• Pinar Selek est acquittée ! - Susam-Sokak
    http://www.susam-sokak.fr/2014/12/pinar-selek-est-acquittee-apres-16-annees-d-acharnement-judiciaire-le.ht

    Pinar Selek est acquittée ! Après 16 années d’acharnement judiciaire, le procès de ce jour a permis aux avocats de Pinar Selek de plaider toute la journée pour montrer l’absurdité et l’arbitraire de la procédure. Ils ont pointé une à une les fausses preuves qui ont permis de construire une histoire d’attentat fictif pour faire taire Pinar Selek et l’empêcher de poursuivre ses travaux de sociologue engagée auprès des groupes sociaux opprimés. La solidarité internationale n’est pas un vain mot ! La mobilisation de toutes et tous à été fondamentale ! Le collectif de solidarité avec Pinar Selek

    #Turquie

  • Enseignement de l’ottoman : raccourcis abusifs - Susam-Sokak
    http://www.susam-sokak.fr/2014/12/enseignement-de-l-ottoman-raccourcis-abusifs.html

    Enseigner l’ottoman est une bonne chose : imaginez que vous ne puissiez pas lire Rimbaud, Baudelaire ou Hugo, ou même Apollinaire et Proust dans leur texte original, ni les inscriptions sur les monuments de votre ville... La réforme de l’alphabet par Atatürk a été une catastrophe culturelle pour la Turquie, justement parce que la lecture du turc « ancien » (c’est-à-dire avant 1928 !) a été réservée à l’élite.

    C’est le caractère obligatoire qui est peut-être une sottise, car il peut aboutir à dégoûter les enfants de l’ottoman.

    Mais la question de savoir si l’enseignement de l’ottoman facilite l’islamisme est un autre débat. Pourquoi l’alphabet arabe serait-il vecteur d’islamisme ? Est-ce que TOUS les utilisateurs de l’alphabet arabe sont des islamistes ? Est-ce que l’emploi de l’alphabet latin depuis 1928 en Turquie a empêché le développement de l’islamisme, des partis Nizam, Refah et AKP, des mouvements islamo-fascistes Hizbullah et Nizam-i Alem ?

    C’est un peu comme prétendre que l’enseignement du latin aurait encouragé le cléricalisme en France. J’ai fait sept ans de latin, suis-je devenu curé ?

    Un peu de sérieux s’il vous plaît !

    Par le système éducatif kémaliste, les Turcs ont été coupés de leur passé et de leur environnement géographique. Certes, c’est une bonne chose que de parler anglais... mais aucune langue des pays voisins n’a été enseignée pendant longtemps : ni l’arabe, ni le persan, ni le russe, ni le grec : est-ce une bonne chose aussi ?

    #Turquie

  • Esquisse n° 52 - L’Anatolie en Ville - Susam-Sokak
    http://www.susam-sokak.fr/2014/12/l-anatolie-en-ville.html

    Au cours des années 1990, la presse se livrait quelquefois à un petit jeu consistant à présenter, en première page, une photographie prise dans un environnement rural très pauvre : paysage de maigre végétation parcouru par une route défoncée ou un chemin de terre, où les personnages ont la vie dure ; groupe de femmes s’approvisionnant à la fontaine ; enfants faisant à pied un trajet interminable pour se rendre à l’école. La photo était accompagnée d’une question : « Où est donc ce village ? ».

    La réponse venait en page intérieure : ce village est Istanbul. « Le sud-est est à Istanbul », affirmait un titre de Zaman en octobre 1997. Sur l’une des photos de l’article, une femme en fichu et en tenue de paysanne fait la lessive dans des bassines en plastique, sur un fourneau de plein air ; sa maison est un simple cube d’agglos, recouvert de tôles ondulées ; à côté, une cabane rudimentaire faite de bâches de nylon tendues sur des planches, un abri pour le bois, et deux barils pour l’eau. Sur une autre photo, des gamines transportent des sacs, sur fond de petits immeubles en construction, dans un paysage sans végétation, sans urbanisme ni voirie. C’est l’autre visage d’Istanbul : « Nous n’attendions pas grand chose de notre vie ici. Ou bien nous mourions à cause de la guerre (terör), ou bien nous partions. Le soir, nos enfants tremblent de froid. L’hiver, nous ne trouvons rien pour nous chauffer, sauf du papier ou de petits bouts de bois que les enfants rapportent en rentrant de l’école. »

    #Istanbul #Urbanisation #Gecekondus #Pauvreté #Services_urbains