Lettre ouverte à la mère de Rémi

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  • Les violences policières et ses traitements judiciaires par Farid El Yamni - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/violences-policieres-farid-el-10018

    Le 25 mars 2018 se tenait à la bourse du travail de Saint-Denis une journée de rencontres et des débats autour de la justice sobrement intitulée « Farce doit rester à la justice – La violence quotidienne d’une institution ».
    C’est dans ce cadre que Farid El Yamni est intervenu concernant le décès de son frère le 1er janvier 2012 dans un commissariat de Clermont-Ferrand.

    La vidéo de son intervention est disponible ici :

    Le 1er janvier 2012 à Clermont-Ferrand dans un couloir du commissariat mon frère #Wissam_El_Yamni a été tabassé à mort, par des policiers qui jouissaient de ses cris et de sa souffrance.
    Aujourd’hui encore, les témoins de cette mise à mort dans le commissariat sont écartés, ils n’ont toujours pas été entendus par la juge d’instruction, d’autres témoins eux inoffensifs l’étaient pour faire diversion. Aujourd’hui encore la vérité, la vérité médicale notamment nous est refusée.
    Comme on a refusé le visionnage des images de vidéosurveillance dans la mort d’Ali Ziri ou dans l’éborgnement de Casti.
    En 6 ans, je n’ai jamais vu une seule affaire de violences policières où il n’y avait pas à un moment donné un dysfonctionnement ou une injustice dans l’instruction ou dans le jugement.

    L’anormalité est la normalité.

    C’est la raison pour laquelle le prestigieux New York Times parlera de culture d’impunité de la police française.
    C’est la raison pour laquelle le prestigieux Guardian parlera de système judiciaire détraqué.
    C’est la raison pour laquelle la très institutionnelle Cour européenne des droits de l’homme et la très institutionnelle ONU pointent chaque année la France.
    C’est la raison pour laquelle Mediapart titrait en avril dernier sur le traitement judiciaire de la mort de mon frère que c’était l’« Histoire d’un fiasco judiciaire et d’une police intouchable ».

    Comme dans l’affaire d’Adama Traoré où un procureur ira mentir devant les médias, le procureur Pierre Sennes ira dans notre affaire fièrement affirmer que mon frère était sous l’emprise d’un cocktail de drogues et qu’il en est mort, devant la presse qui le relayera aveuglément.
    Lorsque l’on est allé demander l’avis des plus grands scientifiques en toxicologie du monde sur le sujet, ils étaient catégoriques, c’est impossible scientifiquement. Wissam était en effet en dessous de la limite de mortalité, en dessous de la limite de toxicité, il n’avait plus de principes actifs dans le sang, mon frère n’aurait même pas été positif à un contrôle routier s’il avait été contrôlé au moment de son arrestation.

    Farid El Yamni avait écrit une Lettre ouverte à la mère de Rémi [Fraisse]
    https://paris-luttes.info/lettre-ouverte-a-la-mere-de-remi

    Voici comment ça se passe : dépêche AFP, mensonge du procureur, enquête de mauvaise qualité et tronquée pour aboutir sur une condamnation ridicule après de nombreuses années, voire à une absence de condamnation. Le pire, c’est que ceux qui vont enterrer l’affaire auront des promotions et ceux qui ont tué nos frères, nos fils ou amis, eux seront traités comme des champions par leurs collègues. Telle est la réalité que vous vivrez vous aussi.

    Manuel Valls dit que les violences sont des insultes à la mémoire de Rémi, mais sachez que Manuel Valls, par son inaction à combattre l’impunité policière, est le premier meurtrier de votre fils. C’est un criminel récidiviste. Il est venu à Clermont-Ferrand une semaine avant le rendu du rapport de contre-autopsie bidon dont il connaissait les aboutissants, et il n’a parlé de l’affaire que pour mieux condamner les violences de ceux que la mise à mort de mon frère révoltait.

    #police justice #violences_policières #homicides_policiers #impunité_policière