennent pas que le mouvement ne doit pas être « le mouvement des cheminots » ou le « mouvement contre les ordonnances SNCF », alors le mouvement échouera – une fois de plus. Que le mouvement doive aussi être cela – mouvement des et pour les cheminots –, la chose est tellement évidente qu’elle devrait aller sans dire. Mais si le mouvement n’est que cela, il est perdu d’avance.

      #ordonnances #SNCF #offensive_générale #débordement_général

    • Pour un syndicalisme politique

      Mais à force de ne vouloir sauvegarder que les tickets-restaurants, en se refusant à parler de quoi que ce soit d’autre, les confédérations arriveront par nous faire perdre jusqu’aux tickets-restaurants.

      Or, « quoi que ce soit d’autre », c’est la politique. Et nous y sommes. L’affaire de la SNCF est une affaire de politique : il y est question des principes d’un ordre entier. La racaille éditorialiste, qui n’a pas désarmé depuis 1995, est déjà sur les dents. Le tir de barrage va être immonde, phénoménal. Auprès de la population, il mettra dans le mille à chaque fois qu’on tentera de tenir la crête « des cheminots », si entièrement légitime soit-elle. Il est assez évident que nous ne réussirons qu’à la condition de faire entrer les non-cheminots dans le conflit des cheminots. C’est-à-dire qu’à la condition de lier les cheminots à tout ce à quoi ils doivent être liés, et de les lier politiquement. En produisant les preuves : ce qui agresse les cheminots et ce qui pousse des agriculteurs au désespoir et ce qui transforme des petits chefs en tortionnaires et ce qui suicide des salariés et ce qui réduit l’université à la misère et ce qui brise le cœur de soignants se voyant mal soigner, est la même chose : le même monde. Or : des agriculteurs sont désespérés, des petits chefs sont dans un devenir tortionnaire, des salariés passent par les fenêtres, de l’eau de pluie coule dans les salles de classe, des soignants ont le cœur brisé, etc. Beaucoup de gens souffrent, terriblement même. Beaucoup trouvent ce monde haïssable et en passe d’être déserté par toute signification humaine. Ils le sentent. Là est la ressource du combat. Une ressource politique. Mais qui ne jouera qu’à la condition de rencontrer un discours politique.

      « Faire de la politique, c’est défaire la solitude : L’occasion de ne plus être seuls ! »

    • Situation sociale : naissance de notre force ! par Jacques Chastaing
      https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/200318/situation-sociale-naissance-de-notre-force-par-jacques-chastaing

      Ainsi ce mouvement des Ehpad très soutenu par l’opinion et du coup très médiatisé a en quelque sorte fait sortir de l’ombre les autres mouvements qu’on remarquait moins parce que moins appréciés comme celui des gardiens de prison, ou des paysans ou motards et moins forts comme celui des étudiants et lycéens. Dans un espèce de « halo », il les a "centralisés" de fait.

      Et plus encore, alors que beaucoup croyaient que tout était perdu, que le mouvement social était battu, qu’il n’y avait pas de lutte et plus de possibilités de luttes après les deux dernières défaites, ce mouvement montrait que la révolte surgissait de l’exploitation la plus invisible et des luttes les plus invisibles. D’un coup on les remarquait. A partir de là, le constat s’imposait que la lutte contre les ordonnances n’avait concerné que la partie la plus organisée des salariés, la plus proche des appareils syndicaux et qu’au fond la classe ouvrière n’était pas battue.

      D’ailleurs les combats actuels ne se font pas sur des dispositions législatives mais sur des revendications plus proches de la vie quotidienne.

      Cela révélait donc qu’il y avait un décalage très important entre les directions syndicales ou politiques, voire entre le combat des militants contre les ordonnances, et les salariés eux-mêmes. Cela disait qu’au fond, ce n’étaient pas les travailleurs qui avaient été battu par Macron mais les directions syndicales et leur tactique...

    • Pour un savoir engagé
      https://www.monde-diplomatique.fr/2002/02/BOURDIEU/8602

      Depuis les grèves de novembre et décembre 1995 en France, les interventions de Pierre Bourdieu ont été l’objet de critiques, souvent violentes, notamment de la part des journalistes et des intellectuels médiatiques dont il avait analysé le rôle social. Ce qui semble les avoir choqués avant tout, c’est qu’un « savant » intervienne aussi activement dans le domaine « politique ». L’implication du sociologue dans l’espace public remonte néanmoins au début des années 1960, à propos de la guerre d’Algérie.

      Désireux de « penser la politique sans penser politiquement », Pierre Bourdieu a cherché à démontrer que, loin de s’opposer, les sciences sociales et le militantisme peuvent constituer les deux faces d’un même travail, qu’analyser et critiquer la réalité sociale permettent de contribuer à sa transformation. Ce texte a été lu par son auteur lors d’une rencontre à Athènes, en mai 2001, avec des chercheurs et des syndicalistes sur des thèmes tels que l’Europe, la culture et le journalisme et figurera dans un livre à paraître au printemps, Interventions (1961-2001). Sciences sociales et action politique (Agone, Marseille).

  • L’Italie n’est pas près d’avoir un gouvernement, mais ce n’est pas le plus grave
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-tour-du-monde-des-idees/le-tour-du-monde-des-idees-du-lundi-05-mars-2018

    Les marchés financiers, de manière générale, n’aiment pas <b>l’incertitude</b>. Or, rarement situation politique aura été aussi incertaine que celle de …

    #Front_National

    • Il s’agit simplement de dire qu’amalgamer djihadistes, salafistes et islamistes est une aberration sans nom et confine, osons le mot, à la médiocrité d’analyse voire à la manipulation éhontée.

      Et à ce moment précis de la lecture de l’article, nous eussions aimé en savoir davantage. Mais ce n’est (sûrement) qu’une question de temps ...

    • Oui on en saura pas plus de Marwen Belkaid ! Pourquoi ne pas dire tout simplement et malheureusement que les démocrates laïques de gauche se sont fait voler leur révolution par des fondamentalistes, salafistes, et djihadistes avérés (source Robert Fisk, Caroline Galactéros ...) @sombre
      Triste dérive des religions et des dictatures...

    • Donc, critiqué en 280 caractères par la meute sur Twitter, El Khal est coupable de ne pas avoir la subtilité et la complexité, dans son intervention télévisée, d’un article du Monde diplomatique ou d’un « écrivain » façon Camus. La question du format se pose tout de même un petit peu, non ? (Et c’est d’ailleurs pour cela que je ne suis jamais les news à la télé.)

    • Là où réside le problème est précisément dans le fait de renvoyer dos à dos une armée soutenue par la Russie et l’Iran à des groupes rebelles hétérogènes (allant des djihadistes à l’Armée Syrienne Libre, nous y reviendrons) alors même que l’artillerie ne saurait être la même entre les multiples camps.

    • Mais par contre quand Marwen Belkaid dit :

      Je crois qu’il nous faut, sur ce sujet comme sur bien d’autres, parvenir à ne pas sombrer dans le manichéisme ambiant tout en refusant le simplisme. Voilà quel est notre chemin de crête.

      nous sommes évidemment tou·tes d’accord
      Et donc Belkaid n’a d’autres choix que de renvoyer dos à dos la presse « aux ordres » et Le Média. Désolé @marielle mais je ne pense pas que tout ce qui se lit ou se visionne dans Le Média soit parole d’évangile (si je puis m’exprimer ainsi). Donc tenir une ligne éditoriale en s’inscrivant en faux contre tout ce qui se dit dans les médias « mainstream » ne va pas vraiment apporter du grain à moudre à celles et ceux qui essaient de faire une opinion sur la question syrienne et proche-orientale en général (D’autre part, je pense ne pas être le seul à soupçonner depuis le départ l’enfumage systématique de cette presse servile que tu dénonces à propos du conflit en Syrie. Je n’avais pas attendu que Le Média me le dise. Donc les pudeurs de vierge effarouchée de El Khal)

      Pour ma part, je ne me suis jamais permis d’apporter une quelconque contribution aux discussions qui ont lieu ici sur la Syrie vu que j’ai beaucoup de mal à me faire une opinion par rapport à une problématique d’une grande complexité (désolé d’insister).
      Je ne peux que m’émouvoir (comme chacun·e de nous) des souffrances des habitant·es désarmé·es pris·es en tenaille dans les combats entre factions belligérantes.
      Ma remarque de tout à l’heure était somme toute assez « innocente » vu que je ne connais pas les différences qui existent dans les différentes tendances de l’Islam politique. Et je suis resté sur ma faim, voilà.

      Ce qu’il faut retenir de l’article (je pense) serait plutôt ça :

      Dans son discours de Suède, Albert Camus définit le rôle de l’écrivain en ces mots : « Le rôle de l’écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd’hui au service de ceux qui font l’histoire : il est au service de ceux qui la subissent. […] Aucun de nous n’est assez grand pour une pareille vocation. Mais dans toutes les circonstances de sa vie, obscur ou provisoirement célèbre, jeté dans les fers de la tyrannie ou libre pour un temps de s’exprimer, l’écrivain peut retrouver le sentiment d’une communauté vivante qui le justifiera, à la seule condition qu’il accepte, autant qu’il peut, les deux charges qui font la grandeur de son métier : le service de la vérité et celui de la liberté. Puisque sa vocation est de réunir le plus grand nombre d’hommes possible, elle ne peut s’accommoder du mensonge et de la servitude qui, là où ils règnent, font proliférer les solitudes. Quelles que soient nos infirmités personnelles, la noblesse de notre métier s’enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir : le refus de mentir sur ce que l’on sait et la résistance à l’oppression ». Je crois personnellement que ces mots s’appliquent pleinement au journaliste – Camus l’était. Il est plus que temps de les faire nôtres.

      ... plutôt que de dire que les confrères « d’en face » font de la merde.

    • L’ancien commissaire Darquier de Pellepoix osait avancer qu’à Auschwitz on n’a gazé que des poux, chevauchant l’hyper-criticisme de Robert Faurisson qu’a si justement déconstruit Pierre Vidal-Naquet dans Les Assassins de la mémoire. La rhétorique de M. el Khal, qui se situe dans le registre du premier pas vers le négationnisme - équivalence entre victimes et bourreaux - aboutira un jour à une ignominie semblable sur la Ghouta ou Alep si l’on n’y prend pas garde.

      Voilà qui habille Le Média pour l’hiver.

      #invectives

    • Ah ! mais oui chez Ballast c’est beaucoup mieux quand on enfonce ses consoeurs et confrères ! Bravo !

      Claude El Khal est notre correspondant au Moyen-Orient. Il a sa vision des événements et il affirme se méfier des manipulations provenant du régime syrien tout autant que des belligérants américains ou européens. Il a raison. Les guerres sont des moments où l’information est manipulée à des fins stratégiques. Le journalisme consiste à prendre ses distances avec les sources belligérantes. À rappeler que les civils sont des victimes innocentes. Sa position est raisonnable, et juste. Il ne choisit qu’un seul camp : celui de la paix et de la préservation des vies. Ceux qui attaquent sa position trouvent peut être qu’être tué par une bombe américaine est moins condamnable que par une bombe russe ? Pour moi, ceux qui bombardent sont tous coupables. On peut bien condamner le régime syrien soutenu par les Russes. On peut aussi condamner la Turquie d’Erdogan soutenue par les américains et les européens. On peut condamner l’Arabie saoudite armée par la France. On peut condamner l’Iran qui arme le Hezbollah. On peut condamner les djihadistes armés par les américains. On peut condamner la France, les européens, les USA qui organisent le chaos dans cette région du monde. On peut condamner les intérêts des multinationales de l’armement, du pétrole et du gaz qui tirent profit de la situation. Mais on ne peut pas condamner un journaliste comme Claude El Khal qui a le courage de dire tout haut que le seul camp qu’il fait sien est celui des civils, des enfants, qui vivent l’enfer. Claude El Khal a raison de refuser que l’on diffuse des images dont on ignore la provenance, dont on ignore la véracité. Chaque fois que vous voyez des vidéos sur la Ghouta : demandez-vous qui a filmé, sous la protection de qui, pour faire passer quel message, pour servir les intérêts de qui ? ce n’est pas la première guerre de communication, ce n’est pas la première fois que « l’opinion publique internationale » est soumise au matraquage et à la propagande des belligérants. Au Média, nous n’acceptons pas l’instrumentalisation. Nous disons clairement que les belligérants doivent cesser leurs bombardements que ce soit à Damas, la Ghouta, au Yémen. Qu’ils cessent de massacrer des civils. Si d’autres médias estiment qu’il faudrait prendre le parti des USA et des européens, qu’ils le fassent. mais ne rêvez pas : Le Média ne s’alignera sur aucun camp. Notre camp c’est la paix et la vie humaine. Ce sont vos guerres, pas les nôtres. Nous sommes avec les peuples. Et si vous trouvez nos positions angéliques, laissez nous penser que les vôtres sont belliqueuses, sources de haine, de souffrance. Nous ne faisons de mal à personne. Et vous ? Comme Jean Jaurès : nous défendrons la paix. Que ceux qui veulent la guerre y envoient leurs enfants.

    • Nous passerons sur le fait que les propos sur le conflit syrien de Robert Fisk - ne connaissant qu’un seul ennemi : l’Occident — ont été dénoncés non seulement par des confrères journalistes [16], mais aussi par les chercheurs et experts de la révolution syrienne.

      Fisk en prend lui aussi pour son grade. La note 16 sensée servir, j’imagine d’argument contre Fisk, pointe vers le Courrier International, article de 2007 (!) publié initialement dans Haaretz. On devra se contenter de cela pour conclure que Fisk n’est pas crédible (et négationniste, donc, cf. la conclusion).

    • Pour mieux comprendre son engagement au sein de la « résistance civile à l’occupation syrienne du Liban » évoqué dans l’article d’Audrey Kucinskas pour L’Express

      Je n’oublierai jamais le 13 Octobre 1990.

      Je n’oublierai jamais les avions syriens qui lançaient leurs missiles sur les dernières régions libres du Liban. Je n’oublierai jamais la terreur des femmes, des hommes et des enfants sous le feu aveugle des canons du régime baathiste. Je n’oublierai jamais les larmes des pères, des mères, des fils et des filles au moment de la reddition.

      Je n’oublierai jamais les soldats de l’armée libanaise massacrés alors qu’ils étaient prisonniers. Je n’oublierai jamais le silence de mort qui a accompagné l’entrée des troupes syriennes à Baabda. Je n’oublierai jamais les tirs de joie de la soldatesque d’occupation quand l’invasion fut achevée.

      Je n’oublierai jamais que parmi ceux qui se divisent aujourd’hui en 8 et 14 Mars beaucoup ont applaudi et crié victoire, certains après avoir pilonné sauvagement les régions libres, d’autres après avoir participé aux combats contre l’armée libanaise.

      Je n’oublierai jamais que tout ça s’est passé avec la bénédiction du monde entier, de ceux qui veulent aujourd’hui abattre le régime syrien, ceux qui le décrivent depuis si peu comme criminel et barbare : les Etats-Unis, l’Europe, la France socialiste à laquelle appartenaient déjà messieurs Fabius et Hollande, la Ligue Arabe, les monarchies du Golfe, la Turquie… Même l’Iran et Israël étaient à l’unisson.

      Je n’oublierai jamais les heures noires de ce jour funeste et la nuit sans étoiles qui s’est abattue sur nous. Je n’oublierai jamais les 15 ans qui ont suivis. 15 ans de répression, de pillage organisé, de corruption institutionnalisée. Je n’oublierai jamais la peur, la rage, la tristesse, la mort.

      https://claudeelkhal.blogspot.fr/2015/10/je-noublierai-jamais-le-13-octobre-1990.html

    • Je reviens à ma première question, et la chaleur de « nos » commentaires sur SeenThis me fait me la poser de manière encore plus lancinante : qu’y a-t-il dans la question syrienne pour susciter de telles passions au sein d’une certaine gauche (française et au-delà européenne) ? Sur le Chili, le Vietnam, d’autres conflits encore, à tort ou à raison, je peux m’expliquer la ferveur de certains engagements. Peut-on dire la même chose de la Syrie ? Une fois posé le despotisme très connu par un demi-siècle d’expérience du régime, on ne sort pas d’un constat assez simple à faire : la majorité de la population n’a pas vraiment rejoint le mouvement (y compris à ses débuts), par peur, par calcul, par expérience, etc., c’est un fait. Si la majorité silencieuse s’est exprimée en Syrie, c’est par le départ, dans les pays voisins, en Europe et ailleurs... Et du côté des adversaires du régime, quel est le poids de mouvements révolutionnaires qu’on peut raisonnablement soutenir quand on a précisément une sensibilité de gauche, par rapport à des milliers de « rebelles » puisque c’est le terme utilisé, mercenaires, pillards, fanatisés, manifestement à la tête des opérations à partir de l’été 2011 ?
      Je précise que ma question est aussi naïve que sincère et que je serai ravi d’entendre des explications qui tiennent...

    • Selon Le Courrier international : @gonzo

      Comme le rappelle Michael Jansen, spécialiste du Moyen-Orient au quotidien The Irish Times, « les villes […] de Ghouta orientale sont tombées sous le contrôle des combattants rebelles en 2013 et sont aujourd’hui le dernier refuge de fondamentalistes de la Faylaq Al-Rahman (Légion de Rahman) et de la Jaish Al-Islam ( Armée de l’islam ), soutenue par l’Arabie Saoudite , dans la région de Damas ». Le régime de Bachar El-Assad cherche actuellement à « exercer des pressions militaires » sur cette zone pour se débarrasser de ces combattants.

      https://www.courrierinternational.com/article/syrie-sous-les-bombardements-du-regime-la-ghouta-orientale-re

      Raisonnablement je ne peux soutenir aucun de ces mouvements fondamentalistes (Faylaq Al-Rahman), salafistes (Jaish Al-Islam) et djihadistes (Tahrir Al-cham) qui prennent la population en otage de même que le régime de Bachar et je continue de partager le point de vue de Claude El Khal et du Média :

      Au Média, nous n’acceptons pas l’instrumentalisation. Nous disons clairement que les belligérants doivent cesser leurs bombardements que ce soit à Damas, la Ghouta, au Yémen. Qu’ils cessent de massacrer des civils. Si d’autres médias estiment qu’il faudrait prendre le parti des USA et des européens, qu’ils le fassent. mais ne rêvez pas : Le Média ne s’alignera sur aucun camp. Notre camp c’est la paix et la vie humaine. Ce sont vos guerres, pas les nôtres. Nous sommes avec les peuples. Et si vous trouvez nos positions angéliques, laissez nous penser que les vôtres sont belliqueuses, sources de haine, de souffrance. Nous ne faisons de mal à personne. Et vous ? Comme Jean Jaurès : nous défendrons la paix. Que ceux qui veulent la guerre y envoient leurs enfants .

    • Sur un point qui a l’air important dans le débat, l’article de @lundimatin dit uniquement que « Faylaq al Rahman » est affilié à l’ASL et que d’autres groupes les considèrent comme « laïcs et apostats » (mais on ne sait pas ce qu’en pense réellement les auteurs de l’article). Du coup ce serait des « gentils » ?

      Mais en revanche la carte du Monde, elle, dit que « Faylaq al Rahman » se revendique de l’ASL, et surtout que c’est un groupe « à dominante islamiste » !
      (Et je suppute qu’il est possible et peut-être courant que des groupes islamistes traitent d’autres groupes islamistes de laïcs et apostats car ils ne sont pas d’accord, mais bon je n’y connais rien…)

      L’effectif d’environ 30% est le même dans les deux, mais par contre du coup ils disent donc plutôt l’inverse sur ce groupe :
      – Dans un cas le groupe EST affilié à l’ASL et est présenté comme pas islamiste du tout (mais c’est l’avis d’un autre groupe islamiste et non des auteurs eux-mêmes).
      – Dans l’autre, le groupe SERAIT affilié à l’ASL, au conditionnel car c’est le groupe lui-même qui se revendique, et il est présenté comme majoritairement islamiste.

      Je n’ai rien à en dire mais c’était juste pour souligner la différence.

    • @baroug : non. Burgat n’a pas attendu autant de morts avant de s’attaquer directement à la gauche anti-impérialiste (thème fondateur des fanboys de la révolution syrienne) dès août 2012 :
      https://www.facebook.com/francois.burgat/posts/318712458225901

      Rappel encore : 2 mois plus tôt il prétendait aussi avec Caillet que Nusra n’existait pas et était une invention du régime commentant des attentats false flag. Fadaise complotiste dont l’utilité est de maintenir la supériorité morale des partisans de la militarisation de la contestation syrienne.

      L’attaque contre Oumma par le même Burgat, c’est l’année d’après, juin 2013 :
      https://seenthis.net/messages/147381
      (l’attaque contre le nationalisme arabe classique étant aussi un thème favori de la part de fanboys).

    • Le pire dans toute cette histoire, c’est que la guerre idéologique, de la vérité ou des contre-vérités (peu importe) risque non seulement de masquer les réalités de ce conflit qui perdure depuis le printemps 2011 mais aussi de banaliser auprès de l’opinion ce genre de situation. Saura-t-on jamais combien de victimes aura fait cette guerre parmi les civils désarmés ? Combien de personnes ont fui devant ces atrocités (Syrie et pays voisins) ? La première erreur commise le fut (à mon avis) par le « camp occidental » qui décida de livrer des armes aux « rebelles » et d’envoyer des instructeurs auprès des factions belligérantes. On connait ensuite l’enchainement fatal : la Russie poutinienne intervint à son tour parce que, hein, on allait pas laisser les États-Uniens tripatouiller tout seul dans ce merdier, déjà que,avec les précédentes ingérences en Irak et en Afghanistan (depuis 1979, juste après l’invasion soviétique), ils avaient déjà bien pourri l’ambiance, sans compter le soutien inconditionnel qu’ils accordent à l’état d’Israël. La guerre des communiqués prit rapidement le relais. Chaque « camp » se dota d’alliés de circonstances (Turquie, Iran, n’oublions pas non plus les nations euro-atlantistes) qui en rajoutèrent dans la désinformation et le brouillage médiatique.
      Ce qui se passe au Proche-Orient (Moyen-Orient, Levant) depuis la fin de l’empire ottoman et surtout depuis la découverte de la manne pétrolière dans cette région est un naufrage de la soit-disant civilisation et, comparés à cela, les camions d’essence de « Mad Max Fury » ressemblent juste à une histoire de petit chaperon rouge pour faire frissonner les enfants avant qu’ils ne s’endorment. Bonne nuit ! Pour le brouillard, on a ce qu’il faut en magasin ...

      Et - pardonnez-moi si j’m’excuse, j’allais oublié un point TRÈS important dans la série des « on ne saura jamais » ; c’est le chiffre d’affaire des marchands d’armes (toutes catégories confondues) lié à ce conflit.

    • Non mais que certains, et Burgat et Filiu dont l’un est connu depuis longtemps pour croire et entretenir l’idée d’un islamisme « de gauche » et l’autre fétichise peut être les révolutions arabes en général, aient été en avance sur cette fracture c’est une chose. Mais de toute façon, elle est ancienne, et vous la connaissez tous puisque bien antérieure au conflit syrien ; vous en étiez déjà acteurs.
      Après, je pense que l’intensité du conflit, qui est le plus meurtrier de la décennie, doit jouer un rôle dans la généralisation de la fracture à gauche, si l’on peut dire.

    • Tout à fait @sombre

      @nidal La faute à la vieille gauche aveugle et égoïste !

      « C’est triste et cruel mais c’est comme ça : la force d’inertie intellectuelle d’un pan entier de cette bonne vieille gauche arabe et européenne est en train de l’empêcher de prendre un virage historique ! Son aveuglement dans le dossier syrien a plusieurs causes. L’une des toutes premières est une surenchère égoïste et intolérante dans l’appropriation privative du label anti-impérialiste :
      « Personne d’autre que nous, et surtout pas la génération de l’Islam politique ».

      Pour François Burgat, les islamistes ont toujours raison !
      https://mondafrique.com/francois-burgat-islamistes-ont-toujours-raison

      Peut on classer Burgat dans cette sphère de l’islamo-gauchisme dans le milieu intellectuel français, et qui joue le rôle des avocats du projets islamiste, d’une manière ou d’une autre ?

      Je n’aime pas du tout l’expression « islamo-gauchisme » qui est souvent employé par les islamophobes ou les milieux français islamophobes. Par ironie, je dirai, pour commencer, que F. Burgat n’est, de mon point de vue, certainement pas de gauche, si l’on se réfère simplement aux messages Facebook qu’il n’a cessé de diffuser au cours de la dernière campagne présidentielle française, dénigrant surtout Jean-Luc Mélenchon et ne manifestant pas, semble-t-il, beaucoup plus de sympathie politique ou électorale pour Benoît Hamon. Il est peut-être un peu plus « macroniste », une tendance plutôt sociale-libérale. Par certains côtés, j’ai l’impression que le politiste français veut être plus royaliste que le roi, soit en trouvant toujours de bonnes excuses aux islamistes légalistes dans leurs échecs, soit en étant encore plus optimiste qu’eux dans la capacité à mener à bien des combats politiques démocratiques et à gérer sans heurts des sociétés.

      Haoues Seniguer

    • Bon, si je résume ce que j’ai compris (pour @Baroug notamment) :
      – la gauche se mobilise parce qu’il y a beaucoup de victimes, ou encore la fracture devient plus importante du fait du nombre de morts : mais alors, pourquoi ce silence sur le Yémen ?)
      – on peut à la rigueur soutenir en fonction d’un pourcentage pas trop élevé d’islamistes vraiment méchants. En acceptant que ce soit possible, cela signifie qu’on se résigne à soutenir un truc qui ne sent pas très bon alors qu’on nous demande justement de ne pas nous poser de questions (et qu’on cloue au pilori celui qui le fait, El Khal en particulier)
      – le Moyen-Orient, terrain de jeu du capitalisme sauvage, OK @Sombre_Hermano mais pourquoi tant de personnes à gauche se sentent-elles obligées à coopérer ? Tout de même, et quelles que soient les souffrances passées, il y a (un peu) plus de lucidité sur le sionisme !
      _ quelques acteurs (Burgat, mais peut-être moi aussi, je ne m’exclus pas) ne seraient pas vraiment de gauche, d’où leurs positions étranges. Mais il ne s’agit pas de ces quelques exceptions, le nécessaire soutien aux types qui se battent dans la Ghouta est une opinion très largement majoritaire.
      Merci aux contributions, mais je reste avec mes questions :-(

    • Je peux parler de ce que j’en pense de mon côté :
      1) troubles internes (la « révolution »), dont à aucun moment il n’a été tout à fait possible de savoir si l’opération de « regime change » la récupérait ou l’initiait ;
      2) militarisation quasi-instantanée, daech simultanément en Irak et en Syrie, pertes gouvernementales très fortes ;
      3) on finit par avoir des informations sur daech et ses soutiens, et sur al qaida et ses soutiens, on apprend que les mécènes (comme l’article en parle sur Lundi Matin) sont la Turquie et quelques autres pays reconnus pour leur absence totale de respect de la vie humaine ;
      4) finalement, le régime s’en sort, et par force, c’est un carnage, les belligérants y jouant tous leur survie. On sait ce que c’est, on a quelques guerres derrière nous pour nous le rappeler.

      Je suis allé voir « Pentagon Papers », où on te rappelle obligeamment que dès 1954 des opérations de regime change et +++ étaient réalisées en sous main pour déstabiliser le Vietnam.

      Donc, il faudrait cesser de critiquer la couverture actuelle des évènements en Syrie au prétexte que les forces gouvernementales gagnent du terrain, parce que c’est bien de ça qu’il s’agit ?

      C’est une guerre à mort, entre deux armées visiblement de force plus ou moins équivalentes, les pertes équivalentes en nombre de chaque côté en attestent il me semble. Oui, les pertes civiles sont odieuses, un petit « Dresde » pour le moment. Je ne ferais pas de référence aux pertes de la Corée du Nord pour ne pas commettre de Point... CIA ?

      Deux armées bien équipées, qui font des massacres des deux côtés, des civils qui trinquent. Une documentation abondante sur les livraisons d’armes et sur les mécènes.

      Et donc, on reproche à certains que l’on dit « de gauche » de ne pas vouloir prendre parti dans ce tourbillon de propagande.

      Ce serait quoi le but ultime de cette prise de position que l’on devrait réaliser sans remettre en doute aucune des informations transmises ? De faire « encore plus de guerre » ?

      Notez que je n’ai pas encore parlé du droit international et de souveraineté. Je serais immédiatement accusé de parler comme Poutine. Mais... Bon... L’ONU, on lui demande beaucoup de juger si tel ou tel crime pris dans la multitude est un crime de guerre ou pas, mais on pourrait aussi l’utiliser pour dire si l’intervention de telle ou telle nation, en tant que « mécène » d’un des nombreux groupes anti-gouvernementaux, est légale ou pas, au regard du droit international. C’est moins vendeur que de laisser parler ses tripes en regardant des images de gamins ensanglantés, évidemment.

      Alors, 300000 morts, ça veut dire quoi ? Qu’on doit cesser tout esprit critique ? Ou ça veut juste dire que des deux côtés, aucun décideur n’a jugé nécessaire de cesser d’alimenter les belligérants ?

    • @biggrizzly, dans ton décompte, tu ne dis pas que sur les 100 000 civils tués, la très grande majorité l’a été par le régime. Je pense que c’est un des arguments majeurs de ceux qui considèrent que faire une équivalence entre les « camps » est problématique, pour le moins.

      Par ailleurs, je ne vais pas me faire l’avocat de la gauche anti-Assad (ou comme vous voudrez la nommer), je n’ai pas moi-même de position claire (et je vous lis tous avec intérêt pour essayer d’y comprendre quelque chose), mais il ne me semble pas qu’ils considèrent qu’il faut cesser d’exercer son esprit critique, mais encore une fois que renvoyer les deux camps dos à dos n’est pas une position tenable.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_syrienne#Pertes_civiles

    • @gonzo Une de mes théories, est que justement sur la Syrie il y a eu une sorte de « résistance », ou méfiance, relativement large, et qu’elle s’est assez tôt exprimée contre la militarisation de l’opposition (donc début/mi-2012). Et ces résistances sur la Syrie ne se sont pas exprimées seulement dans les cercles militants de la gauche française, mais également dans les gauches arabes (article dès août 2012 dans le Diplo) :
      https://www.monde-diplomatique.fr/2012/08/DOT_POUILLARD/48029
      Les résistances et méfiances se sont plus largement exprimées assez tôt dans le monde arabe, notamment dans les milieux nationalistes arabes old school et leurs alliés (notamment en France) : Afrique-Asie, Labévière, toute la bande, désormais considérés comme de nouvelles incarnations du diable.

      Mais aussi dans des cercles officieux qui, normalement, doivent se taire. Je pense que, très tôt, les articles sceptiques de Malbrunot sur le sujet reflétaient, venant de ce bonhomme, le scepticisme des milieux du renseignement et de la défense en France.

      Et même chez les opposants syriens historiques, la militarisation n’a pas du tout fait l’unanimité. On a beaucoup cité ici Haytham Manna, et comment il a été largement mis sur la touche dès qu’il a dénoncé les dangers de la militarisation début 2012.

      Et plus largement, le sujet tabou que tu évoques de temps en temps : l’opinion syrienne n’a pas forcément basculé aussi unanimement qu’on a bien voulu se le raconter. Et surtout pas en faveur d’une escalade militaire à base de milices – pas par amour du régime, mais parce que ça ne s’était déjà pas bien passé à côté (Liban, Irak).

      Or, sur des révolutions précédentes, ça n’avait pas tellement moufté, ou pas aussi bruyamment. En particulier, la guerre sur la Libye, ça a été beaucoup plus discret. Il y a bien eu Herman (justement !) se payant la tête Gilbert Achkar (accusé de prétendre « micromanager » les bombardements de l’OTAN), mais ça doit être à peu près tout.

      Je pense que, notamment pour la Libye, il n’y a pas réellement eu besoin d’une bataille sur l’opinion publique ; on a eu du bombardement occidental old school, silence dans les rangs et le doigt sur la couture du pantalon. Sur la Syrie, ça n’a pas été le cas. Très rapidement il y a eu des résistances (voir ci-dessus), et cela par des gens très légitimes et ayant accès habituellement aux médias mainstream.

      Cette résistance inattendue, de la part de franges légitimes des militants, et de milieux acceptés dans les grands médias, je pense que c’est un des éléments qui ont rendu l’ambiance aussi féroce, parce que dès que la militarisation des « rebelles » se met en place, il y a un gros enjeu de conviction de la part de l’opinion publique. Et à ce moment on voit apparaître illico des attaques directes contre l’establishment du renseignement et de l’armée (un ramassis de fachos pro-Bachar), et contre la gauche pro-arabe (je te rappelle pas les délires). Parce qu’on n’est pas dans une discussion : il y a un besoin prioritaire de délégitimation de sources qui sont largement perçues, y compris dans les médias mainstream, comme usuellement légitimes et qui commencent à faire entendre leur opposition à la militarisation des « rebelles ».

    • @baroug Pour le Yémen, je pense comme toi que, comme personne ne France n’exige une intervention militaire dans le conflit au Yémen (ni dans un camp ni dans l’autre), c’est un gros élément qui évite qu’il y ait réellement des exclusions et des condamnations en hérésie.

      En revanche, pour le nombre de morts, la « comparaison » n’est pas si farfelue : mi-mars 2012, on évoque ici 8000 morts en Syrie :
      http://www.liberation.fr/planete/2012/03/14/quand-la-syrie-se-revolta_803029
      Or, la mi-mars 2012, c’est le fameux débat sur France 24 plein d’enthousiasme pour la militarisation de la rébellion, qu’Haytham Manna dénonce vigoureusement :
      https://seenthis.net/messages/225755

      Encore une fois : ce n’est pas pendant la première année que le débat s’envenime. C’est à partir de mi-2012 que les excommunications sont prononcées, et elles accompagnent la montée en puissance de la militarisation de l’opposition.

      Et puisque tu évoques la responsabilité de l’explosion du nombre de morts : c’est à partir de la militarisation, de la livraison d’armements (de la part de la France : en violation de l’embargo européen) et de l’alignement sur les partisans du renversement de régime par l’action militaire (et donc, l’exclusion à partir de ce moment des autres, tels Manna), que le nombre de morts explose. On part de 8000 la première année, on arrive à des dizaines de milliers l’année suivante, et des centaines de milliers ensuite.

      C’est bien l’aspect pervers de ce non-débat : c’est qu’on traite de paranoïaques, de pro-Bachar, de négationnistes, de mépris pour les civils, justement tous ceux qui, dès 2012, disent que si on militarise l’opposition et qu’on part dans une grande guerre civile en Syrie, ça ne va pas bien se passer du tout, que le régime n’est pas si faible, qu’il n’est pas isolé du tout et que ses alliés interviendront, et que les types qu’on arme sont extrêmement dangereux. Or, depuis ce moment, ce sont ceux qui soutiennent la militarisation et l’escalade qui ont causé des centaines de milliers de morts, en agonissant d’injures ceux qui ont mis en garde constamment, qui continuent à revendiquer la posture de supériorité morale.

    • Encore une remarque sur le Yémen. La question n’est pas sa savoir pourquoi les fanboys de la révolution syrienne ne dénonceraient pas la situation au Yémen – parce qu’en gros, ils condamnent.

      Mais plutôt pourquoi ils ne réclament pas la militarisation de la « rébellion yéménite », l’envoi d’armes et de financements, voire l’escalade contre le méchant agresseur qui massacre la population. Ailleurs, pourquoi on n’a jamais lu d’appels à armer, entraîner, financer, militariser, l’opposition égyptienne en réponse au coup de Sissi et au massacre du 14 août 2013 (on estime à plus de 800 morts en une journée).

    • Merci @nidal, je crois que tu as bien résumé notre (le mien en tout cas) malaise depuis le début :

      C’est bien l’aspect pervers de ce non-débat : c’est qu’on traite de paranoïaques, de pro-Bachar, de négationnistes, justement tous ceux qui, dès 2012, disent que si on militarise l’opposition et qu’on part dans une grande guerre civile en Syrie, ça ne va pas bien se passer du tout, que le régime n’est pas si faible, qu’il n’est pas isolé du tout et que ses alliés interviendront, et que les types qu’on arme sont extrêmement dangereux.

    • Sur la page Wikipédia, j’ai ce genre d’information que je ne sais pas trop comment interpréter... Le régime tue les alaouites aussi ?

      In May 2013, SOHR stated that at least 41,000 of those killed during the conflict were Alawites.[21] By April 2015, reportedly a third of the country’s 250,000 Alawites that were of fighting age had been killed.[22] In April 2017, a pro-opposition source claimed 150,000 young Alawites had died.[23]

    • @BigGrizzly ; Je me disais qu’il fallait grasser précisément les mêmes lignes !
      @baroug : faut-il faire des comptabilités entre les guerres ? Sinon, outre les remarques de Nidal sur le tournant de 2012, faut-il compter les 8 millions de Yéménites en urgence alimentaire selon l’ONU ?
      @nidal : merci de tes interventions mais, tout de même, on peut sérieusement continuer des années après (7 bientôt) à faire semblant de ne pas voir les problèmes ? J’ai du mal à y croire.
      Une petite question à la communauté SeenThis : pourquoi un taré des banlieues qui s’engage, non sans risques pour sa vie, en Syrie est un dangereux terroriste dont on espère qu’il sera vite tué pour qu’il n’aille même pas jusqu’à la prison, tandis que l’intello (de gauche) qui soutient (de tout son coeur mais sans trop de risques persos) la même révolution en Syrie est la coqueluche des plateaux télé ?

    • Oui, Gonzo, j’y pense régulièrement. Encore il y a quelques jours suite à un texte navrant de Lundi Machin, où l’on dit sa « honte » de l’inaction et de la complicité de la France en faveur de Bachar (on rêve).

      La tolérance pour la lecture confessionnelle des conflits de la région, la répétition systématique des foutaises à base de « sunnites humiliés » (qu’est-ce qu’on en a bouffé, de l’argumentaire à base de sunnite humilié), l’envoi de Colonel Salafi à Beyrouth pour donner un crédit universitaire à l’escroc salafiste al-Assir, retapissé en voix de la rue sunnite libanaise (humiliée, hein), les éructations de Leverrier et Filiu dans ce genre…

      Ces dénonciations systématiques (et volontairement fausses de la part d’individus directement impliqués dans la politique du Quai d’Orsay) de la « passivité » et de l’« inaction » de la France, associées à une tolérance quasi institutionnalisée pour l’excitation sectaire, effectivement je pense que ça pèse très lourd dans la décision de plusieurs centaines de jeunes français d’aller prendre les choses en main pour défendre les sunnites-humiliés avec Nusra et Daech.

    • La réponse de Claude El Khal @lundimatin

      La nouvelle Inquisition et les moukhabarat parisianistes

      Mon intervention consacrée à la Ghouta en Syrie dans le JT du Média du 23 février m’a valu un lynchage en règle sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias. Les amateurs de guerre ont sorti l’artillerie lourde. Il fallait s’y attendre. Mais comme ils n’avaient pas vraiment d’arguments à m’opposer, à part la traditionnelle propagande à laquelle plus grand monde ne croit, ils ont été fouiller mon compte Twitter à la recherche d’anciens péchés qu’ils pourraient utiliser pour me salir.

      Convaincus d’avoir trouvé les trésors d’infamie qu’ils cherchaient, ils les ont partagés sur les réseaux sociaux, essayant de me faire passer pour ce que je ne suis pas. En anglais on appelle ça character assassination . Il n’y a pas d’équivalent en français. Il faudrait en trouver un, ça éviterait à d’autres de subir le même sort.

      Le sentiment que j’ai eu ces derniers jours m’était familier, mais je pensais qu’il faisait partie du passé. Je pensais qu’il a avait été emporté dans les bagages des troupes d’occupation syriennes quand elles se sont retirées du Liban. Ce sentiment d’être traqué, épié, dénoncé, accusé puis jugé sans autre forme de procès était lié aux méthodes des moukhabarat syriens et de l’État policier qui a sévi entre 1990 et 2005. En 2018, les moukhabarat ne sont plus syriens mais parisianistes. Ils ne sont plus ces agents hirsutes et mal fagotés qui faisaient régner la terreur au Liban mais des bien-pensants propres sur eux qui règnent sur les plateaux de télévision et dans les médias mainstream.

      Ce n’est pas à eux que je m’adresse ici. Eux ne méritent que le mépris que tout homme ou femme libre a pour les totalitaristes en tout genre. Si j’ai décidé de m’expliquer, c’est pour certains de mes amis qui ont été affectés par la campagne de diffamation dont je suis la cible, pour les lecteurs qui me suivent, et pour les socios du Média qui me connaissaient depuis peu et qui me découvrent.

      Parmi les choses dénichées qu’on utilise pour me salir, trois articles ou notes de blog, et un jeu de mots...

      https://claudeelkhal.blogspot.fr/2018/03/la-nouvelle-inquisition-et-les.html

      character assassination = campagne de diffamation ou comme l’a bien expliqué @nidal :

      On lui reproche des choses qui n’ont rien à voir avec la Ghouta, alors qu’il est clair que c’est à cause de ce qu’il a dit sur la Ghouta qu’on veut le faire virer

      ou le salir.

    • Tandis que la Turquie, à l’aide des tanks allemands et le soutien de l’OTAN, écrase depuis des semaines Afrine sous les bombes, que l’Arabie Saoudite extermine les femmes et les enfants du Yemen avec des armes dont certaines livrées par la France, les médias en France n’ont d’inquiétude que pour “la Goutha” en Syrie. Une enclave majoritairement contrôlée par des milices islamistes soutenues par l’occident (Jaich al-Islam, Faylaq al–Rahmane et Ahrar al-Cham*), d’où ces derniers bombardent et mènent des attentats contre Damas et dont l’armée syrienne a entrepris de reprendre le contrôle.

      La machine médiatique à mentir pour mieux broyer tourne à nouveau à plein régime : TOUS les médias d’État, toute la presse oligarchique (du Figaro à Libé, huit milliardaires détiennent l’ensemble des journaux « qui comptent » !) accusent l’État syrien légal de crimes de guerre et s’emploient à l’unisson à vendre à l’opinion un nouveau prétexte pour relancer la guerre en Syrie. « Jupiter » Macron n’a-t-il pas récemment menacé la Syrie de « frappes » en vertu d’on ne sait quel mandat du Ciel accordé à la France pour faire la loi en Syrie (mais aussi en Libye, au Mali ou ailleurs !). En fait de « nouveau monde », la politique macroniste continue le vieux néocolonialisme français réduit désormais au rôle de valet d’armes de l’Oncle Sam. Étrangement, les arguments « humanitaires » mis en avant par les éditorialistes bien-pensants laissent ces mêmes journalistes « pacifistes » de marbre quand les armes françaises, vendues à l’Arabie saoudite, dévastent la population civile, femmes et enfants compris, au Yémen ou à Bahreïn…

      Il faut bien entendu que les armes, toutes les armes, celles de l’armée syrienne, mais celles aussi des milices intégristes qui utilisent les civils comme des boucliers humains, se taisent sur tout le territoire syrien. Il faut évidemment que les organisations humanitaires réellement indépendantes puissent au plus tôt intervenir en Syrie pour apporter sur place les vivres et les soins nécessaires. Mais pour cela, TOUTES les parties en conflit doivent faire preuve de retenue. Pour commencer, les États impérialistes occidentaux et pétro-monarchiques qui ont attisé la guerre civile en Syrie doivent revenir aux principes fondateurs de l’ONU : le respect de la souveraineté de chaque pays, de l’égalité entre les nations, le refus absolu des ingérences dans les affaires intérieures d’autrui.

      https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/syrie-pyromanes-imperialistes-crient-de-nouveau-feu

    • Même les opposants historiques au régime syrien le disent : on ne peut pas faire comme si à la Ghouta une armée rebelle internationaliste résistait vaillamment à Bachar el-Assad, alors même qu’il s’agissait notoirement d’un nid d’islamistes et de djihadistes tenant en otage des civils. Tant pis pour Lundi matin, c’est le genre d’erreurs qui fait tache face à l’histoire. On imagine en tout cas assez mal Debord livrant clé en main un argumentaire à BHL et Raphaël Enthoven pour faire triompher les positions de l’Otan sur le cadavre de la gauche critique. Ou bien publiant dans l’Internationale situationniste des textes suitant de moraline commençant par « Je t’écris de la Ghouta… » C’est un peu triste, mais pas dramatique en soi. Foucault avait eu l’Iran, ils auront la Syrie.

      Ce qui est grave en revanche, c’est que cette publication irresponsable a offert à des dizaines d’éditorialistes, rédacteurs en chef et journalistes allant du Parisien au Monde en passant par Mediapart ou RTL, l’occasion de lyncher Le Média. Les réseaux sociaux offrent aujourd’hui aux lyncheurs des procédés discrets, ne nécessitant pas un grand courage. En l’occurrence, le retweet sournois d’un texte dont on ignore les sources, les états de service des auteurs, le tout sur un théâtre d’opérations dont on n’a pas la moindre connaissance, dont on n’a même que foutre la plupart du temps, et cela dans le seul but d’atteindre à la réputation d’un titre concurrent ou d’un adversaire idéologique. Et ce sont ces gens, oui ces journalistes, ceux-là mêmes qui se piquent ordinairement de fact checking, de neutralité et de rigueur journalistique, qui ont massivement utilisé comme texte de référence contre Le Média un fatras de mensonges grandiloquents publié par un site anarcho-autonome dont ils ignoraient hier jusqu’à l’existence. Le journalisme est décidément dans un état de déliquescence morale et intellectuelle très préoccupant. Je ne sais même pas à ce stade – plusieurs générations ayant été sacrifiées – à quel moment nous pourrons commencer à remonter la pente.

      https://comptoir.org/2018/04/06/aude-lancelin-la-deliquescence-morale-et-intellectuelle-du-journalisme-est

    • Chers lecteurs de lundi.am,

      Le Média a été gravement mis en cause dans un article paru sur le site lundi.am le 28 février dernier, sous le titre « Le Média sur la Syrie : naufrage du ‘journalisme alternatif’ » et portant la signature de Mme Sarah Kilani et M. Thomas Moreau. Si nous avons attendu avant de répondre aux contre-vérités et aux divagations qu’il contient, c’est que, tout d’abord, nous n’avons pas estimé qu’il s’agissait d’un travail sérieux.

      Mais nous avons été ensuite surpris par l’intérêt suscité par un agglomérat aussi peu solide et des critiques aussi infondées. En quelques jours, grâce au pouvoir multiplicateur des réseaux sociaux et à l’hostilité que Le Média inspirait avant même d’avoir produit le moindre programme, le texte des contributeurs de lundi.am a été largement diffusé par toutes sortes « d’autorités » de la presse française, disposant de puissants relais, à l’image de l’improbable Bernard-Henri Lévy qui, dans Le Point, a repris leur argumentaire. Que cette publication de la gauche critique, lundi.am, se soit alignée sur la position des néo-conservateurs atlantistes nous a d’abord étonné. Mais le pouvoir de nuisance de ce texte ayant propagé des mensonges, il faut nous résoudre à devoir défaire méthodiquement ses raisonnements spécieux, bien que nous aurions préféré utiliser notre énergie pour participer à un débat utile sur la couverture des conflits contemporains, plutôt que de perdre notre temps à dissiper des sottises. Mais enfin, la bulle médiatique unanime nous étant tombé dessus avec les armes que lundi.am lui a fournies, nous devons bien aujourd’hui nous efforcer de montrer que les attaques de leurs contributeurs sont aberrantes.

      Voici donc notre réponse à ce pamphlet bâclé qui a tant plu et tant servi à l’ordre médiatique dominant. Ordre dont lundi.am s’est fait, ironie de l’histoire pour des héritiers du situationnisme, le porte-flingue du moment (...)

      Enfin, la conclusion de l’article des contributeurs de lundi.am est d’une indécence rare, qui ne peut pas rester sans réponse. Dans un court paragraphe honteux, ils avancent le nom de l’immonde Darquier de Pellepoix et les mensonges ignobles de Robert Faurisson pour prétendre que « la rhétorique » de Claude El Khal « se situe dans le registre du premier pas vers le négationnisme ». Non seulement les contributeurs de lundi.am imputent à Claude El Khal, et par extension au Média, la commission d’un crime puni par le code pénal, mais ils ajoutent une injure infâme à la diffamation caractérisée en sous-entendant que le travail de l’un de nos collaborateurs pourrait aboutir « un jour à une ignominie semblable sur La Ghouta ou Alep si l’on n’y prend pas garde ». Eh bien non, c’est maintenant clair, ce n’est pas Le Média qui prône l’intensification de la guerre et l’aggravation des violences contre les civils.

      Au fond, chers lecteurs de lundi.am, vous le voyez : les contributeurs qui nous ont injurié ont pris leur désir pour des réalités et leurs préjugés pour des arguments. C’est pourquoi nous voulons faire connaître notre position, de manière à ne pas vous laisser être insultés par la médiocrité du travail fourni par ces personnages.

      https://lemediapresse.fr/syrie/lundi-am-et-bhl-convergence-des-luttes

  • #tomate Le #capitalisme raconté par le #ketchup, par Jean-Baptiste Malet (Le Monde diplomatique, juin 2017) #libertarien #anar_de_droite
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/06/MALET/57599

    Traversé continuellement d’un essaim de camions tractant des doubles bennes de fruits rouges, l’établissement est le plus compétitif du monde. Il fonctionne en trois-huit et n’emploie que soixante-dix travailleurs par rotation. L’essentiel des ouvriers et des cadres ont été éliminés, remplacés par des machines et des ordinateurs. De ce traitement de « première transformation » sortent de grandes caisses contenant différentes qualités de concentré.

    Mises en conteneurs, elles circuleront sur tous les océans du globe. On les retrouvera, aux côtés de barils de concentré chinois, dans les mégaconserveries napolitaines qui produisent l’essentiel des petites boîtes de concentré vendues par la grande distribution européenne. Les usines dites « de seconde transformation » des pays scandinaves, d’Europe de l’Est, des îles Britanniques ou de Provence emploieront également du concentré importé comme ingrédient dans leur nourriture industrielle — ratatouille, pizzas surgelées, lasagnes... Ailleurs, ce produit pourpre et visqueux, mélangé à de la semoule ou à du riz, entre dans les recettes populaires et les mets traditionnels, du mafé à la paella en passant par la chorba. Le concentré de tomate est le produit industriel le plus accessible de l’ère capitaliste : on le trouve sur la table des restaurants branchés de San Francisco comme sur les étals des villages les plus pauvres d’Afrique, où il se vend parfois à la cuillère, comme dans le nord du Ghana, pour l’équivalent de quelques centimes d’euro (lire « Des produits chinois frelatés pour l’Afrique »).

    Apparues au XIXe siècle aux États-Unis, la boîte de soupe à la tomate Campbell’s et le flacon rouge Heinz — dont il se vend annuellement 650 millions d’unités à travers le monde — rivalisent avec la bouteille de Coca-Cola pour le titre de symbole du capitalisme. Fait méconnu, ces deux marchandises ont précédé l’automobile dans l’histoire de la production de masse. Avant que Ford n’assemble des automobiles sur des chaînes de montage, les usines Heinz de Pittsburgh, en Pennsylvanie, fabriquaient déjà des conserves de haricots à la sauce tomate sur des lignes de production où des tâches telles que le sertissage des boîtes étaient automatisées. Des photographies de 1904 montrent des ouvrières en uniforme Heinz travaillant sur des lignes de production : les bouteilles de ketchup s’y déplacent sur un rail. Un an plus tard, Heinz vend un million de bouteilles de ketchup. En 1910, il produit quarante millions de boîtes de conserve et vingt millions de bouteilles de verre. L’entreprise est alors la plus importante multinationale américaine

  • Le Mexique face à Donald Trump
    « Nous ne sommes pas un protectorat américain » par Andrés Manuel López Obrador

    Il y a environ deux ans, le futur président américain Donald Trump et ses conseillers ont commencé à étudier de manière systématique l’état d’esprit des Américains. Parmi les sentiments les plus saillants : la déception, l’irritation, la colère, la tristesse et le désespoir. En politique, la méthode n’a rien d’extraordinaire, surtout pour ceux qui disposent de l’argent nécessaire à ces études qualitatives. Les travaux ont débouché sur un diagnostic taillé sur mesure pour servir l’ambition électorale de M. Trump. Il ne restait plus qu’à profiter de cette humeur générale, à s’en faire le porte-voix et à en avancer une interprétation, dans l’espoir qu’elle imprègne la société. Avec un argument massue : les Mexicains et les musulmans sont devenus indésirables aux États-Unis.

    Bien avant la prise de fonctions du candidat républicain, il était évident que sa campagne antimexicaine n’était fondée sur aucune analyse économique, mais répondait (et répond toujours) à des intérêts politiques : certains entendent tirer profit du sentiment nationaliste américain.

    Le contenu de leur message, leurs techniques de communication ainsi que leur propagande s’inspirent de la « théorie de l’espace vital » (Lebensraum) formulée au XIXe siècle par le géographe allemand Friedrich Ratzel : selon cette doctrine, l’expansionnisme et l’impérialisme se justifient dès lors qu’ils permettent à l’État d’assurer le bien-être de sa population.

    #AMLO
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/04/LOPEZ_OBRADOR/57385

    Contre la résignation, un autre pôle de résistance :

    Au Chiapas, la révolution s’obstine

    « Ils ont peur que nous découvrions que nous pouvons nous gouverner nous-mêmes », lance la maestra Eloisa. Elle le disait déjà en août 2013 aux centaines de sympathisants venus de Mexico ou de l’étranger pour apprendre de l’expérience zapatiste, le temps d’une active semaine en immersion. Baptisée ironiquement « Escuelita » (petite école), cette initiative visait à inverser le syndrome de l’évangélisateur, à « retourner la tortilla », comme y invitait jadis l’anthropologue André Aubry : s’instruire au contact des centaines de paysans mayas qui pratiquent, jour après jour, l’autogouvernement. Inaugurant par ces mots l’Escuelita de 2013, Eloisa rappelait alors l’essentiel, qui laisse certains observateurs incrédules : modeste et non prosélyte, l’expérience zapatiste n’en rompt pas moins depuis vingt-trois ans avec les principes séculaires, et aujourd’hui en crise, de la représentation politique, de la délégation de pouvoir et de la séparation entre gouvernants et gouvernés, qui sont au fondement de l’État et de la démocratie modernes.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/06/CUSSET/57569
    #Amérique_latine

  • « Il nous faut tenir et dominer Athènes »

    La crise économique a ravivé de vieux souvenirs en Grèce. D’abord, celui de l’Allemagne, qui a occupé, massacré et pillé durant les sombres années de la seconde guerre mondiale. Ensuite, celui des ingérences alliées, comme en 1944, lorsque le Royaume-Uni préféra écraser la Résistance locale et collaborer avec les milices d’extrême droite plutôt que de voir le pays échapper à sa domination.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2012/07/FONTAINE/47975

    #Armée #Histoire #Fascisme #Guérilla #Communisme #Répression #Extrême_droite #Seconde_guerre_mondiale #Grèce #Balkans #Royaume_Uni #Méditerranée #Churchill #guerre_civile

  • Is #Facebook bad for you? Facebook says it is, and the company has a solution : more Facebook
    https://qz.com/1158984/is-facebook-fb-bad-for-you-facebook-says-it-is-and-the-company-has-a-solution

    Yesterday (Dec. 15), a strange post went up on Facebook’s corporate blog. It was strange because it suggested that Facebook might, in fact, be bad for you.

    What solution can the social network provide? The same answer it gives to every question: namely, more Facebook.

    https://newsroom.fb.com/news/2017/12/hard-questions-is-spending-time-on-social-media-bad-for-us

    The post was the latest in Facebook’s somewhat new series, “Hard Questions.” This set of blog posts aims to address concerns that social media broadly, and Facebook specifically, might be having a negative impact on society. Topics include “Hate Speech,” “How We Counter Terrorism,” and the latest one, “Is Spending Time on Social Media Bad for Us?”

    The structure of these posts is usually the same. Step one: identify some ill in society. Step two: admit that people think technology, and Facebook, might be contributing to that ill. Step three: assert that more Facebook, not less, is the cure for said ill.

    In the new post on the potential downside of social media, the authors, who are researchers at Facebook, begin by correctly saying that people are worried about the effect social media has on relationships and mental health. They then point to research that suggests scrolling through Facebook, and blindly hitting the “like” button, makes people feel like crap. “In general, when people spend a lot of time passively consuming information—reading but not interacting with people—they report feeling worse afterward,” they write.

    The key phrase is “passively consuming.” The authors’ solution to this problem is not, as you might think, using Facebook less. It is using it more, and more actively. Instead of just liking things, and scrolling through our feeds, they suggest that we should be all-in. Send more messages, post more updates, leave more comments, click more reaction buttons. “A study we conducted with Robert Kraut at Carnegie Mellon University found that people who sent or received more messages, comments and Timeline posts reported improvements in social support, depression and loneliness,” they cheerily note.

    They then adds a caveat that “simply broadcasting status updates wasn’t enough; people had to interact one-on-one with others in their network.” But wait. Isn’t Facebook a social network, connecting me to hundreds or thousands of other people? I don’t need Facebook to interact one-on-one, over text, email, or coffee.

    Facebook might admit it has some negative effects, but it is unwilling to face up to the fact that the solution might be using it less. This latest post mentions Facebook’s “take a break” feature. This will hide your ex-partner’s profile updates for you after a break-up, to help in “emotional recovery.” Because, sure, that seems healthier than just not using Facebook at all for a little while.

    Pretty much every Facebook post about the ill effects of the platform follows this formula. Hate speech on Facebook is a problem. The solution? Use Facebook more to tag hate speech, so we can get rid of it. Kids are on Facebook, and it might not be good for them. The solution? Give them Facebook Messenger Kids, a new app made just for them. Facebook is causing political divisiveness in America. The solution? Use Facebook to build digital “communities.”

    Turns out Facebook’s “hard questions” are actually pretty easy. The answer, after all, is always the same.

    #tmi #fomo #déconnexion

    Nombre de Dunbar
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_de_Dunbar

    Le nombre de Dunbar est le nombre maximum d’individus avec lesquels une personne peut entretenir simultanément une relation humaine stable. Cette limite est inhérente à la taille de notre cerveau impliqué dans les fonctions cognitives dites supérieures, le néocortex.

    Ce nombre est estimé par l’anthropologue britannique Robin Dunbar entre 100 et 230 personnes et a une valeur admise en pratique de 150 personnes.

    Ce nombre provient d’une étude publiée en 1992 par le chercheur Robin Dunbar. Dans cette étude, il analyse la taille du néocortex de différents primates et la compare au nombre d’individus de leurs groupes respectifs. Il a ainsi extrapolé ses résultats afin de déterminer un nombre maximum pour la taille d’un groupe d’humains. Ce nombre ne devrait donc théoriquement pas dépasser 150 individus. Au-dessus de ce nombre, la confiance mutuelle et la communication ne suffisent plus à assurer le fonctionnement du groupe. Il faut ensuite passer à une hiérarchie plus importante, avec une structure et des règles importantes (on le voit par exemple à l’échelle d’un pays et de son gouvernement).

    Dunbar indique par ailleurs que le langage que nous avons collectivement développé joue un rôle important dans notre capacité à entretenir des relations sociales avec environ 150 personnes. En effet, le fait de pouvoir parler à plusieurs individus simultanément permet d’établir des rapports efficaces et durables entre nous tous. En l’absence d’un tel outil de communication collective, chacun d’entre nous passerait la moitié de son temps à entretenir individuellement chacun de ses liens sociaux.

    Différentes études ont retrouvé des résultats proches du nombre de Dunbar dans le comportement des utilisateurs de réseaux sociaux sur Internet, en particulier sur Twitter ou Facebook.

    Dans le @mdiplo, voir :

    · Le prix de la déconnexion, par Evgeny Morozov (23 février 2017) https://blog.mondediplo.net/2017-02-23-Le-prix-de-la-deconnexion

    · Le malade virtuel, par Virginie Bueno (juin 2015) https://www.monde-diplomatique.fr/2015/06/BUENO/53095

    · Twitter jusqu’au vertige, par @Mona Chollet (octobre 2011) https://www.monde-diplomatique.fr/2011/10/CHOLLET/21103