le tiers livre : « À cause de mecs comme toi »
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Mon copain libraire a toujours été un homme entier, et c’est pour ça que je lui dois tant et tant de découvertes essentielles : en 15 ans, un paquet. Je ne suis pas à me formaliser d’un trait oral qui rate la cible. Et je comprends l’énervement : on a affaire à une bascule aussi irréversible que l’irruption du train et du tram dans les relations de ville à ville ou intra-urbaine où le cheval avait la première place – passionnant à lire, les réactions de l’époque. Mais c’est la question du bouc-émissaire, qui est le piège : dans la galaxie de la création, de l’éditorialisation, de la distribution web, les créations d’emploi sont par dizaines et dizaines. La disparition des disquaires n’induit pas qu’on écoute la musique moins bien, ou tout simplement qu’on écoute moins de musique, et qu’on n’y dispose pas d’autres circuits de repérage, recommandation, accès. L’accès s’est transformé, et les musiciens vivent de la scène plutôt que des disques : ce n’est pas forcément négatif comme perspective pour les plumitifs non plus.
Notes en vrac, vu du côté du lecteur, questions à poser : pérennité du support (Amazon et 1984), liberté par rapport à l’énergie (pas de recharge), liberté de prêt, notation, sensualité (olfactive et tactile). Autres notes à venir.