• En avril 2010 : Chris Hedges : Noam Chomsky Has ‘Never Seen Anything Like This’
    http://www.truthdig.com/report/item/noam_chomsky_has_never_seen_anything_like_this_20100419/P700

    “It is very similar to late Weimar Germany,” Chomsky told me when I called him at his office in Cambridge, Mass. “The parallels are striking. There was also tremendous disillusionment with the parliamentary system. The most striking fact about Weimar was not that the Nazis managed to destroy the Social Democrats and the Communists but that the traditional parties, the Conservative and Liberal parties, were hated and disappeared. It left a vacuum which the Nazis very cleverly and intelligently managed to take over.”

    “The United States is extremely lucky that no honest, charismatic figure has arisen,” Chomsky went on. “Every charismatic figure is such an obvious crook that he destroys himself, like McCarthy or Nixon or the evangelist preachers. If somebody comes along who is charismatic and honest this country is in real trouble because of the frustration, disillusionment, the justified anger and the absence of any coherent response. What are people supposed to think if someone says ‘I have got an answer, we have an enemy’? There it was the Jews. Here it will be the illegal immigrants and the blacks. We will be told that white males are a persecuted minority. We will be told we have to defend ourselves and the honor of the nation. Military force will be exalted. People will be beaten up. This could become an overwhelming force. And if it happens it will be more dangerous than Germany. The United States is the world power. Germany was powerful but had more powerful antagonists. I don’t think all this is very far away. If the polls are accurate it is not the Republicans but the right-wing Republicans, the crazed Republicans, who will sweep the next election.”

    “I have never seen anything like this in my lifetime,” Chomsky added. “I am old enough to remember the 1930s. My whole family was unemployed. There were far more desperate conditions than today. But it was hopeful. People had hope. The CIO was organizing. No one wants to say it anymore but the Communist Party was the spearhead for labor and civil rights organizing. Even things like giving my unemployed seamstress aunt a week in the country. It was a life. There is nothing like that now. The mood of the country is frightening. The level of anger, frustration and hatred of institutions is not organized in a constructive way. It is going off into self-destructive fantasies.”

    “I listen to talk radio,” Chomsky said. “I don’t want to hear Rush Limbaugh. I want to hear the people calling in. They are like [suicide pilot] Joe Stack. What is happening to me? I have done all the right things. I am a God-fearing Christian. I work hard for my family. I have a gun. I believe in the values of the country and my life is collapsing.”

    • Juillet 2016, Michael Moore : Cinq raisons pour lesquelles Trump va gagner
      http://www.huffingtonpost.fr/michael-moore/cinq-raisons-pour-lesquelles-trump-va-gagner

      1. Le poids électoral du Midwest, ou le Brexit de la Ceinture de rouille

      Je crois que Trump va porter une attention particulière aux États « bleus » de la région des Grands Lacs, c’est-à-dire le Michigan, l’Ohio, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Ces quatre États traditionnellement démocrates ont chacun élu un gouverneur républicain depuis 2010, et seule la Pennsylvanie a opté pour un démocrate depuis ce temps. Lors de l’élection primaire du mois de mars, plus de résidents du Michigan se sont déplacés pour choisir un candidat républicain (1,32 million) qu’un candidat démocrate (1,19 million).

      Dans les plus récents sondages, Trump devance Clinton en Pennsylvanie. Et comment se fait-il qu’il soit à égalité avec Clinton en Ohio, après tant d’extravagances et de déclarations à l’emporte-pièce ? C’est sans doute parce qu’il a affirmé (avec raison) qu’Hillary a contribué à détruire la base industrielle de la région en appuyant l’ALÉNA. Trump ne manquera pas d’exploiter ce filon, puisque Clinton appuie également le PTP et de nombreuses autres mesures qui ont provoqué la ruine de ces quatre États.

      Durant la primaire du Michigan, Trump a posé devant une usine de Ford et menacé d’imposer un tarif douanier de 35 % sur toutes les voitures fabriquées au Mexique dans le cas où Ford y déménagerait ses activités. Ce discours a plu aux électeurs de la classe ouvrière. Et lorsque Trump a menacé de contraindre Apple à fabriquer ses iPhone aux États-Unis plutôt qu’en Chine, leur cœur a basculé et Trump a remporté une victoire qui aurait dû échoir au gouverneur de l’Ohio John Kasich.

      L’arc qui va de Green Bay à Pittsburgh est l’équivalent du centre de l’Angleterre. Ce paysage déprimant d’usines en décrépitude et de villes en sursis est peuplé de travailleurs et de chômeurs qui faisaient autrefois partie de la classe moyenne. Aigris et en colère, ces gens se sont fait duper par la théorie des effets de retombées de l’ère Reagan. Ils ont ensuite été abandonnés par les politiciens démocrates qui, malgré leurs beaux discours, fricotent avec des lobbyistes de Goldman Sachs prêts à leur écrire un beau gros chèque.

      Voilà donc comment le scénario du Brexit est en train de se reproduire. Le charlatan Elmer Gantry se pose en Boris Johnson, faisant tout pour convaincre les masses que l’heure de la revanche a sonné. L’outsider va faire un grand ménage ! Vous n’avez pas besoin de l’aimer ni d’être d’accord avec lui, car il sera le cocktail molotov que vous tirerez au beau milieu de tous ces bâtards qui vous ont escroqué ! Vous devez envoyer un message clair, et Trump sera votre messager !

      Passons maintenant aux calculs mathématiques. En 2012, Mitt Romney a perdu l’élection présidentielle par une marge de 64 voix du Collège électoral. Or, la personne qui remportera le scrutin populaire au Michigan, en Ohio, en Pennsylvanie et au Wisconsin récoltera exactement 64 voix. Outre les États traditionnellement républicains, qui s’étendent de l’Idaho à la Géorgie, tout ce dont Trump aura besoin pour se hisser au sommet ce sont les quatre États du Rust Belt. Oubliez la Floride, le Colorado ou la Virginie. Il n’en a même pas besoin.

      En version originale : http://michaelmoore.com/trumpwillwin

  • À propos de ce que « socialisme » signifie ...

    Chris Hedges : What It Means to Be a Socialist - Chris Hedges - Truthdig
    http://www.truthdig.com/report/item/what_it_means_to_be_a_socialist_20150920

    We will, as Friedrich Engels wrote, make a transition to either socialism or barbarism. If we do not dismantle global capitalism we will descend into the Hobbesian chaos of failed states, mass migrations—which we are already witnessing—and endless war. Populations, especially in the global South, will endure misery and high mortality rates caused by collapsing ecosystems and infrastructures on a scale not seen since perhaps the black plague. There can be no accommodation with global capitalism. We will overthrow this system or be crushed by it. And at this moment of crisis we need to remind ourselves what being a socialist means and what it does not mean.

  • Vidéo : les Israéliens abattent une femme palestinienne immobile | Jonathan Cook | Traduction : Jean-Marie Flémal | Pour la Palestine
    publié dans 9 octobre 2015

    (...) Aujourd’hui, nous disposons d’une vidéo dérangeante montrant une exécution similaire mais, cette fois, pas dans les territoires occupés. Cela se passe en Israël même et la victime est une citoyenne israélienne – membre de la minorité palestinienne du pays, qui représente un cinquième de la population d’Israël.

    Israa Abed, 30 ans, mère de trois enfants et originaire de Nazareth, a été abattue aujourd’hui à la gare centrale des bus d’Afula, près de Nazareth. Elle était entourée de nombreux soldats, de policiers et de ce qui s’est avéré être des civils israéliens armés. Les soldats sur place étaient probablement des passagers des nombreux bus qui passent par Afula.

    Les médias israéliens ont rapporté pour commencer qu’elle avait été abattue alors qu’elle essayait de poignarder un garde de la sécurité. La vidéo (ci-dessous) montre que ce n’est absolument pas le cas. Elle a été abattue après être restée immobile à la gare des bus pendant de longs moments, apparemment terrifiée, dans ce qui ressemble à un état de panique absolue, puisque de plus en plus de gens pointaient leurs armes sur elle.

    Vu la piètre qualité de la vidéo, il est pratiquement impossible de savoir si elle tient un couteau. Mais il est possible de voir qu’à l’instar de Hashlamon, elle ne représente de menace pour aucun des soldats au moment où elle est abattue. Ce point est souligné par le fait que plusieurs soldats et policiers s’approchent d’elle (donc ne s’éloignent pas d’elle) dans les tout derniers instants avant qu’elle ne soit abattue. Elle ne fait guère plus qu’osciller un peu, sur la vidéo, et on la voit se retourner lorsqu’un policier fonce directement sur elle à l’instant même où plusieurs détonations se font entendre sur la bande sonore.

    Par chance, il s’avère qu’elle a survécu aux coups de feu et on rapporte qu’elle est dans un état stationnaire à l’hôpital.

    Mais cette vidéo est troublante à divers titres.

    Tout d’abord, et cela saute aux yeux, cette femme a été abattue alors qu’elle ne posait aucune menace immédiate. La personne ou les gens qui ont ouvert le feu l’ont fait sans aucune justification possible, hormis leurs propres craintes. On ne peut s’empêcher de se demander si la facilité avec laquelle les Juifs israéliens abattent des Palestiniens, qu’il s’agisse de leurs concitoyens en Israël ou des victimes de l’occupation, ne reflète pas les discours qui dominent depuis longtemps dans le système éducatif, les médias et la politique d’Israël et qui déshumanisent les « Arabes ».

    Secundo, l’exécution semble avoir lieu, non pas parce que les gens qui l’entourent craignent de se trouver en danger, mais du fait que le groupe même se laisse gagner par une frénésie collective à propos du couteau supposé. Dans ce genre d’atmosphère, quelqu’un immanquablement va appuyer sur la gâchette tôt ou tard.

    C’est très similaire à une autre vidéo récente, dans laquelle un groupe de Juifs religieux (et sans armes) poursuit Fadi Alloun dans une vaste zone découverte de Jérusalem en criant pour qu’on l’abatte. Lorsque les forces sécuritaires apparaissent, la vidéo montre la police qui ouvre le feu, obéissant apparemment aux ordres de la foule, et tue le jeune homme. Ici non plus, il s’avère qu’Alloun ne représente de menace pour personne au moment où il est abattu.

    Tertio, les hommes politiques israéliens, y compris le maire de Jérusalem, Nir Barkat, ont adressé un appel aux civils juifs afin qu’ils portent sur eux leurs armes en permanence et qu’ils soient prêts à s’en servir. Cette vidéo montre à quoi cette politique est susceptible d’aboutir : une justice sommaire appliquée par le maillon le plus déséquilibré de la chaîne sécuritaire.

    Quarto, c’est une tendance profondément embarrassante en Israël même que des civils juifs se mettent à copier les colons des territoires occupés en croyant qu’ils devraient eux-mêmes se livrer à des attaques vengeresses. Aujourd’hui, un Juif de Dimona a poignardé quatre Palestiniens, dont deux citoyens israéliens. La vidéo est une illustration vivante de l’ambiance de victimisation qui déferle sur Israël, une ambiance qui fait que les Israéliens deviennent très rapides pour dégainer et qu’ils se sentent prêts à assumer le rôle d’anges vengeurs.

    Il est assez déplorable que les Palestiniens en Israël doivent faire face à des forces de sécurité qui les traitent comme des ennemis. Mais les choses empireront encore bien davantage si même le pouvoir de la loi, déjà hautement préjudiciable, se fait remplacer par la foule des lyncheurs.

    https://www.youtube.com/watch?t=45&v=hk9tWbcGGCc

  • Why the U.S. Owns the Rise of Islamic State and the Syria Disaster
    http://www.truthdig.com/report/print/why_the_us_owns_the_rise_of_islamic_state_and_the_syria_disaster_20151008

    By November 2012, al-Qaida’s Syrian franchise, al-Nusra Front, had 6,000 to 10,000 troops—mostly foreign fighters—under its command and was regarded as the most disciplined and effective fighting force in the field. The CIA’s Gulf allies armed brigades that had allied themselves with al-Nusra—or were ready to do so. A Qatari intelligence officer is said to have declared, “I will send weapons to al-Qaeda if it will help” topple Assad.

    The #CIA officials overseeing the covert operation knew very well what their Sunni allies were doing. After the U.S. shipments from Benghazi stopped in September 2012 because of the attack on the U.S. diplomatic post there, a CIA analysis reminded President Obama that the covert operation in Afghanistan had ended up creating a Frankenstein monster. Even the now-famous account in Hillary Clinton’s 2014 memoirs about Obama rejecting a proposal in late 2012 from CIA Director Petraeus for arming and training Syrian rebels does not hide the fact that everyone was well aware of the danger that arms sent to “moderates” would end up in the hands of terrorists.

    Despite this, after rejecting Petraeus’ plan in 2012, Obama approved the covert training of “moderate” Syrian rebels in April 2013. As the Pentagon has been forced to acknowledge in recent weeks, that program has been a complete fiasco, as the units either joined al-Nusra or were attacked by al-Nusra. Meanwhile, as Vice President Joe Biden pointed out in October 2014, Turkey, Saudi Arabia and the United Arab Emirates were pouring “hundreds of millions of dollars and tens, thousands of tons of weapons” into Syria that were ending up in the hands of the jihadists.

    #Etats-Unis #Syrie #délétère

  • Murder, Mayhem and Rape in #Afghanistan: Made in the U.S.A.
    http://www.truthdig.com/report/item/murder_mayhem_and_rape_in_afghanistan_made_in_the_usa_20150924

    So rampant is the phenomenon of child rape by Afghan military commanders that it has a name: bacha bazi, which translates into “boy-play.” In some cases, rapes have taken place on U.S. military bases under the noses of American soldiers. But U.S. troops were told to look the other way because Washington considers the rapists’ help in fighting the Taliban central to its military strategy. Consequently, according to the Times, “instead of weeding out pedophiles, the American military was arming them in some cases and placing them as the commanders of village—and doing little when they began abusing children.” The hypocrisy of arming human rights violators against the purportedly violent Taliban did not escape the notice of some U.S. troops who attempted to speak out but encountered retaliation.

    #viol #enfants #pédophilie #Etats-Unis#nos_valeurs

  • U.S. boosts support role in Saudi-led airstrikes on Yemen - LA Times
    http://www.latimes.com/world/middleeast/la-fg-us-yemen-20150817-story.html

    “We are confident that the intelligence and advice we pass on to Saudi Arabia and other coalition members is sound, giving them the best options for military success consistent with international norms and mitigating the potential for civilian casualties,” said Cmdr. Kevin Stephens, a U.S. military spokesman in Bahrain. “The final decisions on the conduct of operations in the campaign are made by the members of the Saudi-led coalition, not the United States.”

    The coalition maintains that it primarily uses satellite- and laser-guided munitions, but Human Rights Watch says unguided bombs and U.S.-supplied cluster munitions have been dropped in densely populated urban areas.

  • Megan Murphy : La guerre de l’industrie du sexe contre les féministes | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2015/06/21/la-guerre-de-lindustrie-du-sexe-contre-les-feministes

    Les pornographes ont toujours défendu les productions et les pratiques de leur industrie extrêmement rentable comme de la « liberté d’expression », même si celles-ci sexualisaient le pouvoir masculin et la violence contre les femmes. De même, les défenseurs de la prostitution, qu’ils qualifient stratégiquement de « travail du sexe », présentent comme libérateur le mouvement visant à la faire légaliser et normaliser.

    Mais ces groupes n’appuient la libre parole et la liberté que dans la mesure où elles servent leurs intérêts. Les personnes qui s’expriment contre l’industrie du sexe sont exclues de leur version de la « liberté ».

  • Truthdig - The Evil That Dare Not Speak Its Name: Israel’s #Apartheid
    http://www.truthdig.com/report/print/the_evil_that_dare_not_speak_its_name_israels_apartheid_20150614

    What, after all, to call a system of legalized discrimination based on ethnicity and religion in which one group has full voting rights and the other does not?

    What to call a system under which one people can travel freely on roads built specifically for them, whisking through checkpoints because of their religion and the color of their license plates, and under which the other must submit to inspection at military kiosks frequently manned by snipers?

    A system under which one population in hilltop enclaves is protected by troops and military surveillance towers, while the other is subjected to frequent night raids by those same troops?

    Under which 40 percent of the adult male population has been forced to spend time in prison?

    Under which one group’s “civil administration” can designate a town of the other group as a historic archeological site and evict all the residents, who then must move into tents?

    Under which soldiers ordered Palestinian bathers out of a public swimming pool last spring so Jewish settlers could have a swim, alone and unbothered by the darker-skinned native population? 

    #Israël #Israel

  • Si vous ne l’avez pas encore lu, lire absolument : comment, derrière la spectaculaire démission en direct d’une journaliste de Russia Today, Blumenthal et Khalek ont relevé les traces d’une manipulation néoconservatrice.
    How Cold War-Hungry Neocons Stage Managed RT Anchor Liz Wahl’s Resignation - Max Blumenthal & Rania Khalek
    http://www.truthdig.com/report/item/how_cold_war-hungry_neocons_stage_managed_liz_wahls_resignation_20140319

    Behind the coverage of Wahl’s dramatic protest, a cadre of neoconservatives was celebrating a public relations coup. Desperate to revive the Cold War, head off further cuts to the defense budget and restore the legitimacy they lost in the ruins of Iraq, the tightknit group of neoconservative writers and stewards had opened up a new PR front through Wahl’s resignation. And they succeeded with no shortage of help from an ossified media establishment struggling to maintain credibility in an increasingly anarchic online news environment. With isolated skeptics branded as useful idiots for Putin, the scene has been kept clean of neoconservative fingerprints, obscuring their interest in Wahl’s resignation and the broader push to deepen tensions with Russia.

  • Chris Hedges: Israel’s War on American Universities - Chris Hedges - Truthdig
    http://www.truthdig.com/report/item/israels_war_on_american_universities_20140316

    Some activists at Florida Atlantic University were stripped of student leadership positions after walking out of a talk by an Israeli army officer, and they were ordered by school administrators to attend re-education seminars designed by the Anti-Defamation League.

    #Palestine #bds

  • Les belles histoires de l’Oncle Oscar

    Comme je consultais les billets de SeenThis, le vieil Onkel Oskar , n’ayant rien perdu de ses habitudes professionnelles, lorgnait dans le miroir ce qui s’affichait sur mon écran. Il s’écria soudain : "Bad Aibling ! Ma jeunesse ! C’est là que j’ai passé mes plus belles années !"

    Il venait de voir l’illustration de l’article signalé par @artemis1 http://seenthis.net/messages/194452


    Emporté par ses souvenirs, il continuait : "Louis II, l’ Oktoberfest , les petites bavaroises ! Et quant à mon boulot, je ne m’embêtais pas.
    – Oh oui, tonton, raconte !
    – Je ne peux rien te dire, tout est confidentiel.
    Du lieber Onkelchen ! Rien de déjà connu ?"

    Alors, il se fit une douce violence. Il adorait raconter ses campagnes et, pour une fois, ça le changerait d’un n-ième récit de la fuite de la famille, lorsque, devant l’avancée des hordes rouges, elle avait dû fuir le village natal de Zährendip (maintenant Ašaražiai, en Lituanie).

    "C’est bien parce que c’est toi, et pour te faire plaisir, Voici quelques morceaux de la Lopez Affair .
    – Vous suiviez déjà les amours de J.Lo. Quoi, je ne pensais pas que c’était ton boulot !
    Ach nein, blöder Kerl ! C’est bien d’un J. López dont il s’agit, mais celui-là, c’est José Ignacio López de Arriortúa. Son affaire a défrayé la chronique pendant plusieurs années mais pas chez les people , plutôt à la rubrique économie ou industrie. Une des plus grandes affaires d’espionnage industriel entre General Motors, la première entreprise mondiale de l’époque et le premier constructeur automobile européen, Volkswagen.
    Ce natif d’Amorebieta, à mi-chemin entre Durango et Bilbao, avait gagné une notoriété certaine en menant chez Opel, en tant que directeur des achats, une vigoureuse opération de réduction des coûts avec des méthodes qui lui avaient valu de la part des fournisseurs le surnom affectueux d’ étrangleur de Rüsselsheim (siège d’Opel). C’est lui qui lança la mode de mettre les fournisseurs en slip. Il imposait aussi à ses collaborateurs une diététique draconienne. Avec de telles méthodes, il ne pouvait qu’être promu au siège de la maison mère et promis à un avenir radieux chez GM. Vêtu de sa bure et armé de son hachoir, il se préparait à suivre cette voie glorieuse, lorsque, soudain, il trébucha et bascula du côté obscur.
    – Eh bien, de Bad Aibling, quand donc viendra le tour ?
    – Laisse de mon récit se dérouler le cours.
    – Iñaki portait en son sein un rêve, un idéal, una ilusión , qui était de parachever son œuvre par la création d’une usine d’assemblage à Bilbao dans son pays natal. Une usine modèle où se serait exprimée sa vision des rapports de production, des relations clients-fournisseurs et de la diététique du guerrier. Aussi, son monde s’effondra-t-il lorsqu’il comprît que GM l’avait mené en bateau et que son usine chérie, pour de minables raisons de coût, serait plutôt construite en Pologne. Atteint en plein par ce coup de biscayen, le Biscayen céda aux sirènes du concurrent et passa avec armes, bagages et collaborateurs proches à Wolfsburg. Volkswagen lui offrait un pont d’or pour venir appliquer les méthodes d’amincissement qui avaient fait sa gloire.
    Dans ses bagages, il y avait un paquet de cartons de documents provenant de Detroit. 20 d’après les allemands, 70 pour les états-uniens. De méchantes langues, notamment parmi ses anciens collaborateurs de GM, firent courir la rumeur que parmi lesdits documents se trouvaient des pièces confidentielles comme la liste intégrale des prix pratiqués par les fournisseurs…
    – Parti des bords du Main, trahi au Michigan, Ñaki Campeador , valeureux combattant passera-t-il enfin par la Haute-Bavière ?
    – J’y arrive à l’instant, neveu impatient !
    Le conflit, porté sur le terrain judiciaire s’éternisait, les avocats échangeaient les qualifications de vol ou d’espionnage industriel depuis plus de 3 ans. Il s’acheminait doucement vers l’enlisement. C’est là que, deus ex machina , nous sortîmes de derrière les antennes la transcription des échanges téléphoniques entre M. López et les dirigeants de VW.
    – Et que se disaient-ils ?
    – Je ne peux te le dire !
    Mais, vois-tu mon garçon, ce qui me coupe la chique
    C’est que les gens n’voient pas, et malgré les médias,
    Qu’en ces temps héroïques, nous à la NSA,
    Nous n’nous contentions pas des seules metadata
    Et n’avions pas besoin d’Internet et des TIC
    Pour suivre pas à pas le monde économique."

    ============================
    Sources (très instructives !)
    • une alléchante mention dans l’article de Wikipédia sur la station de #Bad_Aibling http://en.wikipedia.org/wiki/Field_Station_81

    The López affair that was cleared up by telephone surveillance in the BAS gained worldwide audience.

    où le lien est, malheureusement, en rouge…
    https://maps.google.com/maps?q=bad+aibling,+allemagne&hl=fr&ie=UTF8&ll=47.857619,12.003282&spn=

    • une présentation détaillée de l’affaire en 2006 par un magazine automobile The Lopez Affair http://europe.autonews.com/article/20060220/ANE/60310010/the-lopez-affair#axzz2kLQSP6D3
    expliquant, entre autres, que l’affaire avait pourri pendant de longues années les relations entre Volkswagen et la presse.

    • l’article sur José Ignacio López sur Wikipédia allemand http://de.wikipedia.org/wiki/José_Ignacio_López_de_Arriortúa présentant le point de vue… allemand.
    (PS : je viens de voir que son projet devait s’appeler Carmen .

    Sein Lebenstraum, eine baskische Autofabrik unter der Marke Carmen zu errichten, hat sich bis 2012 noch nicht verwirklicht.

    Trop sentimental, c’t’homm’là ; ça l’a perdu !)

    • le point de vue états-unien, à chercher dans l’article de Wikipédia sur General Motors, puisqu’il n’y a pas d’entrée sur l’affaire http://en.wikipedia.org/wiki/History_of_General_Motors#1981.E2.80.93present

    José Ignacio ("Inaki") López de Arriortúa, who worked under Jack Smith in both Europe (particularly the successful turnaround of Opel) and the United States, was poached by Volkswagen in 1993, just hours before Smith announced that López would be promoted to head of GM’s North American operations. He was nicknamed Super López for his prowess in cutting costs and streamlining production at GM, although critics said that his tactics angered longtime suppliers. GM accused López of poaching staff and misappropriating trade secrets, in particular taking documents of future Opel vehicles, when he accepted a position with VW. German investigators began a probe of López and VW after prosecutors linked López to a cache of secret GM documents discovered by investigators in the apartment of two of López’s VW associates. G.M. then filed suit in a United States District Court in Detroit, using part of the Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act, which left VW open to triple damages (billions of dollars) if the charges were proved in court. VW, faced with a plummeting stock price, eventually forced López to resign. GM and Volkswagen since reached a civil settlement, in which Volkswagen agreed to pay GM $100 million and to buy $1 billion worth of parts from GM.

    • Deux articles de l’Express, à chaud, à 4 mois d’intervalle (avril et août 1993)
    Volkswagen : un « tueur » sous le capot - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/informations/volkswagen-un-tueur-sous-le-capot_605208.html

    Et puis, surtout, Lopez avoue une manie : il déteste les gros, qu’il persécute dans son service comme des créatures corrompues et démoniaques. A peine arrivé, en mai 1992, l’ascétique dictateur, sec comme un coureur de fond, inflige à ses subordonnés médusés un mémo de 10 pages sur le « régime alimentaire du guerrier », qui leur interdit les hamburgers et le café même décaféiné, institue les petits déjeuners à base de fruits et proscrit l’indécent mélange des protéines et des carbohydrates. Pour les sous-traitants, la diète est plus sévère encore : lors de son premier déjeuner avec les fournisseurs de General Motors, il renvoit carrément les plats en cuisine pour mieux expliquer son programme ; allégorie saisissante d’un mortifiant serrage de ceinture. Car, dans l’intimité glaciale de son bureau, Lopez déchire prestement des contrats indexés depuis quarante ans ; exige, dans un incompréhensible mâchouillement anglo-castillan, des concessions irrévocables de 20% sur le prix des tôles et des plastiques, arrache des rabais à des PME exsangues en les menaçant de concurrents fictifs. « Ce type, c’est un mélange de Cortés et d’Attila », murmure un industriel local, sous réserve d’anonymat total.

    Lopez, voleur de mémoires ? - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/informations/lopez-voleur-de-memoires_595575.html

    Autre indice : les 8 et 9 mars, à Rüsselsheim, où siège Opel, José Lopez de Arriortua a assisté à une réunion à huis clos des dirigeants de General Motors, consacrée à la stratégie d’avenir du groupe et à ses projets de modèles pour les prochaines décennies. En présence du président du groupe, Jack Smith, Lopez a demandé aux participants de lui remettre leurs dossiers les plus confidentiels, traduits en allemand. Ce qui fut fait sur-le-champ. Or, le 9 mars, à 21 h 57, José Lopez signait son contrat d’embauche avec les dirigeants de Volkswagen, ce qui ne l’empêchait pas, le lendemain encore, de détourner de nouveaux documents internes de General Motors. Outre les plans de la O-Car et des modèles successeurs de la Vectra et de l’Astra, le Basque se serait procuré une arme secrète : la liste des prix obtenus par Opel auprès de ses fournisseurs pour chacune des 60 000 pièces détachées qui composent ses véhicules.
    (…)
    Fin mars, à Wolfsburg. A l’abri des regards, dans des bâtiments reculés, naguère occupés par des travailleurs immigrés italiens, des « petites mains » font entrer des kilomètres de texte sur des ordinateurs portables. Il s’agit d’une dizaine de stagiaires employés chez Volkswagen. Parmi eux, un jeune Français. Sur instruction de José Lopez, la troupe recopie des documents en provenance des bureaux d’étude de General Motors. Une secrétaire se souvient d’avoir vu le sigle d’Opel en tête des imprimés qui lui étaient confiés.

    À l’époque, avant l’inflation des griefs, GM n’en était qu’à 14 gros cartons

    • le commentaire d’un ancien employé du gouvernement é.-u. à propos d’un article du 19 avril 2011 commentant les décisions de justice autorisant la pose de mouchards GPS.

    Juan Cole : Starship Amerika - Juan Cole - Truthdig
    http://www.truthdig.com/report/page2/starship_america_20110419
    drbhelthi commente (20/4/11, 17:04)

    The infamous auto-secrets espionage case, GM/Opel against VW, approx. 1993- 1996, titled the “Lopez Affair,” was uncovered by the NSA, functioning in Germany, quasi legally. The NSA operated the U.S.Army spy station in Bad Aibling, Germany, and recorded telephone conversations between Mr. Lopez and VW leadership in Germany. The recordings were passed to German authorities, who used these illegal “telephone tappings” to “discover” the industrial espionage case. Who gave the NSA authority to monitor German telephone conversations, illegal at the time? Who decided to select-out the recordings of Mr. Lopez, from the thousands on hand? The U.S. Army installation in Bad Aibling was shut down when the NSA went “hi-tech”. And for other reasons.

    La conclusion de l’article commence ainsi :

    The federal rulings so far on GPS tracking have been all over the map, so to speak, and that the Fourth Amendment will meaningfully survive the almost cosmic electronic surveillance capabilities of our burgeoning national security state is not at all clear.

    (On trouve d’ailleurs facilement le même genre de mise en garde à partir de 2005-2006).

    ===================

    Enfin, et hors sujet (ou presque), le même commentateur cite aussi ceci :

    GHWBushJr knew German Chancellor Schroeder´s position on international issues before Schroeder´s announcement. His phones were tapped, admitted proudly by “Junior” Bush.

    dont on peut trouver confirmation, par exemple ici (citant le magazine Bild am Sonntag du 27/10/13)

    White House : Obama did not discuss tapping Merkel’s phone with #NSA chief | i24news - Information has a new name
    http://www.i24news.tv/en/news/international/131027-white-house-obama-did-not-discuss-tapping-merkel-s-phone-with-nsa-chi

    Bild said the NSA had increased its surveillance, including the contents of Merkel’s text messages and phone calls, on Obama’s initiative and had started tapping a new, supposedly bug-proof mobile she acquired this summer, a sign the spying continued into the “recent past”.

    The NSA first eavesdropped on Merkel’s predecessor Gerhard Schroeder after he refused to support President George W. Bush’s war in Iraq and was extended when Merkel took over in 2005, the paper said.

    Eighteen NSA staff working in the US embassy in Berlin, some 800 meters from Merkel’s office, sent their findings straight to the White House, rather than to NSA headquarters, the paper said. Only Merkel’s encrypted landline in her office in the Chancellery had not been tapped, it added.

  • Is the Surveillance State Constitutional ?
    http://www.truthdig.com/report/item/is_the_surveillance_state_constitutional_20130611

    Si j’ai bien compris, il faut d’abord attaquer les lois pour leur inconstitutionnalité avant d’attaquer les applications, légales par définition, qui en découlent.

    Surely, you might think, such all-encompassing surveillance must be unconstitutional, and ultimately will be stopped or modified by the Supreme Court.

    Think again. President Obama, among many others, has assured us that the government’s spying operations are entirely legal.

    The problem is not that the president has taken leave of his senses, or suddenly taken the rest of us for fools. The problem is that he may well be correct, at least according to the way the Supreme Court has thus far interpreted the Constitution.

  • The President of Senegal Thinks Local - Truthdig
    http://www.truthdig.com/report/item/the_president_of_senegal_thinks_local_20130402

    Sall’s pledge to protect local economies from the international free market is an important and rare act of resistance to the doctrine of globalization. Since the crumbling of the Soviet Union, especially, developing countries have opened up their markets to rich Western nations that promise that unfettered capitalism will strengthen local economies. Often, the opposite happens.

    GDP may go up, but it’s not because economies are healthier. Figures might climb because Western countries put a price tag on an economy that has traditionally been informal. Where fish, for example, had been caught and eaten locally, without figuring into the GDP, they are now amassed by foreign trawlers who pay for licenses, making Senegal a richer nation from a Western perspective, but a poorer one in real terms.

    Senegal, which started to free up its fishing market 10 years ago, saw many of its fishing communities revolt in 2012 as large foreign trawlers began decimating the stock.

    “Big fishing companies create an inequitable competition with local communities,” said Ahmed Diame from the Greenpeace office in Senegal’s capital city of Dakar. “Local communities don’t benefit from the presence of these vessels which fish, process and send out all their catches [themselves].”

    Sall, who promised to rescind foreign licenses in his platform when he ran for office, followed through on April 30, 2012, as fishermen were ready to act on their own.

    “You can be sure that I was approached by many [international] fishing companies,” Sall said at an event for the marine conservation group Blue Frontier Campaign in Washington, D.C., last week, “but I was also aware of the cries of fishermen who were running out of fish.

    “Forget about the $12 million in profits,” he said about corporate guarantees. “Focus on what the people need.”

    Sall said that poor countries should band together to fight globalization. He wants to see neighboring nations in Africa, especially those on the coast that have suffered the same losses as Senegal, protect their natural resources and worry more about their local economies than shallow GDP levels.

    Some are following the direction Senegal has taken. Palau has refused to allow Taiwan to send fishing vessels into its waters. And groups such as Greenpeace are fighting on behalf of islands in the western Pacific Ocean to bar foreign trawlers from overfishing yellowfin tuna.

    Sooner or later, Sall said, countries will have “to take a break from draining natural resources. ... Fishermen are not the experts in protecting the oceans.” The responsibility lies with those who can understand the process, he said, those often bought off by corporations.

  • A Decade After 9/11: We Are What We Loathe | Chris hedges (Truthdig)
    http://www.truthdig.com/report/print/nationalism_in_the_aftermath_of_9_11_20110910

    The “jumpers” did not fit into the myth the nation demanded. The fate of the “jumpers” said something so profound, so disturbing, about our own fate, smallness in the universe and fragility that it had to be banned. The “jumpers” illustrated that there are thresholds of suffering that elicit a willing embrace of death. The “jumpers” reminded us that there will come, to all of us, final moments when the only choice will be, at best, how we will choose to die, not how we are going to live. And we can die before we physically expire.
    The shock of 9/11, however, demanded images and stories of resilience, redemption, heroism, courage, self-sacrifice and generosity, not collective suicide in the face of overwhelming hopelessness and despair. (...)