• Le pétrole en chute libre après la réunion de l’Opep, à New York comme à Londres
    http://www.romandie.com/news/Le-petrole-en-chute-libre-apres-la-reunion-de-lOpep-a-New-York_RP/541634.rom

    Cette dégringolade est la conséquence directe de l’annonce par l’Opep du maintien de son plafond de production à 30 millions de barils par jour (mbj), niveau auquel il est fixé depuis trois ans, et ce malgré la très forte chute des cours du brut depuis l’été.

    L’Opep va continuer d’inonder le globe de son pétrole dans l’espoir d’enterrer la production de pétrole de schiste américaine, dont le boom menace de plein fouet les parts de marché des membres de l’organisation, a commenté Phil Flynn de Futures Group.

    Même si le secrétaire général de l’Opep Abdallah El-Badri assure qu’ils ne cherchent à envoyer de signal à personne, les courtiers savent à quoi s’en tenir. C’est une déclaration de guerre sur la production, tous les barils sont sur la table et l’Opep joue son existence, a-t-il ajouté.

    Cela semble être une victoire complète des Saoudiens et de leurs alliés du Golfe persique, a estimé de son côté Michael Wittner, analyste à la Société générale. Contrairement à d’autres membres de l’Opep, qui militaient ouvertement pour une baisse de la production, l’Arabie saoudite s’était montrée favorable à laisser agir les mécanismes du marché.

    Amusant que ce soit les saoudiens qui soient montrés comme les responsables... parce que cette décision enquiquine aussi les canadiens... et le bloc occidental en général... ie tous ceux qui se sont lancés dans l’exploitation de pétrole à coût élevé...

    Ne manque plus aux saoudiens qu’à se joindre au mouvement de remplacement du dollar dans les transactions pétrolières...

    • Point de vue nettement moins explicite de l’AFP :

      Golfe : les bourses plongent déçus par la décision de l’Opep sur la production - Libération
      http://www.liberation.fr/monde/2014/11/30/golfe-les-bourses-plongent-decus-par-la-decision-de-l-opep-sur-la-product

      La décision de l’Opep a été accueillie positivement par les bourses dans le monde car la baisse des prix du pétrole devrait relancer l’économie. En revanche, un effondrement des cours du brut aura un impact négatif sur les budgets des monarchies du Golfe dont les recettes pétrolières constituent environ 90% de leurs revenus.

    • Pétrole : pourquoi le baril poursuit son repli
      http://www.boursier.com/actualites/news/petrole-pourquoi-le-baril-poursuit-son-repli-605711.html

      Pour les tenants du statu quo au sein du cartel, Arabie saoudite en tête, réduire unilatéralement la production de l’organisation, qui représente un tiers de l’offre mondiale, serait prendre le risque d’abandonner des parts de marché à d’autres producteurs, notamment nord-américains.

      « La décision de l’Opep de ne pas intervenir sur la production signifie que le cartel a renoncé, faute de consensus, à exercer son rôle de régulateur », affirment les analystes de la Société générale. « Cela veut dire que c’est le marché lui-même, autrement dit les prix, qui sera le mécanisme de rééquilibrage du marché »..."Il n’y a pas de mots assez forts pour dire à quel point il s’agit d’un changement spectaculaire et fondamental pour le marché pétrolier".

      Les producteurs traditionnels parieraient sur une incapacité à moyen terme des américains (amérique du nord en général) à subventionner leur extraction à perte ?

    • La Russie, hors OPEP, souffre mais fait contre mauvaise fortune bon cœur. Après tout, politiquement ils pourront toujours dire c’est la faute aux sanctions.
      Mais stratégiquement, la baisse de prix du pétrole est une arme économique qui se retourne contre les producteurs américains. Et là, on est en pleine guerre…

      Igor Sechin, PDG de Rosneft, pas tout à fait n’importe qui…
      • à court terme

      The crisis situation creates additional possibilities. Naturally, some companies will not be able to operate in conditions of low oil prices. The crisis will trigger a redistribution of the market. Due to non-traditional production in the United States, we are on the brink of a big repartition,” Sechin said.

      • pas très différent de ce que dit (ou pense) l’Arabie séoudite, mais il voit nettement plus loin :

      The oil market needs a council of oil producers, consumers and regulators rather than cartel-type organizations, Sechin said.

      It should be admitted that, regrettably, the existing structures, such as the International Energy Agency or the Energy Charter Secretariat, have failed to fulfill their functions. I think cartel-type organizations have no potential, the future belongs to a market council that is to embrace both oil producers, oil consumers and representatives of regulators,” he said.
      Sechin noted that oil prices had been going down for five months in a row. “I thinks all market players will reckon with fundamental and situational factors that have triggered the current situation,” he said.

      Et ça, ça ne devrait pas faire plaisir à l’Arabie séoudite : rien de moins qu’une nouvelle organisation du marché remplaçant le cartel OPEP…

      D’ailleurs, n’est-ce pas aussi cela que disent les analystes de la SG quand ils disent (je sollicite à peine…) que le marché a eu raison du cartel ?

      Source Sechin : Oil market on brink of big repartition - Rosneft CEO— http://en.itar-tass.com/russia/764101

      Alexander Novak, ministre de l’Énergie : pas grave, on va faire les ajustements nécessaires pour le budget 2015
      As Ruble Tumbles, Russian Minister Says Budget Needs Rethink
      http://www.rferl.org/content/russia-oil-prices-budget/26715547.html

      Novak told reporters on November 28 the budget’s assumed benchmark price of crude oil at $100 per barrel would have to be changed by the Ministry of Economic Development.

      Novak said the average price of oil would still amount to $98 or $99 per barrel this year due to high prices in the first half of 2014.

      He said the situation was predictable and “absolutely not critical” and forecast the price per barrel would rise in the medium term to between $85 and $90.

      Leonid Fedun, vice-président de Lukoil : ça me rappelle la bulle Internet, un peu de ménage fera du bien.

      US shale boom is same as dotcom bubble, says Russian oil executive - Telegraph
      http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/energy/oilandgas/11259411/US-shale-boom-is-same-as-dotcom-bubble-says-Russian-oil-executive.html

      The rise of US shale is similar to the dotcom boom of the late Nineties and will cause many companies to fail, one of Russia’s top oil executives has warned.
      Leonid Fedun, vice-president of Lukoil, Russia’s second-largest oil producer, believes that with the price of Brent crude and WTI at multi-year lows, fracking companies will struggle to make fracking profitable.

    • Certains états qui ont basé leur développement sur la manne pétrolière sont déjà dans le rouge : Venezuela, Nigeria, Iran.
      Le royaume saoudien peut encore faire de la résistance en laissant les vannes grand-ouvert.
      D’autres explications disponibles ici :
      http://www.usinenouvelle.com/editorial/prix-du-petrole-les-quatre-facteurs-derriere-le-baril-a-75-dollars.N2

      et ici : http://www.usinenouvelle.com/article/petrole-trois-victimes-de-la-baisse-brutale-du-cours-de-l-or-noir.N29

      Par contre, prudence quand on se laisse à penser que l’OPEP est « ecolo-friendly » :-)

      Et pour nos pays importateurs ? La médaille a aussi son revers. En Europe (et au Japon), la baisse des prix de l’or noir risque d’encourager la déflation, cauchemar du patron de la BCE. Elle rendra aussi moins urgente la transition énergétique dont on nous rebat les oreilles. La méforme des pays pétroliers, à terme, affectera par ricochet, les exportateurs de machines comme l’Allemagne ou de biens consommation comme la France. Elle rabotera aussi les recettes de TVA. Ajoutons qu’un pétrole peu cher ne change presque rien en matière de compétitivité entre pays européens mais accentue, dans le mauvais sens, les écarts entre nos économies et celles à faibles coûts salariaux. La baisse de l’or noir n’est peut-être pas une si bonne affaire. Dans un monde gorgé de liquidités, le pire est qu’elle témoigne de la difficulté à fixer la valeur des actifs. Comme à l’automne 2008.

      extrait de : http://www.usinenouvelle.com/editorial/petrole-perdants-et-perdants.N292299

    • Tour d’horizon des conséquences possibles de la baisse de prix du pétrole dans le monde.

      Oil at $40 Possible as Market Transforms Caracas to Iran - Bloomberg
      http://www.bloomberg.com/news/2014-11-30/oil-at-40-possible-as-market-transforms-caracas-to-iran.html

      Canadian Natural Resources Ltd. Chairman Murray Edwards said crude may sink as low as $30 a barrel before rebounding to stabilize at $70 to $75 a barrel, the Financial Post reported.

      Right now we’re seeing a price shock coming out of the meeting and it will be a couple of weeks until we see where the price really falls,” said Yergin. Officials “have to figure out where the new price range is, and that’s the drama that’s going to play out in the weeks ahead.

      Brent crude was down $1.40 at $68.75 as of 9:14 a.m. in London, while New York oil lost $1.47 to $64.68. Brent is now at its lowest since the financial crisis — when it bottomed around $36.
      (…)
      Saudi Arabia, U.A.E. and Qatar can live with relatively lower oil prices for a while, but this isn’t the case for Iran, Iraq, Nigeria, Venezuela, Algeria and Angola,” said Marie-Claire Aoun, director of the energy center at the French Institute for International Relations in Paris. “Strong demographic pressure is feeding their energy and budgetary requirements. The price of crude is paramount for their economies because they have failed to diversify.

      Suit une revue de différents pays et, en premier, la Russie.

    • @monolecte, oui, depuis pas mal de temps maintenant, toutes les études mettent en évidence « la vulnérabilité des ménages » au coût de l’énergie, tant pour le logement que pour les déplacements. Les résidents en zone périurbaine ou rurale vont trinquer sur les deux tableaux. Et d’autant plus que leurs revenus sont faibles.

      Parmi de nombreuses études, la première que je trouve (Nord-Pas-de-Calais, 2011)
      http://developpementdurable.revues.org/8846


      Carte n° 2 : Part du budget consacré aux énergies logement dans le revenu fiscal médian, par ménage en 2050
      (sans réhabilitation et avec stagnation du pouvoir d’achat)
      La moyenne pour la région est un budget énergie à 29% du budget total sous ces hypothèses, pour le revenu fiscal médian (donc déjà bien haut dans l’échelle des revenus…)

    • @biggrizzly : de toute évidence, la chute des cours du brut conventionnels vont rendre moins attractif les jus et gaz de fossiles extraits des sables et des schistes. Les investissements dans ce domaine pourraient donc se ralentir.
      D’autre part, deuxième effet kiss cool, la Fed a décidé de laisser refroidir la planche à billets, ce qui entrainera une baisse des liquidités en dollars papier qui alimentent la spéculation sur la production de matières premières.

  • Opec: Oil demand to hit 111m barrels by 2040 despite climate change
    http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/energy/oilandgas/11213302/Opec-Oil-demand-to-hit-111m-barrels-by-2040-despite-climate-change.html

    Oil prices will average $177 per barrel by 2040 and the world will need to find an additional 21m barrels per day (bpd) of crude over the next 25 years to meet demand from rising global populations and rapid economic growth in Asia, the Organization of Petroleum Exporting Countries (Opec) has said in its latest World Oil Outlook.

    [...] Although the figure is a slight downward revision from its previous report it highlights the continued dominant role that oil continues to play in the global energy mix despite warnings from the United Nations that urgent action is required to avoid a climate change catastrophe. According to Opec, Asia accounts for 71pc of demand growth in the developing world, with total global energy demand forecast to increase by 60pc through to 2040.

    #pétrole #opep