• « Je comprends qu’on souhaite labelliser les mouvements émergents car c’est un enjeu de compréhension. Mais il faut résister au maximum à cette tentation pour au moins deux raisons : la première, c’est qu’en essayant de coller un label sur les zadistes, on adopte très vite le jargon des autorités et de la police.

    Elles ont besoin d’assigner des identités aux zadistes, de les figer dans des catégories existantes pour savoir comment les traiter – en l’occurrence pour justifier qu’il n’est pas possible de dialoguer avec eux et qu’il faut donc faire le choix de la répression. La seconde, c’est qu’on renonce ainsi à saisir tout ce qui se joue de nouveau dans ces mobilisations, dans des pratiques et des expérimentations dont le propre est précisément de faire évoluer les identités hors des catégories existantes. »

    http://abonnes.lemonde.fr/m-actu/article/2014/12/14/des-zad-mais-pour-quoi-faire_4540277_4497186.html

    #nddl #zad #environnement

    • L’article est en accès libre

      Qu’est-il alors en train de se jouer avec ces mobilisations ?

      On peut émettre deux hypothèses. La première – formulée notamment par le Comité invisible – est que dans la période actuelle, l’enjeu des luttes est devenu le territoire. Dans le cas présent : comment se construisent les politiques d’aménagement du territoire ? Comment intègre-t-on des données nouvelles, qui doivent conduire à réviser des décisions d’aménagement prises il y a dix, vingt, voire cinquante ans [comme dans le cas de Notre-Dame-des-Landes] ?

      La seconde est que, de Notre-Dame-des-Landes à Sivens, ce qui se joue désormais, ce sont des résistances à l’« extractivisme » – les activités d’extraction de grands volumes de ressources naturelles, qu’elles soient agraires, pétrolières ou forestières. Le front de l’extractivisme était jusqu’à présent principalement situé dans les pays du Sud. Il se déplace désormais vers les pays du Nord, qu’il s’agisse des sables bitumineux de l’Alberta, des gaz de schistes, de la promotion du tourisme de masse [par la construction d’aéroports ou de parcs de loisirs], ou encore du soutien aux projets d’agriculture industrielle [à Sivens comme avec la ferme des Mille Vaches]. Ce qui se joue dans les ZAD est donc double : la résistance à l’extractivisme et l’invention ou la préfiguration d’autres modes de vie, d’un futur décarboné.

  • Occupy This Land ! - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=nhd6-2AWPzU#t=986

    #vidéo #photo

    Le projet d’aéroport du Grand Ouest, un partenariat public-privé avec la société #Vinci, a été controversé dès sa naissance en 1970. Il a donné lieu au conflit dit de #Notre-Dame-Des-Landes. Les opposants sont des paysans, des résidents, des militants de tous bords, auxquels se sont joints il y a trois ans de nombreux jeunes #anti-capitalistes qui occupent la zone en bâtissant des lieux de vie alternatifs, cabanes, jardins potagers, etc… Tous dénoncent un #projet_inutile, mégalomaniaque, et qui serait en outre un terrible destructeur de la zone humide du bocage nantais. Les zones humides sont protégées par l’Union Européenne, et c’est sur ce recours juridique que les opposants misent beaucoup d’espoir. L’occupation et la défense physique de ce territoire par les Zadistes (de #ZAD, Zone A Défendre) est surtout symbolique, tant les moyens mis en œuvre par l’#Etat depuis la mi-octobre 2012 sous l’opération « #César » sont lourds. Cependant, la résistance est plus forte que ne l’avaient imaginé le pouvoir en place. Cette opération est censée déloger ceux que les autorités assimilent de manière volontairement réductrice à des marginaux #anarcho-autonomes qui ne pensent qu’à en découdre avec la #police. Pour la plupart #jeunes, ne trouvant pas leur place dans la société, face à des difficultés financières souvent inextricables, récusant la société de croissance perpétuelle, ils avaient souhaité expérimenter ici des lieux de vie alternatifs, auto-gérés, hors du système. Finalement tout autour s’agglomère une foule hétéroclite ainsi que des combats écologiques et sociétaux dépassant largement l’aspect local de cette lutte, livrant une guerre d’usure contre les grands projets inutiles et la logique développementiste.

    http://www.johann-rousselot.com/fr/notre-dame-des-landes-film

    et aussi :

    http://abonnes.lemonde.fr/m-actu/article/2014/12/14/moi-martin-20-ans-zadiste-a-visage-decouvert_4540284_4497186.html