[Info-Palestine.eu] - Des pluies torrentielles dévastent Gaza

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  • Des pluies torrentielles dévastent Gaza
    vendredi 28 novembre 2014 - Mohammed Omer
    http://www.info-palestine.net/spip.php?article15069

    Ce n’est pas la première fois que Shadi Swerki est obligé de quitter sa maison touchée par l’inondation à al-Nafaq – une zone de basses-terres dans Gaza Ville qui est souvent la première à se trouver sous eau après de fortes chutes de pluies.

    Il était minuit et Swerki n’a pas eu le choix : il a attrapé Amal, sa petite fille de 4 ans, et s’est mis à courir. Son épouse le suivait de près, portant leur fils Mohammed, 2 ans.

    « Je n’ai pas le choix, nous ne pouvons lutter contre les eaux qui pénètrent dans nos maisons » » dit ce jeune père de 31 ans.

    Aux premières heures de ce jeudi l’eau a déjà monté de 1,5 m et on attend encore de la pluie.

    Les fortes averses ne permettent pas de rassembler beaucoup d’effets personnels : il faut partir en abandonnant vêtements et autres affaires dans la maison, tout en sachant que la plupart seront gâchés quand ils pourront rentrer. Tous les voisins sont eux aussi obligés d’évacuer rapidement en n’emportant qu’un strict minimum.

    La scène n’est que trop familière. Ces départs en urgence, ils les ont vécus tant de fois cet été, pendant les 51 jours de l’agression israélienne. Une fois encore, on voit ces enfants qui pleurent, ces femmes et ces personnes âgées qui fuient dans les rues afin de trouver un abri – le spectacle est le même, que ce soit une fuite devant les eaux montantes ou les bombes israéliennes.

    Les équipes de pompiers viennent assister à l’évacuation. Ils tentent d’aider les familles qui n’arrivent pas à quitter leur habitation assez vite. Mais tant de gens ont besoin d’aide et il y a peu d’équipements pour aider ceux qui sont en difficulté.

    « Ma mère a dû fuir Shejayah pendant la guerre, mais maintenant c’est moi qui vais m’enfuir chez elle, pour avoir un abri » dit Swerki devant ses enfants qui tremblent de froid.

    La section des pompiers a ordonné l’évacuation aux habitants d’al-Nafaq, mais beaucoup de gens n’ont nulle part où aller. Les écoles sont déjà pleines de familles à qui la guerre israélienne a fait perdre leur logement, tandis que les amis et les parents, qui ont déjà peu de place, abritent encore ceux qui ont été frappés le plus durement par la guerre.
    Pour la plupart des familles déplacées du quartier d’al-Nafaq, la pluie vient de parachever ce que l’offensive n’avait pu accomplir : elle les déplace et les paralyse, les laissant sans rien sous le vent mordant de l’hiver.

    https://www.youtube.com/watch?v=wkQHCBBLG5w