Un roman magnifique d’Albert Bertram Guthrie qui nous fait entendre la langue des grands espaces et d’une Amérique disparue :
La captive aux yeux clairs (éditions Actes Sud)
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C’était un monde immense, un monde de hauteurs, de profondeurs et de distances qui dépassaient l’imagination. On avait envie de se réfugier en soi, comme une tortue. [...] Il songea que tout avait été créé à la mesure d’un géant, comme si les proportions étaient devenues folles. A côté de l’ampleur des paysages de l’Ouest, les collines et les parcs de chez lui paraissaient minuscules et artificiels : un jardin entouré d’une clôture. L’âme humaine était poussée vers les extrêmes, elle aussi. La veille, elle s’était envolée, se sentant libre et sauvage, tellement insignifiante au milieu de cette immensité qu’elle échappait au regard et à la colère de Dieu.