La Première Guerre mondiale à l’école : et si on relisait Montessori ? | Journal d’un prof d’histoire

/la-premiere-guerre-mondiale-lecole-et-s

  • La Première Guerre mondiale à l’école : et si on relisait Montessori ? (Journal d’un prof d’histoire)
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/journal.histoire/2014/11/09/la-premiere-guerre-mondiale-lecole-et-si-relisait-montessori-

    Quand d’aucuns – comme c’est le cas pour une certaine école historique qui dispose d’une forte visibilité en matière de commémoration – se contentent d’explications simplistes aux meurtres de masse de la Première Guerre mondiale, d’autres y voient la marque d’une déstructuration de la personnalité par une éducation brutale : si des millions de jeunes ont été sacrifiés sur les champs de bataille, ce n’est pas, contrairement à ce que prétendent « les détrousseurs de cadavres et imposteurs », parce qu’ils y ont librement consenti – a-t-on envie de mourir à 20 ans ? – mais parce que, dans leur enfance, ils ont été éduqués par des principes qui ne leur ont pas permis de grandir en harmonie avec le monde.
    […]
    Ces conceptions éducatives, qui dépassent très largement le cadre étroit de l’école, y ramènent néanmoins mais conduisent Maria Montessori à une vigoureuse remise en cause du système scolaire de son époque… qui, à vrai dire, ne semble pas fondamentalement différent du nôtre :

    « Qu’apprend l’enfant à l’école ? A ne pas aider les autres, à ne pas souffler à ses camarades la réponse qu’ils ne connaissent pas et à ne se préoccuper que de deux choses : en fin d’année, être admis dans la classe supérieure et obtenir des prix qui lui vaudront ses victoires dans la compétition avec ses camarades. »
    […]
    Une critique qui, à peu de choses près, vaut également pour aujourd’hui et qui laisse dubitatif sur la capacité d’adaptation de l’école, alors que cette dernière n’a jamais cessé d’être en butte, précisément, à de bruyantes campagnes d’opinion visant à restreindre encore plus son rôle éducatif pour la cantonner à de tristes rudiments (qualifiés, sans rire, de « fondamentaux ») bien incapables de préparer les enfants à leur vie d’adulte.
    […]
    Et si, comme l’écrit encore Maria Montessori, « la responsabilité d’établir une paix durable incombe aux éducateurs », elle serait sans doute bien affligée de voir, un siècle plus tard, ces cortèges d’enfants rassemblés devant les monuments aux morts, encadrés de médaillés, d’anciens des guerres coloniales, de politiciens qui n’ont quand même rien d’éducateurs.

    #éducation #montessori #guerre_14_18 #commémoration #11_novembre

    • Qu’apprend l’enfant à l’école ? A ne pas aider les autres, à ne pas souffler à ses camarades la réponse qu’ils ne connaissent pas et à ne se préoccuper que de deux choses : en fin d’année, être admis dans la classe supérieure et obtenir des prix qui lui vaudront ses victoires dans la compétition avec ses camarades.

      Mais non, aujourd’hui ça a évolué ! (oh zut je vais être cynique) L’enfant doit aussi se préoccuper d’une troisième chose : apprécier d’être sous contrôle constant, vidéosurveillance dans la cour et aux abords, carte d’achat des livres, police en classe, biométrie à la cantine, relevé électronique pour les notes et l’orientation automatisée et harcèlement par mail et téléphone des parents pour qu’ils étendent ce contrôle.

      #violence_sociale #apprentissage_à_la_soumission