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  • L’antiracisme commence avec la déconstruction du privilège blanc | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/95643/antiracisme-privilege-blanc

    Lors des récentes manifestations au TGP de Saint-Denis, qui mettaient en cause le racisme d’Exhibit B –performance revendiquant une réflexion sur le rapport noirs/blancs et la colonisation– la rappeuse Casey a abordé un paradoxe encore tabou en France, tant de le monde artistique que dans la société civile :

    « Tu peux pas parler d’esclavage en montrant que l’esclave, faut montrer aussi l’esclavagiste (…) faut que le blanc il se détermine en tant que blanc (…) Ils ont du mal à se projeter, ils ont du mal à se déterminer en tant que blancs »

    Mais en France, la question de la racisation reste centrée sur les non-Blanc.he.s. Or, la blanchité est une forme de racisation, c’est la couleur biologique et sociale de la norme et du pouvoir. Il est donc extrêmement important que la recherche puisse participer à la mise en lumière des privilèges associés à la blanchité. Tous les champs de la réflexion et de la création françaises souffrent d’un problème de cécité : un refus de voir les Blanc.he.s et les Noir.e.s hors d’une rhétorique universaliste qui invisibilise les couleurs. Mais les Blanc.he.s et les Noir.e.s ont bien une place distincte dans la hiérarchie raciale et sociale à l’oeuvre en France.

    Cette dimension structurelle du racisme suppose que nous occupions des places différentes au sein du même système. Je suis désavantagée en tant que femme noire, par rapport à une femme blanche et encore plus, par rapport au parangon de l’individu privilégié : l’homme blanc. Ça ne fait pas des Blanc.he.s des mauvaises personnes, mais elles doivent apprendre à reconnaître, accepter et interroger leur place dans un système structuré autour de la hiérarchie raciale.

    #racisme #blanchité