• Le problème qui n’a pas de nom… parce que le mot « femme » est qualifié d’essentialiste | Claire Heuchen
    https://tradfem.wordpress.com/2017/03/17/le-probleme-qui-na-pas-de-nom-parce-que-le-mot-femme-est-qualifie

    « Y a-t-il une façon plus courte et non essentialiste de parler de « personnes qui ont un utérus et tous ces trucs » ? », a demandé sur le réseau Twitter la journaliste Laurie Penny. À plusieurs égards, la quête de Penny pour trouver un terme décrivant les personnes biologiquement femmes sans jamais utiliser le mot femme décrit le principal défi posé au langage féministe actuel. La tension entre les femmes qui reconnaissent et celles qui effacent le rôle que joue la biologie dans l’analyse structurelle de notre oppression s’est transformée en ligne de faille (MacKay, 2015) au sein du mouvement féministe. Source : (...)

    • Toute cette polémique résulte d’une déclaration de #Chimamanda_Ngozi_Adichie

      Alors, quand des gens soulèvent la question « est-ce que les transfemmes sont des femmes ? », mon sentiment est que les transfemmes sont des transfemmes. Je pense que si vous avez vécu dans le monde en tant qu’homme, avec les privilèges que le monde accorde aux hommes, et que vous changez ensuite de sexe, il est difficile pour moi d’accepter que nous puissions alors comparer vos expériences avec les expériences d’une femme qui a toujours vécu dans le monde en tant que femme, qui ne s’est pas vu accorder ces privilèges dont disposent les hommes. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose d’amalgamer tout cela. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose de parler des enjeux des femmes comme étant exactement identiques aux enjeux des transfemmes. Ce que je dis, c’est que le genre ne relève pas de la biologie, le genre relève de la sociologie.

      #femmes #transfemmes #identité #queer #TERF #féminismes #backlash #Claire_Heuchen

    • « Supprimer le mot femme et les termes biologiques de tout échange concernant la condition féminine corporelle semble dangereux, écrit la chroniqueuse Vonny Moyes. Refuser de reconnaître l’anatomie des femmes, leurs capacités reproductives et leur sexualité a longtemps été le fait du patriarcat. Il semble que nous ayons bénéficié de quelques décennies dorées de reconnaissance, et que nous avons pu afficher fièrement notre expérience vécue de la condition féminine corporelle, mais nous devons maintenant abdiquer ce vocabulaire au nom du reste du groupe. Même si la logique semble être aux commandes, il est difficile de ne pas ressentir l’effacement de cet aspect de la condition féminine, avec de troublants échos du patriarcat traditionnel. »

      ouais, pas qu’un peu, d’autant qu’à la racine du patriarcat se trouve l’exploitaton du #travail_reproductif

    • Cher-es éditeurices de @rezo !
      Cet article est problématique de par sa position transphobe (soutenir que les femmes trans ne sont pas des femmes ou que "le" féminisme ne devrait pas se soucier d’inclure les femmes —et autres personnes— trans, c’est transphobe).

      Si ça ne suffisait pas, l’autrice (et la traductrice française à sa suite) fait l’amalgame entre une théorie queer caricaturale et le transféminisme, et balance certaines affirmations basées sur du vent, style : "Dans un tel scénario, celles qui possèdent un corps féminin, les femmes, pourraient simplement échapper par auto-identification à l’oppression structurelle, et choisir de faire partie de n’importe quel autre groupe qu’une classe opprimée"

      Personne, à ma connaissance, ne défend ça. Il y a de grandes chances pour que l’autrice ait sorti cette accusation de son chapeau en la présentant comme une conséquence logique de l’"idéologie queer" (alors qu’elle parle en réalité non de queer mais de transféminisme) ; c’est un “sophisme de l’homme de paille” (https://fr.wikipedia.org/wiki/Épouvantail_(rhétorique)), consistant à argumenter contre un-e adversaire dont on a pris soin auparavant de déformer ou d’exagérer les positions ; bref, de la belle malhonnêteté intellectuelle !

      Et il y a plus mais je vais m’arrêter là, j’ai commenté l’article en (un peu) plus de détail mais je ne suis pas sûre d’être validée par la modératrice...

      Donc au minimum, même si encore vous n’êtes pas sûr-es de votre position sur la transphobie (et je vous encourage à vous renseigner au plus vite, http://www.juliaserano.blogspot.fr est une autrice très accessible, pointue, mesurée... mais c’est en anglais) évitez au moins de relayer des articles d’une telle mauvaise foi s’il vous plaît ! Et si vous ne comprenez pas les enjeux (qui sont immenses, pour une population certes marginal(isé)e et numériquement faible) alors abstenez-vous de peser dans le débat.

      Par ailleurs, un immense merci pour votre travail formidable qui m’a aidé à forgé ma conscience politique sur de très nombreux thèmes.
      --Miluyali

    • @milyali Merci. Je le partageais surtout pour aller à la pêche aux réactions et aux critiques (ce n’est pas très malin, je sais), parce que je ne connais pas grand chose au sujet. Je vais essayer d’y remédier assez vite !

    • Bonsoir @mona, si c’est vous qui avez enlevé le lien de la page de @rezo je vous en remercie, je vais tâcher d’être un peu plus constructive dans mes suggestions de lecture si ces sujets vous intéressent (cf. plus bas)

      J’ai réagi un peu dans l’urgence parce que je lis depuis quelques temps avec inquiétude les clashs assez orageux qui opposent certaines féministes radicales (décrites par leurs opposant-es comme TERFs, pour "Trans-Exclusionary Radical Feminists) aux femmes trans aux USA. On n’en est pas arrivées là en France, mais à mesure que les problématiques trans gagnent en visibilité, on va avoir droit au backlash qui risque de venir avec. Les traductrices de TradFem semblent vouloir contribuer à introduire en français certaines des idées (et amalgames surtout) phares des TERFs donc ça me semblait important de commencer dès maintenant à y faire face...

      @aude_v : bien vu, j’avais jamais réfléchi à la connotation psychiatrisante des termes en -phobie... Selon toi est-elle présente également dans "xénophobie", "homophobie", "islamophobie" ? je ne me rend pas toujours bien compte de cette influence insidieuse de l’étymologie.

      En tous cas pour "transphobie" je trouve ça pas top en effet, même si le mot existe depuis trop de temps et a une histoire qui le rend incontournable et légitime dans certains contextes, de la même façon que "antisémitisme" ne se réfère pas (plus) à la haine des "sémites" mais des seul-es juif-ves. L’usage prime finalement sur l’étymologie, ce qui ne doit pas nous empêcher de réfléchir à de meilleurs termes.

      N’empêche, c’est vrai que j’aurais pu dire "anti-trans" ou "cissexiste", au moins on est clair sur la dimension politique de ces discours.

      Hum je n’avais pas l’impression d’avoir suggéré la dépublication, je ne réalisais pas que ça se faisait. Je viens de m’inscrire sur seenthis et c’est la première fois que j’interagis directement avec @rezo en fait, depuis 2012 que c’est ma page de démarrage j’en avais encore jamais ressenti la nécessité ! En tous cas ça me va bien d’avoir (apparemment) suggéré ça, et j’assume sans problème l’inélégance de cette démarche. Pour moi, le texte de Tradfem ne tient pas un discours méritant d’être débattu, à deux titres : malhonnêteté intellectuelle et manque de cohérence argumentative d’une part ce qui laisse présumer un débat stérile ; et puis position essentialiste anti-trans, déni du vécu, de la subjectivité et des revendications des personnes trans. Et là il n’y a rien à débattre, on est sur des positions de principes fondamentalement incompatibles.

      Après on peut décider d’assumer ce refus d’entendre les voix des personnes trans, mais je ne me fatiguerai pas à en débattre, je me contenterai de le combattre. À quoi bon discuter face à un discours dont les croyances ou valeurs sous-jacentes ("les femmes trans ne sont pas des femmes") sont incompatibles avec les miennes, et qu’aucune de ces deux positions n’est démontrablement plus "vraie" que l’autre ?

      Concernant Julia Serano :
      Merci de partager ce tweet dans lequel en effet elle dit un peu de la merde (j’imagine que tu as vérifié que c’était pas du second degré, ou que c’était lié à un contexte trop spécifique ?). Je vais pas la défendre à tout prix, même au contraire si elle a dit d’autres trucs du même acabit ou encore si elle tient d’autres positions problématiques c’est cool de le partager. Merci ! Ceci étant dit le tweet en question ne me semble pas suffisant pour la décrédibiliser, ou démentir le fait qu’elle a (selon moi, et en général) une écriture plutôt fine et intelligente. Mais oui c’est vrai que c’est pas très “mesuré" ni très intelligent comme remarque.

      En tous cas c’est de bonne guerre, linker le site d’une autrice plutôt prolifique et éclectique en disant "tiens lis ça" c’est un peu facile. Dont acte, je farfouille pour donner des références précises :

      > J’ai lu récemment son premier livre, "Whipping Girl" dont quelques chapitres sont traduits et publiés par Tahin Party (http://tahin-party.org/serano.html). J’ai trouvé ça hyper intéressant, et je le recommande. Elle explique notamment comment l’exclusion et la dévalorisation des femmes trans, y compris par certaines féministes, est au moins en partie due selon elle à une dévalorisation de la féminité, et donc à de la misogynie intégrée.
      > http://msmagazine.com/blog/2012/04/18/trans-feminism-theres-no-conundrum-about-it —Ça répond en partie à certains des reproches que Claire Heuchan adresse aux transféministes.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2011/08/whipping-girl-faq-on-cissexual.html —Là c’est de la terminologie, c’est pas fun à lire mais au cas où ça couvre des points qui me semblent importants comme base.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2013/11/why-myriad-double-standards.html —Où JS pose les bases d’un féminisme "holiste" prenant en compte l’intersection d’une myriade de "deux-poids-deux-mesures", pas seulement celui qui défavorise les femmes au bénéfice des hommes.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2013/11/what-is-gender-artifactualism.html —Un point sur l’inclusion de facteurs biologiques dans l’identité de genre. La discussion avec RadTransFem en commentaire est intéressante

      Voilà... PS— merci @mona et @aude_v. pour vos écrits que je suis depuis quelques années, Vous m’avez chacune fait avancer dans mes réflexions et je vous en suis très très reconnaissante ! :)
      ~Miluyali~

    • @aude_v : Merci pour tes réponses !

      Bon, j’ai envie de revenir sur ma position.
      Les enjeux, du moins certains me dépassent.
      J’ai du mal à voir pourquoi ça dépendrait de moi (je ne suis membre d’aucun groupe de SJW qui pourrait tenter de détruire la réputation ou hacker les serveurs de Rezo.net ou quoi, qu’on se rassure je ne parlais qu’en mon nom propre et n’avançait aucune menace masquée autre que ma propre désapprobation)... mais bref, si mon avis compte sur la republication de l’article, je vote pour, tout en encourageant l’équipe @rezo à publier des positions contradictoires.

      Donc OK j’ai réagi avec virulence avant d’être bien au clair sur ma position. Je m’excuse et me rétracte. J’ai la sensation d’être dépassée par cette discussion, mon expérience de ces débats est informée par mon propre prisme et vécu qui tendent à me faire privilégier les voix trans et trans-inclusives. Je réalise un peu mieux les abus que peuvent entraîner une telle position poussée à l’extrême, merci d’avoir partagé ton vécu et ces liens.

      Pour parler un peu du fond, je trouve pas que tout ce que dit Heuchen dans cet article est faux. loin de là. Je ne suis pas du tout convaincue par les positions qui nient complètement la réalité de la socialisation masculine pour les femmes trans. En tout cas je répète, concernant Heuchen il me semble qu’elle ignore de large pans de discours trans pour en faire une caricature grotesque, cherche à s’accaparer « le » féminisme, jette les femmes trans et leurs vécus hyper divers avec l’eau du queer de façon éhontée et franchement ça ne prête pas à l’échange. Oui moi aussi en fait je pense qu’on a besoin de sérieuses discussions sur ces questions de socialisation masculine, d’inné-et/ou-construit, d’autoidentification, de binarité ou non. Je suis loin d’être tranchée sur toutes ces questions et le débat me semble important.

      Ceci étant dit, « la #censure » n’est jamais qu’affaire de ligne de démarcation, dont le choix du tracé est éminemment politique, entre ce qu’on veut bien et ce qu’on ne veut pas entendre. Si @rezo relayait les idées racistes de Caroline Fourest je pèserais de tout mon p’tit poids pour que ça soit dépublié. ça te parle ? Le rapprochement te paraît justifié ou non ? (certes Fourest est très bien relayée déjà, mais ce texte de Heuchen ajoute de l’eau à un moulin transmisogyne qui tourne déjà très bien tout seul sans l’aide des féministes radicales. pour moi leur caricature de transféminisme n’est pas du tout subversive)

      Sinon, juste :
      « être perçue comme une femme dans une société sexiste n’offre pas vraiment de privilège » :
      –> Etre blanche (bourgeoise, valide, etc) comporte des privilèges non ? pourquoi être cis ce serait pas le cas ? Ça ne change rien à l’oppression subie par les femmes cis, en tant que femmes.

      Encore merci. Bonne soirée.

    • Je découvre le texte et les commentaires sans y avoir pensé auparavant. Je trouve qu’il a le mérite d’ouvrir la discussion sur cette question.
      À chaud, j’ai tendance à penser que l’expérience d’une femme n’est pas la même que celle d’une « transfemme » et qu’on le veuille ou non, ce vécu est indélébile. Ça n’a rien de stigmatisant, c’est un fait. Tout cela mérite évidemment d’y réfléchir.

    • Merci @aude_v de ne rien lâché. C’est courrageux de ta part tant la discutions autour du transféminisme est difficile et violente. Je serais pour une republication de ce texte de tradfem eventuellement accompagné d’un autre texte qui explique les bases du transféminisme ou répond à certaines questions soulevés par le texte de tradfem. @milyali si tu as un texte à proposé ca pourrait equillibré le debat et peut etre aider toutes celles et ceux qui son largué·e·s a y comprendre qqchose.

    • Je ne suis intervenu ici que pour dire que ce texte est l’une des nombreuses réactions, des deux « côtés », à une polémique qui fait suite à une déclaration de Chimamanda Ngozi Adichie, une auteure féministe que j’aime beaucoup et qui est aussi attaquée pour son statut de célébrité (je ne la défend pas en disant cela, je constate juste), et de célébrité noire.

      Au delà du débat actuel sur l’identité, il me parait donc important de ne pas oublier la source de cette polémique, une petite minute, entre 2’40" et 3’40", et peut-être de se faire un avis dessus avant de se faire un avis sur les commentaires :

      Chimamanda Ngozi Adichie on feminism, Channel 4, le 10 mars 2017
      https://www.channel4.com/news/chimamanda-ngozi-adichie-on-feminism

      Et il pourrait ensuite être intéressant de citer d’autres articles de cette polémique, comme celui ci par exemple :

      When Callouts Become Anti-Black : On Chimamanda Ngozi Adichie’s Transphobia, Disposability Culture & British Colonialism
      Thembani Mdluli, Rest for Resistance, le 16 mars 2017
      https://www.restforresistance.com/zine/when-callouts-become-antiblack-on-chimamandas-transphobia

      Adichie and her work are important, and we cannot throw her away simply because she has demonstrated herself to be imperfect and even capable of inflicting harm upon people more marginalised than herself.

    • Tiens, justement, un article de plus sur le sujet, traduit par @tradfem :

      L’essai de récupération de Chimamanda Ngozi Adichie par la Troisième vague est tout sauf intersectionnel
      RAQUEL ROSARIO SANCHEZ, Feminist Current, le 20 mars 2017
      https://seenthis.net/messages/580713

      Et dans le Guardian:

      Chimamanda Ngozi Adichie on transgender row: ’I have nothing to apologise for’
      David Smith, The Guardian, le 21 mars 2017
      https://www.theguardian.com/books/2017/mar/21/chimamanda-ngozi-adichie-nothing-to-apologise-for-transgender-women

      #Raquel_Rosario_Sanchez

    • Bonjour ! Bon j’ai passé une bonne partie de la nuit à lire et sélectionner quelques textes de personnes trans (et d’une ou deux femmes cis transinclusives) qui parlent de divers aspects des questions qu’on a abordées ici ! J’espère que ça donnera des pistes de lecture, et des idées de publication à @rezo. C’est très long parce que j’ai balancé des extraits substantiels pour chaque lien histoire de donner une idée de quoi ça parle et dans quel sens ça va.

      J’ai choisi surtout des auteurices matérialistes et/ou radicales, en tout cas pas franchement queer... non parce je voulais prouver qu’ielles existent et que Heuchan a tort de foutre tout le transféminisme dans la case "idéologie queer" (ce qui fait légèrement penser à la "gender" de LMPT franchement...) mais simplement parce que ce sont les blogs que je suis moi, et qui me parlent à moi.

      Les positions défendues dans les différents textes sont parfois au moins autant en désaccord entre elles qu’avec Heuchan :)

      Mais avant toute chose, @aude_v c’est quoi cette histoire de maladie mentale, personne n’accuse personne— OK, je (suis toute seule j’crois) n’accuse personne de maladie mentale. Lorsque je dis d’une personne qu’elle est transphobe (c’est bien à ça que tu fais référence ?), ouijesais c’est le même suffixe que "agoraphobe" ou "claustrophobe", mais aussi que "homophobe" ou "islamophobe" (que personne ne considère comme des maladies mentales à ma connaissance ?). L’accusation de transphobie porte sur le fait de prendre part, renforcer, légitimer une oppression systémique dans laquelle les personnes trans sont opprimées en tant que trans. Le mot n’est pas idéal, il a des connotation psy de par sa racine "phobie" je suis d’accord avec ça. Mais pour autant tu crois réellement que je porte des "accusations de maladie mentale" ? Toutes façons ça n’a pas de sens, être malade mental n’est pas un tort, on ne peut donc pas en accuser celleux qui en souffrent. En tout cas je fais de mon mieux pour éviter d’impliquer ça. Mais là y avait-il vraiment la moindre ambiguité ? Si c’est le cas je m’en excuse et je veux bien qu’on discute clairement de ce que le mot signifie ou de quel mot tu souhaiterais qu’on utilise ici pour en parler.

      Non parce qu’en revanche, quand une personne persiste à dire des trucs transphobes au bout d’une certaine exposition à des discours transféministes, je le lui reproche. "j’accuse" je sais pas (j’aime pas ce mot), mais je reproche ouais.

      Bref, donc quelques liens :

      SOCIALISATION MASCULINE :
      > "Les socialisations trans" http://misskoala.canalblog.com/archives/2013/04/04/26836748.html

      Au final considérer que j’ai socialisé comme un mec car AMAB (assignated as men at birth) c’est foutre en l’air les quatre dernières années de ma vie qui ont été les plus importantes pour moi. A vrai dire considérer que j’ai socialisé comme meuf car MtF me gênerait tout autant car c’est occulter les 23 premières années de ma vie avec cette foutue étiquette qui me démangeait ce mal-être permanent, cette envie d’être fille quand on me demandait d’être garçon. Alors que dire ?
      Que j’ai socialisé comme trans AMAB, comme trans MtF. Ouais ce serait mieux, je préférerais qu’on dise que j’ai socialisé comme Cassandra Koala mais au moins en considèrent que j’ai socialisé comme trans on ne colle pas un modèle cis sur ma vie.
      Il faut se faire une raison : NOUS NE SOMMES PAS CIS !
      Nos expériences, nos vécus, nos vies ne peuvent donc pas être ramené·e·s aux expériences, vécus ou vies de cis.

      > "J’emmerde votre socialisation" https://raymondreviens.wordpress.com/2015/11/09/jemmerde-votre-socialisation

      Notre socialisation elle, c’est à dire littéralement la façon dont nous avons relationné avec les personnes de notre entourage, elle nous a permis d’affirmer « j’appartiens au groupe des meufs, j’en suis une. ». A partir de ce constat fait plus ou moins tardivement, toute notre vie a été consacrée à nous débattre avec ça dans un monde qui nous dit que c’est pas possible, qu’on n’existe pas, que parce qu’on a une paire de couilles et des poils au menton on est pas supposées appartenir à ce groupe, on doit vouloir et aimer être dans celui des hommes. Alors on se débat pour s’accepter, tenter de démonter l’arbitraire et la fausseté de cette affirmation, et ça se voit. Eux, les hommes (cisgenres si vous voulez) le voient.

      Parce que ne vous y trompez pas, ils ont beau être ineptes pour 90 % des activités de la vie (forcément, ils obligent les meufs à tout faire pour eux), les 10% restants incluent toutes les activités coercitives. Ainsi ils sont très forts quand il s’agit de détecter et punir la personne qui au milieu de leurs rangs n’est pas comme eux : la personne féminine. Ça inclut pas mal de monde y compris des hommes homosexuels, mais la personne qui est la plus vulnérable, c’est la personne transféminine balancée chez eux par « erreur ». Et vous savez je suppose aussi bien que moi comment les mecs punissent les meufs qui transgressent les règles : violences psychologiques et physiques, agressions y compris sexuelles. Ça a été pour beaucoup notre lot quotidien durant l’enfance, l’adolescence et/ou une partie de l’âge adulte.

      FEMINISME TRANSPHOBE :
      > "Ça chante faux ; f-trans, « inclusives », radfem" http://lapetitemurene.over-blog.com/article-a-chante-faux-f-trans-inclusives-radfem-117692613.

      J’avoue, après réflexion et retour sur ce que j’ai vécu et subi à bio-féministlande, je ne m’associe pas à la chorale d’indignation vertueuse et inclusiviste envers les nanas qui se définissent ou se rassemblent comme Radfem®.

      Par ailleurs, je ne vois absolument aucune raison que je puisse soutenir d’empêcher des nanas de se réunir en non-mixité, fusse cette non-mixité imprégnée de haine et de bêtise réductrice et acritique. [...] Je suis juste de celles qui préfèrent que les choses soient claires : c’est une non-mixité f-bio. Mais faut le dire. Exactement comme pour la plupart des non-mixités qui se proclament « inclusives » et ne le sont pas en fait.

      Et d’autre part, ça me fait tristement marrer que cette opportune colère dirigée sur quelques naffreuses qui sont la bien pratique honte de la famille, permette une fois de plus de washer le mouvement féministe dans son ensemble, et surtout dans ses secteurs modernes, de toute violence anti f-trans.

      Un des sales côtés de ce monde, qui se répète, c’est qu’on est quelquefois moins en danger avec des ennemies ouvertes qu’avec de prétendues amies qui vous pourrissent et vous méprisent. Parce qu’au fond, les deux pensent et sentent pareil. Juste elles n’en font pas la même chose.

      > "Mon problème avec le féminisme « trans-critique » (Mrs Dreydful)" http://web.archive.org/web/20140906095825/http://negreinverti.wordpress.com/2014/05/21/mon-probleme-avec-le-feminisme-trans-critique

      De manière générale, je me sens plus en proximité des femmes trans – qu’importe leur race – par le sexisme qu’elles subissent, tout en niant en plus leur appartenance à la catégorie « femme », ce qui est semblable sur certains points au sexisme des femmes noires (mysoginoir). Comme les femmes noires, les femmes trans sont hypersexualisées. Comme les femmes noires, les femmes trans sont souvent taxées trop masculines, ou justement trop soumises face au patriarcat (car valorisant parfois les rôles féminins traditionnels qui leur ont été historiquement refusées). Comme les femmes noires, les femmes trans sont vues agressives. Bien sûr, les histoires de ces mêmes représentations mentales sont différentes entre femmes noires et femmes trans (sans compter que bien sûr, certaines femmes sont noires ET trans), mais on peut voir des similarités sur comment le sexisme est vécu par ces deux catégories de femmes.

      > "Les meufs trans sont donc masculinistes" http://misskoala.canalblog.com/archives/2014/01/07/28877794.html

      La non-mixité doit être politique et pas se restreindre à un espace-temps restreint. Si c’est pour laisser des hommes cis hétéros reprendre le pouvoir hors de cet espace-temps, si c’est se contenter d’un espace-temps non-mixte qu’ils daignent nous accorder désolée mais => sac de coprolithes. Et on voit quoi dans les espaces féministes transphobes ?
      Une grande présence de mecs cis hétéros qui relaient des femmes et vont dire laquelle est légitime ou non, qui traduisent des féministes pour les relayer à l’étranger (et légitimer leur présence dans les espaces féministes par ce travail de traduction), utilisent les médias télé/radio/journaux pour nous dire à quel point ils sont de gentils gentleman anti-sexistes, travaillent en collaboration avec certaines féministes renommées (prenant la place que des femmes pourraient avoir et légitimant un peu plus leur omniprésence)...
      Et à côté de ça on va présenter une « micro-minorité » de meufs trans féministes comme l’ennemi public numéro 1 de la non-mixité ?
      Laissez-moi rire . . . ^o<
      Ah bah non en fait j’y arrive pas.

      > "Transphobie dans un entretien avec Christine Delphy : ma réponse" http://web.archive.org/web/20150723105458/https://negreinverti.wordpress.com/2013/11/26/transphobie-dans-un-entretien-avec-christine-delphy-ma-reponse

      « le queer » : c’est quoi ça ? Je ne suis pas au courant que les trans, de par leur transition avait à répondre « du queer » (peu importe ce que c’est…) ou des actions et discours de celles/ceux qui s’en revendiquent.
      Donc encore une fois, où est le rapport entre un ou une trans et « le queer » ? Il suffit de faire un minimum de recherche pour voir que l’association « trans » « queer » n’est pas un produit des trans, mais bien un truc qui fait mouiller plein de non trans obscédé-e-s par la « déconstruction du genre ».Sur un forum d’entraide trans, les parties ouvertes au public vous feront voir que personne n’en a rien à faire « du queer ».
      Les trans transitionneraient pour faire de la subversion individuelle queer ? Comment sincèrement croire que nous pourrions nous exposer à tant de galères institutionnelles et interpersonnelles juste pour de la « subversion » ou plus spécifiquement pour « le queer » ?

      > "Leçon de grammaire" https://raymondreviens.wordpress.com/2016/02/21/lecon-de-grammaire

      L’emploi du terme “cismec” pour dire “homme détestable” revient donc à faire la distinction entre d’un côté des hommes trans idéalisés, fétichisés comme avant-garde de la révolution du genre / masculinité sans la toxicité / hommes parfaits / etc… et d’un autre côté des “cismecs”, ces hommes bien réels qui ont un comportement d’appropriation des femmes et de l’espace encouragé par la société. Notons également comme une parenthèse que nier la possible transitude d’un homme au motif de son comportement est exactement le reflet de la scrutation dont sommes victimes les femmes trans, scrutation qui a pour but de guetter les moindres signes de “non-féminité” de notre part. Voilà donc pour résumer tout ça : on est en plein dans la transphobie, entre fétichisation et négation de la personne.

      NON-BINARITE(s), AUTODEFINITION :
      > " Comment je suis devenu problématique" http://imnotacisboy.blogspot.fr/2016/09/comment-je-suis-devenu-problematique.html

      Je pense que l’auto-définition a ses limites et que là ça va, on les a largement atteintes et dépassées. Soit cette personne n’a aucune intention de transitionner (et par transitionner je parle de transitionner socialement, pas de prendre des hormones ou de se faire opérer, je vous vois arriver pour me traiter de truscum), elle est cis. Soit elle est en questionnement (et je ne sais pas vous, mais quand j’étais en questionnement je n’allais pas expliquer la transphobie à des personnes qui la vivaient depuis des années). Au passage j’ai l’impression que maintenant, « en questionnement » c’est passé à la trappe et que certain-e-s poussent plutôt les gens à se créer leurs propres identités dans laquelle illes seront seul-e-s, ensuite on leur envoie des câlins non-oppressifs et puis voilà, démerde-toi avec ça.

      > "Anti-guide du questionnement de genre" https://raymondreviens.wordpress.com/2017/01/17/anti-guide-du-questionnement-de-genre

      Il s’agirait donc de se demander “suis-je cis ?” Malheureusement, ce n’est pas vraiment un questionnement, car la réponse est simple. “Trans” est une réalité sociale : la réalité de l’exclusion, des discriminations et des violences liées au changement de catégorie sociale sexuée. “Cis” étant l’opposé de trans, il s’agit aussi d’une réalité sociale : non pas celle de ne pas subir de violences du fait de sa catégorie sociale sexuée (les femmes sont littéralement définies par les violences qu’elles subissent), mais la réalité d’être épargnée par les violences liées au changement de catégorie.

      Ceci dit, avec la honte et la peur qui caractérisent un questionnement aussi complexe, il est clair qu’à un moment dans un questionnement de genre, on puisse se dire “je veux m’éloigner de la masculinité, mais j’ai peur d’être la monstruosité transsexuelle qu’on me montre un peu partout, y compris d’ailleurs dans les milieux queer.” A partir de là, se dire “je suis du troisième genre”, qu’on peut exprimer autrement, par exemple “non-binaire”, “genderqueer”, “agenre”, est une solution réconfortante. Cela permet de se dire que je ne suis pas un homme, et pas non plus une monstruosité. C’est une réponse facile, rassurante, à une question complexe et angoissante. Une réponse aussi pétrie de (trans)misogynie. Ce qui me met en rage et ce qui me dégoûte, c’est quand les milieux et les personnes qui accueillent et prétendent aider des personnes en questionnement, la renforcent au lieu de lutter, avec la personne en questionnement, contre cette (trans)misogynie interiorisée. Notre rôle n’est pas de dire “bien sûr chéri-e, tu es ce que tu dis que tu es”, mais plutôt d’aider à dépasser cette peur, cette honte, pour que la personne puisse faire progresser ce questionnement.

      > "Trans : identités politiques contre politiques identitaires" http://misskoala.canalblog.com/archives/2016/06/12/32543581.html

      Ce qui pose le second problème : l’absence de définition claire de ce qu’est être trans.
      Et ce n’est pas un problème anodin. On est plutôt d’accord que dire qu’on est tou-te-s un peu trans est craignos et je pense que bon nombre de non-binaires seront d’accord pour dire que c’est tout aussi craignos de venir dire qu’on est tou-te-s un peu non-binaire.
      Je pense vraiment que pour empêcher ça ce n’est pas les politiques identitaires queers ou Mogai apportant une multiplication d’identités rendant les définitions de plus en plus floues qu’il nous faut mais bien une approche matérialiste et la construction d’identités politiques clairement définies.
      Ca peut sembler dur, violent, excluant et tout ce qu’on veut mais c’est impératif. C’est impératif et c’est selon moi le seul moyen pour lutter contre les TERFs (et je parle là de féministes transphobes francophones prêtes à s’inscrire dans la même mouvance que leurs collègues américaines Brennan ou Jeffreys) et à nous traiter comme une menace lavende à éradiquer politiquement voire physiquement. C’est avec une définition claire de trans (et donc de cis) que l’on pourra répondre quand elles écrivent qu’elles refusent d’être appellées cis sous pretexte qu’elles n’entrent pas dans les normes de genre. Ce n’est qu’avec une approche matérialiste et des définitions claires qu’on pourra répondre à Delphy quand elle explique qu’être trans c’est croire que si un jour elle se nomme homme alors elle aura accès aux privilèges masculins.

      ET POUR SE DETENDRE
      > http://assigneegarcon.tumblr.com

      Merci à @sinehebdo pour ces liens sur Adichie, hyper intéressant. Je suis d’accord avec restforresistance.com, ça craint de censurer une autrice pour une boulette, ou pour une position problématique, surtout quand on tape toujours sur les mêmes.

      Pour rappel, même si j’y ai re-réfléchi et changé d’avis, j’ai pas appelé pas à censurer tout ce que Heuchan a a dire, juste ce qu’elle dit (de moisi) sur les questions trans. Elle s’est par ailleurs faite trasher sévère pour ses positions sur le racisme et à ce titre doit être défendue

      http://observer.com/2017/03/jk-rowling-twitter-claire-heuchan-feminism

      Bonnes lectures et merci pour cette discussion, à suivre j’espère !

    • Merci @milyali pour tous ces liens ! Je n’aurai pas le temps de tous les lire, mais je saurai où aller, ou bien où renvoyer les gens qui cherchent...

      Tu résumes bien ma position sur Adichie : elle a peut-être fait une boulette (je n’arrive pas à arrêter une position claire là dessus), mais il me semble qu’il ne faut pas la jeter aux orties pour ça...

    • On peut faire un lien avec un autre débat sur le #transracial. A propos de la théorie de #Rachel_Dolezal, #Claire_Hynes n’est pas convaincue :

      Rachel Dolezal’s pick-your-race policy works brilliantly – as long as you’re white
      Claire Hynes, The Guardian, le 27 mars 2017
      https://seenthis.net/messages/584438

      #Race #Racisme

      Plus de détails sur l’affaire Rachel Dolezal ici :
      https://seenthis.net/messages/383197
      https://seenthis.net/messages/384296

  • « Exhibit B » : Oui, un spectacle qui se veut antiraciste peut être raciste
    http://www.slate.fr/story/95219/exhibit-b-raciste

    Et c’est le problème avec la performance montée par le metteur en scène sud-africain blanc Brett Bailey, qui reproduit un zoo humain du début du XXè siècle. Tribune d’Amandine Gay, militante anti-raciste, opposée à cette performance, et qui a participé aux manifestations. Source : Slate

    • http://mrsroots.wordpress.com/2014/10/14/boycotthumanzoo-i-le-racisme-sinvite-au-musee

      “Notre passé colonial”. Un “notre” bien hypocrite quand il s’articule uniquement sur la servitude des corps noirs pour une exposition au musée. Voilà donc plusieurs jours que cette exposition est questionnée sur son racisme. A peine daigne-t-on soulever l’annulation de cette même exposition outre-manche, il nous revient d’anticiper les cris à la censure et à la liberté d’expression ; soit une liberté qui se complaît dans le dénigrement et le rabaissement des mêmes minorités ethniques dans l’espace médiatique.

      http://mrsroots.wordpress.com/2014/11/26/boycotthumanzoo-exhibitb-it-is-nothing-newca-na-rien-de-nouveau-

      Voir des gens noirs, de voir des Africains - présentés comme des corps, plutôt que des personnes : ça n’a rien de nouveau. Voir ces corps noirs souffrant, présentés dans la douleur et la terreur insupportables, ça n’a rien de nouveau. Les femmes noires comme des objets sexuels en attente d’être violées, comme des spécimens anatomiques pour être examinées, comme des Mama, comme des animaux, voir les hommes noirs désincarnés ou présentés comme violents et effrayants, dans des cages, avec leurs corps mutilés, ou sans organes du tout, comme quatre têtes désincarnées chantant au fond de l’exposition - une complainte lugubre, bien sûr, de sorte que tout l’espace suinte des relents de pitié et de honte et de douleur. Voir l’histoire des Noirs présentée comme si elle a commencé et se terminera avec le colonialisme - c’est à dire quand des personnes blanches font partie du tableau, ça n’a RIEN DE NOUVEAU. Ce n’est pas radical, cela ne me remet pas en cause - en fait, ça ne remet en cause personne, vraimentt, car cela se nourrit d’un récit culturel qui est trop commun : celui dans lequel la douleur et la persécution sont la seule manière dont nous pouvons comprendre l’expérience de la Négritude, celui dans lequel nous fétichisons l’expérience noire abjecte

      http://mrsroots.wordpress.com/2014/11/29/boycotthumanzoo-exhibitb-en-france-respect-et-dignite

      De notre côté de la barrière, les gens discutent, se soutiennent dans cette conviction que notre dignité n’est pas à vendre, que cet “antiracisme” qui n’écoute que lui-même en prétendant nous défendre, est hypocrite ; et que la dénonciation du racisme dans une énième répétition du Noir asservi, est fantaisiste et naïf.

      #privilège_blanc
      #antiracisme
      #mrsroots
      #boycott_human_zoo
      #intersectionalité

    • @Karl-Groucho

      je ne suis pas client de slate, c’est pourquoi j’ai proposé d’autres liens, qui proposent une critique qui me semble assez précise, et très peu suspecte de faire une « unanimité », du privilège blanc à l’oeuvre dans cette sorte d’antiracisme.

      En matière de racisme, reconnaître que l’on se doit d’écouter ce qu’ont à en dire celleux qui le subissent est un phénomène des plus récents.

      Et nous autres blancs antiracistes demeurons bien trop souvent persuadés de ce que nos intentions, aussi bonnes soient elles, pourraient nous dispenser de devoir prendre conscience de privilèges liés au racisme dont notre antiracisme ne nous privera pas.

      « art dégénéré », fichtre ! Mais la différence entre Auschwitz et l’esclavage des noirs, c’est que l’antisémitisme est tout de même un petit peu moins institutionnel aujourd’hui que ne l’est le racisme envers les noirs. Le contrôle au faciès ne concerne heureusement plus, par exemple, ceux de nos concitoyens dont l’Etat soupçonnerait la confession juive. On ne saurait en dire autant des rapports entre les personnes à peau noire et les forces de l’ordre (ce n’est qu’un exemple très simple parmi bien trop d’autres possibles) Ce qui change effectivement beaucoup de choses : quand on parle d’esclavage ou de colonies, on parle d’un racisme qui structure encore notre société, même si c’est sous des formes (à peine) moins caricaturales.
      Ne vous emballez pas trop vite à employer des grands mots et des intimidations, qui constituent justement un exercice de privilège blanc caractérisé (et ne fonctionneront plus).

    • Et les gens qui représentent les colonisés sont des gens engagés et présents volontairement.

      Les gens qui représentent les colonisés ne sont pas indépendants du capitalisme. En dépit du système il faut bien se nourrir…

      Auschwitz-Birkenau aujourd’hui est-il incompréhensible hors la présence simultanée des nazis ?

      Une exposition au cours de laquelle des juifs seraient tatoués (par qui ?) puis enfermés (par qui ?) dans des simulacres de chambre à gaz serait tout aussi malvenue…

      Cette exposition est hypocrite car si elle reproduit « au nom de l’Art » des atrocités commises envers les noirs, elle se garde bien de dénoncer QUI a commis ces atrocités.

      Tous ceux qui agissent avec virulence contre cette performance sont-ils autant présents et actifs, par exemple, contre toutes les manifestations nationalistes et excluantes (du front national aux ignominies gouvernementales de Calais, etc.) ?

      L’injonction à être de toutes les luttes pour pouvoir prétendre à être perçu de manière crédible est d’une particulière mauvaise foi. Personne n’a à juger de l’engagement des autres, en particulier si le but est, comme ici, d’avoir un prétexte pour minimiser cet engagement sans avoir à le critiquer directement.

      De plus, tu ne fais que prêter des intentions perfides aux gens, ce serait louche qu’ils soient tous d’accord. Mais si tout le monde s’accorde à ne pas sauter d’un pont, feras-tu le contraire à cause d’une unanimité de mauvaise aloi ? Cet argument est fallacieux.

    • @martin5 a écrit :

      En matière de racisme, reconnaître que l’on se doit d’écouter ce qu’ont à en dire celleux qui le subissent est un phénomène des plus récents.

      Voilà, tout est dit.

      J’ai vu que des noirs gueulent au racisme devant les portes de cette expo et qui se font taper sur la gueule par des CRS blancs pour la défendre, j’en déduis (même sans CRS) qu’ils sont autrement mieux placés que moi pour savoir quelles sales gueules peut prendre le racisme !

      Ailleurs, dans ce registre, il y a le gag de Timsit sur l’analogie entre les crevettes et les trisomiques. Ça m’a fait rire. Les proches de trisomiques, pas du tout. J’ai en conclu qu’au final, c’était de l’humour blessant et que donc, ce n’était pas drôle du tout. Timsit aussi s’est excusé.

      Et effectivement, les bonnes blagues de fin de banquet sur les femmes, ça fait super longtemps qu’elles ne me font plus rire du tout et ça me fait encore plus chier quand un gros con vient l’expliquer que je n’ai aucun humour.

      CQFD !

    • @monolecte > Clairement. Il y a encore pas si longtemps L’Elfe le rappelai comme ça dans un article :

      Militer n’est pas une obligation. Militer prend du temps, de l’énergie. Nous sommes tous pris dans des vies parfois difficiles. Nous avons nos problèmes. Certains d’entre nous subissent d’ailleurs des injustices sociales (sexisme, racisme) qui sont handicapantes et qu’ils doivent eux-même déconstruire pour avoir une meilleure vie.

      Militer peut aussi être un privilège. La mère célibataire de 3 enfants milite rarement… Militer peut être difficile, voire impossible, pour certaines personnes, qu’elles soient jeunes et dépendantes de leurs parents, vieilles et isolées…

      - http://lesquestionscomposent.fr/militer-cest-chiant

    • « politiquement correct » n’est pas à mes yeux une catégorie qui aide à y voir clair, si l’on essaie d’aller plus loin que l’aspect « buzz » de tel ou tel événement.

      La question n’est pas « d’être ou ne pas être politiquement correct », mais d’avoir ou non conscience des rapports de domination qui structurent la société dans laquelle nous sommes.

      La « liberté dans l’art » ne tombe pas du ciel, et n’est encore moins un absolu. (Rien qu’avec les termes « liberté » et « art », nous avons de quoi disputer âprement quelques jours avant de commencer à être certains de parler de la même chose). De fait, réclamer la « liberté » pour un art désincarné, séparé des réalités sociales, qui n’aurait de compte à rendre à personne : on ne fait pas plus platement et idéalement bourgeois.
      Cette question est entièrement traversée par les conditions matérielles dans lesquelles cette liberté et cet art existent : autrement dit, elle est pleinement prise dans ces rapports de domination. Dans ces conditions, prétendre être « libre » ou « libéré », lorsqu’on est blanc, de la contrainte si affreusement liberticide (aïe ! j’ai mal à mon privilège !) de devoir prendre en considération ce que les racisés peuvent penser de nos gentilles actions artistiques antiracistes, c’est tout simplement perpétuer, sous couvert de Création et de Liberté un déni et un mépris que ces mêmes racisés connaissent trop bien, et qui se nomment, figurez-vous, racisme. C’est, platement, exercer son privilège de dominant, qui a effectivement le pouvoir de dire et d’imposer ce sa conception de la « liberté de créer », une conception qui ménage les hiérarchies sociales, et sa perception de lui-même.

      Mais c’est vrai que les dominé-e-s sont si susceptibles, et peu au fait de ce qu’est la liberté... expliquons leur : la liberté, c’est d’être comme nous des hommes blancs hétéros, et de faire ce qu’il nous plaît, et de faire taire les noirs/femmes/homos/lesbiennes qui auraient le toupet de nous rappeler qu’il existe des hiérarchies sociales !

      J’ai appris que j’avais besoin de ce qu’en disent les racisés pour comprendre le racisme. Comme j’ai appris que je devais écouter ce que disaient les féministes pour comprendre ce qu’étaient les rapports de domination de genre. Comme j’ai appris que ma position d’homme blanc hétéro faisait de moi un privilégié sur ces plans là, que je le veuille ou non, que je sois proféministe, anti-homophobie, anti-lesbophobie antiraciste ou non, etc. Oui, il y a aussi des personnes transgenre, des personnes intersexe, et j’en oublie sûrement.

      Tout cela ne fait pas de moi un coupable qui doit expier, mais quelqu’un qui a commencé de prendre conscience que, tant que nous vivrons dans une société genrée, raciste, hétéronormée, un homme blanc hétéro ne s’exprimerait pas depuis la même position qu’un noir, tzigane... qu’une femme, qu’une lesbienne ou qu’un homosexuel, et que dans de telles conditions, tourner ma langue dans ma bouche avant de m’exprimer à tort et à travers sur ce que vivent les dominé-e-s ne relevait pas de la censure, mais de la conscience de ma propre position, non neutre, au sein des rapports de domination existant

      Le politiquement correct et son inverse ne sont pas des critères de jugement pertinents. Si l’illusion d’être subversif et « libre » flatte les ego idéalistes, elle ne les dispense en rien de prendre connaissance des conditions matérielles existantes.

    • Le rapport entre les blagues sexistes de fin de banquet et l’exposition antiraciste accusée de racisme est pour moi limpide : dans les deux cas, les dominants (les machos pour le banquet, les blancs pour l’expo) expliquent aux dominés (les femmes pour le sexisme, les noirs pour le racisme) qu’ils n’ont rien compris à leur domination et qu’on va donc leur expliquer ce qu’ils doivent ressentir !

    • @jean-no alors... rien, car là ce n’est pas la question du « tous » mais celle de la suprématie de l’"un", et précisément de celle de l’#artiste, dont une des fonctions actuelles est d’esthétiser le politique pour en dissoudre l’âpreté. N’en déplaise à Stirner et et à bon nombre d’anarchistes, cette suprématie de l’un écrase le singulier comme le quelconque.

      Ce blanc qui fait travailler des noirs pour des blancs croit renverser ce rapport au nom de ses intentions ? Bullshit.

      #minorité #individu

      rétrochrono : oups... j’avais pas lu scriblerus.

    • Vous ferez ce que vous voudrez,

      mais que l’on en soit réduit à disputer d’ « interdire » une telle expo est d’abord dû au fait que la bonne conscience antiraciste sûre de son fait de ses organisateurs et/ou de l’artiste et de leurs soutiens les rend sourds aux réactions qu’elle suscite chez nombre de personnes racisées aujourd’hui.

      Il me semble que lutter contre le racisme, lorsque l’on en est pas victime soi-même, doit se faire - c’est la moindre des choses - en se tenant aux côtés des racisé-e-s, et en acceptant de devoir leur rendre des comptes.
      Puisque ce sont elleux qui font les frais de la plus ou moins grande pertinence de cette lutte.
      Ce n’est pas ce que fait ici l’ « artiste », me semble-t-il, et encore moins ce qui préoccupe celleux qui viennent défendre sa « liberté » ou celle, plus idéale encore, de l’ « Art » face à Anastasia (c’est le petit nom de la Censure).
      Faire le choix d’une démonstration très spectacliste et clivante de la Très Virulente Radicalité de son propre antiracisme est avant tout une démarche de privilégié qui entend surtout jouir de son privilège.

      Lutter contre le racisme, cela passe aussi, et cela commence pour moi qui suis blanc, par le fait de prendre conscience de mon propre privilège de blanc. Même antiraciste.

    • Ton post, @jean-no fait de moi (et d’autres) le responsable potentiel de ta désincription, ça me déplait.
      Esthétiser le politique c’est enjoliver le retrait, la dépossession, voilà de quelle « utilité politique » il s’agit. Je n’objecte pas, j’affirme. Le baratin autojustificateur sur « l’art est politique » me dégoûte. De quelle politique sagit il ? Comment ? Avec qui ? Pourquoi ?

      Je n’ai pas envie de me poser la même question que toi (interdiction), et en fait je m’en fous car ça me va fort bien si les « performances » neutralisantes sont piratées par une foule non payante qui transforment l’échéance en une AG ou quelque chose du genre, en une occasion de manifester, en une prise de parti.

      Si des interdictions posent problème selon moi, ce n’est pas parce que c’est un gros mot qui en dirait suffisamment dans tous les cas. Je me sens bien plus affligé et révolté par exemple par l’interdiction qui dure depuis plus de 25 ans du minable revenu minimum français à l’encontre des moins de 25 ans que de la liberté individuelle des #auto-entrepreneurs de la meilleure des #marchandises possibles : la #culture.

      Plutôt d’innombrables artistes de la liberté que la liberté des artistes.

    • ha ha ha ! Oui mais tu as tort, c’était en fait un africain blanc. Et c’est sans doute celui qui a le mieux compris, le mieux parlé de l’Afrique du fleuve Niger... Tu peux ne pas cliquer mais tu te prives d’une merveille :)

    • @jean_no : si, quand même, je trouve cet endroit mieux que pas mal d’autres. Après, y a que moi que ça ne dérange pas viscéralement que les autres ne soient pas forcément d’accord avec moi en tout et tout le temps ?
      J’ai des points de divergence avec la plupart des gens sur #seenthis. Pas forcément les mêmes points et les mêmes gens. Mais bon, si je ne me mets qu’à discuter qu’avec des gens totalement d’accord avec moi sur tout... je vais me faire chier grave. Surtout que je ne crois pas que ça existe. Parfois, je ne suis même pas d’accord avec moi-même, c’est dire.

      Il y a des divergences qui peuvent être indépassables, mais la plupart du temps, ce sont de bonnes occasions de creuser un truc et d’améliorer ses connaissances, d’affiner son point de vue.

      Et quand vraiment on s’énerve, on peut toujours éteindre l’écran et revenir le lendemain au lieu de brûler ses vaisseaux chaque soir...

    • Une manière, de mon point de vue de femme blanche, de ressentir ce qui gêne est d’imaginer une exposition d’un artiste sur les maisons closes avec des actrices payées à s’exposer en prostituées. Un, j’aurai du mal à y voir un intérêt même sous couvert de pédagogie, deux j’en dénoncerai le voyeurisme pervers trois, je continuerai à dire que le sexisme a de beaux jours devant lui.
      Sinon, tous les soirs, il y a une émission sur FR3 où les noirs et les arabes sont montrés comme des personnes ne sachant pas s’exprimer en français et ayant comme activités principales le vol ou le deal. Plus belle la lie, ou un truc du genre.

    • Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine

      https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=FCp2i7IDcuM

      Je dors le jour, je ris à peine
      Je sors de ces tours que l’on met en quarantaine
      Je suis de ces parasites dont on parle à l’antenne
      Moralité, la sécurité des lieux n’est pas certaine
      Je crame, je brule, je hurle, je gueule
      Je traine en ville en bande ou même déambule seule
      J’ai un rôle colossal à la cave et au sous-sol
      Je recherche l’étincelle mais j’ai paumé ma boussole
      Alors je bois, je fume, je noie ma flemme
      Je crois aux flammes, j’acclame la haine
      Mes larmes et mes peines n’impressionnent personne
      Et on me traite de hyène sur toutes les ondes hertziennes
      On se moque de mes œdèmes et de mes états d’âme
      Tout m’ordonne en fait de ne pas vivre à l’état d’homme
      Et moi que l’on nomme l’individu bas de gamme,
      Qu’on me dégomme sur le macadam serait le minimum.

      Je sais, je traine, je sens, je gêne
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      Ma tête mêlée, ma peau ébène
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      La hargne est dans mon sang, mes veines
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      J’habite au loin, en zone urbaine
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine

      J’ai le ventre à terre et on m’en veut à tort
      Je n’ai aucun de leurs critères pour monter à bord
      Mon dortoir est autant solitaire qu’en retard
      Beaucoup trop près de l’arbitraire et ses avatars
      Ce qu’on déplore en clair, c’est que je ne sais pas plaire
      Embrasser l’étendard, applaudir en fanfare
      Et on me fait dire qu’il faut bannir ma colère
      Et puis faire taire mes nerfs à vifs et mes nombreux mollards
      Mon calvaire n’est réduit qu’à un bruit de couloir
      Un parcours vulgaire qui manque de bon vouloir
      On dit que ma cité n’est pas le défouloir
      De flics zélés, un triste défilé d’abus de pouvoir
      Et mon itinéraire n’est ni mort ni tout noir ni bétonné
      Ni à mille bornes des plus beaux territoires
      Mon teint n’est pas non plus maintenu sous le tonnerre
      Attendons le meilleur, commençons les prières.

      Je sais, je traine, je sens, je gêne
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      Ma tête mêlée, ma peau ébène
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      La hargne est dans mon sang, mes veines
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      J’habite au loin, en zone urbaine
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine

      Allez-y, utilisez la science ou la raison
      Criez à l’hérésie, protégez vos maisons
      Vivez l’instant présent avec l’air amusé
      Et dressez les cloisons pour les faibles et les frisés
      Et écrasez quiconque voudrait fouler vos gazons
      A chaque carreau brisé, réclamez la prison
      Et bâtissez maintenant tous vos propres musées
      Car très bientôt vos nuits ne seront plus apaisées
      Le climat est pesant, les gens sont épuisés
      Veulent les têtes des méprisants sur le banc des accusés
      Le projet est séduisant, les lames aiguisées
      Qu’il serait plaisant de tous les saigner à l’Élysée
      Vous ne faites plus illusion, vos promesses sont usées
      On va venir embraser tous vos salons tamisés
      J’ai déjà composé le chant de vos oraisons
      Je suis désabusé, j’ai la nausée et pas mal de lésions.

      Je sais, je traine, je sens, je gêne
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      Ma tête mêlée, ma peau ébène
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      La hargne est dans mon sang, mes veines
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      J’habite au loin, en zone urbaine
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine

      #love

    • Pour @jean_no sur seenthis : seenthis est un endroit merveilleux, un lieu pratiquement « troll free » où s’échange et se partage sans restriction aucune le savoir, la connaissance, les réflexions, les analyses.

      Il serait très très très dommage que tu quittes ce lieu extraordinairement riche en nous privant de toi, de tes trouvailles, de tes réflexions et de ton travail, juste parce que sur UNE contribution il y a eu UN dérapage. Grâce qu dieu de l’Internet libre, c’est extrêmement rare ici :)

      La réflexion de notre autre ami le Bougnoulosophe n’était pas utile, il aurait pu, et il sera sans doute d’accord, éviter cette mauvaise pique et plutôt argumenter de nmanière compréhensible et constructive. En tout cas il n’est pas seul sur seenthis, et si c’est juste pour cet incident que tu souhaite prendre la poudre d’escampette, et je comprends que c’est désagréable (moi non plus je n’aimerai pas), c’est dommage pour les 200 ou 300 personnes qui restent et qui pourraient profiter grandement de ce que tu as à apporter.

      Alors, 1 contre 300 ? :)

      Tu restes avec nous ?

    • Je sais, je traine, je sens, je gêne
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      Ma tête mêlée, ma peau ébène
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      La hargne est dans mon sang, mes veines
      Inutile d’en rajouter j’ai déjà purgé ma peine
      J’habite au loin, en zone urbaine
      Inutile d’en rajouter ... je purge toujours ma peine

      Voir aussi http://seenthis.net/messages/316454 (tiens, tiens, tiens ...)

      Voir aussi la polémique créée par un spectacle mettant en scène un zoo humain, « les Squames » (compagnie Kumlus) lors du festival des Accroche-Cœurs à Angers en septembre dernier. Un article de presse locale renvoyait à une vidéo postée sur Facebook
      http://www.courrierdelouest.fr/actualite/angers-accroche-coeurs-dialogue-muscle-avec-les-opposants-aux-squam
      (mais apparemment, le lien ne fonctionne pas ou bien il faut avoir un compte FB ; si quelqu’un pouvait extirper la vidéo des abimes du Net, ça me ferait bien plaisir). Le moment le plus intéressant de la discussion ainsi retranscrite est celui où l’on voit un jeune-homme déplorer que, lors de ce festiva,l on voit toujours les mêmes compagnies se produire alors que dans les quartiers populaires, il y a de nombreux collectifs porteurs de projets mais que ceux-ci sont systématiquement écartés de ce genre de manifestations « festives ».
      Personnellement, je désapprouve ce genre de « spectacle » car c’est bien de l’ordre du spectacle donc de la distraction que procèdent les zoos humains et leurs actuels avatars baptisés « performances » pour la bonne santé sociale. Je n’ai pas besoin de ce genre de rappel de vaccination pour me souvenir que « le ventre de la Bête reste toujours fécond ». Ne pas censurer ces « performances » mais autoriser qu’elle fassent polémiques, donc ne pas sacraliser « l’œuvre » par un cordon de CRS pour la mettre à l’abri de la contestation et ne pas se retrancher derrière l’argument ô combien fallacieux que, au nom de l’Art, on puisse tout se permettre.
      Car au final, Brett Bailey touchera une jolie enveloppe de pognon alors que les personnes représentées par sa performance seront toujours abonnées au minima sociaux.

      #loisirs_formatés

    • @jean_no qui a effacé son compte nous transmet ce message :

      En fait je ne reproche rien à personne, et je ne voudrais pas qu’on croie que je veux me faire prier, je cherchais juste un prétexte.
      J’ai débarqué sur les forums usenet en 1996, j’ai connu moult clashs, flamewars, et autres trolls (dans l’ancienne acception : le fait continuer une discussion sans but jusqu’à la nausée), mais depuis quelques jours, je dois vieillir, je n’ai plus le courage.
      jn

    • Jean_no en est à deux remises en cause en 10 jours... sur le sexisme... puis sur le racisme. Ça fait sans doute beaucoup à la fois. La chasse aux privilégiés a fait une victime de plus ! On ne dira jamais combien il est difficile d’en faire partie (d’avoir l’étiquette infamante du privilégié) à notre époque troublée. Zemmour en soutien de Jean_no ! ! ! ;-)))

    • Oui, moi qui arrive le lendemain je ne comprends pas tout. Mais je suis d’accord que c’est quand même pas mal problématique cette suppression totale des messages (y compris de premier niveau) des gens qui suppriment un compte. On avait possiblement évoqué le fait que ça pourrait être gardé mais anonymisé (en changeant le nom ou un truc comme ça), au moins pour ceux de premiers niveaux (ceux qui peuvent recevoir l’étoile). Mais ça pose d’autres questions aussi…

    • Le principe de #seenthis qui est qu’on peut supprimer/modifier ses messages me semble essentiel, mais une suppression massive est dommageable pour celleux qui ont étoilé des articles/url,

      Y aurait pas moyen de garder les messages de premier niveau, de les attribuer à un compte spécialement créé pour les articles orphelins, et de modifier ces articles de premier niveau pour conserver uniquement les liens, voir les liens + les citations (qui sont a priori des liens de l’article). Comme ça ça efface les propos de l’auteure, mais pas les urls et textes, et pas les conversations qui s’en suivent.

    • Je m’en veux de noter ça dans ce fil qui a bien d’autres intérêts, mais « Sinon, tous les soirs, il y a une émission sur FR3 où les noirs et les arabes sont montrés comme des personnes ne sachant pas s’exprimer en français et ayant comme activités principales le vol ou le deal. Plus belle la lie, ou un truc du genre. » n’est pas juste. On peut dire bien du mal de PBLV mais, à moins que ça ai radicalement changé depuis l’époque déjà lointaine où je regardais, c’est plutôt l’inverse.

    • Je débarque aussi sur le sujet.
      Pour revenir a Exibit B, cet article de slate (site que je n’aime vraiment pas d’habitude) m’a convaincu avec certains arguments.
      De mon point de vue d’artiste, bourgeoise et blanche, j’ai eu au début de la polémique sur Exhibit B en France, un avis assez favorable à l’expo.

      Par exemple au début je me suis dit que l’appellation de « zoo humain » était injuste. Je me disait que le théatre Gerard Philippe et le 104 ne sont pas des zoo et que les performeureuses n’étaient pas comparé à des animaux. En fait je me disait mais pourquoi des personnes rascisées ne pourraient pas performer des tableaux vivants. Quant des acteurs blancs performent des tableaux vivants personne ne trouve à y redire.

      En fait être des « tableaux vivants » exposé dans une galerie me fait plus pensé à une objectivation qu’a une animalisation, le mot « zoo humain » me parait toujours inadapté dans le sens que les animaux ne sont pas des objets.
      Aussi j’ai pensé à la même comparaison que @touti, si un artiste homme faisait une exposition de femmes prostituées offertes comme dans les vitrines des bordels j’aurais beaucoup à y redire.

      Ca me fait pensé à cette affiche pour un album de varité pour lequel l’artiste prétendait vouloir dénoncer la marchandisation du corps des femmes. A mes yeux de féministe, cette affiche est clairement raté, même si celleux qui l’ont commise étaient de bonne foi.

      ou a cet horrible gâteau

      Au début je me disait aussi que cette expo ne montrait pas les dominant·e·s car cela voulait dire que les colonisateur·e·s et les esclavagiste étaient le publique. Comme ca dénonce la permanence du racisme ca voulait dire que celleux qui colonisent et esclavagisent sont celleux qui viennent voire l’expo. Le « tableau » avec la reconduite aux frontières en charter me fait cet effet, ainsi que celui de la femme de ménage. Les spectateurices. C’est ce que dit l’artiste un truc comme « mon sujet c’est le publique, son regard... »

      Mais ceci entre en opposition avec les quartiers choisi pour le spectacle, deux quartiers à la population rascisé. Du coup le publique a beaucoup de chances de ne pas être blancs et dans ce sens le discours de l’artiste ne me semble pas cohérent.

      Je suis perplexe aussi face à cette image


      Ici pour une fois qu’on voie qui exerce la violence, elle est joué par un acteur noir. Et ca me fait pensé aussi à l’insulte de « bounty » que je trouve mal venu de la part d’un homme blanc.

      J’ai chercher des images du publique de l’expo, vu que l’artiste prétend que c’est le sujet de son travail. J’en ai pas trouvé.

      Il y a pas mal de choses qui manquent de cohérence, de finesse mais au moins cette expo est l’occasion d’un debat qui m’a éclaircie certaines idées et aidée à comprendre certaines de mes travers de blanche.

      –----------

      @jean_no j’espère que tu reviendra et que cette pause te sera bénéfique.

      –----------

      Au sujet de la disparition des articles des comptes effacés c’est vraiment dommage. A ce sujet je partage l’avis de @nicolas et @rastapopoulos

      –-------

      Bonne soirée

    • @baroug ah ben merci de me tacler ainsi, et si j’en parle ici c’est que la mise en spectacle d’un racisme latent passe tous les soirs sans que personne ne trouve à redire. Je suis PBLV en notant les clichés véhiculés, et peut-être devrais-tu toi aussi t’inquiéter de ce qui est renvoyé via cette série plutôt que me dénigrer.

    • Je voulais pas spécialement te tacler touti mais j’ai regardé PBLV pendant de longues années et je constatais l’inverse, avec des noirs et des arabes notable, avocat, bon élève… des personnages racisés récurrents positifs et plutôt pas stéréotypés. C’était pas non plus génial mais à l’époque plutôt novateur et bienvenu dans la télé française. Après ça fait un moment que j’ai pas regardé, peut être ont ils complètement changé de prisme, mais ça me surprend.

    • Je ne veux pas tacler non plus mais j’ai regarder PBLV il y a quelques années et je n’ai pas le même souvenir que toi @baroug. C’est peut être pas la même période que toi, je n’ai pas regarder dès le début et j’ai du tenir deux saisons. Il y avait il est vrai une sorte de tentative de faire de l’antiracisme light avec les personnages récurrents. Je dirait assez proche de ce qu’explique Tomas J sur la chanson de yannick Noa http://www.lecinemaestpolitique.fr/ma-colere-yannick-noah-2014-misere-de-lantiracisme
      Il y avait trois style de scénarios et l’un d’eux était le fait de société de la semaine vu par PBLV avec des personnages qui disparaissent 3 jours après. Là c’était la plus part du temps très stéréotypé et proche de ce qu’on entend dans la JT télévisés comme discours. Des méchants arabes de cité dealeurs et gangsters, des sans papiers malintentionnés, des fausses accusatrices de viol et j’en passe.
      Mon visionnage de cette série date pas mal et est assez flou alors je ne peu pas donner de détails précis mais c’est l’impression que j’ai gardé de PBLV. Et je m’excuse mais j’ai pas envie d’en revoir pour vérifier si c’est toujours aussi mauvais ou si mon souvenir est faussé :)

    • Je ne veux franchement pas pourrir ce fil avec une discussion autour de ce roman télé qui atteint 6 millions de personnes, au besoin on peut en ouvrir un autre. Je voulais seulement souligner que le racisme de Exhibit B (si il existe) n’est amha pas aussi sournois que celui véhiculé par PBLV. Bref, désolée d’avoir divergé mais je m’interrogeais sur les différentes représentations racistes dans le spectacle.

    • @odilon je l’ai vu, il y a un an. Et manifestement, j’ai vu une autre performance (ce n’est ni un zoo, ni un spectacle) que celle dont il s’agit dans cette mobilisation (qui a démarré en Angleterre, ce qui n’est pour moi pas du tout anodin dans le mode d’action et d’objectif de la version française de l’opposition à Exhibit B).

      Il y a cependant plein de choses intéressantes dans cette polémique, mais il parait que @melanine y reviendra bientôt. (#teasing)

      Je crois ce qui me fascine le plus (après tout défendre Bailey, son spectacle je m’en bats les #zwarte_piet) c’est le mépris avec lequel sont traités les collectifs et individus qui s’expriment sur le sujet. En gros, ce que je lis principalement c’est que les critiques sont de braves nègres bien bêtes qui ont rien compris. Super la dialectique française en 2014.

    • + même si je ne suis pas trop d’accord (avec la mobilisation et ses objectifs), je rejoindrais Casey sur un truc : quelle belle occasion de foutre la foire, de se mobiliser, d’échanger, de s’instruire et se compter. A quelle autre occasion quelqu’un comme Pô aurait-elle eu autrement droit de citer dans les premières pages de libé comme aujourd’hui ?