[Info-Palestine.eu] - Le « pillage » de Gaza par la Troïka : Israël, l’AP et l’UNRWA

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  • Le « pillage » de Gaza par la Troïka : Israël, l’AP et l’UNRWA
    samedi 29 novembre 2014 - Orouba Othman -24 novembre 2014 - Al-Akhbar -
    Traduction : Info-Palestine.eu - Dominique Muselet
    http://www.info-palestine.net/spip.php?article15071

    Maintenant que le temps a passé et qu’on peut se rendre compte de la réalité de la situation, il est clair que la reconstruction de la bande de Gaza va être une affaire lucrative pour plusieurs entités dont l’Autorité Palestinienne (AP). Cette dernière prétend s’émouvoir du nombre de Gazaouis déplacés et sans abri, mais elle fait semblant de ne pas voir l’aspect "récompense" de ces accords au travers de deux organismes d’investissement notamment : le Fonds d’Investissement Palestinien et le Conseil Economique Palestinien pour le Développement et la reconstruction (CEPDR).

    Par l’intermédiaire de ces deux organismes, d’énormes quantités d’argent vont aboutir dans les poches de la compagnie israélienne Nesher à qui l’AP a confié l’importation de matériaux de construction, en particulier du ciment, et une autre partie du gâteau va venir gonfler celles de L’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA).

    Ce trio (Israël, UNRWA et AP) se moque pas mal que les déplacés aient le sang gelé. La seule chose qui les intéresse est de faire leur beurre sur le sang abondamment versé pendant les 51 jours qu’a duré l’attaque meurtrière. C’est particulièrement vrai de l’AP qui -– dans "l’affaire" – a combiné la politique et le capital au travers de ses deux compagnies, Emaar et SANAD, tandis que l’UNRWA coordonne la légitimation et la régulation du blocus sous prétexte de "superviser l’entrée de matériel de construction à double usage."

    L’AP a accepté toutes les conditions de l’ennemi dans les moindres détails, spécialement en ce qui concerne les systèmes de surveillance, et le rôle de l’ONU n’a fait que diminuer depuis l’attaque de 2008, du fait des contrôles de sécurité de plus en plus stricts d’Israël ; les plans de reconstruction qui avaient suivi cette agression ne comprenaient pas de contrôles de sécurité.

    Selon le plan que le délégué de l’ONU, Robert Serry, doit mettre en oeuvre, les maisons des familles des combattants de la résistance, resteront en ruines parce qu’elle sont considérées comme des "dossiers sécuritaires" par Israël, et l’UNRWA recevra environ 20% des fonds de reconstruction qu’il répartira entre environ 250-500 inspecteurs internationaux chargés de les distribuer en récompense et de surveiller leur utilisation.

    L’UNRWA essaie aussi de prendre la haute main sur les fonds de reconstruction. Il a récemment publié une [proposition] détaillée qui insiste sur sa capacité à construire 14 000 maison en deux ans, du fait de son "expérience accumulée” dans la construction de complexes résidentiels comme les quartiers saoudien, émirati, indien et japonais de Gaza.

    On a aussi entendu dire que le [supposé] refus de 30 organisations internationales de reconstruire les structures proches de la frontière orientale faisait partie d’un projet de reconstruire le secteur d’une manière qui rendrait la modification des infrastructures difficile pour la résistance. Cela explique pourquoi ces institutions ont mis en œuvre leurs projets en le faisant passer pour un plan d’aide et de réhabilitation de 18 mois – lancé le mois dernier – distinct des projets de reconstruction des maisons détruites.

    Une source haut placée de l’UNRWA a défendu l’organisation en disant que "l’ONU n’a pas élaboré le plan toute seule et qu’il est le résultat de longues négociations entre la délégation palestinienne menée par le premier ministre Rami Hamdallah, la délégation israélienne menée par le Major Général Yoav Mordechai, le chef de l’administration militaire israélienne des territoires occupés de Palestine, et l’ONU représentée par un seul membre de l’Office de Robert Serry.”

    La source a dit à Al-Akhbar que “le plan a reçu l’aval du Fatah et du Hamas, et c’est pourquoi l’adjoint au chef du Hamas, Moussa Abu Marzouk, a exprimé sa surprise qu’il y ait des objections au plan."