Émilie, en vain - La Presse+

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  • Émilie, en vain - La Presse+
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    Voilà des décennies qu’on enseigne la pratique de la #médecine de la même façon. En bref, cela consiste en une série de stages durant lesquels nous sommes supervisés et constamment évalués pendant 4 à 8 ans. Il s’agit d’un vieux système machiste et compétitif qui, à travers les années, continue d’entretenir des règles non écrites telles que la détresse psychologique est un signe de faiblesse. Dur à y croire ?

    Comme tant d’autres collègues et professeurs, j’ai travaillé avec Émilie. Comment se fait-il que personne ne savait qu’elle souffrait probablement d’une dépression sévère ? Pour la même raison que mes collègues et professeurs ne savent pas que je souffre d’anxiété et d’insomnie ; il s’agit d’un signe de faiblesse, un sujet tabou. On en parle même dans le dos de nos collègues.

    Comment se confier à des superviseurs qui changent aux semaines et qui risquent de me donner une mauvaise évaluation si j’avoue que j’ai de la difficulté à suivre le rythme ? Ne pourrions-nous pas avoir des semaines sans évaluation, juste pour le plaisir de pratiquer et d’apprendre, sans avoir constamment à penser qu’on sera jugé pour tous nos gestes ? C’est un peu comme avoir des examens tous les jours. L’épuisement est facilement imaginable.

    #suicide #éducation