1. Olivier Roy : « Ce sont des jeunes qui cherchent leur guérilla, comme nous dans les années 60. A l’époque, notre cause était la révolution, maintenant, c’est le jihad mondial. Dans son essai The Terrorist in Search of Humanity (2), l’historien Faisal Devji explique que, mis à part le fait que les terroristes tuent, il n’y a pas de différence fondamentale entre un humanitaire et un gars d’Al-Qaeda. Ce sont des militants d’un monde global, des nomades, souvent déracinés. Mais si on veut vraiment comprendre l’enrôlement des jihadistes, il faut regarder du côté de la fusillade du lycée de Columbine, en 1999, et des jeunes gens qui se perdent dans une même violence autodestructrice. En Orient comme en Occident, il existe une jeunesse fascinée par ce nihilisme suicidaire. L’islam donne une dimension globale, peut-être aussi mystique, un nom à une cause. » ►http://www.liberation.fr/monde/2014/10/03/le-jihad-est-aujourd-hui-la-seule-cause-sur-le-marche_1114269
2. Raphaël Liogier : « On refuse de voir que des Breivik et des Merah peuvent surgir à tout moment parce qu’ils sont produits par un même système fantasmatique. L’imaginaire n’a plus besoin aujourd’hui de l’impulsion de réseaux terroristes pour pousser à l’action violente. Il suffit d’Internet et des médias en général. La plupart du temps, l’identification aux rôles antagonistes du jihadiste et du héros solitaire ne donne pas lieu à un passage à l’acte. Mais il suffit que l’on soit en présence d’une personnalité instable pour qu’un tel rôle soit vécu de façon extrême, comme encore à Toulouse à la mi-juin 2012 avec cet homme d’une trentaine d’années qui a soudain surgi dans une banque une arme à la main, prenant des gens en otage, se réclamant d’Al-Qaïda, sans essayer de s’emparer d’aucun magot. De telles actions n’ont rien à voir avec des plans terroristes concertés. »
▻http://bougnoulosophe.blogspot.be/2013/01/le-huis-clos-islamophobe.html