http://www.revue-ballast.fr

  • BALLAST | L’abécédaire d’Angela Davis
    http://www.revue-ballast.fr/labecedaire-dangela-davis

    Annotations :

    Du fait de l’insistance à rassembler la #race, le #genre et d’autres catégories dans un cadre qui était auparavant occupé par la classe seule, nous sommes désormais obligés de reconnaître à quel point la classe est toujours racialisée et toujours genrée. En d’autres termes, la classe ouvrière d’aujourd’hui ne peut pas être appréhendée comme principalement blanche et masculine. » (Sur la liberté — Petite anthologie de l’émancipation, 2016) Je dus faire très tôt la connaissance d’un syndrome très répandu parmi les militants noirs. En peu de mots, ils confondaient leurs activités politiques avec l’affirmation de leur virilité. Ils pensaient — et certains continuent à le penser — (...)

    #:Angela_Davis #intersectionnalité #lutte_des_classes #droits_civiques #Révolution #communisme #.citations #luttes

  • L’abécédaire d’Emma Goldman
    http://www.revue-ballast.fr/labecedaire-demma-goldman

    Emma Goldman n’était pas née aux États-Unis mais elle se percevait comme l’un de ses enfants « adoptés » : non pas, confiait-elle, en raison d’une carte d’identité mais d’« un état d’esprit », celui de l’immensité des terres et d’un certain souci de la liberté. À l’heure où un milliardaire nationaliste s’apprête à fanfaronner dans les bureaux de la Maison Blanche, (re)plongeons-nous dans l’œuvre-vie de cette militante née en Lituanie en 1869 : anarchiste, communiste et féministe, amatrice de danse et de théâtre, elle fut incarcérée pour s’être levée contre la Première Guerre mondiale et avoir défendu le droit des femmes à la contraception. Exilée en Russie, elle se sépara des bolcheviks qu’elle avait initialement soutenus et partit appuyer les libertaires en Espagne, contre Franco. Celle que les services secrets nord-américains tenaient pour l’une des voix les plus « dangereuses » mourut d’un accident vasculaire cérébral à Toronto, en 1940, après avoir dénoncé le Pacte germano-soviétique… Une vie, disait-elle, « de désespoir noir et de fervent espoir » — l’un de ses amis salua, sur sa tombe, celle qui se battit sans relâche, en tant qu’ouvrière, infirmière, essayiste et activiste, pour « un monde sans guerre, un monde sans pauvreté, un monde d’espoir et de fraternité humaine ».

    http://zinc.mondediplo.net/messages/43279 via Ballast

  • Vision panoramique de la pensée d’ #Emma_Goldman

    BALLAST | L’abécédaire d’Emma Goldman
    http://www.revue-ballast.fr/labecedaire-demma-goldman

    Emma Goldman n’était pas née aux États-Unis mais elle se percevait comme l’un de ses enfants « adoptés » : non pas, confiait-elle, en raison d’une carte d’identité mais d’« un état d’esprit », celui de l’immensité des terres et d’un certain souci de la liberté. À l’heure où un milliardaire nationaliste s’apprête à fanfaronner dans les bureaux de la Maison Blanche, (re)plongeons-nous dans l’œuvre-vie de cette militante née en Lituanie en 1869 : anarchiste, communiste et féministe, amatrice de danse et de théâtre, elle fut incarcérée pour s’être levée contre la Première Guerre mondiale et avoir défendu le droit des femmes à la contraception. Exilée en Russie, elle se sépara des bolcheviks qu’elle avait initialement soutenus et partit appuyer les libertaires en Espagne, contre Franco. Celle que les services secrets nord-américains tenaient pour l’une des voix les plus « dangereuses » mourut d’un accident vasculaire cérébral à Toronto, en 1940, après avoir dénoncé le Pacte germano-soviétique… Une vie, disait-elle, « de désespoir noir et de fervent espoir » — l’un de ses amis salua, sur sa tombe, celle qui se battit sans relâche, en tant qu’ouvrière, infirmière, essayiste et activiste, pour « un monde sans guerre, un monde sans pauvreté, un monde d’espoir et de fraternité humaine ».

  • BALLAST | Lucile Leclair : « Refuser l’agriculture industrielle »
    http://www.revue-ballast.fr/lucile-leclair-refuser-lagriculture-industrielle

    L’agriculture est une profession à patrimoine, qui se transmet historiquement par héritage, de père en fils. Les néo-paysans sont exclus de ce patrimoine familial et ils sont donc perçus comme étranger. À la chambre d’agriculture, on les appelle les « Hors Cadre Familial », ce qui est assez révélateur de la façon dont on les perçoit : ils sont d’abord définis comme déviants par rapport à une norme qui est la transmission familiale. En dehors de leur origine, ce qui pose problème en matière administrative concerne le type d’agriculture qu’ils choisissent. Maraîchage diversifié, élevage paysan avec transformation fromagère, arboriculture avec activité apicole, des productions qui n’entrent pas dans les critères de la Dotation Jeunes Agriculteurs (aide publique à l’installation agricole, de 8 000 à 35 000 €) qui se base sur une agriculture très spécialisée et pratiquée sur des surfaces de plus en plus grandes. De nos jours, parmi les installations agricoles, deux tiers ne sont pas financées par la Chambre d’agriculture et n’obtiennent pas la Dotation Jeunes Agriculteurs. Une conseillère à l’installation agricole dans une Chambre de Rhône-Alpes s’interrogeait en off, au détour d’un couloir : « On aide un projet ou un profil ? » Alors même que l’on manque de repreneurs en agriculture, la puissance publique freine l’installation de nouveaux venus : je ne connais pas d’autre profession qui présente un tel paradoxe.

  • La brèche communiste libertaire
    http://www.revue-ballast.fr/breche-communiste-libertaire

    Qu’est-ce vraiment que le communiste libertaire ou l’anarchisme communiste ?

    L’anarchie ? « le plus haut degré de l’ordre ». Le communisme ? « la sauvegarde de l’individu ». L’étude patiente des traditions politiques et philosophiques permet souvent d’éviter les poncifs, faisant de la première un pendant du chaos et du second un synonyme d’embrigadement. La tradition communiste libertaire — ou anarcho-communiste — peine parfois à se faire entendre ou contrarie les uns et les autres, trop attachés qu’ils sont à leurs icônes et lignes droites. Quels sont ses sources et ses desseins ? Comment peut-elle nourrir la grande lutte d’aujourd’hui et de demain contre les fortunés et les donneurs d’ordre ? Cet article-fresque tâche d’apporter quelques réponses au curieux. ☰ Par Émile Carme

    http://zinc.mondediplo.net/messages/42632 via Ballast

  • L’abstention ou l’agonie démocratique
    http://www.revue-ballast.fr/labstention-ou

    Depuis plus de trente ans, nous assistons à une vive montée en puissance de l’abstention. Si la plupart des commentateurs (journalistes, personnel politique ou sociologues) s’accordent pour en faire l’un des problèmes majeurs des démocraties représentatives contemporaines, l‘abstention découle avant tout de l’exclusion d’une partie croissante de la population — celle-ci ne participe pas à la prise de décision. L’abstention, avance l’auteur, s’avère donc loin d’être un problème pour l’ordre établi : elle « permet au contraire de désarmer la critique du capitalisme contemporain ». ☰ Par Pierre-Louis Poyau...

    Trente ans d’exclusion économique, sociale et politique ont mené à une dépolitisation massive des quartiers populaires. Loin d’être un problème pour l’ordre établi, l’abstention permet au contraire de désarmer la critique du capitalisme contemporain et d’étouffer les velléités militantes des milieux populaires. L’exclusion politique n’a toutefois pas encore éradiqué tout effort de politisation. Ainsi de l’association Made in Bassens qui, dans les quartiers nord de Marseille, s’efforce de promouvoir les solidarités et d’encourager les mobilisations collectives. Ses efforts ont « percé des portes et des fenêtres dans les murs du ghetto. » Les causes invoquées pour expliquer l’abstention sont nombreuses. Certaines relèvent de la faiblesse théorique la plus insigne (la fameuse thèse du « désintérêt croissant pour la chose politique »), d’autres comportent une part de justesse (ainsi de celles qui blâment le rapprochement aussi spectaculaire que désespérant du PS et de la droite), mais toutes ne touchent que trop rarement à l’essentiel. L’abstention découle avant tout de l’exclusion d’une partie croissante de la population de la participation à la prise de décision.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/42556 via Ballast

  • Maud Alpi : « Cet aveuglement est aujourd’hui impossible »
    http://www.revue-ballast.fr/maud-alpi-cet-aveuglement-aujourdhui-impossible

    Rencontre avec la réalisatrice du film « Gorge Cœur Ventre ».

    lls s’appelaient autrefois « tueries » et se trouvaient, en France, à l’intérieur des villes. Sensibilité à la mort sanglante et hygiène publique obligent, les abattoirs furent pas à pas soustraits à la vue des passants et réglementés par les autorités. Jusqu’à devenir des espaces « clos, des zones de non-droit » où la violence se déploie en société à son stade le plus ultime. Cette dissimulation se voit remise en cause depuis quelques années : l’association L214, forte de ses lanceurs d’alerte et de ses caméras cachées, éclaire régulièrement citoyens et consommateurs ; une commission d’enquête parlementaire s’est, cette année, saisi pour partie de la question ; une vingtaine de militants abolitionnistes ont investi pacifiquement, la semaine passée, un abattoir de Corbas, près de Lyon, afin de bloquer la chaîne d’abattage une nuit entière — jusqu’à évacuation par la police. Le film Gorge Cœur Ventre, réalisé par Maud Alpi, sort aujourd’hui (16 novembre 2016) en salles. Le récit, entre fiction et documentaire, donne à voir un jeune homme, employé dans un abattoir pour gagner son pain, et son chien, libre, lui, de ses mouvements. Un film qui tient plus de l’expérience sensible et poétique — le titre est d’ailleurs emprunté au poète communiste Pier Paolo Pasolini, « e lì, gola cuore e ventre » — que de l’œuvre dénonciatrice : la réalisatrice donne d’abord à voir des individus, pris dans les mailles d’une liberté qu’ils cherchent, quêtent, ignorent ou attendent.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/42337 via Ballast

  • BALLAST | L’#émancipation comme projet #politique
    http://www.revue-ballast.fr/lemancipation-projet-politique

    Clarté. C’est par ce mot que le philosophe Frédéric Lordon titre un article en réaction aux prises de position de l’économiste Jacques Sapir — de plus en plus complaisantes à l’endroit du Front national — et à ses rapprochements fréquents avec le parti Debout la République. Une mise au point ferme, en forme de rupture. Lordon considère en effet que la bataille qu’ils mènent tous deux contre la monnaie unique et les institutions européennes ne saurait se faire au contact de partis aux propositions xénophobes, antisociales, voire fascisantes. Mais plus intéressant est le dévoilement du mécanisme ayant, selon Lordon, abouti à ce que Sapir, longtemps classé à gauche, mette en avant une cohérence interne si étroite qu’elle efface les clivages politiques : le #mono-idéisme. C’est-à-dire « l’empire de l’idée unique, le #despotisme mental de la Cause au singulier absolu qui, affranchie de toute idée contradictoire, c’est-à-dire de toute régulation intellectuelle, imposera son primat et déploiera sans résistance ses conséquences jusqu’à l’aberration. Tout pour l’Idée unique, et cap au pire s’il le faut, voilà la devise implicite du mono-idéisme ». Ce qu’énonce Frédéric Lordon, dans toute sa force principielle, est l’illustration d’une forme de dévoiement de la pensée politique, réduite à la constitution de cibles — celles-ci imposant les « alliances » adéquates. Autrement dit, la manière dont on s’extrait des #dominations, et les conséquences induites de l’émancipation, sont un marqueur politique. Ici, politiques d’émancipation riment avec garde-fous ; elles évitent à la lutte contre une domination de devenir une mono-idée. Et, partant, empêchent d’alimenter « le pire ».

  • Kenneth #rexroth, l’anarchiste érotico-mystique
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2016/11/10/kenneth-rexroth-lanarchiste-erotico-mystique

    On oublie parfois ce que fut l’Amérique littéraire et révolutionnaire durant la première moitié du XXe siècle : un lieu d’effervescence idéaliste, un creuset de culture libertaire où s’inventait la modernité. À Chicago, dans les années 1920, on aurait ainsi pu croiser un drôle de … Continue reading →

    #ANTICAPITALISME #adeline_baldacchino #anarchie #anarchiste #ballast #poésie #us

  • En débat : l’#internationalisme selon Frédéric Lordon – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/maler-internationalisme-lordon

    Frédéric Lordon s’est exprimé récemment sur l’internationalisme selon trois modalités relativement distinctes : dans des textes d’intervention immédiatement politiques sur la Grèce (réunis sous le titre On achève bien les grecs. Chroniques de l’Euro 2015[1]), dans un ouvrage de philosophie politique (Imperium. Structure et affects des corps politiques[2]) et enfin dans deux entretiens : l’un publié par la revue Ballast[3] et l’autre publié sur le site Contretemps[4].

    Ces textes ont en commun une tentative de rétablir le véritable sens de l’internationalisme, par-delà les équivoques de sa dénomination. L’internationalisme se présenterait sous deux faces : comme un projet recevable sous conditions de solidarité inter-nationale et comme le projet totalement illusoire d’une humanité post-nationale.

    • Extraits d’Alternative libertaire

      Caricature de la pensée libertaire

      En considérant que transcendance et verticalité sont indissociables du social, et que transcendance, verticalité, et État sont synonymes, Lordon énonce son axiome : l’État est inévitable dans toute société politiquement organisée. Il appelle « État général » cette entité abstraite propre à toute société, dont l’État républicain moderne en régime capitaliste ne serait qu’une forme particulière parmi d’autres.

      Le problème, c’est que cette notion d’État général est trop floue, non historique. Lordon va jusqu’à supposer que les expériences de communes libertaires auraient elles aussi mis en place des formes d’État, dans la mesure où elles reposaient sur des instances fédérales régulatrices. Il méconnaît ainsi la spécificité des formes politiques libertaires.

      Il pense discréditer la pensée libertaire et sa recherche d’horizontalité pure. Mais il caricature cette pensée, qui admet des formes de verticalité au niveau des fédérations de communes, sans pour autant assimiler ces verticalités à des formes d’État. C’est cela qui manque à Lordon : penser une verticalité qui parte de la base, et qui ne repose plus sur une captation du pouvoir par un État séparé des individus.

      Lordon critique également l’internationalisme libertaire ou communiste, qu’il juge naïf et sans ancrage. Il confond tranquillement la naïveté du « citoyen du monde » new age et le projet internationaliste libertaire. Il balaye d’un revers de main l’idée selon laquelle les prolétaires du monde entier seraient tous et toutes liés par le fait de leur exploitation, en réaffirmant le principe de l’appartenance nationale. Faisant preuve d’une totale absence de nuance, ne concevant l’universalité de l’internationalisme que comme universel abstrait, théorique, il oublie la réalité de l’exploitation au niveau mondial, ainsi que la possibilité de concilier l’appartenance à plusieurs groupes humains. Pourtant, l’appartenance locale n’exclut pas l’appartenance globale.

      #alternative #caricature_pensée_libertaire
      #intolérance #mépris

  • Kenneth Rexroth, l’anarchiste érotico-mystique
    http://www.revue-ballast.fr/kenneth-rexroth-lanarchiste-erotico-mystique

    Une épopée libertaire dans l’Amérique underground de Chicago et San Francisco. Cet article Kenneth Rexroth, l’anarchiste érotico-mystique est apparu en premier sur BALLAST.

    C’est donc bien lui, Kenneth Rexroth, l’anarchiste féru de poésie orientale, qui se fait passer pour Marichiko avant de reconnaître un peu plus tard la mystification. Car il y a du doux dingue chez cet autodidacte à l’érudition folle. Il traduit des poèmes de l’espagnol, du japonais, du chinois, du grec ; il aime le poète Reverdy plus que toute l’avant-garde surréaliste du siècle ; il rédige des dizaines d’essais et d’articles encyclopédiques sur la littérature depuis Homère ; il fait de la prison et de la randonnée, l’amour et un peu de politique. Nul ne peut le ranger dans une case, même et surtout pas celle de « père fondateur » du mouvement Beat américain auquel on l’associe trop souvent — en réalité, la Renaissance de San Francisco telle qu’il l’imaginait dans le petit cercle libertaire qu’il anima n’a pas grand-chose à voir avec les techniques hallucinées, les vagabondages alcooliques et les postures spontanéistes de Kerouac, Ginsberg ou Burroughs. Là où les Beats ne croient plus en rien, et s’en font une religion, Rexroth déploie au contraire une ardeur à vivre et à aimer qui contredit tout cynisme. Dans l’ordre amoureux ou érotique comme dans l’ordre mystique et intellectuel, Rexroth fait partie de ces libertaires qui désirent admirer plutôt que détruire : il est venu à la politique par la lecture de Kropotkine et d’Emma Goldman, par celle de Voltairine de Cleyre et de Makhno, par la déchirure des marins trahis de Kronstadt. Il reste en politique quand il a compris les procès de Moscou, l’amertume du rêve soviétique dévoré par l’ogre stalinien, l’anéantissement de l’Espagne libertaire. Tout cela est trop sérieux pour supporter la fuite dans les paradis artificiels. Lui aussi part « sur la route », et même trente ans avant Kerouac, mais c’est pour s’y retrouver, non pour s’y perdre. Rexroth ne cherche pas à oublier mais à se souvenir, il n’aime rien tant que d’aimer, il n’aime que quand il partage — lecture ou caresse, c’est tout un.

  • BALLAST | Alain Gresh : « On peut être croyant et révolutionnaire »
    http://www.revue-ballast.fr/alain-gresh-on-peut-etre-croyant-et-revolutionnaire

    Les espaces de « l’#antiracisme politique » portent en France un discours décomplexé. Un discours de personnes qui comprennent parfaitement comment cette #société fonctionne. Je place beaucoup d’espoirs dans cette génération. Quand j’interviens à leurs côtés, je parle de la question sociale — mais ils n’ont pas besoin de moi pour l’aborder : le porte-parole du CCIF, par exemple, en parle régulièrement. À quoi j’ajoute que les quartiers populaires ne sont pas seulement composés de #musulmans : on en vient donc à la question, plus générale, de la représentation des classes populaires. Et nous revoici à ce que nous disions sur le PC ! Contrairement au mythe des Trente Glorieuses, la situation des #ouvriers n’était pas brillante, dans les années 1950, mais ils avaient une utopie (quand bien même ils n’y croyaient pas tous) et une image. Il y avait des films à leur gloire. Gabin jouait un ouvrier ! On n’imagine plus ça, aujourd’hui… Plus personne n’est capable de s’adresser à ces #classes populaires, prises dans leur ensemble et malgré leurs divisions. Ni les Blancs ni les #racisés. Le Parti des Indigènes de la République pose par ailleurs cette question : dans quelle mesure la classe ouvrière blanche profite-t-elle de la #domination du #tiers-monde ? La classe ouvrière non-blanche française en tire elle aussi profit : il y a un #privilège à vivre en Europe. En partie construit sur le dos du tiers-monde — mais c’est une autre question…

  • BALLAST | Audrey Vernon : « Donner envie d’agir »
    http://www.revue-ballast.fr/audrey-vernon-donner-envie-dagir

    Nouvelle pièce d’Audrey Vernon sur Fukushima, avec Xavier Mathieu apparemment aussi.

    Nous l’avions découverte en 2012 par une pièce de théâtre consacrée à Karl Marx et son épouse Jenny, drôle en dépit d’un sujet qui ne s’y prêtait que peu — une pièce qu’elle ne manqua pas de jouer dans l’usine Fralib, en soutien aux travailleurs en grève. Elle revint l’an passé avec Fukushima : Work in progress aux côtés de l’ancien syndicaliste Xavier Mathieu, pour pointer du doigt, par le spectacle vivant, « l’apogée de l’irresponsabilité totale du capitalisme ». Nous retrouvons l’auteure de Comment épouser un milliardaire ? dans la capitale, un jour de septembre.

    :D

    Votre livre, sur eux, n’est pas vendu au format numérique. Un choix délibéré, n’est-ce pas ?

    Oui. Assez difficile à obtenir, d’ailleurs : on m’a dit que c’était maintenant obligatoire, etc. Mais j’ai finalement pu éviter ça. Malheureusement, le livre papier est quand même vendu sur Amazon — on n’a pas le droit de refuser de vendre via Amazon… Pour essayer de convaincre le monsieur qui fait les contrats, je lui ai dit que c’était à mes yeux comme si, durant la Seconde Guerre mondiale, il m’avait obligé à aller travailler avec des nazis. Bon, c’était un peu fort. (rires)

    #Audrey_Vernon #Fukushima #théâtre #engagement #politique #humour

  • BALLAST | Bonjour Tristesse : « Le seul pouvoir qu’il nous reste, c’est la liberté d’expression »
    http://www.revue-ballast.fr/bonjour-tristesse-seul-pouvoir-quil-reste-cest-liberte-dexpression

    Rendez-vous est pris dans un café non loin de Denfert-Rochereau. Matthieu Longatte, bientôt trente ans, a lancé sa chaîne de chroniques YouTube à la fin du mois de janvier 2014 : il décortique, depuis, son époque au cutter. Gouaille de comptoir et de quartier, « beauf » revendiqué et débit électrique, cet amoureux du Code du travail — et rappeur depuis peu, sous le nom de Matheos — aime à râler, injurier et rosser : les puissants et les installés, de préférence. Il laisse le verre de rouge cher à ses vidéos hebdomadaires pour une bière et nous voici à discuter, en roue libre, parmi les lambris et les serveurs pressés.

  • BALLAST | L’abécédaire de George Orwell
    http://www.revue-ballast.fr/labecedaire-de-george-orwell

    Malheur à la postérité ! Deux courants se réclament à grands cris de l’écrivain britannique, piétinant ainsi la mémoire qu’ils jurent honorer : les libéraux « antitotalitaires » et les néorépublicains — on les croise partout, du Figaro à quelque Comité féru du « pluralisme des idées », du peu décent Causeur à la très médiatique Natacha Polony. Cet abécédaire, que nous avons confectionné à partir de son œuvre et de sa correspondance, se propose de rappeler le tranchant et la cohérence du romancier militant, combattant dans une organisation marxiste et partisan résolu de l’abolition du capitalisme. Une boîte à outils, des pistes laissant au lecteur le soin d’aller plus loin.

    #George_Orwell #abécédaire

  • BALLAST | Les Cahiers antispécistes : « Derrière les murs des élevages et des abattoirs » 1/2
    http://www.revue-ballast.fr/cahiers-antispecistes-derriere-murs-elevages-abattoirs-12

    « Si nous devions réaliser le bonheur de tous ceux qui portent figure humaine et destiner à la mort tous nos semblables qui portent museau et ne diffèrent de nous que par un angle facial moins ouvert, nous n’aurions certainement pas réalisé notre idéal. Pour ma part, j’embrasse aussi les animaux dans mon affection de solidarité socialiste », fit savoir Élisée Reclus, communard et géographe. Si l’idée fait son chemin, chaque jour un peu plus, elle n’en demeure pas moins minoritaire — y compris parmi les partisans de l’émancipation. Nous en discutons, dans le détail, avec ceux qui en France font figure de pionniers : Les Cahiers antispécistes — rappelons que le #spécisme affirme l’inégale dignité des espèces au profit de l’une d’entre elles, humaine. Plus de deux décennies d’existence et du mouvement au sein de leur rédaction : la revue affiche une pluralité d’auteurs dont les analyses ne convergent pas en tout point (elle « ne doit pas être vue comme le véhicule d’une doctrine unique, arrêtée une fois pour toutes », tiennent-ils à nous préciser. « De ce fait, nous avons parfois eu quelque scrupule à répondre aux questions au nom des Cahiers antispécistes. Les Cahiers, ce n’est personne, ou c’est l’ensemble de ses contributeurs. »). Premier volet.

  • BALLAST | Quand le Nord s’inspire du Sud...
    http://www.revue-ballast.fr/nord-sinspire-sud

    Aujourd’hui, nous connaissons la destination du « rêve américain », puisque nous y sommes. Un monde où 85 hommes détiennent autant de #richesses que la moitié de la #population mondiale, mais où la lutte des classes fait office de relique ; un monde où, dans un des cinq pays les plus riches et « développés », la France, pour ne pas la nommer, une femme meurt tous les trois jours sous les coups d’un homme de son entourage ; un monde où la blancheur de la peau demeure la meilleure protection contre les crimes policiers1 ; un monde où la planète est si polluée que les cordons ombilicaux sont saturés de #pesticides, où des écosystèmes sont ravagés et des catastrophes qualifiées de « naturelles », un monde où l’on assiste à la catastrophe humanitaire de millions de migrants cherchant refuge auprès d’une Europe opulente et amnésique, à la #privatisation des biens publics et la publication de la privacité, à l’atomisation des sociabilités, à l’anomie et à la solitude des métropoles, à la menace terroriste amplifiée par les États qui y trouvent une formidable aubaine pour faire passer leurs réformes impopulaires et criminaliser toute forme de radicalité… Bref, une #ploutocratie préfasciste, dont Trump est la parfaite illustration. Il est des destinations où il vaudrait mieux se perdre en route, car une fois partis, peut-on encore rebrousser chemin ?

    #pollution #violence #capitalisme

    • Par la copine Paolina du #Labo_Décolonial !

      Nous avions publié, au mois de juillet, un article sur le Buen Vivir basé sur les travaux de l’économiste équatorien Alberto Acosta : une « nouvelle organisation civilisationnelle », venue du monde indigène andin et de ses pratiques populaires, en lutte contre la gouvernance capitaliste. La fondatrice du Labo décolonial nous a adressé une réponse, comme un écho, critique mais camaradesque : ledit article fait l’impasse sur le rôle prépondérant des femmes dans la mise en œuvre de ce concept — nous la publions bien volontiers.

      et #femmes #Histoire #politique #Amérique_latine

  • BALLAST | Guillaume Meurice : « Les #luttes sociales manquent d’humour »
    http://www.revue-ballast.fr/guillaume-meurice

    Je trouve d’une manière générale que les luttes sociales manquent d’#humour. C’est la raison pour laquelle je suis très enthousiasmé par des mouvements comme la Brigade activiste des clowns, Sauvons les riches ou encore Jeudi noir. De nouvelles formes de luttes sont à inventer. Pour combattre une structure, peut-être est-ce d’abord intéressant de la tourner en dérision en pointant du doigt ses contradictions. Sans cela, les luttes sociales prennent le risque de paraître austères, ringardes, voire invisibles (oui, je cite du Nicolas Sarkozy dans Ballast. #DoubleProvocation). Peut-être me trompé-je. Mais, en tout cas, l’humour est ma manière de réagir. Mon réflexe. Je pense qu’« il vaut mieux en rire que de s’en foutre » (oui, je cite du Didier Super dans Ballast. #SouciDapaisement). L’humour facilite l’accès à un sujet. Il n’est évidemment pas suffisant en lui-même. Mais rien n’est suffisant en soi. Je raisonne davantage en termes de mouvement, de dynamique, que d’actions qui provoqueraient un changement soudain et brutal. Je pense qu’il faut accepter le fait que les mentalités évoluent lentement. L’histoire a prouvé qu’en voulant brusquer les choses, on finit par compter les morts. Et moi, au risque de vous choquer, je suis contre la mort. La mort, c’est nul ! (oui, je cite aussi Miss France).

    • Et... #asile (et #réfugiés) & #humour :
      Réflexion | Asile et humour

      Le titre de cet article peut paraître surprenant : asile et humour, n’est-ce pas un couple quelque peu détonnant ? Quand on connaît toutes les expériences de détresse vécues par les migrants dans leurs pays d’origine et sur leurs chemins d’exil, tous les rejets que subissent les requérants d’asile et les réfugiés dans leurs pays d’accueil, tous les obstacles, administratifs ou autres, avec lesquels luttent celles et ceux qui les soutiennent et les accompagnent, y a-t-il vraiment de quoi faire de l’humour ? Ce sont plutôt des sentiments d’impuissance, de résignation, de révolte et d’amertume qui s’installent. Et pourtant, l’humour pourrait peut-être nous permettre de prendre distance à l’égard de ces sentiments pesants, qui risquent de nous démobiliser, de nous anéantir, à force de nous confronter sans cesse au tragique. De quelqu’un qui a de l’humour, on dit qu’il est spirituel, et on appelle ses plaisanteries des mots d’esprit. Il se pourrait donc qu’il y ait dans l’humour quelque chose comme un esprit, un souffle qui nous porte, envers et contre tout ce qui pèse. Un penseur allemand, Otto Julius Bierbaum, disait : « L’humour, c’est quand on rit malgré tout. » L’humour serait donc comme une force spirituelle de résistance, urgente aujourd’hui dans le domaine de l’asile ! Mais le rire, l’humour peuvent aussi être très ambigus : on peut faire beaucoup de mal en riant, comme c’est le cas dans les quolibets, les moqueries, le rire cynique. Il nous faut donc faire un petit détour philosophique pour distinguer deux regards très différents sur l’humour, avant de pouvoir le faire fructifier pour l’asile.

      http://asile.ch/2016/06/13/reflexion-asile-humour