• http://www.desordre.net/invites/daniel_van_de_velde/index.htm

    J – 80 : Quel plaisir d’aller chercher mon ami Daniel à la gare et comme souvent avec lui, nous ne sommes pas arrivés depuis deux minutes à la maison, j’ai à peine eu le temps de remettre au four, couvertes d’aluminium, les tomates farcies, qu’il me remet déjà un exemplaire de son dernier recueil de poèmes visuels de même qu’un exemplaire du dernier numéro de la revue Nuire dont il est le secrétaire particulièrement actif et enthousiaste.

    Et je découvre donc, pendant que Daniel se régale de mes tomates farcies, dont il m’apprend que c’est son plat préféré, son dernier recueil, Numérique a minima . Et c’est tout un monde qui me saute au visage presque, celui de la poésie visuelle qui, si Daniel ne m’en avait pas parlé plus ou moins la dernière fois que nous nous sommes vus chez lui aux Vayacs, océan visuel donc dans lequel j’avais plongé la tête la première en donnant à Daniel les moyens de mettre en ligne un premier recueil numérique dans le Désordre , pour son plus grand contentement, sans tout cela donc, je n’aurais jamais eu la moindre idée que ce fût là une manière de 17ème art. J’avais bien entendu parler des travaux de Julien Blaine, je ne suis plus très bien par quel biais nécessairement poétique, ou encore, cela tombait bien il était prévu que nous allions à son exposition, des poèmes de Carl André, et sans doute aussi de quelques poèmes visuels vus/lus ici ou là, mais dont j’aurais été bien en peine d’en nommer les maternités.

    Et j’imagine que c’est un peu, toutes proportions mal gardées comme si je découvrais un champ artistique de la taille d’un continent, à l’âge de 52 ans, soit quatre adolescences de 13 ans, juste après en avoir vécu trois de 17ans.

    Dans le travail de Daniel, aussi bien celui de sculpture que celui donc de la poésie, pas nécessairement visuelle, donc, je suis toujours frappé par la très grande pertinence de son travail, ses choix, les grandes directions du travail parfaitement sous tendues par le travail en lui-même ou comment un travail et une patience de fourmi, du lettre à lettre sur de grands panneaux, finit par dessiner de grands poèmes, visuels, assurément visuels, comme si l’énergie propre à un mot, à une expression, un nom de lieu, était soudainement libéré de la bouteille trop étroite qui le contenait et que tous ses sens finissaient par résonner. Et je vois bien ce qu’il y a de précisément poétique à cette libération et la démultiplication qu’elle engendre, le poème n’est-ce pas cette phrase que l’on a dépouillée de tout et qui, décharnée à l’extrême, permet à chacun de ses mots de chanter, de recouvrir tous les sens que ce mot contient, et de pouvoir, enfin, peindre des impressions, par exemple, mais seulement des impressions, sans lester ces dernières au point de les anéantir.

    Et il faut pour produire de tels poèmes justement un esprit comme celui de Daniel, un esprit à la fois aux aguets, jamais tout à fait tranquille, capable de percevoir chaque infime nuance, et d’avoir le courage de certaines répétitions pour justement produire de tels poèmes, certains qui ne contiennent qu’un seul mot, deux, quelques-uns et ce sont des univers ouverts dans lesquels le lecteur est happé. Irrémédiablement. Des énigmes et des miracles. Rien moins. Et ce n’est pas grand chose. Tout en étant tout à la fois.

    #qui_ca

  • http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/images/divers/hm.htm

    Du temps où on lisait les journaux sur de papier, il pouvait se passer des choses étranges comme cette incroyable superposition d’images et de texte que mon ami Daniel Van De Velde ( http://www.desordre.net/invites/daniel_van_de_velde/index.htm ) a arraché dans un vieux numéro de Télérama . Je remarque qu’il y aurait un travail à faire à propos de la proximité de certains contenus sur une même page de web avec des copies d’écran, surtout quand une partie de la page est calculée en fonction de je ne sais quel algorythme de pertinence commerciale. A la mort d’Amy Whinehouse je me souviens être tombée sur une vidéo de Rehab avec de la publicité pour un centre de désintoxication, mais bordel puisqu’elle vous dit qu’elle n’y ira pas, no no no .