Bye-Bye Turbin : Introduction - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales

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  • Bye-Bye #Turbin, un dossier de CQFD
    http://cqfd-journal.org/Bye-Bye-Turbin-Introduction

    A ce moment critique pour le gouvernement, il fallait bien tenter de la remettre, cette bonne vieille pression sur l’éternel #assisté, vautré dans les délices des minima sociaux. Et c’est le Rebsamen du Travail qui s’y colle – suivi de près par les coups de langue squalide de Valls qui « aime l’#entreprise » et les coups de baguette de Pierre Gattaz, véritable chef d’orchestre du pays, qui voudrait détricoter jours fériés, SMIC et 35 heures. Le ministre exige que Pôle emploi flique les sans-dents. Comme si toute considération objective sur la situation actuelle – mythe des offres d’emploi non-pourvues, emplois #précaires, jobs absurdes, destruction de l’emploi industriel, stratégies managériales de concurrence et d’épuisement –, s’était évaporée afin de désigner l’unique responsable de ce marasme : cette feignasse de chômeur !

    La ficelle est usée, mais les socialos s’y entendent aussi bien que leurs compères de la droite-dans-ta-face. En exigeant des inactifs des preuves de recherche active d’emploi, en les enjoignant, sous peine de radiation, d’être enthousiastes, flexibles et de surjouer leur motivation – « le premier travail du demandeur d’emploi, c’est le travail sur soi » –, on leur fait endosser leur rôle historique : mettre à leur tour la pression sur celles et ceux qui bossent et, à leur corps défendant, agir à la baisse sur les salaires.

    CQFD, qui s’est toujours placé dans le camp des réfractaires au chagrin, remet le couvert de la joyeuse désertion, et profite de son temps libéré pour réviser ses classiques : « À la vérité, le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la nécessité et les fins extérieures ; il se situe donc, par sa nature même, au-delà de la sphère de la production matérielle proprement dite. […] Dans ce domaine, la liberté ne peut consister qu’en ceci : les producteurs associés – l’homme socialisé – règlent de manière rationnelle leurs échanges organiques avec la nature et les soumettent à leur contrôle commun au lieu d’être dominés par la puissance aveugle de ces échanges ; et ils les accomplissent en dépensant le moins d’énergie possible, dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. »

    (Karl Marx, Le Capital, livre III)

    Au turbin, camarade ! CQFD
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    Le travail en miettes - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/Le-travail-en-miettes

    Le 2 septembre dernier, #François_Rebsamen, ministre du Travail, faisait le buzz en brandissant le nombre de 350 000 offres d’emplois non-pourvues en France. Ce faisant, il stigmatisait des #chômeurs « tire-au-flanc » qui ne joueraient pas le jeu de la solidarité nationale en temps de crise. Conseiller à #Pôle_emploi, Vincent décrypte le message à l’aune de son quotidien.

    CQFD  : Comment la sortie de Rebsamen a-t-elle été perçue au sein des agents de Pôle emploi ?

    Vincent [1]  : Parmi les collègues, il y en a qui se sont dit « Il n’a pas tort, il y en a trop qui profitent du système » ; d’autres « Encore un ministre qui se fait mousser  ! » et puis il y en a quelques-uns, plus rares, comme moi, qui ont pensé « C’est trop énorme, c’est de la manipulation. Une arnaque, quoi  ! » (...)

    [L]a majorité des offres non-pourvues, concerne des jobs dont soit le #salaire est trop faible, soit les #conditions_de_travail sont trop pénibles, soit l’employeur est connu comme étant un esclavagiste. Dans ces jobs-là, on observe un accroissement de la logique de turn-over où, sur un même poste de travail, on voit se succéder de plus en plus de personnes. En France, on a un paradoxe que les gens ont du mal à appréhender : plus il y a de chômage, plus il y a de précarité et plus on a d’offres d’emplois. Dans les années 1980, le turn-over était de 26 % : entre le 1er janvier et le 31 décembre, pour une entreprise de 100 salariés, quand 26 personnes rentraient dans la boîte, autant la quittaient. Aujourd’hui, on atteint une moyenne de 50 %, avec un pic de 60 % en Bretagne. (...)

    La dame-pipi est l’avenir du chômeur
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