Tlgrammes diplomatiques : « WikiLeaks a lui-mme t victime d’une fuite »

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  • Télégrammes diplomatiques : "WikiLeaks a lui-même été victime d’une fuite" - LeMonde.fr
    http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/09/02/telegrammes-diplomatiques-wikileaks-a-lui-meme-ete-victime-d-une-fuite_15670

    Lorsque nous avons décidé de participer à la publication de ces documents, c’était dans des conditions très clairement établies avec Julian Assange et avec les journaux partenaires : le Guardian, le New York Times, Der Spiegel et El Pais. Ces dispositions ont été respectées pendant les quatre semaines de publication des câbles en décembre 2010.

    A l’issue de cette période, nous avons expliqué aux lecteurs que notre partenariat d’exclusivité avec WikiLeaks prenait fin, que nous gardions l’ensemble des télégrammes et que nous pouvions en utiliser de nouveaux à l’avenir, mais que l’utilisation qui serait faite désormais de ces télégrammes en dehors de nous n’était plus de notre responsabilité.

    [...]

    Sylvie Kauffmann : Lorsque nous avons décidé de participer à la publication de ces documents, c’était dans des conditions très clairement établies avec Julian Assange et avec les journaux partenaires : le Guardian, le New York Times, Der Spiegel et El Pais. Ces dispositions ont été respectées pendant les quatre semaines de publication des câbles en décembre 2010.

    C’est donc bien ça : tant qu’ils avaient « l’exclusivité », ces canards ont pensé qu’il y avait des choses intéressantes dans les câbles et en ont publié un bon nombre ; mais hors de l’exclusivité, ils n’ont plus rien sorti des câbles (alors qu’ils avaient bien l’intégralité des câbles), ni même évoqué les révélations sorties ailleurs (comme, par exemple, l’invraisemblable série de révélations sorties par Al-Akhbar concernant le Liban).

    Bref : l’information, pour le « quotidien de référence », c’est comme un bon gros navet hollywoodien : tant qu’il a l’« exclusivité », il diffuse, mais après, il laisse ça aux petites salles de province.

    • Vrai ; cela étant, la traduction en français et l’interprétation/contextualisation de 250 000 documents est un travail assez énorme… qui d’autre pourrait le faire ?

    • Je ne parle pas de traduire/contextualiser les 250000 documents : juste de continuer à faire, après la période de « première exclusivité », ce qu’ils ont fait pendant un mois. Repérer des documents intéressants et en faire des articles. Je n’arrive vraiment pas à comprendre pourquoi, au motif qu’ils n’ont plus de « contrat d’exclusivité », tout d’un coup il n’y aurait plus rien à sortir des câbles (d’autant qu’on sait très bien que des centaines de choses passionnantes sont sorties depuis).

      Il y a même un boulot très intéressant (pour eux) qu’auraient pu faire ces journaux : se valider entre eux, et valider les découvertes crowdsourcées par le Web. Par exemple, re-vérifier (source, personnes), recontextualiser et relayer les infos du Akhbar aurait été un travail utile pour tout le monde. (Cela aussi pour les centaines de trucs qu’on a vu passer sur un nombre invraisemblable de sujets.) Pas aussi gratifiant qu’un gros « scoop », mais un vrai boulot de journaliste payé pour faire ce genre de chose. Et là, ces canards auraient ainsi pu mettre en avant une position centrale de « validateurs » de l’information, tout en participant à une recherche crowdsourcée (ou au moins répartie entre une dizaine de journaux dans le monde).

      Vraiment, je m’étonne de n’avoir vu rien de tel. Pour pas très cher (un ou deux journalistes de desk), ils avaient la possibilité :
      – de se faire une image sympa de participer au crowdsourcing de manière très utile,
      – de rendre la lecture de leurs canards réellement utile,
      – surtout de se donner un rôle centrale dans la validation de l’information.

      Là, au contraire : des centaines de choses sont sorties, et ils les ont ignorées. Rien de mieux pour qu’on comprenne bien qu’il n’y a aucun intérêt à acheter leur canard.

    • Vue la quantité de données, les méthodes d’analyse classiques sont exclues. Il faudrait utiliser non pas juste des journalistes, mais des journalistes doublés d’une compétence de développement informatique, ou d’informaticiens jouissant d’une compétence journalistique. C’est nouveau, ça vient petit à petit, mais ce sera sans doute monnaie courante à l’avenir, vue la quantité d’informations à brasser en permanence et en temps réel.