http://www.inegalites.fr

  • Les inégalités sociales sont fortes dès le collège
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=870

    La fin de collège est un point de bifurcation essentiel dans le parcours éducatif. C’est au moment du passage en seconde, à l’âge de 15 ans, que le système scolaire sépare les jeunes d’une classe d’âge : 85 % des enfants de milieux favorisés continuent en seconde générale et technologique, deux fois plus que les enfants de milieux défavorisés. Une partie de ces derniers sont contraints d’opter pour des filières professionnelles et un avenir qu’ils ne souhaitent pas.

  • « Les déserts médicaux se créent aussi là où on ne les attend pas ». Entretien avec Emmanuel Vigneron, géographe
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2300

    Les gouvernements font seulement semblant : les Agences régionales de santé (ARS) ne peuvent imposer à un médecin de s’installer à un endroit donné. Je ne suis pas forcément pour d’ailleurs. En revanche, je propose de créer des corps spéciaux de médecins, constitués des nombreux jeunes qui ne sont pas reçus au concours de la première année de médecine mais qui feraient de très bons médecins parce qu’ils ont vraiment la vocation. Plus qu’ouvrir le numérus clausus, c’est créer un deuxième corps de médecins qui prendraient un engagement de service public pour dix ans. Ce n’est pas du tout le retour aux officiers de santé du XIXe siècle [1] . L’État a le droit d’embaucher des médecins, les collectivités locales aussi.

    Un autre moyen de lutter contre les déserts médicaux consiste à développer les maisons de santé, qui regroupent différents professionnels de la santé travaillant à une prise en charge globale des patients. Un gros effort a été fait en ce sens par les deux dernières ministres de la Santé mais le mouvement risque de s’épuiser faute de combattants. Beaucoup de médecins, établis dans leur propre cabinet, ne souhaitent pas intégrer une équipe. Les études de médecine, comme toutes les études difficiles en France, ne poussent pas au travail collaboratif. En France, plus les études sont ardues, moins on est collaboratif. On est formé comme ça.

  • Une #médecine de #classe
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2296
    Cela fait longtemps que j’ai relevé que le parcours de soins diffère notablement en fonction de la classe sociale du patient, certes, pour des effets de bords (moins bonne maitrise du vocabulaire permettant de bien se faire comprendre et de bien comprendre les soignants, par exemple), mais surtout mépris de classe plus ou moins affirmé des soignants et plus particulièrement des médecins dont l’homogénéité de classe n’est jamais remise en question.
    Je suis convaincue que nous aurons une médecine de bien meilleure qualité quand il existera un programme de financement des études de médecine pour les gosses des classes populaires.

    À nombre de consultations égal, on est plus ou moins bien soigné selon le niveau de l’échelle sociale où l’on se situe et son origine nationale. L’anthropologue Sylvie Fainzang [2] montre que les malades d’un cancer sont moins bien informés sur leur maladie par leur médecin quand ils appartiennent aux classes populaires. L’étude des registres dédiés aux maladies cardiaques aboutit à un constat similaire : la prise en charge hospitalière des patients pour un infarctus du myocarde ne diffère pas selon les catégories sociales mais les trajectoires de soins qui précèdent et suivent l’infarctus varient, quant à elles, fortement. Au moment de l’apparition d’une douleur thoracique, premier signe d’un infarctus, les catégories sociales les plus favorisées font l’objet d’une prise en charge médicale « plus approfondie, plus spécialisée que dans les autres groupes », notamment du fait d’examens complémentaires plus poussés. Cette étude épidémiologique, descriptive, ne permet pas de comprendre les raisons de cette prise en charge médicale socialement différenciée, mais les auteurs d’une synthèse de ces travaux concluent que le problème de l’accès aux soins est moins important que la relation entre les patients et le système de santé.

  • #Inégalités : une hypocrisie française
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2289

    Le tableau des inégalités brossé par la seconde édition du #Rapport sur les inégalités en France ne pousse pas à l’optimisme. Les classes favorisées, gourmandes, en veulent « toujours plus » [1]. Rien de nouveau, mais le refus de voir les inégalités sociales dont sont victimes les classes populaires, l’exploitation des travailleurs flexibles par des stables, la précarité et le chômage des non-diplômés, conduit à une exaspération qui s’exprime dans les urnes.

    Le débat sur l’état des inégalités est loin d’être à la hauteur. Un grand nombre de commentateurs refusent de voir les conséquences de cette montée des écarts entre milieux sociaux. À l’opposé, la dramatisation n’aide pas davantage. Ainsi par exemple, l’école française n’amplifie pas les inégalités comme l’a pourtant indiqué récemment un rapport officiel [2]. Le modèle d’un État social à la française, s’il n’a rien de « providence », n’est pas à l’agonie : notre pays demeure l’un des pays où il fait le meilleur vivre sur la planète. Les autres pays sont loin de faire mieux que la France, y compris dans le domaine de l’emploi. Le chômage mine notre société mais les meilleures « performances » de nos voisins ont le plus souvent été obtenues au prix d’une montée de la pauvreté laborieuse ou en sortant une partie des actifs du marché du travail.

  • Grandes villes, le cœur des inégalités
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2024

    Les grands pôles urbains, et tout particulièrement les villes-centres, réunissent les situations les plus contrastées. Ils sont à la fois le lieu des revenus les plus élevés et celui de la plus grande pauvreté. C’est dans les grands pôles que se trouvent l’essentiel des logements sociaux. Le périurbain se distingue par des revenus médians plus élevés et par une plus grande homogénéité sociale. Quant au rural isolé, il abrite une population pour partie très défavorisée. Le poids désormais très faible dans la population totale de ces populations rurales très modestes accentue encore leur sentiment d’isolement.

  • « Les tensions de notre société naissent dans le refus de voir la situation de domination des catégories aisées ». Entretien avec Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités

    « 5 avril 2017 - Les diplômés ont-ils pris en otage le discours sur les inégalités au détriment des classes populaires ? Entretien avec Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Extrait de Slate.fr.

    Alors que l’éducation supérieure devient l’atout primordial dans une économie de la connaissance, ce poids culturel est comme nié, ou à tout le moins minoré, au profit d’autres thématiques plus consensuelles, en particulier le déclassement des classes supérieures. Sans nier ces préoccupations, Louis Maurin invite à prendre du recul avec un discours qui risque de rendre invisibles des pans bien plus larges de la société française.

    La représentation de la société française semble prisonnière de stéréotypes : un pays surprotégé ou, à l’inverse, malheureux et en déclin. Qu’en est-il réellement ?

    Le débat sur les inégalités reste complètement pollué. D’un côté, par ceux qui nous disent que tout va pour le mieux, de l’autre par ceux qui exagèrent. Prenons l’exemple de la pauvreté. On estime que notre pays compte 9 millions de pauvres, dont les revenus se situent en-dessous de 60 % du niveau de vie médian (niveau qui partage la population en deux), alors que pendant très longtemps la référence était la moitié du niveau de vie médian.

    En changeant de seuil, on passe de 4,5 à 8,8 millions de pauvres… Or, ce seuil de 60 % correspond à 2.500 euros de revenu (après impôts et prestations sociales) pour une famille avec deux enfants. On est très loin du niveau de vie de certaines familles les plus démunies qui doivent faire appel à des secours d’urgence ou à des associations caritatives. À force de tout confondre, on arrive à ces discours selon lesquels en fait, les pauvres sont riches, ils ont des téléphones portables et des écrans plats et donc tout va bien dans la société française.

    Tout en restant l’un des pays où le taux de pauvreté est parmi les plus faibles au monde avec les pays du nord de l’Europe, la France a vu le nombre de pauvres augmenter d’un million en dix ans – au seuil à 50 % du niveau de vie médian donc. Sans avoir connu une explosion des inégalités comparable à celle des pays anglo-saxons, la France a connu un phénomène d’accroissement des inégalités qui ne s’observe pas seulement « par le haut », au sommet des revenus, mais aussi « par le bas ».

    Un des lieux communs des inégalités consiste à opposer les ultra-riches au reste de la population. Or, vous écrivez que cette focalisation sur le 1 % des plus riches nous exonère de réfléchir en profondeur aux questions qui fâchent…

    En France, les « riches » sont tous ceux qui gagnent plus que nous… Tout le monde pense qu’il y a trop d’inégalités, c’est normal. Mais en se focalisant sur les « ultras-riches », on loupe toujours le coche dans les débats sur la répartition des revenus : on montre du doigt certaines catégories étroites pour éviter une redistribution bien plus globale. Certes, l’enrichissement des très riches est indécent, mais se concentrer sur ce point est une façon pour les catégories aisées de se défausser, de repasser le mistigri de la solidarité. Aujourd’hui, en France, avec 3 000 euros nets par mois pour une personne seule (après impôts et prestations sociales), vous faites partie du club des 10 % des plus favorisés. Vous êtes quoi ? « Moyen » ? Toute une partie des catégories aisées, qui peuvent se réclamer de la gauche, se déguisent en « classes moyennes », parfois « supérieures ». Si tout le monde est moyen alors tout va bien, et il n’y a plus de domination sociale !

    Les inégalités augmentent-elles ?

    On peut faire trois constats.

    En haut de l’échelle des revenus, le « festival » des années 2000 qui ont conjugué marasme économique, montée du chômage, baisses d’impôts et hausse des hauts revenus s’est un peu atténué. Les rendements financiers ne sont plus les mêmes et, entre 2011 et 2013, la fiscalité s’est accrue pour les plus riches. Ils continuent de s’enrichir, mais plus avec les mêmes perspectives.

    Les catégories moyennes, qui ne sont ni « martyrisées », ni « étranglées », contrairement à ce qu’on entend parfois, ont, en revanche, depuis 2008 un niveau de vie qui n’augmente plus. Or, en matière de revenus, comme dans bien des domaines, c’est moins le niveau lui-même qui compte que l’écart entre votre situation et ce à quoi vous aspirez. Vous n’êtes pas « étranglé », votre situation est meilleure que celle des catégories inférieures, mais le freinage est brusque : il marque une rupture.

    On est depuis dix ans une société de stagnation des revenus, et c’est un changement historique. Depuis la Seconde Guerre mondiale, une partie des catégories sociales modestes (ouvriers, employés, agriculteurs), ont été aspirées par le haut et, à force de mobilité sociale, ont accédé aux couches moyennes. Elles arrivaient jusque récemment à obtenir des niveaux de consommation toujours plus élevés, une amélioration du logement, etc. Désormais, elles font du surplace. Rien ne dit que cela durera toujours, mais il faut y prêter attention, ce phénomène de freinage est une source de tensions. Alors que les politiques publiques ont, c’est normal, comme priorité d’alléger le fardeau des plus démunis, une partie des classes moyennes ont tendance à se sentir oubliées.

    En bas de l’échelle sociale, enfin, on observe un phénomène vraiment nouveau depuis notre précédent rapport de 2015 : la baisse de niveau de vie réel des plus pauvres. Là, il ne s’agit plus de stagnation, mais bien de marche arrière. Jusqu’à présent, le modèle social a amorti en partie le choc, ce qui explique qu’on ne vive pas une situation à l’américaine avec un effondrement du niveau de vie. Mais avec le chômage, les indemnisations qui arrivent à leur terme, les jeunes qui arrivent à l’âge adulte et deviennent autonomes avec des niveaux de vie de plus en plus faibles et les familles qui en se séparant peuvent devenir deux foyers pauvres, le phénomène est inquiétant.

    Une situation où les inégalités se creusent parce que les plus riches ont des revenus fous mais aussi où les plus pauvres continuent à s’élever est très différente d’une situation où les écarts se creusent des deux côtés. Plus encore qu’au sein des classes moyennes, une partie des couches populaires sont exclues du progrès et le vivent très concrètement avec la baisse de leur niveau de vie.


    * Parmi les dimensions des inégalités sociales, lesquelles sont les plus handicapantes ?

    *
    . . . . .
    La suite : http://www.inegalites.fr/spip.php?page=analyse&id_article=2270&id_rubrique=116&id_mot=30&id_groupe

    #diplômés #inégalités #Louis_Maurin

  • Pour réduire les #inégalités à l’#école, il faut repenser le rapport au savoir
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2275

    Il faut tout d’abord penser l’école pour celles et ceux qui, pour l’essentiel, n’ont que l’école pour apprendre les savoirs formels. Les activités d’apprentissage doivent être conçues pour que l’école fournisse à tous les élèves les moyens de les réussir. Cela suppose de renoncer aux logiques de compétition, de classement, de filières hiérarchisées, de structures de relégation pour élèves en difficulté. L’école doit permettre l’accès aux moyens matériels des apprentissages : ressources bibliographiques, informatiques, culturelles, etc. Elle doit être organisée pour fournir à tous les élèves les étayages, les explications, les pistes de réflexion, les conseils méthodologiques, permettant de franchir les obstacles aux apprentissages.

  • Il faut bousculer l’ordre établi
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2215

    La première condition pour réduire les inégalités économiques et sociales réside dans la transformation de la classe politique puisque ce sont les députés et les sénateurs qui écrivent les lois. Or, les assemblées parlementaires « brillent » aujourd’hui par l’absence quasi totale des ouvriers et des employés qui constituent 52 % de la population active. Interdire le cumul des mandats et la professionnalisation en politique, créer un statut d’élu, permettraient à la politique de redevenir le bien commun de l’ensemble des citoyens. Rendre le vote obligatoire et comptabiliser les votes blancs dans les suffrages exprimés encourageraient les populations isolées à manifester explicitement leurs choix dans les urnes et, du même coup, relèveraient l’exigence des candidats à lutter concrètement en faveur de plus d’égalité.

    • Et à l’autre bout du spectre :

      DE LA MEDECINE GENERALE, seulement de la médecine générale : Un enfant médicalisé. Histoire de consultation 197.
      http://docteurdu16.blogspot.fr/2017/03/un-enfant-medicalise-histoire-de.html

      La maman : « Pourquoi avez-vous levé les yeux au ciel quand j’ai parlé de l’orthophoniste et du neurologue ? »
      Elle a raison : mon non verbal est dramatique.
      Moi : « Parce que je trouve qu’il est petit et qu’il faut prendre son temps. »
      La maman : « Il est intenable en classe. - Que fait-il ? - La maîtresse dit qu’il ne participe pas. Je vais vous donner un exemple, quand elle lit une histoire devant la classe il se lève, se promène et cela dérange tout le monde. »
      Hum.
      Moi : « Et à la maison ? Il écoute quand vous lui lisez une histoire ? - Oui. Le soir, et il s’endort après. Mais il est dur. Il nous épuise. - Est-ce qu’il était comme cela à la crèche ? - Non, il était sage, il ne bougeait pas (3). - Vous expliquez cela comment ? »
      La maman me regarde comme si j’étais un idiot absolu. Elle continue : « A la crèche les enfants jouent alors qu’à l’école on leur fait faire des exercices... Eh bien, B perturbe les exercices et surtout il ne les fait pas... »
      Je pense en moi-même : faire des exercices en petite section de maternelle n’est pas choquant mais cette formulation me choque quand même.
      Je pose une question sotte : « Il y a combien d’élèves dans la classe ? - Ils sont 32. » Cette fois je lève les yeux au ciel.
      (Je rappelle que cet enfant est scolarisé au Val Fourré, l’ex plus grande ZUP d’Europe (je ne sais qui l’a détrônée), en ZEP, et que 32 élèves de trois ans dans une petite section, c’est intenable. Ici, environ un tiers des enfants proviennent de familles où le français n’est pas la langue maternelle des parents et où le français ne leur a même pas été appris à la maison !). (4)

    • « Rendre le vote obligatoire » ! ? Donc, sous prétexte d’égalité, on casse la liberté individuelle ?
      Ce que j’aime dans toutes ces « nouvelles » propositions c’est qu’on a toujours le bâton, quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, jamais il n’y a la possibilité de laisser les choses se faire, comme dans le logiciel libre, ou Nuit Debout.
      Les théoriciens sont toujours du même côté, seuls changent leurs carottes et leurs bâtons.
      Il faut lutter contre ça aussi, donc.
      Ca s’appelle du populisme, rien de plus.

    • Perline il faut voir le bon côté des choses : rendre le vote « obligatoire » généralisera la désobéissance civile :p

    • Abolir les privilèges

      Le savoir étant le véritable pilier du pouvoir, son accès doit être démocratisé dans une lutte acharnée contre l’échec scolaire. La connaissance de la société, notamment dans cette phase du système capitaliste particulièrement violente, est indispensable.

      L’école peut et doit donner à comprendre les processus sociaux qui conduisent aux inégalités d’autant plus que les membres de la classe dominante cherchent à tout prix à masquer les racines de leurs privilèges et de leurs rémunérations exorbitantes. Compte tenu du rôle essentiel des grandes écoles dans la reproduction des élites, leur suppression serait un acte symbolique de la plus haute importance car elle casserait un peu de leur entre-soi. Car l’impunité, et donc la récidive, dans la prédation des richesses et des pouvoirs à leur seul profit se construisent dans les cercles fermés de l’aristocratie de l’argent.

      Des mesures efficaces contre la ségrégation urbaine mettraient à mal un autre entre-soi, celui des beaux quartiers. La représentation systématique des salariés dans les conseils d’administration des grandes entreprises industrielles et bancaires malmènerait les petits arrangements entre camarades de classe. Pour tricher heureux, il faut en effet tricher cachés. L’abolition des secrets dont s’entourent les puissants, les secrets bancaire, fiscal ou des affaires est la condition pour maîtriser l’évasion fiscale qui prive l’État de près de 80 milliards d’euros chaque année, soit l’équivalent du déficit public de la France.

      Les inégalités creusent non seulement un fossé entre les membres de la classe dominante et ceux des classes populaires mais elles constituent, en plus, une arme pour l’asservissement de ces dernières. Le refus des plus riches de payer des impôts à la hauteur de leur fortune construit une dette que les salariés sont sommés de rembourser. C’est donc bien par des mesures concrètes prises simultanément dans les différents secteurs de l’activité économique et sociale qu’une classe politique profondément réformée pourra diminuer les inégalités en prenant en compte les relations qu’elles entretiennent les unes avec les autres. Des réformes à potentialité révolutionnaire.

      Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot

    • @marielle Le populisme n’est ni de gauche ni de droite ! C’est une manière de faire, Evita Perron c’est OK ? Pepe grillo OK ? Le CID Unati, pas OK ?
      C’est comme si tu préférais le fascisme de gauche, en fustigeant le fascisme de droite, ou que tu soutenais les dictateurs de gauche, en fustigeant les dictateurs de droite.
      Ah ? Oups....

    • Alors que la campagne présidentielle entre dans la dernière ligne droite mais toujours sur fond d’affaires, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, appelle à se saisir du vote Mélenchon pour exiger un changement radical. Selon lui, rien n’est joué pour ce premier tour et il invite les électeurs à ne pas se laisser voler leur vote et à ne pas tomber dans le « piège » Macron face au réel danger FN.

      Pour des millions de Français, la peur de Le Pen fait du vote Macron un vote utile. Que leur dire ?

      Pierre Laurent. Cela fait un an que l’on construit un piège politique pour empêcher les Français de choisir une véritable politique de gauche. Le choix se réduirait à Mme Le Pen ou une version ou une autre des mêmes politiques libérales – soit la version ultraréactionnaire de Fillon, soit une version prétendument modernisée avec Macron. Mais nous avons déjà vu Macron à l’œuvre. Il a été l’inspirateur de la politique économique de François Hollande. Et aujourd’hui il veut poursuivre avec 60 milliards de dépenses publiques et 120 000 fonctionnaires en moins… Sa première visite internationale a été pour Angela Merkel pour l’assurer que la France, avec lui, poursuivrait dans la même voie. L’idée qu’on sera en meilleure position pour battre Mme Le Pen si le vote Macron est très élevé, quitte à faire descendre les votes de gauche, est une idée extrêmement dangereuse. Ne nous trompons pas d’adversaire. Pour porter le plus haut possible le vote Mélenchon, le danger, c’est le vote Macron, pas le vote pour Benoît Hamon, qui est d’ailleurs combattu par les tenants de la ligne sociale-libérale. Nous aurons demain à reconstruire avec tous les électeurs de gauche.

      Alors, comment contrer le danger FN ?

      Pierre Laurent. D’abord en combattant ses idées. J’ai publié un livre pour démonter l’imposture de son programme car j’en ai assez de la complaisance qui entoure le discours du FN. J’ai conscience que, pour combattre cette banalisation, il faut le faire avec des arguments précis, en démontant un discours qui s’emploie à maquiller ses véritables intentions. Prenons l’idée centrale du FN : il prétend qu’il créera un bouclier protecteur pour les travailleurs en constitutionnalisant la préférence nationale. Si cela arrivait, ce serait en vérité la fin du principe central d’égalité dans notre République, et son remplacement par un principe officiel de discrimination. Ce ne serait donc pas une protection mais une attaque contre tous les principes fondamentaux d’égalité. C’est l’ensemble des droits des travailleurs qui serait fragilisé. En créant des catégories de salariés sans droits, sans accès à la protection sociale, le FN institutionnaliserait sur le sol national le dumping social entre salariés aux droits différents. En vérité, Mme Le Pen passe son temps à diviser les Français en exonérant de toutes responsabilités la concentration des richesses financières dans les mains de quelques-uns.

      Humanité Dimanche Vendredi, 31 Mars, 2017

    • Mais bien sûr que oui qu’il existe un populisme de gauche et c’est celui que construit Jean-luc Mélenchon pour pouvoir faire face à l’ultra libéralisme, à l’imposteur Macron et au nationalisme de Lepen. @perline
      Je fais partie de ce peuple et j’en suis fière et j’appelle au dégagisme de la classe politique corrompue, à la création d’une constituante et de la VIème république.

      « Par et pour le peuple c’est ça la révolution citoyenne »

      Pour finir, je propose un tableau qui résume la situation. On peut dire que trois pôles se disputent l’hégémonie idéologique sur notre société. Le premier : « ma tribu d’abord, périssent les autres ! » C’est la règle brune. C’est l’extrême droite de Madame Le Pen qui domine ce bloc où l’on trouve aussi Dupont-Aignan et Asselineau. Le second c’est : « chacun pour soi, le marché pour tous ». C’est la règle d’or. Ici domine à cette heure la candidature d’Emmanuel Macron. Le troisième c’est le « tous ensemble ». C’est ce que fédère en majeure partie ma candidature. Entre ces blocs, d’inégale importance, les candidatures qui essaient de se positionner entre deux de ces pôles entrent dans une tension ingérable. Ainsi quand Fillon tâchait d’unir le tribalisme réactionnaire et le libéralisme économique ou bien quand le PS a voulu établir un pont entre le « chacun pour soi » libéral et le « tous ensemble ». On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais on sait à cette heure ce qui se produit : une profonde et ample redistribution des adhésions entre ces trois groupes. Elle devient l’enjeu de l’élection. Elle fournit la base de trois programmes bien distincts. Et chaque jour qui passe, en dépit des remuements de l’écume des choses, le grand nombre se positionne progressivement à l’un ou l’autre de ces trois pôles.

      Jean-luc Mélenchon

      « La perception de la nature profondément antidémocratique des institutions françaises et européennes gagne les esprits. Mais la traduction en termes électoraux de cette conscience nouvelle risque d’être dévoyée par le piège d’un « vote utile » qui choisirait comme opposant à l’extrême droite un adorateur de la mondialisation. »

      Serge Halimi

    • Pour diminuer les inégalités et bousculer l’ordre établi : la sécurité sociale à 100% et la fusion avec les complémentaires santé

      L’idée n’est pas totalement nouvelle. En 2012, M. André Grimaldi, chef du service de diabétologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, Frédéric Pierru, sociologue et politiste à Sciences Po, et M. Laurent Sédel, chirurgien hospitalier, expliquaient dans Le Monde diplomatique : « On peut, à terme, envisager la suppression complète des assurances-maladie complémentaires, avec un taux de prise en charge publique de 100 % . » Depuis, les difficultés se sont tellement accumulées que tous reconnaissent l’urgence de changer de braquet. Deux candidats préconisent cette solution : M. Jean-Luc Mélenchon, de la France insoumise — avec des nuances dans la mise en œuvre —, et M. Philippe Poutou, du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA)

      Martine Bulard

      https://www.monde-diplomatique.fr/2017/04/BULARD/57417

    • Bien sûr qu’il existe un populisme de gauche ! Et il est aussi pourri que le populisme de droite.
      Je croyais que tu avais compris mais il semble que non.
      D’ailleurs, quel que soit l’adjonction qu’on lui fasse, un xxx isme est toujours un xxxisme, et droite ou gauche n’y change rien.
      Et d’ailleurs, je ne comprends pas du tout ce que vient faire là le texte que tu ajoutes.
      Je pense que tu es en grande confusion d’argument. Et que tu sautes sur tout ce que tu penses argumenter de ta croyance.
      On peut faire aussi bien pareil avec n’importe quel argument du FN, si on veut défendre le FN, sortir un texte sympathique, qui dit que le FN fait la proposition et hop le tour est joué !
      On comprend mieux pourquoi il n’y a aucune logique politique sensée dans la majorité de la population.

    • « Les tensions de notre société naissent dans le refus de voir la situation de domination des catégories aisées »
      http://www.slate.fr/story/141983/declassement-diplomes-inegalites

      Les diplômés ont-ils pris en otage le discours sur les inégalités au détriment des classes populaires ? C’est ce qu’explique Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

      « Le diplôme est devenu une des protections majeures, qui sépare le monde des “stables” et celui des “flexibles”. »

      « Le discours sur la soi-disant précarisation en masse et les “intellos précaires”, est un discours de réassurance des diplômés. C’est une manière de s’approprier la crise, de se placer parmi ses victimes et d’occulter la valeur du diplôme. »

      « Les femmes touchent 10% de moins que les hommes à poste équivalent, tout le monde connaît ce chiffre. Mais les femmes ouvrières gagnent trois fois moins que les femmes cadres, cela ne pose aucun problème »

      Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des Inégalités

    • Bien sûr qu’il existe un populisme de gauche ! Et il est aussi pourri que le populisme de droite.

      @perline

      Mais pas du tout, le peuple de Mélenchon est différent de celui de Lepen nationaliste et xénophobe.

      « Un populisme de gauche doit conduire à une démocratie radicale »

      Est ce que vous considérez que nous vivons dans une véritable démocratie. Moi je ne le pense pas et je n’ai aucun mépris pour le suffixe isme de populisme de gauche car je vous ferai remarquer qu’il existe aussi un souverainisme de gauche et pour cela je vous renvoie aux articles de Frédérique Lordon référencés sur Seenthis.

      Mais vous êtes libre de mépriser les gens du peuple [comme la majorité des personnes qui lisent et citent le Figaro ; ah ! oups !] dont je fais partie et de faire l’éloge de Macron l’homme du capital défenseur de l’individualisme et adorateur de la mondialisation.

      On comprend mieux pourquoi il n’y a aucune logique politique sensée dans la majorité de la population.

      Mais détrompez vous la majorité de la population a très bien compris les enjeux de la politique actuelle de la mondialisation heureuse et du capitalisme financier qui nous conduisent à un déni de démocratie et à la misère des peuples.

    • Judith Butler : « Un populisme de gauche doit conduire à une démocratie radicale »

      Lorsque nous réfléchissons au trumpisme, le problème n’est pas celui de l’identité, mais de l’économie, de l’héritage persistant du racisme, du déchaînement contre les élites culturelles, du fossé béant entre ceux qui ont fait des études et les autres. Trump a libéré des rancœurs et des haines qui couvaient depuis longtemps. Si c’est un populisme de droite, c’est un populisme qui semble aujourd’hui conduire au fascisme. A mon avis, un populisme de gauche doit conduire à une démocratie radicale. En fait, le terme « populisme » revêt une signification très différente en France et qui n’est pas partagée par tous. Je comprends que, pour la majorité des gens, c’est un terme méprisable. Il est perçu comme l’expression politique d’une vague de sentiments irrationnels. Je ne pense pas qu’il soit considéré ainsi en Argentine, par exemple, où il incarne une manière d’exprimer la volonté du peuple.

      La plupart des théoriciens de la démocratie conviennent que la « volonté populaire » est une question complexe, mais les descriptions les plus intelligentes du populisme, telle que celle proposée par Ernesto Laclau, cherchent à comprendre comment des factions, des identités et des intérêts particuliers divers peuvent se lier les uns aux autres sans perdre leur spécificité.

      Pour Laclau, cet effort d’« articulation », d’une série de connexions entre diverses identités est l’objectif du populisme. Il ne s’agit pas d’une convergence fasciste vers une « volonté unique », ni de l’émergence d’un leader charismatique qui semble unifier le peuple. Bien sûr, il existe un populisme de droite et un populisme de gauche, et le populisme en lui-même ne constitue pas une posture politique complète. Les solidarités auxquelles il est possible de parvenir par le biais de divers modes de communication et de mobilisation doivent produire une majorité de gauche susceptible d’élire un gouvernement qui cherche à asseoir la démocratie tant dans sa forme que dans son contenu.

      http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.liberation.fr%2Fdebats%2F2017%2F01%2F20%2Fjud

      L’appel à manifester de Judith Butler
      http://www.regards.fr/web/article/l-appel-a-manifester-de-judith-butler

      Rassemblement et volonté populaire

      Tout ceci nous oblige donc à reconsidérer ce que nous voulons dire par « peuple », ce à quoi nous pensons lorsque nous parlons de souveraineté populaire, de vote populaire, de mobilisations populaires. S’il est vrai qu’il existe une tension entre la forme politique de la démocratie et le principe de souveraineté populaire comme le montrent ces manifestations, il faut donc s’interroger sur la manière dont des expressions de la volonté populaire peuvent, et même doivent contester la forme existante, officielle de la démocratie – non pas, justement, au nom d’une forme réduite de la démocratie, mais pour, au contraire, la radicaliser, l’élargir.

      Le dernier livre de Judith Butler est ainsi pleinement politique. Son propos s’inscrit d’ailleurs d’emblée dans la perspective d’Ernesto Laclau et Chantal Mouffe. Il prend en effet en compte ce que Chantal Mouffe a appelé le « moment populiste ». Et donc, aussi, l’idée d’un populisme de gauche, ou progressiste, qui voit dans les manifestations populaires une possibilité de radicaliser la démocratie en la réinscrivant dans le sens d’une demande d’égalité et de justice sociale. C’est d’ailleurs à cette dimension de l’expression de la volonté populaire que s’attache en fait le livre de Judith Butler. Que se passe-t-il quand des corps s’assemblent, se rassemblent ? Qu’expriment-ils, que manifestent-t-ils ?

      #résistance #démocratie #La_force_du_peuple

    • @marielle Je ne réponds pas à ce genre de procès d’intention par quelqu’un qui se la pète, et qui se permet de décider d’où vient l’autre, ce qu’il pense et ce qu’il vote.
      Quelqu’un de méprisant et d’inculte, sans aucun respect pour l’autre.
      Minable.
      Très Mélenchon, très macho, très coq, très prétentieux.
      BYE

    • Je me demande, du coup, ce que ça leur fait, à la droite néo-réac et à l’extrême-droite xénophobe qui n’a pas de mots assez doux pour ce « peuple populiste », ce peuple qui dirait toujours la vérité contre les élites, ce peuple qui élit Trump, ce peuple qui brexite, ce peuple qui aimerait Le Pen, qui se vautrerait dans la panique identitaire, de se prendre un Poutou comme on se prend un missile tactique ?
      Un Poutou populiste, pour le coup, comme eux, mais un populiste cauchemardesque, un populiste avec une conscience de classe, une vraie conscience de classe velue et blindée, un Poutou qui capte le discours du tous pourris avec une légitimité en béton, un Poutou qui rappelle qu’il est le seul à être ouvrier et qui renvoie Fillon et Le Pen à ce qu’ils n’ont jamais cessé d’être : des aventuriers moyennement honnêtes, des bourgeois qui n’arrivent plus trop, tout à coup, à amuser le tapis avec le totalitarisme islamique ou ces salauds de bobos (même si les seconds sont les victimes du premier) et se retrouvent bien obligés de faire profil bas contre ce partageux qui met sous leurs yeux d’une part la contradiction entre leurs vertus publiques et leurs vices privés et d’autre part la vraie vie de ceux qui sont du mauvais côté des inégalités.
      Quand on joue avec les allumettes, un mauvais retour de vent, et c’est vous qui brûlez. C’est ce qui est arrivé à Fillon et Le Pen hier soir.
      Ils peuvent toujours appeler au secours Bouvet ou Zemmour, ou d’autres chiens de garde qui aiment les pauvres tant que les pauvres s’en prennent à l’Arabe, au pédé, aux avortées, (et surtout pas aux patrons), ils peuvent continuer de mal lire Orwell ou Pasolini. C’est pourtant eux, à la fin, qui se sont retrouvés tout seuls dans le noir et personne ne les a entendus crier.
      On ne votera probablement pas pour Poutou mais on lui doit, dans cette campagne, un pur moment de rock’and roll dialectique. Qu’il en soit remercié. Au nom du peuple, justement.

      http://feusurlequartiergeneral.blogspot.fr/2017/04/un-pur-moment-de-rock-and-roll.html
      https://seenthis.net/messages/586269 via davidzentao

    • Poutou (c’est mignon comme patronyme) s’est comporté comme le « fou du roi » à qui on autorise quelques libertés de paroles parce qu’il est « fou » donc « excusable ». Ça ne change rien au fond du problème. La cour a pu s’offusquer de son irrévérence. Sa candidature n’aura que l’effet de conforter le pouvoir dans son attitude de mépris de ses plus humbles sujets auxquels on aura fait remarquer en passant qu’ils ont bien de la chance de vivre « en démocratie » et de se divertir grâce aux spectacles qui leur sont offerts par les médias.

  • #Femmes, 50 ans ? Le nouvel âge ingrat - Le Temps
    https://www.letemps.ch/societe/2017/03/20/femmes-50-ans-nouvel-age-ingrat

    Le deuxième événement est extérieur. A 52 ans, Elodie se sépare. « C’était une bonne chose, je vivais une relation toxique avec un manipulateur qui ne cessait de me mettre à l’épreuve. » Soulagement donc, sauf que la suite n’est pas rose. « De retour sur le marché de la séduction, je suis tombée à la renverse. Dans la rue, les transports publics et les soirées, j’ai tout à coup réalisé que je possédais un superpouvoir : l’#invisibilité. Désormais, plus aucun homme ne me voit. Dans le train par exemple, la plupart des hommes fixent leur portable, et s’ils lèvent les yeux, ils me passent à travers. Je vous assure : une femme quinquagénaire devient subitement invisible ! » Ensuite, poursuit la jolie Elodie, les sites de rencontre ne relèvent pas le niveau. « Les hommes de mon âge visent et conquièrent sans problème des femmes de dix, quinze ans de moins. Dès lors, sur les sites, j’étais soit approchée par des très jeunes garçons, de 25 ans, qui veulent se faire une MILF pour frimer auprès des copains. Soit par de vieux types avec qui je ne partage rien. » C’est qu’Elodie aime la musique électronique et court les concerts. « Une histoire qui se résume à l’enchaînement classique dîner, ciné ? C’est pas mon truc ! »

    #âgisme @beautefatale

    • Les hommes cis hétéros savent très bien ce que vivent les femmes. Parceque les femmes de 50 ans ne sont pas vraiment invisibles sinon on s’en servirait massivement dans l’armée pour des attaques ultra discrètes. Moi j’en voie des femmes de 50 ans alors je peu pas croire que les hommes cis hétéros de 50 ans soient déficients de la vue seulement pour ces femmes là. Ces hommes ne veulent simplement pas de femmes qui leur soient égales et ils font tout pour cela dans un parfait déni.

      Jusqu’à 50 ans, l’être humain est tourné vers l’extérieur. Il construit ses vies professionnelle, personnelle et sociale et existe essentiellement dans le regard de l’autre. Du coup, il est dans une énergie constante de séduction. Dès 50 ans, explique Christophe Fauré, le mouvement s’inverse. L’être humain se tourne vers lui-même et cherche à satisfaire ses propres aspirations.

      Cet effet joue aussi et surtout sur les homme et leurs habitudes de dominant qui sont de plus en plus importantes et décomplexés. A 50 ans les hommes ont accumulé beaucoup de privilèges par rapport aux femmes et leurs capacité de domination sont à leur apogée. De mon experience de harcelement de rue les hommes agés sont les plus agressifs et les plus crades. C’est aussi à cet age qu’ils se mettent à pontifier sur tout et cherchent des femmes jeunes, plus précaires, qui ne sont pas en position de contrarié leurs vues et qui vont aussi pouvoir s’occuper d’eux gratuitement pour leurs fin de vie.
      Voire les articles d’Antisexisme sur l’impuissance comme model de beauté. Ce que les hommes trouve beau, séduisant chez une femme c’est qu’elle soit impuissante face à eux. https://antisexisme.net/2016/01/02/impuissance-01
      Pour les différences d’age dans les couples j’ai trouvé ceci ;


      https://www.franceinter.fr/societe/anatomie-de-la-difference-d-age-dans-les-couples

      De mon point de vue devenir invisible auprès des hommes dans l’espace publique c’est une amélioration. Ce qui est ingrat surtout dans la 50 aine pour les femmes c’est le taux de chômage et le minimum vieillesse auquel il faut se préparé. Les patrons (qui sont plus nombreux à être des hommes) sont aussi étrangement aveugles aux CV des femmes de 50 ans...
      http://www.huffingtonpost.fr/margaux-gilquin/chomage-longue-duree-seniors_b_9679608.html

      ( Edit : Dans la suite de la discutions il s’avère que ce que je dit là est faux aujourd’hui. Voire le message de @simplicissimus plus bas )

      Pour revenir à la séduction amoureuse, les hommes qui ne voient pas ces femmes de 50 ans, il vaut mieux s’en tenir loin, puisque que ce sont ceux qui cherchent des femmes qu’ils vont pouvoir dominé.
      https://www.youtube.com/watch?v=sVW5V14UGks

    • @mad_meg

      Les patrons (qui sont plus nombreux à être des hommes) sont aussi étrangement aveugles aux CV des femmes de 50 ans...

      Ils le sont également des CV d’hommes de plus de cinquante ans. Là pour le coup, je me demande s’il n’y a pas égalité (encore que je sois presque sûr que des chiffes vont balayer cet espoir). Quand tu as cinquante ans dans une entreprise, tu passes dans une autre dimension.

      Et sinon dans l’article je relève également ceci :

      Spécialiste du deuil, ce psychiatre et psychothérapeute français n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, la crise des 50 ans est aussi déstabilisante que l’adolescence. Mieux, selon le spécialiste, le sentiment général de bien-être atteint son niveau le plus bas à cet âge et remonte après ! La grande différence entre l’homme et la femme, poursuit le psychiatre, c’est que la femme, soumise à la ménopause, y est confrontée sans délai, alors que l’homme, intact physiquement, peut se bercer d’illusions à 50 ans.

      Intact physiquement , vraiment ?

      Ben je sais pas les autres, mais moi à cinquante deux ans, je ne suis plus tout à fait le jeune homme que j’ai peut-être été.

    • Pour le taux de chomage des femmes de 50ans j’ai pas trouvé le chiffre précis comparé aux hommes de la même tranche d’age mais j’ai souvenir qu’il y a une nette différence en défaveur des femmes. J’ai trouvé ceci mais trop technique pour moi. Peut être que @simplicissimus y comprendra quelquechose mais ca dépasse mes compétences en statistiques :
      http://www.journaldunet.com/economie/magazine/1038148-chomage/#chomeurs-age-sexe
      L’écart de revenu et de niveau de vie est de plus en plus fort entre les femmes et les hommes avec l’age.
      http://www.inegalites.fr/spip.php?article972

      Pour l’aspect physique les femmes ont le même pbl que les hommes + un changement brutal avec la ménopause + les maltraitances médicales de genre, tel que la non connaissances des symptômes d’infarctus ect...
      http://www.feroce.co/symptomes-avc-femmes

      Ca me fait pensé à une chose que j’ai toujours entendu par rapport à ca. Une désaprobation des femmes qui n’assument pas leur age sois disant. Pour les femmes qui « s’habillent encore comme des ados » et qui devraient s’habiller en vieille dame (jupes longue, vetements sobres et discrets...). Ca m’a toujours heurté d’entendre ca et c’est toujours très vivace.
      par exemple ce site de conseil vestimentaires pour les femmes de 50 ans indique :

      En portant la jupe au genou, vous êtes certaine de ne pas vous tromper. Les femmes de plus de 5 pieds 4 pouces peuvent également la porter sous le genou, tandis que les plus petites peuvent opter pour des modèles un peu plus courts qui se portent au dessus.

      Le col roulé ou le col châle sont de bonnes alternatives pour les femmes de plus de 50 ans.

      Qu’il soit de couleur contrastante ou de la même couleur que votre tenue, le veston est souvent la touche finale qui fait toute la différence ! On peut même se permettre un brin de folie. Ayez une touche d’originalité dans le choix du tissu, de la texture ou de la couleur.

      À partir d’un certain âge, pas de décolleté plongeant ! Une encolure ronde convient mieux aux petites poitrines tandis que les femmes à poitrines fortes devraient privilégier les encolures en V (plutôt que carrée) et éviter les encolures montantes.

      https://www.lebelage.ca/sante-et-mieux-etre/beaute/conseils-mode-pour-femmes-de-50-ans-et-plus?page=all

    • Ce que je pense aussi sur le sujet c’est que les femmes affrontent avec beaucoup de courage cette période qu’elles regardent en face, ont le courage de l’appeler par son nom, la ménopause (qu’elles vivent toutes très différemment, de façon plus ou moins agréable d’après ce que j’en comprends), quand les hommes n’ont évidemment pas le courage, même pas entre eux, surtout pas entre eux, de parler d’un déclin tout à fait similaire, même s’il semble plus progressif (et quand je dis plus progressif, je me demande même si je ne dis pas cela pour me rassurer moi-même), alors que c’est quand même assez flagrant.

    • Pour l’andropause, j’ai l’impression que les hommes n’en parlent pas et prennent du viagra souvent en cachette. Sur le sujet de l’andropause j’ai trouvé ca :
      http://sante-medecine.journaldesfemmes.com/faq/7431-andropause-chez-l-homme-symptomes

      sur la consommation de viagra :
      http://www.planetoscope.com/lamour/1364-consommation-mondiale-de-viagra.html

      Il y a pas mal de campagne de sensibilisation aux problèmes erectiles masculins on en parle quant même un peu mais sans prononcé le mot andropause. Ce n’est jamais l’occasion de remettre en cause le sexe non pénétratif. Pourtant au niveau confort de vie tout le monde y gagnerait. Les femmes qui ont les vagins secs à cause de la ménopause et l’espérance de vie des hommes qui s’exposent à des problèmes grave à cause du viagra qui agit sur le fonctionnement du cœur.

    • Merci à vous tous @mad_meg @aude_v @philippe_de_jonckheere pour vos liens, la qualité et la sincèrité de vos commentaires. J’ai beaucoup de plaisir à vous lire. Au fait j’ai commencé la lecture d’ Une fuite en Egypte .

      Récapitulatif des symptômes de l’andropause :

      Une baisse de la libido.
      Des érections moins rigides et moins fréquentes.
      Des épisodes de sudation indépendants d’une dépense physique.
      Une fatigabilité plus fréquente, une récupération physique plus
      laborieuse après efforts.
      Des troubles du sommeil.
      Une nervosité accrue, une irritabilité plus fréquente.
      Une tendance dépressive.
      Une diminution de la masse musculaire.
      Une augmentation du périmètre abdominal.
      Une fragilité osseuse.
      Des douleurs musculaires et articulaires plus fréquentes.
      Une régression de la pilosité.

      Cela ressemble en de nombreux points à la ménopause.

    • Merci @marielle :)
      Pour l’andropause je suis surprise de la ressemblance avec la ménopause. Avec quant même il me semble une monté progressive qui change pas mal la manière de vivre les choses.
      Sur la ménopause il y a quelques ressources sympas sur #radiorageuses
      Ici une disscution sur le sujet :
      http://radiorageuses.net/spip.php?article687
      et là des témoignages :
      http://radiorageuses.net/spip.php?article106
      #radio #ménopause #andropause

    • Je peux vous faire part de mon expérience personnelle de ménopausée :)
      La plus grande souffrance pour moi a été de me voir partir en vrille comme ça, pour un oui ou pour un non. Je dis de me voir parce que je ne me reconnaissais pas. Enfin, pour un oui ou pour un non, j’avais quelques raisons mais ces accès étaient très violent. Je suis quelqu’une d’hyper sensible, à fleur de peau, mais avec le temps on temporise, on relativise, on réagit moins vivement. Donc pendant deux ou trois ans je suis partie parfois en vrille et pendant ces accès j’ai pu dire des horreurs à des gens (pas beaucoup) qui avaient pu me contrarier. J’étais irascible, voilà le mot juste, irascible. Après ces accès j’étais très malheureuse parce que je ne pensais pas ces horreurs, je regrettais amèrement de les avoir dites et en plus je ne me reconnaissais pas. Sans doute aussi je traversais une période difficile dans ma vie personnelle qui n’avait rien à voir avec la ménopause. Cela exacerbait sans doute les choses. Quand ces accès ont cessé j’étais vraiment soulagée (et peut-être pas seulement moi).
      Point de vue corporel, mon corps bougeait beaucoup, j’avais l’impression parfois d’être bouffie de l’intérieur. Pas d’avoir grossi mais d’être enflée, bouffie c’est le mot. J’en ai parlé avec une copine bien plus jeune qui commence à avoir des symptômes, elle ressentait la même chose. On peut ressentir un petit cela à l’approche des règles mais dans une moindre mesure je trouve. Voilà donc cette période très inconfortable où j’avais l’impression que mon corps bougeait tout le temps a duré au moins cinq ans.
      J’ai eu quelques bouffées de chaleur mais rien de trop prégnant. Depuis jeune j’ai eu régulièrement des suées qui me prenaient la nuit, je me réveillais trempée des pieds à la tête et frissonnante, drap et oreiller mouillés. C’était donc pas pire.
      Voilà, tout cela est maintenant terminé, corps et humeur sont stabilisés. Je n’ai pas grossi, mis à part que j’ai pris une taille de soutien gorge mais j’ai tendance à penser que c’est le relâchement des tissus :)
      Du côté de la libido, le clito fonctionne bien mais je m’assèche à l’intérieur.
      Sur l’invisibilité par rapport au regard des hommes, je crois que ça me fait des vacances. Non pas que j’étais particulièrement séduisante mais ma personnalité pouvait attirer et ça m’a posé des problèmes. Je dis ça, je ne sais pas au juste mais j’ai eu des problèmes. Et puis j’ai eu tellement de déboires dans ma vie amoureuse que j’ai plus ou moins renoncé à rencontré quelqu’un. A côté de cela, la solitude ne me pèse pas tant que beaucoup, je crois.
      Voilà, je crois que j’ai fait le tour.
      Maintenant j’ai pris un petit coup de mou en début d’année en réalisant que j’avais 56 ans. Jusque là vieillir ne m’avait pas vraiment atteint mais cette année ça m’a fait un drôle d’effet. Et pour plusieurs raisons. La première, et ça j’ai pu en discuter avec d’autres personnes qui ressentent pareil, c’est qu’on a une représentation des personnes de plus de 50 ans qui ne correspond pas au ressenti qu’on a de sa propre personne. C’est clair et net. Ensuite, on fait beaucoup moins de choses dans sa journée et dans sa vie en général, on peut se sentir un peu frustré. Ou alors il faut prendre des produits. Je n’en prends pas. Et contrairement à certaines personnes qui se réveille de plus en plus tôt le matin en vieillissant, moi c’est plutôt l’inverse surtout l’hiver. Mais en ce moment ça va, je me réveille sans réveil un peu avant 7 h, comme avant.
      L’aspect le plus difficile pour moi maintenant, c’est la question professionnelle. Déjà que je suis infoutue de « mettre en avant mes compétences » je sens bien que mon âge (et aussi mon sexe) me pénalisent lourdement professionnellement parlant. Pour être franche, je ne sais comment cela va se terminer. J’ai de plus en plus de mal à décrocher des contrats, avec mon statut d’artiste j’ai droit à rien, célibataire, pareil, et pour couronner le tout j’ai toujours 16 trimestres de cotisations retraite dans la vue (merci la Cipav). Là je n’ai pas payé mes cotisations depuis juillet 2016 à la MDA ni pour la complémentaire vieillesse obligatoire. Je vais demander l’étalement de ce que je dois. Bizarrement, j’arrive à rester relativement sereine en me disant que je peux tenir un mois ou deux de plus et après on verra.

    • Pour le taux de chômage des plus de 50 ans, j’avais ce même souvenir, mais il est ancien et ne correspond plus aux chiffres actuels où depuis quelques années le taux de chômage des hommes de plus de 50 ans est devenu supérieur à celui des femmes.

      Bon, à prendre avec modération parce que, si je ne m’abuse le taux de chômage est relatif aux actifs. Et le taux d’activité des femmes de plus de 50 ans doit être inférieur à celui des hommes. Mais je n’ai pas trouvé de taux par tranche d’âge.

      série longue (et détaillée) à télécharger là
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/2388200?sommaire=2045174
      (pour ceux que ça intéresse, on y trouve aussi le détail par tranches d’âge de 5 ans)

    • Merci @odilon pour ton témoignage. Il est précieux et j’espère que tu va trouvé à nouveau du travail qui te laisse un répis. Pour les bouffées de chaleurs ca me rassure, j’en ai comme toi depuis très longtemps. Par contre pour le caractère irascible je n’ose pas imaginé ce que ca va donné avec mon tempérament quant ca va me tombé dessus...

      Merci @simplicissimus je devais avoir des statistiques anciennes aussi en tête. Je vais édité mon message pour rétablir la vérité.

    • Merci @odilon de ton témoignage. C’est vrai que la ménopause est un tabou, alors que c’est pourtant le même type de transformation que le homard adolescent dont parle Dolto. Une espèce de période de mutation qui vous surprend et vous inflige le grand #hasbeen si on en profite pas pour se féliciter d’avoir franchi le mur reproductif qui vous rend à vous même. (tant pis si j’écris mal)

      Pour rebondir sur l’invisibilité, la plupart des femmes de plus de 50 ans avec qui j’en parle l’on bien remarqué. (Surtout les copines actrices) Pas forcément qu’elles en souffrent, ça leur fait plutot des vacances de ne plus être vu. Mais quand même, non seulement ce sont la plupart des hommes qui deviennent aveugles mais aussi les plus jeunes (femmes ou hommes) que l’on a habitué à rester en troupeau et à considérer les adultes comme désagréables qui ne vous captent plus du tout, même pas du mépris, juste de l’inintérêt. Et ça m’a amusé de voir qu’une des seules qui ne l’a pas remarqué est une executive-woman sans une ride et toujours souriante qui à 50 ans en parait 30 !

      Quant au viagra, j’ai un pote qui en prenait, pour la petite histoire il pleurait que je n’ai pas envie ce jour là alors que sa pilule lui coutait si chère et qu’il l’avait déjà avalé. Je l’ai foutu dehors.

  • Les #classes sociales, un outil indispensable pour comprendre les inégalités
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2259

    L’abandon d’une analyse en termes de classes sociales n’est pas sans faire courir quelques risques à la #sociologie. Le premier est celui du renoncement à percevoir les #inégalités sociales comme une structure et un mécanisme : sans classes, les inégalités sont multiples, s’agrègent, se croisent et se neutralisent sans former un #système. Alors, le système est « irreprésentable », parfaitement individualiste, dominé par des parcours, des réseaux, du #capital social et des ressources bien plus que par des rapports sociaux. Chaque sociologue devient le spécialiste et le propriétaire d’une inégalité rapidement mise en concurrence avec d’autres. Le second risque est de dissoudre le couplage des inégalités sociales et de la #domination, le couplage des classes, de la conscience de classe, de la #résistance et de l’action. Or, ni la domination sociale, ni les mille résistances n’ont disparu. Même si la structure des classes sociales et les relations entre les classes se sont profondément modifiées, l’analyse en termes de domination de classes ne saurait donc être abandonnée.

  • Les sports d’hiver, une pratique de #privilégiés
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=1384

    Les sports d’hiver occupent-ils une place aussi grande dans les #médias parce que le tourisme est un enjeu économique important et que le #ski fait partie des pratiques de l’univers des journalistes ? Il suffit qu’une fraction très réduite de la #population se déplace pour alimenter en reportages sur les embouteillages télévisions et radios, en complet décalage avec les pratiques de l’immense majorité de la population. La fréquentation des stations se maintient pour une raison simple : les catégories qui profitent de la neige ne sont pas concernées par la montée du chômage et la baisse des niveaux de vie.

    #inégalités

  • Non, l’#école n’augmente pas les #inégalités
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2252&id_rubrique=64

    Le système français n’est pas le pire au monde, il est hypocrite. Ce qui fâche, ce n’est pas ce qu’il est, mais l’écart entre un discours sur l’égalité scolaire et la réalité vécue par les « non-initiés » des milieux populaires. Leur rejet par le système est d’une rare violence et nourrit les tensions sociales. C’est l’un des piliers oubliés de la montée de l’extrême droite.

    Il y a alors deux solutions. Soit on assume le néolibéralisme scolaire français et la loi du plus fort, fermement défendue par la bourgeoisie intellectuelle française, de gauche comme de droite, de Marianne à Valeurs actuelles en passant par le Nouvel Observateur. Si l’on suit cette logique, il faudrait alors réintroduire le certificat d’études, les uniformes, le bonnet d’âne, les bons points et des filières dès le CM2 pour éviter que les enfants de la nouvelle bourgeoisie intellectuelle côtoient la masse du peuple. Ils feront des serviteurs zélés qui acceptent de travailler le dimanche et tout ira bien. Si l’on croit, au contraire, qu’il est de l’intérêt général d’avoir une école plus juste, il est temps de mettre en œuvre non plus des replâtrages permanents mais des transformations de fond. Il faudrait pour cela, des moyens financiers et davantage de courage politique.