Mise en perspective de quelques lieux communs sur le concept de nation.
Intéressante interview de Joxe Azurmendi dans Berria
▻http://www.berria.eus/albisteak/103855/nazio_kontzeptuei_buruzko_egia_ezarrien_aurka.htm
Résumé partiel de l’article : dans son dernier essai ("Histoire, race, nation. Quelques lieux communs sur Renan et le nationalisme", 626 pages) Joxe Azurmendi déconstruit la distinction et l’opposition communément admises entre le concept français et le concept allemand de nation.
Selon une opinion répandue, le concept français de nation est libéral, démocratique, subjectif, et basé sur la volonté commune des citoyens, tandis que le concept allemand serait fondé sur la langue, la tradition, la culture et en définitive toujours la race.
En Espagne les partis d’alternance PP et PSOE déclarent représenter un #nationalisme à la française, selon cette définition.
Cette dichotomie entre les deux versions (française et allemande) provient de la guerre de 1870, à l’heure où la « nationalité » de l’Alsace et de la Lorraine faisait débat. A ce sujet Azurmendi a étudié les essais produits à cette époque, notament ceux d’Ernest Renan.
Le nationalisme (français), qui selon ce schéma était civique, laïque et démocratique, a produit pendant longtemps #oppression, #colonialisme et #impérialisme.
Il cite Tzvetan Todorov qui rappelait que les nations civiques sont celles qui commettent la plupart des crimes, qui font la #guerre, et qu’aucune nation ethnique n’a fait de massacre de l’ampleur de ceux perpétrés par les nations civiques. Ce que veut une nation ethnique c’est sa #souveraineté, développer sa culture etc. En revanche une nation civique veut établir des frontières, défendre son #économie et attaquer ses voisins. De ce fait le grand risque et les grands désastres proviennent essentiellement des nations civiques et non des nations ethniques ; d’une part car les nations ethniques ne peuvent développer d’empire colonial ; d’autre part car les nations ethniques n’ont pas ces intentions (analyse de Todorov).
On demande souvent au nationalisme basque, qui suit plutôt le modèle allemand, de démontrer qu’il n’est pas raciste. En revanche jamais on ne demande au nationalisme espagnol de démontrer la même chose, bien que Jose Ortega y Gasset [théoricien de la modernisation de la nation espagnole, qui a influencé notamment Primo de Rivera] fut un raciste notoire.
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à propos de Renan, de nation française, d’empire colonial et de #racisme, voir chez @le_bougnoulosophe ►http://bougnoulosophe.blogspot.fr/2009/05/derriere-la-nation-francaise-il-y.html
et à propos des nationalismes français et allemand ►http://seenthis.net/messages/312178