L’Ukraine, une puissance nucléaire à haut risque

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  • L’#Ukraine, une puissance nucléaire à haut risque
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/12/03/l-ukraine-une-puissance-nucleaire-a-haut-risque_4533592_3244.html

    L’incident qui s’est produit vendredi 28 novembre dans la centrale #nucléaire ukrainienne de Zaporijia, dans le sud-est du pays, et qui n’a été révélé par les autorités que mercredi 3 décembre, n’est source d’« aucune menace », a affirmé le ministre ukrainien de l’énergie, Volodymyr Demtchichine. Il s’agirait d’un court-circuit dans le système électrique du réacteur 3 de la centrale, qui n’a pas affecté le réacteur lui-même et n’a donc entraîné aucun rejet radioactif. Des informations confirmées par Michel Chouha, expert à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire français (IRSN), qui écarte lui aussi tout danger de contamination radioactive.

    • BBC News - ’Fault’ shuts down Ukraine nuclear power plant
      http://www.bbc.com/news/world-europe-30308857

      The operator of the nuclear plant, Energoatom, had reported a problem with the power plant on Friday.

      But the details were not fully disclosed until a cabinet meeting on Wednesday when Prime Minister Arseniy Yatsenyuk asked the energy minister to report on what had happened.

      Mr Demchyshyn said that damage to a transformer in a power-generating unit had triggered an automatic shutdown of one of the six 1,000 MW reactors.

      He added that there was “no threat” to the safety of the reactor.

      Zaporizhzhya produces more than one-fifth of Ukraine’s electricity.
      (…)
      The drop in electricity production has left several dozen towns and villages without electricity, Russian media reported.

      Ukraine’s energy industry is already under pressure because of a fuel shortage.

      Mr Demchyshyn said that Ukraine will probably have to import power from Russia this winter.

      He called it a “necessary step” despite how “politically problematic it might be”.

      Last year Ukraine was self-sufficient in electricity but the conflict with pro-Russian rebels in the east of the country has severely hit coal production.

      Ukraine has already agreed a $4.6bn package of gas supplies from Russia, ending months of wrangling with Moscow over prices.

      J’apprécie beaucoup la déclaration rassurante de l’IRSN…

      The French Institute for Radiological Protection and Nuclear Safety (IRSN) told Reuters that their sensors had not detected anything unusual in Ukraine.

      Michel Chouha, IRSN’s special representative for Central and Eastern Europe, said: “If there was an accident, we would know.

      (ordre des paragraphes modifié)

    • Où l’on retrouve l’IRSN et sa double casquette : établissement public, exerçant à ce titre des missions d’évaluation et d’avis aux pouvoirs publics et à l’ASN, fonctionnant sous un régime de droit privé et donc prestataire de service dans le domaine de la sécurité.

      cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_de_radioprotection_et_de_sûreté_nucléaire

      Ainsi, en Ukraine,…

      Ukraine : des accords pour améliorer la sureté nucléaire
      http://www.irsn.fr/FR/connaissances/Installations_nucleaires/surete-nucleaire-international/cooperation-bilaterale/Pages/accords-ukraine.aspx

      C’est en 1992 que l’IRSN crée avec son homologue allemand, la GRS, une filiale, Riskaudit, chargée notamment de la gestion des projets d’amélioration de la sûreté nucléaire dans les pays d’Europe de l’Est. « À travers les projets de cette filiale, l’IRSN a été présent dans pratiquement tous les programmes de sûreté nucléaire de la région. »

      (note : c’est le même Michel Chouha que dans le commentaire ci-dessus et dans l’article du Monde qui fait cette dernière déclaration)

      On peut aussi noter la consanguinité complète entre AIEA et IRSN. Exemple :

      X est nommé directeur des affaires internationales de l’IRSN
      http://www.actu-environnement.com/ae/news/irsn-marc-gerard-albert-affaires-internationales-10968.php4

      En 1975, X débute sa carrière au CEA où il exerce la fonction d’ingénieur dans le domaine de la séparation isotopique et du cycle du combustible. De 1983 à 1986, il rejoint au CEA la direction de l’approvisionnement en matières nucléaires. Après deux années passées à la COGEMA de Pierrelatte, il retourne au CEA où il est responsable d’activités de R&D et d’assainissement dans les domaines de l’enrichissement de l’uranium et des isotopes stables. De 1996 à 2000, il intègre l’AIEA en tant que chef de section au département des garanties. X rejoint à nouveau le CEA, de 2001 à 2004, pour y occuper le poste d’adjoint au directeur des relations internationales. Dès janvier 2005, il est Conseiller nucléaire à la Mission permanente de la France auprès des Nations-Unies et des organisations internationales à Vienne, où il est responsable des relations avec l’AIEA.

      X est aujourd’hui [septembre 2010] le nouveau directeur des affaires internationales de l’IRSN, il remplace à ce poste Y, détaché de l’IRSN, qui rejoint l’AIEA en tant que directeur général adjoint, chef du Département de sûreté et de sécurité nucléaire.

      X : CEA -> Cogema -> AIEA -> CEA -> représentant de la France à l’AIEA -> IRSN

      avec chassé-croisé Y : IRSN -> AIEA

      Bref, exploitant, expert, autorité,…

      À l’IRSN, évidemment, il y a muraille de Chine entre les rôles d’expert-conseil de l’exploitant et d’expert-appui de l’autorité.

    • Dans ce contexte, l’approvisionnement en combustible nucléaire pose un problème crucial. Il est aujourd’hui fourni par la compagnie moscovite TVEL, une des branches du consortium Atomenergoprom, qui regroupe l’ensemble des acteurs de la filière atomique russe. Désireuse de diversifier ses sources, l’Ukraine s’est tournée depuis quelques années vers l’Américain Westinghouse, avec qui elle a conclu, en 2008, un accord pour la fourniture d’assemblages d’uranium enrichi.
      Mais des essais, menés dans la centrale d’Ukraine-sud, ont mal tourné. Un document, daté du 13 octobre, de l’Association nucléaire mondiale rapporte que les tests ont été « jugés infructueux ». Ils auraient entraîné de lourdes pertes pour Energoatom, qui n’en a pas moins décidé, en avril 2014, de prolonger jusqu’en 2020 son accord avec Westinghouse. Cela, même si Energoatom a également annoncé, fin novembre, la signature d’un nouveau contrat avec TVEL pour la fourniture de combustible nucléaire sur la période 2015-2016.

      Les médias russes citent, à l’envi, des experts et autres « vétérans du nucléaire civil » d’après lesquels le recours à des combustibles de fabrication américaine serait « une décision cynique et irresponsable », pouvant provoquer « une catastrophe comparable à celle de Tchernobyl ». Sans doute ce discours alarmiste se nourrit-il de la crainte de la Russie de voir son voisin s’émanciper de sa tutelle. Ce qui est sûr néanmoins, commente Michel Chouha, c’est que les assemblages d’uranium destinés aux réacteurs de conception soviétique ou à ceux de conception occidentale ont des spécifications bien différentes. Et que passer des uns aux autres exige « une procédure de qualification longue et rigoureuse ». D’où, à ses yeux, « une source supplémentaire d’inquiétude, à moins que l’Ukraine n’apporte la preuve d’une analyse de sûreté complète relative à l’utilisation du nouveau combustible ».

      (je viens de lire le reste de l’article…)

      On notera que le développement d’assemblages compatibles avec les réacteurs ex-soviétiques, pour l’instant insatisfaisants, a été financés sur fonds public états-uniens. Voir http://seenthis.net/messages/252725#message268206

      Les règles de la concurrence (libre et non faussée…) ne s’appliquent que lorsqu’elle permettent de piquer des parts de marché aux Russes (cf. les mésaventures de South Stream, troisième paquet énergie, toussa, toussa,…)