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  • Je ne suis pas à jour d’encyclique anti-libérale : Michéa a sorti un livre d’échanges épistolaires avec Jacques Julliard le mois dernier : La Gauche et le peuple. Apparemment on en a pas parlé sur Seenthis.

    Je mets donc ici plusieurs liens en rapport ce livre, que je n’ai pas forcément déjà lus ni écoutés.

    Un hommage de Michéa à Simon Leys, juste avant la sortie du livre, cet été :
    http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20140830.OBS7682/simon-leys-le-fleau-des-ideologues.html

    Sur l’Obs, toujours par Aude Lancelin :
    http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20140930.OBS0697/la-gauche-a-t-elle-trahi-le-peuple.html

    Recension du livre de Julliard sorti précédemment : Le choc Simone Weil (cc @koldobika)
    http://encyclopedie.homovivens.org/documents/le_choc_simone_weil

    Sur France Culture, les émissions en rapport avec le livre :
    http://www.franceculture.fr/oeuvre-la-gauche-et-le-peuple-de-jacques-julliard

    Et notamment par Finky (qui veut à tout pris caser l’identité, la crise de civilisation et même Renaud Camus, mais qui se fait rembarrer 3 fois de suite) :
    http://www.franceculture.fr/emission-repliques-qu-est-ce-que-la-gauche-2014-10-11
    http://rf.proxycast.org/947748997349515264/13397-11.10.2014-ITEMA_20678827-0.mp3

    Et sur Les Matins :
    http://www.franceculture.fr/emission-les-matins-la-gauche-a-t-elle-encore-un-avenir-2014-10-01
    http://rf.proxycast.org/946728724747788288/10075-01.10.2014-ITEMA_20675255-0.mp3
    http://www.dailymotion.com/video/x26zzuv_les-matins-la-gauche-a-t-elle-encore-un-avenir_news

    cc @aude_v pour la question du libéralisme
    #Michéa #Julliard #libéralisme #gauche #peuple #Progrès #dialogue #débat

    • Ah ben ils sont pas d’accord sur plein de sujets, ça c’est sûr (notamment sur l’obligation d’avoir des dirigeants, apparemment bourgeois d’après ce que je comprends de Julliard).

      Moi ça me fout les boules tous ces débats intéressants qu’il pourrait y avoir, même si on est pas d’accord sur plein de trucs (sur le genre je suppose notamment), toutes ces non-rencontres…

    • Hem. Etes vous vraiment sûrs qu’un « débat » pourrait être envisagé entre des simples mortels et des éditocrates ou des professionnels de la ponte annuelle de philosophie radicale (plus ou moins une ponte par an, pour le ponte Michéa - un peu en dessous de la production d’Onfray, certes) ?
      Corollaire : êtes vous vraiment sûr d’avoir du temps à perdre à écouter ces derniers s’écouter parler ensemble ?

      La simple idée de Julliard se faisant mousser sur quelqu’un comme Simone Weil m’écoeure.
      Julliard rime avec charognard, comme avec répugnant aussi.
      Michéa récupérant Simon Leys. Charognards.

      Ces mecs méritent des tartes à la crèmes. Mais avec quelques cactus dedans, histoire de dégonfler un moment leurs baudruches.

      Pis causer de « gauche » et de « peuple »... bref.
      Causer, tant que vous voulez. mais entre gens d’en bas. Entre précaires. Entre faibles de l’Ordre - celleux sur qui les Forces du même Ordre frappent si courageusement, celleux qu’on gère, qu’on gouverne, qu’on méprise à des degrés divers - histoire de pas oublier trop, de pas s’éloigner de tout ce que d’autres viennent fourrer et dissimuler sous ces mots.

      Histoire de voir ce qu’on devient lorsqu’on accepte d’endosser ce genre de paletot, et où et à quoi ça mène. Et de commencer de refuser de faire pour personne le valet-de-pied, le mannequin ou le portemanteau.

      (mais j’aime bien comme au fil des liens proposés on glisse de Michéa à Finkie et Camus. La pente médiatique et démocrate est glissante, et l’esprit de parti est un des noms que l’on donne communément à la perte de tout esprit.
      Simone et Simon ne méritent pas pareille compagnie.)

      #je_dis_ça_je_dis_rien

    • Bof, Simone et Simon ont échangé et ont eu pour compagnie des penseurs de droite/réac/cathos/ou autre, eux-mêmes. Donc on peut vouer n’importe qui au pilori comme ça.

      Quand Finky invoque Camus (R.), Michéa de son côté propose Vaneigem. On ne peut pas dire que ce soit vraiment la même culture.

      On peut critiquer des choses (et il y a plein de points sur lesquels je ne suis pas d’accord, et de questions que je pourrais lui poser aussi), sans pour autant tout amalgamer.

      Si on ne discutais QUE entre « gens d’en bas », on se priverait quand même du dialogue avec bon nombre de philosophies et de philosophes (y compris dans les études féministes, dont un bon nombre sont issues de gens ayant un très haut niveau universitaire et qui sont payé⋅e⋅s par l’État, et qui, on ne peut pas le nier, ont pu écrire dans de nombreux journaux mainstream aussi).

    • Comment dire. je n’ai pas le sentiment d’être privé d’accès à la pensée des philosophes et universitaires, encore moins de ne pas avoir connaissance du genre de bouillie confusionniste que servent à l’envi les plus médiatiques d’entre eux.

      Ellil est d’ailleurs des universitaires dont je tiens la pensée en très haute estime, et qui sont pour moi une véritable nourriture intellectuelle, je ne prétendrais pas le contraire. Mais ce ne sont pas les plus médiatiques, loin de là. Et entre se trouver de temps à autre exposé dans les médias mainstream - et faire preuve d’une véritable complaisance à leur endroit, voir plus - il me semble qu’il y a un gouffre.

      Aucun des vivants cités ici ne me semble proposer quoi que ce soit de digeste et de suffisamment exigeant envers soi-même pour mériter qu’on s’y attarde. Et il me semble bien peu opportun de souhaiter leur redonner encore la parole dans un « débat », quand ils sont édités et squattent déjà les médias : y compris beaucoup de presse militante, en panne de production originale.

      Il ne s’agit pas d’amalgamer. La rigueur comme la vigueur de la pensée d’un Vaneigem se sont tout de même sacrément émoussées depuis le bon vieux temps du Traité (je n’étais pas né alors), et le contenu le plus incisif de sa pensée du temps qu’il était situ, comme de celle des meilleurs de ses comparses, mérite sérieusement d’être réévaluée et critiquée.

      Des questions comme « La gauche a-t-elle trahi le peuple ? », par exemple, me paraissent d’un inintérêt vertigineux, tant les termes en lesquels elles sont formulées sont creux et ne touchent pas terre. (je pense pour ma part que « le peuple » est une catégorie de la pensée tellement fourre-tout, qui recouvre tant de disparités et de vécus, qu’elle voue ceux qui y ont recours à être trahis ou à se trahir eux-mêmes, par exemple ; tout comme est voué à la même déception l’électeur. Et que la « gauche politique » recouvre trouve justement les hommes et femmes d’Etat et autres agents du Pouvoir qui se trouvent en charge desdites « trahisons ».
      Que si l’on a l’ambition de faire avancer le schmilblick ne serait-ce que d’un angström, il faut partir du constat de ce que le terme « trahison » n’est en pareil domaine depuis longtemps plus approprié : ou qu’il est ici complètement dévoyé, son sens perverti lorsqu’on persiste à prétendre l’employer pour désigner quelque chose d’aussi prévisible et attendu que la déception des représentés. Si l’on veut exprimer réellement, honnêtement ce dont on prétend rendre compte, alors il faut recourir à d’autres termes.
      Qu’inversement, si l’on tient à continuer à penser et poser les questions en termes de gauche, de peuple et de trahison, alors l’on signifie assez clairement que l’on se refuse à hisser sa pensée politique ne serait-ce qu’au seul ras des pâquerettes. Ce qui caractérise assez sûrement tout ceux qui plastronnent dans les médias et qui font profession d’alimenter régulièrement la production littéraire

      Pis Simone Weil, je l’ai connu d’abord par la lecture d’un gars comme Boris Souvarine et des témoignages anarchistes sur la guerre d’Espagne. J’ai étoffé avec d’autres mauvais esprits assez peu mainstream, y compris un Bernanos, qui était un foutu catho, mais qui n’était pas tendre avec son propre camp. C’est un parcours qui en vaut d’autres, assurément, une telle personnalité pouvant s’aborder par bien des faces. Mais le problème est surtout de la compagnie dans laquelle on se trouve en le faisant. Il me semble que cela influence profondément la lecture que l’on va faire d’une oeuvre. Le « mode d’emploi » avec lequel on l’aborde n’est pas le même, pour dire les choses très grossièrement. On peut bien sur s’en affranchir, mais cela va demander ensuite beaucoup de temps.
      Tenez, c’est le même problème avec un type aussi sympathique et épatant que le curé Meslier, que tant découvrent depuis quelques années sous la plume du triste hédoniste Onfray.
      C’est l’époque et le reflux des luttes qui veulent ça, je ne jette la pierre à personne.
      Mais cela n’est pas sans incidence.

      Il ne s’agit pas tant de droite et de gauche que de compromission et de confusion dans leur pensée, de ce que l’on peut soi-même espérer en faire. Je causerais pas une seconde ni de Simone Weil ou de Vaneigem, ni même de la couleur de mes chaussettes ou de la froidure de la pluie avec des personnages aussi résolument antipathiques et complaisants avec ce que ce monde nous inflige que le sont des Michéa ou Julliard (bien qu’il y ait assurément matière à distinguer l’un de l’autre).
      Et je ne recommanderais à personne de le faire !

    • et à propos de Michéa qui me semble parfois forcer le trait en donnant une tonalité « vieux-jeu » à ses propos, qui ne dénonce pas la récupération de son discours par certains réacs, et qui laisse planer le flou quand il parle de common decency :
      http://seenthis.net/messages/156736#message225785
      http://seenthis.net/messages/221090#message222665
      http://seenthis.net/messages/225913#message225930
      http://seenthis.net/messages/263980#message264287

    • Je vais me répéter...

      Des questions comme « La gauche a-t-elle trahi le peuple ? », par exemple, me paraissent d’un inintérêt vertigineux, tant les termes en lesquels elles sont formulées sont creux et ne touchent pas terre. (je pense pour ma part que « le peuple » est une catégorie de la pensée tellement fourre-tout, qui recouvre tant de disparités et de vécus, qu’elle voue ceux qui y ont recours à être trahis ou à se trahir eux-mêmes, par exemple ; tout comme est voué à la même déception l’électeur. Et que la « gauche politique » recouvre trouve justement les hommes et femmes d’Etat et autres agents du Pouvoir qui se trouvent en charge desdites « trahisons ».
      Que si l’on a l’ambition de faire avancer le schmilblick ne serait-ce que d’un angström, il faut partir du constat de ce que le terme « trahison » n’est en pareil domaine depuis longtemps plus approprié : ou qu’il est ici complètement dévoyé, son sens perverti lorsqu’on persiste à prétendre l’employer pour désigner quelque chose d’aussi prévisible et attendu que la déception des représentés. Si l’on veut exprimer réellement, honnêtement ce dont on prétend rendre compte, alors il faut recourir à d’autres termes.
      Qu’inversement, si l’on tient à continuer à penser et poser les questions en termes de gauche, de peuple et de trahison, alors l’on signifie assez clairement que l’on se refuse à hisser sa pensée politique ne serait-ce qu’au seul ras des pâquerettes. Ce qui caractérise assez sûrement tout ceux qui plastronnent dans les médias et qui font profession d’alimenter régulièrement la production littéraire.