La question des migrations dues au climat bientôt prioritaire

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    Depuis 2008, on évalue à 27 millions de personnes par an en moyenne le nombre de réfugiés climatiques.

    Selon la Nansen Initiative, qui aide les gouvernements à imaginer des moyens de protéger ces populations, le thème des migrations climatiques devra être pris en compte dans le nouveau pacte sur le climat qui doit être adopté lors de la conférence de Paris fin 2015.

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    Les experts estiment que la priorité des Etats est de protéger sur place les populations à risque, en les aidant à mieux sécuriser leur accès à l’eau potable, en fabriquant des habitations plus résistantes aux conditions climatiques extrêmes et en améliorant les systèmes d’alerte et de prévention.

    Mais dans certaines circonstances, quand un endroit est devenu totalement inhospitalier, la seule option est le départ, une situation que de nombreux Etats ont du mal à accepter et à anticiper.

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    Quelques exceptions pourraient toutefois servir d’exemple.

    L’île de Kiribati, menacée par la montée des eaux de l’océan Pacifique, a ainsi mis en place une politique de formation et tissé des liens avec les communautés d’expatriés afin que les habitants souhaitant s’expatrier puissent le faire avec « dignité ».

    En Amérique du Sud, la Colombie est le premier pays à avoir intégré le problème de la migration dans son plan national d’action face au changement climatique, déclare Diego Beltrand, de l’Organisation internationale pour les migrations.

    • http://www.reporterre.net/spip.php?article6695

      les négociations internationales ont aussi cherché à ‘dé-victimiser’ les migrants, désormais acteurs de leur stratégie d’adaptation. Le terme de ‘réfugié climatique’, pourtant si éloquent, a été abandonné sous la pression des juristes, au motif qu’il ne correspondait à aucune réalité dans le droit international : ces ‘réfugiés’ n’étaient victimes d’aucune persécution politique.

      Mais dans ce processus de ‘dé-victimisation’ des migrants, les impacts du changement climatique ont aussi été utilisés comme un Cheval de Troie pour dépolitiser les causes profondes de la migration. Car le changement climatique, au fond, n’est-il pas une forme de persécution à l’encontre des plus vulnérables ?

      Car il existe bel et bien un risque à traiter des migrations dans le cadre des négociations internationales sur le climat : celui de considérer les migrants comme des pions dont il s’agit de gérer le déplacement, et de dépolitiser les causes profondes de celui-ci. En ‘environnementalisant’ la politique, on risque aussi de dépolitiser l’environnement.

      Je ne dis pas ici que la question des migrations n’a pas sa place dans les négociations sur le climat. Au contraire. Mais il faut prendre garde à ne pas oublier que les migrants, quelles que soient les ressources qu’ils trouvent au fond d’eux-mêmes pour s’adapter, aussi admirables soient-ils dans leur résilience, sont aussi les victimes d’un processus de transformation de la Terre qui les dépasse.

      Voilà pourquoi il est au fond très légitime de parler de ‘réfugiés climatiques’ : parce que ceux-ci sont les premières victimes d’un processus politique et intentionnel de transformation de la Terre. C’est bien une forme de persécution, éminemment politique.