Mindy Kaling’s « Elle » Cover Looks Different Than the Others

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    • En fait cette encyclopédie ne s’adresse pas tant aux femmes qu’aux hommes à qui Elle explique « La femme », cette espèce domestique si pratique dans un couple.
      Exhumons ces antiquités monstrueuses qui ont façonné des générations entières de femmes sur le moule de la ménagère.
      Même si en poussant à bout, la distillation des injonctions parait bien contradictoire …

      Pour la première image.

      Il y a des femmes qui semblent incapables de parler sans crier. Tout devient pour elles sujet à irritation. Elles mettent des cris jusque dans leurs opinions.
      Une telle femme est toujours une femme qui se noie et qui appelle à l’aide. Or plus elle crie plus son mari la fuit. Plus il la fuit, plus elle continue de crier. Cela ne peut évidemment que terminer que fort mal.
      Lorsqu’une femme ne se sent pas épaulée par son mari, elle a vite fait de prendre en horreur son rôle de maîtresse de maison. Une moitié d’elle-même se révolte, l’autre s’aigrit. Cette femme se fondant - et qui l’en blâmerait ? - sur les apparences, en conclut que son mari l’a épousée pour avoir une gouvernante aux moindres frais. Elle qui s’était mariée persuadée que former un couple signifiait « se retrouver à deux pour décider de tout, et pour partager le pire et le meilleur », constate que son mari passe ses journées loin d’elle et que, pendant ces journées, il lui faut résoudre mille petits problèmes fastidieux parmi lesquels elle se perd. Lorsque arrive le dimanche, le mari dort dans son lit ou s’endort devant la télévision ou sur le livre-alibi dans lequel il fuit encore sa femme.

      Que les hommes le sachent : le femme qui crie n’est pas difficile à apaiser. Comme toutes les femmes elle a besoin de tendresse. Mais elle est aussi, souvent, une hypernerveuse qui ne sait pas se dominer, et ignore la valeur de l’empire sur soi.

      La cause la plus classique

      Trois maris sur cent acceptent sans rechigner d’aider leur femme au ménage. Quarante-six le font de très mauvaise grâce et cinquante et un ne font rien à la maison …
      Il ne faut donc guère s’étonner si bien des scènes de ménage naissent pour cette raison.
      Oui, la femme qui refuse ses tâches domestiques se fait un tort énorme. En reniant son rôle de maitresse de maison, elle n’accomplit pas son rôle de femme ; elle irrite à juste titre son mari ; si une femme refuse de tenir sa maison, cela parait aussi absurde à un homme que si celui-ci refusait d’aller gagner sa vie à l’atelier ou au bureau. A chacun sa tâche. Mais alors que les hommes soient logiques jusqu’au bout. A chacun sa part de travail, mais à chacun aussi sa part de loisir. Pourquoi les femmes seulement devraient-elles travailler le dimanche, les jours de fête et en vacances ? Pourquoi feraient-elles seules des journées de quinze heures et des semaines de cent cinq heures ? Pourquoi ce qui n’est pas déshonorant pour une femme le serait-il pour un homme ?

      Elle veut éduquer la #bourgeoise comme les manuels de bonne manière qui indiquait le nombre de couverts à disposer mais aussi la façon dont les femmes devaient se comporter avec leur mari.

      Une règle d’or

      Pas de bagarre devant les amis, ni devant le personnel, ni devant les enfants, ni devant la famille.
      Cette règle s’adresse aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Faute de l’avoir respectée, bien des couples ont donné consistance à des riens qui se sont transformés en drame. la scène devant témoin est toujours un avilissement. C’est alors qu’elle laisse des traces ineffaçables : celles qui se gravent dans la mémoire des autres, toujours gênés, toujours mal à l’aise. Et que dire lorsqu’ils sont pris à parti !

      Légende image 1, page de gauche

      Que l’homme excédé aille faire un tour ou se contente d’allumer le poste de télévision, cela revient au même : il fuit ses propres cris et ceux de son épouse.

      #femmes #magazines_féminins

    • @nicolasm il reste la partie lave-vaisselle qui est pas mal aussi si tu veux t’y coller, la femme débarrassée de cette contrainte peut enfin jouer au bilboquet (cf photo), le rêve !
      J’ai trouvé ce bouquin dans une friperie, il est assez épais et je n’ai pas voulu ramener ce tas d’immondices chez moi, du coup j’ai photographié ces pages, mais le reste est du même acabit, ça tue ! Entre rire et colère noire, ça raconte la face conservatrice de l’époque 68.

    • Ah le bilboquet la bouche ouverte, quelle subtile symbolique...
      Tu noteras la position surplombante du bilboquet !
      Seule erreur du photographe : il manque une boule ;)

    • Quelle misère, et quelle arrogance.
      Ecrire et imprimer autant de mépris, de bêtise et de condescendance relève de la performance.

      Sans un contexte de rapports sociaux de domination de genre, je ne vois pas comment on pourrait tomber aussi bas !

      Ceci dit, il me semble bien que « la libération sexuelle » des années 70 a donné lieu à la publication de plusieurs héneaurmités encyclopédiques de ce calibre, qui réussissent à suinter autant la pudibonderie mal assumée que la misogynie crasse du milieu intellectuel d’où elles proviennent.

      « Encyclopédie de la femme » : c’est vrai, à condition de lire, encyclopédie de l’infériorisation faite aux êtres humains que l’on nomme ainsi, encyclopédie de la misérable salauderie patriarcale, etc.

    • Rooo, j’avais pas vu, Elle explique Claudel aux femmes à sa sauce bien sûr, cf dernières phrases de la première photo

      Dans L’Échange, Claudel fait dire à Marthe
      « Et je suis devenue ta femme
      Et voici qu’en moi est entrée la passion de servir. »
      Cette passion là c’est celle de servir quelque chose (l’amour conjugal), et non quelqu’un -le mari- il ne faut pas s’y tromper.

      Pas de risque qu’on se trompe, effectivement.

    • La passion de servir l’amourrrr. D’un côté ca montre bien à quel point l’amourrrr est l’outil principal d’aliénation des femmes. Mais évidement c’est pas ce qu’on apprend aux filles, bien au contraire. Ca m’a fait pensé qu’en dehors du fait que ELLE n’a pas changé, il existe aussi la version pour fillette « le dico des filles » des éditions fleurius-manifpourtous.

    • l’amourrrr est l’outil principal d’aliénation des femmes

      Ah voila, @mad_meg , c’est tout à fait là où ça coince ! l’amourrr tel que (re)défini par la religion et la politique hétérosexuelle de reproduction est définitivement de l’esbrouffe pour soutenir la culture économique bourgeoise. L’inscription dans l’histoire amourrreuse serinée par tous les pores de la société aux femmes est censée leur suffire (seuls les hommes s’inscrivent dans l’Histoire) en les laissant croire qu’elles ne subissent aucune exploitation car elles sont atteintes par l’Amourrr.
      D’autant que cette notion insaisissable et apolitique est fort pratique pour enjoindre toutes les femmes à la conformité de ses codes : jeunesse, beauté, soumission, idiotie.
      EDIT : retrait de deux phrases HS

    • tu as un exemple avec les divorces http://seenthis.net/messages/324229

      Cependant, la séparation conjugale entraîne en moyenne une très nette détérioration de la situation économique des femmes : alors que les femmes gagnent en moyenne 25 % de moins que les hommes (ce qui signifie que les hommes gagnent presque 40 % de plus que les femmes !), le revenu médian des femmes divorcées est inférieur de 32 % à leur revenu médian avant la séparation. À l’inverse, le niveau de vie des hommes séparés augmente après la rupture : ils n’ont plus à supporter le coût de l’entretien de leur conjointe et de leurs enfants.

      Bon ca ne dit pas que les femmes sont désavantage par le mariage, mais que le divorce qui les désavantage encore plus. et je ne comprend pas la parenthèse sur les 40% de plus des revenus masculins. Je ne sais pas si ca peu te servir.