Voici une invitation à une soirée en soutien aux cinq personnes en
détention provisoire, inculpées dans l’affaire du motard de la police
qui a braqué avec son arme la foule d’une manifestation contre Le Pen et
Macron le 27 avril dernier.
"Bonjour à tous et toutes !
Jeudi 8 juin,
venez nombreux à la Chapelle, pour un concert de soutien aux cinq
personnes incarcérées depuis mercredi dans l’affaire du motard de la
police qui a tenu en joug la manifestation "Ni Le Pen ni Macron" du 27
avril dernier.
Les concerts débuteront à 21h et devraient se terminer vers 2h du matin.
Il y aura par ailleurs tout ce qu’il faut sur place pour se désaltérer.
Les bénéfices de la soirée serviront à couvrir les frais des cinq
incarcérés (avocats, mandas cash pour cantiner en taule, etc...)
On relaie ici un texte du Collectif contre la criminalisation du
mouvement social (CoCoCriMS) qui explique très bien l’affaire :
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Non ! Braquer une manifestation
n’est pas un geste responsable.
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# 5 militants Rennais ont été envoyés en détention ce mercredi 31 mai,
dans le cadre d’une opération politico-policière. #
Mardi 30 mai, 6h, à Rennes. Des policiers font sauter des portes :
bélier, boucliers, cagoules, armes de poing, fusils d’assaut. Des
appartements sont retournés et sept personnes arrêtées.
Un mois plus tôt, lors d’une manifestation, un motard de la police
nationale dégainait son arme de service et mettait en joue les
manifestants qui lui hurlaient de baisser son pistolet.
# La manifestation Ni Le Pen Ni Macron du 27 avril 2017 #
Pendant l’entre-deux tours de l’élection présidentielle, le 27 avril
dernier, des rassemblements et des manifestations ont lieu dans toutes
les grandes villes de France avec pour mot d’ordre "Ni Le Pen Ni
Macron". À Rennes, le centre-ville est complètement bouclé et occupé par
des centaines de policiers casqués et armés. Malgré cela, 1500 à 3000
manifestants se retrouvent dans une ambiance festive. Afin d’éviter
d’être nassés pendant plusieurs heures comme ce fût le cas lors de la
manifestation précédente le 23 avril, le cortège s’élance dans un
parcours improvisé.
N’étant pas parvenu à empêcher la manifestation de se tenir, le
dispositif policier se met en branle et tente à plusieurs reprises de
bloquer et d’encercler la marche. Deux motards de la police nationale se
positionnent sur le pont Féval, au-dessus des voies ferrées, afin
d’anticiper le parcours des manifestants. L’avant du cortège court en
direction des deux policiers pour ouvrir la voie à la manifestation. Une
des motos démarre, tandis que l’autre reste sur place. Des manifestants
bousculeront le motard pour l’encourager à déguerpir.
C’est à ce moment précis que celui-ci descend de son véhicule, saisit
son arme de service et menace la foule en la mettant en joue. Face à
cette réaction aussi disproportionnée qu’effrayante, les manifestants
partent en courant pendant que certains s’époumonent en lui criant de
baisser son arme. Finalement, il remontera sur sa moto et partira comme
il aurait pu le faire dès le début. Il se fera reconnaître 1 jour d’ITT
pour dommage « psychologique ». Fin de l’épisode « agression d’un motard
en marge d’une manifestation à Rennes ».
Mais la pression policière s’est encore accrue contre la manifestation,
avec trois arrestations arbitraires (notamment pour récupérer la caméra
d’un manifestant). Elles donneront lieu à des accusations fantaisistes :
des pierres ont été glissées dans les poches des manifestants pour
trouver une raison de les embarquer en l’absence de faits réels à leur
reprocher. La fin de la manifestation s’est soldée par une nasse à la
Croix Saint Hélier, où les derniers lycéens présents ont subis des
violences graves de la part des policiers. Le communiqué de l’équipe
médic’ dénonce : « Plusieurs personnes ont été victimes de coups de pied
dans les parties génitales, la cage thoracique, de clefs d’étranglement
et de coups à la tête ».
# Nous ne nous laisserons pas intimider #
Toutes les autres tentatives de manifestations entre avril et mai
avaient rapidement été écourtées par des violences policières, des
nasses, des arrestations. Celle-là, voyait, en prime, la normalisation
d’un geste insensé, à grand renfort de déclaration préfectorale et
maintenant de montage judiciaire. Non ! Braquer une arme de poing sur
une foule ne sera jamais un geste responsable, cette foule fut-elle en
colère de se voir constamment réprimée pour avoir simplement essayée de
manifester.
L’affaire qui se présente aujourd’hui n’est pas sans nous rappeler les
modes opératoires de la police lors d’assignations à résidence,
d’interdictions de manifester et d’autres arrestations fallacieuses dans
le cadre des mouvements contre la loi Travail ou contre l’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes. Nous percevons bien le double enjeu de ces
opérations. D’un côté, il y a la répression de l’opposition politique
afin d’assurer un début de quinquénat sans réaction, de l’autre, il y a
l’augmentation et la consolidation de la marge de manœuvre des
policiers.
Ce 31 mai, cinq des sept personnes arrêtées la veille ont été présentées
devant le tribunal en comparution immédiate, elles seront toutes
envoyées en détention préventive en attente de leur procès le 21 juin
après avoir demandé un délai pour préparer leur défense. Ceci leur sera
notamment reproché par la juge comme une preuve de leur « dangerosité »
qui justifie un mandat de dépôt, tout comme l’usage de leur droit de
garder le silence en garde-à-vue.
Ce vendredi 2 juin, une des trois personnes arrêtées le jour même de la
manifestation passera elle aussi devant le juge.
Nous qui prendrons part aux mouvements sociaux qui s’annoncent, et qui
comprenons bien le message lancé par le pouvoir, nous affirmons notre
solidarité avec les inculpés et exigeons l’abandon immédiat de toutes
les poursuites dont ils font l’objet.
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Il n’est pas question de nous laisser intimider et nous appelons dans un
premier temps à prendre part au rassemblement de soutien au camarade
arrêté le 27 avril, ce vendredi 2 juin à 16h devant la cité judiciaire,
à l’occasion de son procès. D’autres actions de solidarité seront
organisées dans les prochains temps.
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(Le collectif contre la criminalisation du mouvement social s’est formé
à Rennes au printemps 2016 pour faire front contre la répression qui
s’est abattue sur le mouvement contre la loi Travail, regroupant des
organisations politiques et syndicales, des groupes et des individus)
Le Projet Soupirail
►https://maisondelagreve.boum.org
MG