Le nazi Aloïs Brunner est mort il y a quatre ans en Syrie

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    Le centre Simon Wiesenthal a recueilli de nouvelles informations sur la mort, jusqu’ici incertaine, du bras droit d’Adolf Eichmann, soupçonné de vivre sous la protection du régime syrien depuis les années 50.

    Sa mort était devenue chaque année un peu plus probable. Le centre Simon Wiesenthal, organisation basée à Jérusalem qui lutte pour que les criminels nazis répondent de leurs actes, en a maintenant la quasi-certitude : Aloïs Brunner, l’un des plus recherchés au monde, est mort en Syrie il y a quatre ans. Il avait alors 98 ans. « Nous avons reçu des informations d’un ancien agent des services secrets allemands, qui a servi au Moyen-Orient, et qui nous a dit que Brunner était mort et avait été enterré à Damas », a déclaré Efraim Zuroff, le directeur du centre, au quotidien britannique Daily Express, précisant qu’il considérait cette source comme fiable.

    Aloïs Brunner est né en 1912 dans la partie de l’Empire qui est aujourd’hui l’Autriche. Fervent SS, il est rapidement devenu le bras droit d’Adolf Eichmann, premier exécutant de la solution finale. Entre juin 1943 et août 1944, Brunner a été le chef du camp d’internement de Drancy, d’où partaient les convois de déportés. Il est accusé d’avoir organisé la déportation de 130 000 juifs en Europe, dont 24 000 en France et 43 000 en Grèce.

    Sa trace a été retrouvée par les époux Klarsfeld à Damas, qui le soupçonnaient depuis le début des années 60 de vivre sous la protection des autorités syriennes. Sous le nom de « docteur Georg Fischer », il aurait aidé Hafez al-Assad à pefectionner son système de renseignement et dispensé ses conseils en répression et torture. Le régime Assad, père et fils, a toujours démenti sa présence. En 1961, Brunner a perdu l’usage d’un œil et trois doigts dans un attentat au colis piégé.

    Dans un article intitulé Nazi Butcher in Syria Haven publié en 1987, le Chicago Sun-Times expliquait que Brunner s’était enfui en Syrie dès la fin de la guerre, en passant par Le Caire. Au journaliste qui a réussi à l’avoir brièvement au téléphone, Brunner a dit que les Juifs « méritaient tous de mourir car ce sont les agents du diable et le déchet de l’humanité » et qu’il n’avait « aucun regret ». En décembre 1999, déjà, des sources syriennes avaient annoncé son décès.

    « Brunner était le plus fanatique des lieutenants d’Eichmann. Il a opéré en Autriche, en Allemagne, en Macédoine, en Slovaquie. Le mandat d’arrêt de la justice allemande le met en cause pour sa participation aux meurtres de 124 000 juifs »,avait expliqué Serge Klarsfeld à Libération.

    Brunner a déjà été condamné à mort par contumace en France en 1954 et 1956, et à la perpétuité lors d’un nouveau procès en 2001. Ce dernier procès, qui a suivi une plainte des époux Klarsfeld visait la déportation de 352 enfants de Drancy, dont le plus jeune n’avait que 15 jours.