« À cause de mecs comme toi »

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  • le tiers livre : « À cause de mecs comme toi »
    http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2658

    Mon copain libraire a toujours été un homme entier, et c’est pour ça que je lui dois tant et tant de découvertes essentielles : en 15 ans, un paquet. Je ne suis pas à me formaliser d’un trait oral qui rate la cible. Et je comprends l’énervement : on a affaire à une bascule aussi irréversible que l’irruption du train et du tram dans les relations de ville à ville ou intra-urbaine où le cheval avait la première place – passionnant à lire, les réactions de l’époque. Mais c’est la question du bouc-émissaire, qui est le piège : dans la galaxie de la création, de l’éditorialisation, de la distribution web, les créations d’emploi sont par dizaines et dizaines. La disparition des disquaires n’induit pas qu’on écoute la musique moins bien, ou tout simplement qu’on écoute moins de musique, et qu’on n’y dispose pas d’autres circuits de repérage, recommandation, accès. L’accès s’est transformé, et les musiciens vivent de la scène plutôt que des disques : ce n’est pas forcément négatif comme perspective pour les plumitifs non plus.

    #ebook

    Notes en vrac, vu du côté du lecteur, questions à poser : pérennité du support (Amazon et 1984), liberté par rapport à l’énergie (pas de recharge), liberté de prêt, notation, sensualité (olfactive et tactile). Autres notes à venir.

    • Le représentant du Seuil (pas de chance, mon nouvel éditeur) venait de l’informer que tel et tel titres du fond, indisponibles, ne seraient pas réédités, en l’attente du POD [Print on demand] : la colère dont j’ai écopé, c’est que mon ami libraire ne reconnaissait plus son métier dans cette annonce, pourtant probablement elle aussi irréversible. Indépendamment du livre numérique, la librairie physique elle aussi va devoir s’adapter à un métier de médiation et non plus de stockage.

      Et s’il y avait d’autres voies que le repli ? Que les librairies deviennent de vrais lieux d’accueil : à quand la wifi libre, on aurait une autre raison de venir, et cela nous mènerait à d’autres livres, on ferait même probablement l’effort de les commander – y compris en numérique – sur leur propre site ? Et qui les empêcherait de proposer une sélection de livres de fond en POD, puisque leur marge reste la même ?

      Cafés littéraires ? Depuis longtemps la librairie Labbé à Blois propose des fauteuils accueillants qui permettent de musarder dans les « beaux livres ».

  • le tiers livre : « À cause de mecs comme toi »
    http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2658

    le centre-ville, comme partout, est une niche à bouffe-vite et à fringues, ce n’est plus un lieu sociétal – je n’ai aucune raison, hors la librairie, de venir centre-ville, à condition encore de choisir les heures pour que se garer soit possible

    Toujours en réflexion sur le livre numérique, je trouve en passant cette remarque on ne peut plus juste sur la désertification des centre-villes en tant que lieux sociétaux (en tout cas, j’abonde dans son sens pour les villes de moins de 20.000 habitants).

  • « À cause de mecs comme toi » | François Bon (Le Tiers Livre)
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    C’est quand même violent. Je venais d’acheter les oeuvres complètes de Reverdy, et voulais renouveler mon Espèces d’espaces de Georges Perec avant la reprise des cours et ateliers. « À cause de mecs comme toi » : l’Internet bien sûr, qui fait qu’on lit moins de livres, qu’on vient moins souvent centre-ville, que soi-disant on disperse notre attention.