Depuis deux semaines, on a pu entendre à
répétition « quel est le lien entre le barrage de
Sivens, les violences policières et les
conditions d’étude ? ». Le slogan « Du fric
pour les facs, les lycées et la biodiversité, pas
pour la police et l’armée » avait au moins le
mérite, avouons le, de tenter d’apporter une
réponse à cette question en créant un lien entre
les trois thèmes : l’argent. Il en faudrait plus
pour certaines choses et moins pour d’autres.
Si nous faisons face à des problèmes sociaux,
environnementaux, politiques etc la solution
serait d’avoir plus d’argent ou tout du moins
une meilleure distribution de celui-ci.
Partons du postulat inverse : l’argent n’est pas la
solution mais un des problèmes. Le lien entre
tout ça, mais aussi entre bien d’autres choses,
c’est la transformation en produit de tous les
aspects de nos existences et l’expropriation qui
l’accompagne. L’économique a envahi nos
existence et nous en a dépossédé. De
l’enseignement à la « gestion de la nature » en
passant par la sécurité, les espaces, les
déplacements, les relations, la culture, les
opinions etc il n’est pas une dimension qui
échappe à cette subordination à la logique
économique. Si bien que plus aucune d’entre
elles ne semble être notre, si bien que nous en
sommes réduit à les consommer tandis que
d’autres les gèrent pour nous, tandis que
d’autres gèrent nos existences.
Ainsi, l’enjeu ne serait pas une potentielle
augmentation des budgets alloués aux facs et à
la biodiversité mais belle et bien une
réappropriation des différentes dimensions de
nos existences, à commencer, pour les
étudiants, par leur facs.