http://www.fotografic-berlin.de

  • Je suis très gêné par la commémoration de la chute du mur de Berlin avec par exemple l’iconographie présente dans le post de Reka http://seenthis.net/messages/309940
    Mais aussi l’expression mur de la honte, qu’est ce que ca signifie ?
    "« Mur de la honte » est une expression péjorative qui fut utilisée pour la première fois par des médias1 et des hommes politiques occidentaux pour désigner le Mur de Berlin qui séparait Berlin-Est et Berlin-Ouest durant la Guerre froide." Wikipedia

    Je regarde les crédits photos des images publiées par The Gardian :

    Mondadori/Getty and Sean Gallup/Getty
    Central Press/Hulton/Getty and Sean Gallup/Getty
    Imagno/Hulton/Getty and Sean Gallup/Getty
    Imagno/Hulton/Getty and Sean Gallup/Getty
    Central Press/Getty and Sean Gallup/Getty
    Patrick Jarnoux/Paris Match Archive/Getty and Sean Gallup/Getty
    Defot Echtes/Alinari/Getty and Sean Gallup/Getty
    Jean-Claude Deutsch/Paris Match/Getty Images and Sean Gallup/Getty

    Nous sommes sur l’iconographie officielle des "vainqueurs". Évidemment le traumatisme était aussi à l’Ouest, le traumatisme de la séparation des familles par exemple.
    Mais ou peut on trouver une représentation des berlinois de l’Est ?
    Relégation, perte de liberté, morts, surveillance, suicides etc, etc,...
    Il n’y a jamais eu de réunification, il y a eu absorption et Berlin Est a disparu et sa culture avec.
    Les réjouissances aujourd’hui sont dans la continuité de la guerre froide et conforme à l’histoire officielle des "vainqueurs".
    Ou sont les déménagements par l’augmentation des loyers s, les retraites non perçues, les déclassements professionnels ?
    C’est aussi ça le chute du mur avec l’apprentissage du capitalisme, devenir étranger dans sa propre ville, dans sa rue.
    La propagande à encore de beaux jours devant elle.

    Excellent documentaire réalisé juste après la chute du mur :
    Berlin - Prenzlauer Berg - Begegnungen zwischen dem 1. Mai und dem 1. Juli 1990 par Petra Tschöstner.
    Aucune trace ni sur youtube ni sur vimeo.

    Numéro très intéressant de Allemagne, histoire d’une ambition
    « Manière de voir » n° 116 — Avril - mai 2011

    Les références sont à la peine et les commémorations oublient tout le pan que constituait la vie quotidienne pour ne se concentrer que sur l’évènement.
    Les ballons sont maintenant éclairés et depuis la fin d’après midi le défilé incessant des promeneurs le long de la ligne symbolique du mur, les mêmes que pour la nuit blanche ou le mémorial de la Shoah.
    Un troupeau acculturé qui repère les dernières opportunité d’achat immobilier.

    Le musée du mémorial du mur n’est pas super intéressant, le scénographie est pauvre, peu d’efforts de traduction ou de pédagogie mais certains documents très émouvants.
    Dans la salle de rez de chaussée un film tourné d’un hélicoptère qui survole l’intégralité du nomansland entre Est et Ouest.
    Il est assez difficile de se représenter l’enfermement politique et spatial de toute une population.

    De mon coté je n’ai pas fait de recherche particulière :

    https://www.youtube.com/watch?v=xxhR8l97v9k&list=UUNXw6ltHdC8O3jMXTMO8Wmw

    Film qui fait partie d’une chaine sur Berlin Est avec des extraits de films,actualités, reportages.

    Un site intéressant sur le paysage du mur dans sa banalité.

    http://www.fotografic-berlin.de

    #berlin #mur #commemorations #disparition #effacement

    • Peut-être des bribes de réponse?
      (en italien, hélas)
      Altro che Ddr, a 25 anni dall’89 in Germania è tempo di #Westalgie

      Quanto si sente unita la Germania oggi a 25 anni dalla caduta del Muro? In molti rimpiangono il passato. Certo, c’è la #Ostalgie ma anche a ovest ci si rammarica. I sondaggi rivelano che la metà dei tedeschi dell’ex stato occidentale rimpiangono lo status quo precedente l’89


      http://www.pagina99.it/news/mondo/7413/Altro-che-Ddr--in-Germania-e-tempo-di-Westalgie-25-anni-muro.html

    • Pris dans le texte, « ce serait tomber dans la dialectique classique entre les régions développées et les régions défavorisées », je peux penser que malgréla dialectique classique joue un rôle non négligeable au vu du transfert monétaire qui est passé de l’Ouest à L’Est.
      On peut confronter la charge symbolique de la réunification allemande avec ses conséquences matérielles ressenties par la population de l’Ouest.
      C’est Howard Zinn qui défini défini le système fédéral américain comme un système empêchant toute unité nationale du peuple et donc toute unité de contestation. C’est un principe sans doute applicable à l’Allemagne
      Si on confine l’ostalgie à la seule vente d’un patrimoine mobilier, ce n’est pas grand chose, tout au plus un nouveau rayon dans une grande surface d’ameublement.
      Pour les allemands de l’Est que je connais il y a une complexité réelle quand à leur rapport à leur passé mais aussi au présent, complexité nettement délimitée par leur expérience de la dictature.

    • Merci pour avoir pris le temps de me répondre.
      Très rapidement, le mur ne représente rien en lui même, hors sa symbolique, sans la volonté politique du régime en RDA. Pour la question suicide qui est reprise (je ne sais jamais si je peux tutoyer ou non...), je comparerai ca avec la justification statistique des suicides en entreprise en évacuant la causalité.
      Le sentiment d’enfermement peut se traduire par exemple par l’interdiction de passer son Abitur pour une jeune fille parce que son père est en disgrâce. Voir ce même père une ou deux fois par an juché sur une plateforme, etc, etc...
      6 mois en isolement une pour tentative de passer le mur sont aussi un enferment spécifique.
      Partir pour rejoindre sa famille pouvait prendre plusieurs années après une demande par exemple.es ont leur limites.
      Mon amie a fait un mariage blanc.
      On pourrait comparer aussi les textes de loi en France sur l’accueil des réfugiés et la réalité de leur application sur le terrain.
      Évidement je poste en rapport des rencontres que je fais ici,
      mais les chiffres ont aussi leur limite et ne rendent pas compte de toute la réalité.
      Mais c’est promis j’essaierai d’être plus précis, un observateur plus intelligent.

    • Ce que je dis n’a rien de moral. Il s’agit d’observations et d’une analyse dont le résultat m’a surpris moi-même. Je fais abstraction des injustices en RDA afin de pouvoir comprendre la véritable taille de l’obstacle érigé pour empêcher les passages de frontière non autorisés. Ma conclusion est que le facteur le plus important est de l’ordre psychologique parce le mur de Berlin ne constituait pas un obstacle insurmontable pour qui voulait vraiment le franchir.

      Quand on essaye de prendre une perspective différente de l’attitude moralisatrice ou de propagande on est très vite confronté à des arguments qui n’ont rien à faire avec la question qu’on discute donc j’ai voulu exclure l’argument de la souffrance individuelle. Il ne sert à rien si on prend la perspective d’un « hacker » qui cherche à comprendre les faiblesses d’un système afin de les exploiter - dans l’exemple du mur de Berlin afin de le franchir avec ou sans autorisation de la part de l’administration en place.

      Pour parler quand même de souffrance - on peut dire que ce qui se passait sur le sol allemand entre 1960 et 1990 n’atteignait jamais l’ampleur et la brutalité sans réserve que nous observons actuellement en Méditerranée, au Pakistan, en Palestine et près de la frontière entre le Mexique et les USA, pour ne citer que quelques endroits infestés par des murs de la honte . Ce fait n’enlève rien à la souffrance que subissent les personnes victimes des belligérants de la guerre froide.

      Je me permets d’ajouter une remarque sur ma motivation personnelle. J’ai ras le bol qu’on nous sorte le même discours médiatique sur le méchant mur communiste afin de détourner l’attention des méfaits dont sont coupables les gouvernement en place. Crier au voleur alors qu’on prépare un mauvais coup est la méthode de choix de tous les régimes, à Paris comme à Bonn, à Washington et à Moscou, à Berlin-Est comme à Berlin capitale d’Allemagne et partout ailleurs.

      Les cérémonies pour le vingt-cinqième anniversaire de la chute du mur remplissaient précisément cette fonction. On fêtait la victoire du capitalisme pendant qu’on matait un des derniers syndicats indépendants avant d’entamer la prochaine étape vers l’abolition du droit de grève.

      En constatant que le mur de Berlin vu de près et rétroactivement n’était en fait pas si impressionnant j’aimerais faire comprendre à qui le veut bien qu’en principe c’est pareil pour les obstacles d’aujourd hui. Il faut en identifier les failles afin de permettre à un maximum de personnes de trouver la liberté qu’ils cherchent. Un mariage blanc n’est pas une si mauvaise solution pour y arriver.

    • Je reconnais bien volontiers que par rapport aux situations que vous évoquez tout ça fait un peu amateur.
      Peut on parler de genèse, c’est un point qui m’intéresse..

      La plupart des berlinois que je connais viennent du coté Est,ce qui veut dire que j’ai du mal à écarter la souffrance personnelle vu que je peux y être confronté de manière intime. De toute manière la souffrance n’est pas hors de l’histoire.

      Je suis d’accord avec vous.