""Le monde musulman a été nourrit de plus de 100 ans de propagande anti-sioniste." Mohamed Sifaoui, journaliste. #ConvCrif"

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  • Une Interview d’Ahmad Yousef, conseiller politique du mouvement Hamas
    http://www.info-palestine.net/spip.php?article15037

    Yousef est un dirigeant du Hamas et l’un des plus éminents intellectuels dans la bande de Gaza. Il a terminé ses études supérieures aux États-Unis et est devenu peu après membre du Conseil de la Choura du Hamas. Ses prises de position ont été considérées parfois comme très controversées. Sur la scène politique, il est vu et apprécié comme l’un des dirigeants les plus ouverts d’esprit du Hamas.

    Ce qui suit est une interview de Youssef réalisée par Al-Akhbar.

    (...) Al-Akhbar : Parler d’une liste électorale commune avec le Fatah à la lumière de vos différents en cours, soulève de nombreuses questions.

    AY : Dans le passé, la compétition politique a conduit à la rupture des relations et à la marginalisation de l’autre. Aujourd’hui, cependant, tout le monde cherche à forger des alliances parce que les membres du Hamas et du Fatah sont conscients qu’il est impossible de procéder par exclusion réciproque. La question, cependant, est soumise à la situation au sein du Fatah et dépend de si sa base électorale veut une unité sous une seule direction. Mais le Hamas se rend compte qu’il a besoin d’un partenaire national afin d’éviter tout ostracisme.

    Al-Akhbar : Tout a un prix. Pour en revenir aux annonces faites par le Fatah, pouvez-vous accepter un programme politique basé sur des négociations avec l’occupant israélien ?

    AY : En ce qui concerne le Hamas, nous avons supprimé tous les obstacles à une dynamisation des institutions politiques. Le problème est qu’il se trouve des éléments au sein de l’Autorité palestinienne (AP) qui entravent notre tentative de rejoindre des institutions comme l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), le Conseil national palestinien (CNP), et le Conseil central, de peur que le Hamas ne domine le processus de prise de décision.

    L’accès à ces institutions est encore interdit aux mouvements islamiques et à certains mouvements nationaux, en dépit des promesses répétées et des mémorandums d’accord signés au Caire, à Damas, à Doha et à Gaza même.

    Pour ce qui est des négociations avec l’occupant israélien, la position du Hamas est que Abou Mazen (Mahmoud Abbas), à la tête de l’OLP, peut négocier, mais dans un cadre avec lequel nous sommes tous d’accord et qui protège les droits de notre peuple en Palestine et dans la Diaspora. Le Hamas se rend bien compte que les négociations sont un élément central de toute solution politique au conflit. Voilà pourquoi cette question ne devrait pas être laissée à la décision d’une seule organisation, mais être l’objet de consultations.

    Dans le même temps, nous nous rendons compte qu’Israël n’envisage aucune paix avec les Palestiniens et agit de son mieux pour imposer des faits sur le terrain. Nous ne sommes pas dupes. Nous ne nions pas que les négociations sont un passage obligé, mais l’Histoire nous montre que les conflits ne sont pas résolus uniquement par des négociations. La justice exige toujours qu’il y ait quelqu’un pour la défendre.
    (...)
    Al-Akhbar : La dernière guerre [israélienne contre Gaza] a-t-elle amélioré la façon dont le Hamas considère l’Iran ?

    AY : Comme un témoignage livré à l’Histoire, nous nous sommes battus seuls,soutenus par la fermeté de notre peuple dans la bande de Gaza. Mais nous admettons que nos frères en Iran méritent un vrai crédit pour les compétences démontrées dans les combats et la fabrication d’armes. Politiquement, l’Iran s’est comportée de manière plus honorable que certains États arabes. Alors que les dirigeants arabes étaient incapables de nous soutenir, les déclarations de Hassan Nasrallah ont exprimé son soutien et ont fait l’éloge de nos capacités sur le champ de bataille.

    Indépendamment de considérations politiques et des positions de certains partis, notre relation avec Téhéran et le Hezbollah devraient continuer à être forte. Nous ne devons pas oublier ce que la révolution islamique représente dans notre lutte contre Israël. Nous sommes dans le même bateau, alors que l’Occident, les États-Unis et Israël s’activent avec perfidie contre nous.