Petit poème triste dans le poème déjà pas très drôle. Comprenne qui pourra
▻https://archive.org/download/DontBlink-RobertFrank/DontBlink-RobertFrank_2015.mp4
J’avais, je crois, déjà signalé ce documentaire de Laura Israel à propos du Maestro, possiblement le regard le plus fidèle qui soit à propos de son regard justement.
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/videos/pull_my_daisy.mp4
Pull My Daisy, Kerouac sous titré en italien ce qui est un peu la classe internationale.
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/images/photos/triptyques/1000/index.htm
12864 pixels de large, une rubrique de photographie numérique du Désordre
▻http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=3001
Je ne saurais trop recommander l’exposition de Bouchra Khalili que j’ai découverte ce dimanche au Jeu de Paume à Paris, en allant voir l’exposition de Gordon Matta-Clark, par ailleurs somptueuse, mais c’est une autre histoire. Il y a notamment ces vidéos remarquables où l’on voit la main d’une personne réfugiée dessiner sur une carte le parcours souvent remarquable de complexité et de longueur (il peut falloir cinq ans pour aller du Bangladesh à Rome, surtout en passant par le Mali) et les récits des personnes qui commentent leur propre odyssée sont d’une incroyable puissance (surtout dans un Italien parfait quand on est né à Dhaka).
Quant au film Twenty-Two Hours c’est peu dire qu’il est à la fois émouvant et édifiant.
cc @cdb_77
Naturellement l’exposition de Gordon Matta-Clark, elle vaut aussi largement la peine d’être vue
Incidemment, quand on voit les images pour le moins fragiles et pas toutes faciles à regarder tellement elles sont médiocres des performances de Gordon Matta-Clark, on peut se poser la question aujourd’hui du rapport entre le nombre et la fréquence des captations versus la qualité des interventions, il doit être l’exact inverse que pour Matta-Clark. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre.
Bangladesh c’est bien aussi (ou encore bang la dêche !).
On trouve écrit en deux mots comme tu l’as fait : c’est le titre de la chanson écrite par George Harrison en soutien aux victimes de la guerre d’indépendance entre le Bangladesh et le Pakistan et qui a donné lieu à un grand concert de charité.
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/harrison.mp3
Toute mon enfance ! Du coup, oui, je pense qu’entre l’Anglais et le souvenir impérissable de cette chanson (pourtant périssable), je me suis gouré
ah bien, j’avais oublié de mettre le lien vers la chanson :) Et oui, souvenir d’enfance pour moi aussi.
En anglais c’est aussi en un seul mot.
Ah ce Harrison, ha ces bons sentiments, ah ces gigos événements, de quoi devenir punk :)
Sinon, une variation antérieure
« Chaque soir, dans les murs du foyer, deux cartes se rejoignent et se superposent : celle des trajets faits de milliers de kilomètres et celle des parcours quotidiens dans Paris et sa banlieue. Comme s’il s’agissait d’une seule et même carte, décrivant un seul et même « pays ». Celui de tous ceux qui sont un jour partis et ne sont pas vraiment arrivés quelque part. »
de quoi devenir punk :)
Indeed !
#Bouchra_Khalili rules, extraordinaire artiste, merci @philippe_de_jonckheere
Je viens de revoir ce super docu sur ARTE
–-> Noire est la couleur. Les artistes africains-américains et la ségrégation.
C’est aujourd’hui le jour où la Nation, comme une seule homme, rend hommage au Lieutenant-Colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame qui aura donc sacrifié sa vie pour en sauver une autre, celle d’un otage lors de l’attentat dans l’Aude la semaine dernière. Et à vrai dire, en d’autres temps, j’aurais pu passer complétement à côté de cet événement, je veux à la fois parler de la prise d’otages, de son dénouement tragique et donc de l’hommage national rendu à cet homme courageux et généreux tant je me suis déconnecté de l’actualité en sep-tembre 2016, anticipant les élections présidentielles française (voir #qui_ça). Ces derniers temps, je me ré-intéresse un peu à l’actualité, ce n’est pas encore la lecture quotidienne du journal que j’ai longtemps pratiquée, mais par petits bouts, ici ou là, je m’intéresse un peu à tel ou tel sujets, d’ailleurs, je me demande à quel point le procès de Tarnac n’est pas l’hameçon qui m’aura replongé dans cette nasse - les inculpés vont être heureux de l’apprendre ! Et voilà comment, prenant les informations, comme on dit, dans l’espoir notamment, d’entendre parler de quelques sujets d’actualité pour lesquels je nourris un intérêt prudent, - donc le procès de Tarnac, la chute de Ghouta, la chute d’Afrin, le mouvement social en cours dans notre pays de petits hommes et femmes politiques médiocres et ultra-libérales -, je comprends qu’aujourd’hui il sera faiblement question de ce qui m’intéresse mais qu’au contraire, nous allons passer par un tunnel médiatique étroit et long, celui de l’hommage national. Et que cela ne va pas être en demi-mesures.
Et, de fait : « Hommage national : » Le nom d’Arnaud Beltrame est devenu celui de l’héroïsme français « » et dans le discours du gamin-président, « l’esprit français de résistance » dont les deux bornes sont, donc, rien moins que Jeanne d’Arc et De Gaulle. Et dans ce dis-cours abscons, moult messages subliminaux sur le ton d’Engagez-vous (dans l’arme française)
L’esprit français de résistance est un mensonge d’une taille comparable - et donc gigantesque - à celui de la France pays des droits de l’homme. C’est une capote trouée. Pour se con-vaincre de la première affabulation - sur laquelle ont été bâties les quatrième et cinquième républiques, pas très étonnant que cela commence à fuiter d’un peu partout - relire Vichy et les Juifs de Michaël Marrus et Robert Paxton et pour se convaincre de l’absurdité de la deuxième, la lecture seule du chapitre consacré à la France dans le rapport annuel d’Amnesty International suffira amplement.
Et non que je craigne que l’on me fasse nécessairement le reproche de manquer d’égard ou de respect pour le Lieutenant-Colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame en pointant, ici ou là, quelques failles dans la construction mythologique autour de son sacrifice, c’est d’autre chose que je voudrais parler. Et je me moque que l’on me reproche un tel manque de respect, il me semble au contraire que le manque de respect, je vais y venir, est ailleurs.
Cet hommage national, pour celles et ceux qui aimeraient avoir une lecture moins nationaliste, moins chauvine et plus large des faits, de l’actualité, agit comme du spam dans le courrier électronique. Cela remplit l’espace, le champ de vision, d’attention, au point de rendre le reste difficilement lisible, or il importerait que ce reste soit précisément intelligible. Hommage national = SPAM SPAM SPAM. Hommage national = mensonges et mythes.
Quand on n’a pas la télévision, on la regarde encore de trop. Et donc en dépit de ne pas avoir la télévision, de ne l’avoir jamais vraiment eue, il m’est, malgré tout, arrivé d’assister à des émissions décervelantes, notamment d’un genre bien particulier, celui qui met en présence sur un plateau de télévision hommes et femmes politiques et personnes de la rue. Et généralement avec un sens assez spectaculaire - la télévision - on mettra le ou la ministre du logement en présence d’une personne qui n’en a pas, je pense que vous voyez le genre - une chômeuse en face du ministre du travail, une victime de l’amiante en face de la ministre de l’environnement ou de celle de l’industrie, on n’ira pas cependant jusqu’à mettre en présence un cheminot chibani en présence du ministre des transports ou de celle de l’immigration, à cet endroit ce sont d’autres mécanismes d’invisibilisation qui entrent en jeu. Et invariablement on assistera à la scène suivante, le ou la ministre s’offusqueront de la situation de cette personne dans la difficulté et, pour montrer toute leur commisération - et s’humaniser cyniquement aux yeux du public -, déclareront que le cas de la petite dame ou du petit monsieur, le ou la ministre va s’en charger, cela ne va pas faire l’ombre d’un doute - je vous donnerais le numéro de mon ou de ma dircab en sortant. Rien de plus obscène, on le comprend, à ce qu’une personne jouissant d’un pouvoir de ministre donne en spectacle l’exercice de ce pouvoir pour une seule personne victime d’une situation qui est, en fait, la résultante de son incurie crasse.
La France est en guerre, déclare, pas très assuré, le précédent président de la République, les deux pieds sur les décombres du Bataclan. C’est rigoureusement vrai, la France est ne guerre, mais elle l’est depuis le 8 mai 1945. Depuis les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata en Algérie française. En effet, depuis cette date, y a-t-il eu seulement quelques périodes pendant lesquelles des troupes françaises n’étaient pas en train de batailler d’une manière ou d’une autre, de façon directe ou indirecte en dehors de la France métropolitaine ? Les attaques dites terroristes en France métropolitaine ne viennent pas de nulle part - je singe ici, un peu, le titre du livre d’Alain Badiou, Notre Mal vient de plus loin. Et on se rendrait sans doute service de les considérer comme des actes de guerre, voire de résistance, de la part de personnes issues de populations contre lesquelles notre pays est effectivement en guerre et cela depuis bien plus longtemps qu’il nous plairait de nous souvenir.
Je ne doute pas que ce dernier paragraphe aura la vertu de choquer. Mais celles et ceux qui en sont choqués - à des degrés divers - feraient bien de s’interroger à propos de leur perméabilité - à des degrés divers inversement proportionnels - à la petite musique nationale et nationaliste à laquelle ils et elles sont soumises : encore une fois on ne peut pas réfléchir dans le vacarme. Et le tintamarre d’un hommage national n’a pas d’autres fonctions que celle de pomper nos forces de pensées. Et coup, est-ce tellement respectueux de l’homme Arnaud Beltrame d’organiser pareille mise en scène autour de sa dépouille ?
J’hérite de la gestion
D’une société de production
D’eau minérale ? je sais tout faire
Mais c’est la guerre qu’est partout
Un bombardement est annoncé
C’est autre chose que de se faire frôler par des V1
Zoé, une fois de plus en retard
Zoé une fois de plus
Qui se rachète en me faisant rire
Retour en open space
Après spectacle
Sentiment de poussière, pire, d’ordre
Le précédent carré permettait de jour aux échecs
Le suivant permettra de jouer aux dames
Bon anniversaire Papa
Désertion
Et école buissonnière
J’ai rancard avec Sarah
►http://www.desordre.net/musique/beatles.mp3
Dans un café du haut de la rue de Belleville
J’entre et commande un café
Honey pie des Beatles
Et après Honey pie, Revolution nine
En 2018, dans un café de Belleville
Les archéologues sonores se confondront
Remontant la rue de Belleville
Une immense contrebassiste
Fend les flocons dans un nuage de fumée
Dans une petite cantine chinoise
Nous sommes priés trois fois de commander
Nous n’avons pas encore ouvert les menus, bavards
Sarah-Caroline commande pour dix
Anguilles et nouilles sautées
Pour le gros célibataire
Sarah-Caroline et moi
Créons un personnage, Machinette
Sarah-Caroline doit deviner qui est Machinette
Machinette
Cela lui va très bien
N’est pas celle que Sarah-Caroline pense
Un indice malgré tout
Elle ne joue pas
Du Soubassophone
Mais assez parler de Machinette
Sarah-Caroline me fait rire, mais rire
Elle n’a pas peur des hommes de 130 kgs
Finalement
Les anguilles
Ça passe crème
Ce n’est pas comme les couleuvres de mon travail
La curiosité pour mon travail d’ingénieur
D’une informaticienne qui s’ignore
Je crois qu’il faut que je te fasse lire
Élever des chèvres en open space
Je crois que je l’ai écrit pour que ce soit clair
On reparle de mes aptitudes à la guitare
Tu sais je ne fais aucune différence entre un si et un mi
Elle chante un si et un mi, « la-la »
Non là
T’as fait deux fois
La !
Je savais bien que ce n’était pas normal
Ce Revolution Nine dans un café de Belleville
Déjeuner avec Sarah-Caroline, ce soir JLG !
Retour en open space
Un peu déboussolé tout de même
On ne me demande pas les mêmes choses
La livraison de la semaine dernière
Est conforme aux attentes de l’analyse
Validation de la requête
Sanctuarisation de la requête
Et hebdomarisation par script
Ordonnancé sous ControlM
Dépôt du fichier plat sur serveur
Par FTP tous les lundis à 10.00
L’analyse accepte les données au format .csv
Charge à l’analyse d’extraire les données csv
Et de les reporter dans un nouveau fichier
Pour obtenir le TCD par script EXL
Je préférais la conversation
Avec mon amie informaticienne
Qui s’ignore (et qui joue de la contrebasse)
Retour home
Ferait bien la grève
Des pâtes moi ch’soir !
Je file au Petit Balcon
Écouter Jean-Luc Guionnet
Et Daichi Yoshikawa
Deux sets
Deux aventures
Deux voyages
Premier set
Daichi Yoshikawa
Percussionniste du XXIIIème siècle
Donnez un percussionniste du XXIIIème siècle
À Jean-Luc Guionnet
Et il s’adapte. Il s’adapte à tout
Je suis à moins d’un mètre
Du pavillon du saxophone
De Jean-Luc, sur les lèvres du volcan
Je sais déjà
Qu’en sortant
Je serais différent
Trois saxophonistes
M’ont soufflé aux oreilles
D’aussi près
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/20140126_partis_001.mp3
John Tchicai
Stéphane Rives
Et donc Jean-Luc
Il y a quelque chose
De quasi autistique
Chez Daichi Yoshikawa
On pourrait croire à une limite
Le deuxième set a été composé
Dans une autre galaxie
Je croise trop brièvement
Jean-Luc et Lotus
Pour échanger vraiment
Jean-Luc
S’amuse à me présenter
Comme guitariste ! Grrr !
Autoradio
Johann Chapoutot
Spécialiste du nazisme
J’attaque un quidam
Par derrière
Et lui fais une clef de bras
Et le maintenant de la sorte
Je l’emmène chez moi
Quand je le relâche, il est ankylosé
J’intercepte Emile
Juste à temps qui part à la piscine
Sans maillot
Je dépose une bombe
Sous le lit de Zoé
Pour la réveiller
En chemin vers l’orthophoniste
Embouteillage, Zoé et moi
Lisons dans un concert de klaxons
Dans la salle d’attente
Je regarde les exercices en cours
Maniement du subjonctif
Et devoir trouver des phrases
Reprenant des listes de mots
En obéissant par ailleurs à des contraintes
Ce n’est plus de l’orthophonie
C’est l’OUORPO
OUvroir d’ORthophonie POtentielle
Dans la salle d’attente
Je pouffe en attaquant le deuxième tome
D’Histoire de la littérature récente d’O. Cadiot
Retour maison
Retour Café
Retour écriture
Riz frit
J’aime la sonorité
Et j’adore le goût
Mes filles se chamaillent un peu
Plus pour la forme qu’autre chose
Tours de vaisselle !
J’étais parti pour faire la sieste
J’en suis détourné par un mail d’Adrien
Au travail !
En chemin pour le bidet
Difficile discussion, décidément
Avec mon ainée, décidément
Je m’exile au BDP
Et j’entame les pages à propos
De Malik Oussekine dans Frôlé par un V1
Et je me demande après deux heures
Si je ne suis pas enfin parvenu
À écrire ce que je dois depuis longtemps
Mais un jour il faudra qu’on m’explique
Le prodige de la concentration dans un café
Bruyant, table bancale et la musique, du reggae !
Je repasse par la casa
J’expédie les affaires courantes
Linge et papiers
Je vais chercher Sarah au bidet
Reprise de la conversation
Et ajournement
Je passe chercher Zoé à la céramique
Elle pleine d’énergie, moi plutôt bas niveau
Ton spectacle te stresse papa ? Sourires !
Lasagnes aux épinards et chèvre
J’y ajoute des échalotes caramélisées
Et je retourne en 1986 dans mon V1
Je file chercher Emile au rugby
Je vois de très beaux gestes
Fin de ma journée de chauffeur de ministres
Concert de louanges pour mes lasagnes
Concert de lasagnes pour mes louanges
Chantage enfantin réussi : je sors la glace
Je m’émerveille, presque
Que dans Frôlé par un V1
Ce soit les recoins les plus inattendus qui…
Un peu de lecture
Un peu de pensées vagabondes
Je coiffe mon masque et go dodo !
Pieds nus
Dans la salle de cours du lycée
Jérôme m’annonce qu’il publiera Raffut
Je n’ai plus un cent dans les poches
Je ne peux même pas acheter une baguette
Nous mangerons des biscottes
On se dispute le couteau du beurre
Zoé ne se lève pas
Émile colle aux draps
Honte : les intérimaires
Ont rapporté de la galette
Pour toutes et tous
Café dans l’ombre
De l’open space
Sans fleurs
Ombres sombres
Je sombre, sombre
Assombri par les nombres
Plaisanteries sexistes en open space
Et dire que la semaine dernière
Je soutenais à Sophie que
Je perds toute mesure
Et envoie un mail facétieux
Retour de bâton, on ne rit pas
J’emporte quelques pages
De Frôlé par un V1 au BDP
Mais je ne fais rien de bien
« - Vous auriez un dictionnaire des synonymes ?
– Tenez ! » Tête du primo-romancier
Qui pousse du col en écrivant au café
Aujourd’hui
Je n’aime pas ce que je vois
La bedaine obscène d’un grand chef
Aujourd’hui
Je n’aime pas ce que j’entends
Blagues de caserne
Aujourd’hui
Je n’aime pas ce que je sens
Livraison de fuel dans le parking
Aujourd’hui
Je n’aime pas ce que je lis
Commentaires anti-zadistes primaires
Aujourd’hui
Je n’aime pas le menu de la cantine
Endives braisées, dégoulinantes de béchamel
Aujourd’hui
Je n’aime pas ce que je fais
Coups de téléphone à des administrations
Aujourd’hui
Je voudrais refermer cette journée
Comme on ferme une parenthèse (non lue)
Le débat du jour dans l’open space
Où acheter son lit en mémoire de formes
Et comment le tester (imaginez les blagues)
Il est urgent je crois
Que je téléporte
Mon mauvais poil
Émile qui voudrait sortir
Sarah qui voudrait sortir tous les soirs
Zoé qui veut dormir
Je préfère ça
Oui, j’aime encore mieux ça
C’est vraiment eux !
Je travaille aux derniers calques
De l’affiche de l’Étreinte à Beaubourg
Quoi encore ? Adrien trouve à redire
Échange avec Sarah
Quoi encore ?
Elle a perdu son identifiant
Partie d’échecs avec Emile
Quoi encore ?
Il m’attaque et gagne
▻https://www.youtube.com/watch?v=ZtJF0xQXEms
Concert
De la soustraction des fleurs
Au théâtre Thénardier à Montreuil
Jean-François Vrod
Frédéric Aurier
Sylvain Lemêtre
Première partie, Dramane Dembélé
Jamais musicien n’a joué aussi peu fort
A aussi bas volume
Il faut tendre l’oreille
Chaleur de l’endroit sombre
Banquettes basses
Dramane Dembélé
Musicien surdoué
Flûtes diverses et n’goni
Sourire admirable
Musicien
Au plaisir communicatif
Puis c’est la Soustraction des fleurs
Dans tout ce qu’elle a
D’invraisemblablement singulier
Mélange parfait
De recherche musicale
Et d’humour décalé
Jean-François Vrod
Conteur talentueux comme au coin du feu
Mais alors quelles histoires, quelles salades !
Histoire polyphonique
Du demi-poulet
À fond dans la folie douce
La soustraction des fleurs
Réhabilite la veillée auvergnate
En passant par les Flandres
Musiciens qui ne s’interdisent rien
Surtout pas de sourire
Ou d’accueillir un Malien à leur table
Quand on est intelligent (Jean-François Vrod)
On l’est en toutes choses
Et on trouve un chemin qui relie l’Auvergne au Mali
Je me garde le plaisir
De lui écrire
Plus tard
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/aec_vieux_disque.mp3
Maison et enfants endormis
Envie d’un peu de musique (encore !) au casque
L’Art Ensemble of Chicago me joue une berceuse
L’Art Ensemble of Chicago
Me joue une berceuse
Celle que j’écoutais au labo à Portsmouth
Mon inconscient
Serait-il en grève
Un matin sur deux ?
Mon inconscient
Serait-il
Suspicieux ?
Mon inconscient
Flaire-t-il chez moi
Le plagiaire éhonté ?
Un café et ses trois tartines
Mon prochain grille-pain
Aura trois fentes
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/bowie.mp3
Un peu de Lester Bowie
Un petit tour sur seenthis
Et hop au travail !
Dans Frôlé par un V1
J’ai le sentiment de fluidité
Quand soudain, une digression possible
La liste des auteurs
Dont je ne connais pas du tout
Le visage, et pourtant
Frôlé par un V1
Je me demande si ce n’est pas
Ma tentative d’approcher l’invisible
Décrire l’invisible
L’immensément grand
Ce qui existe sans exister, la vie
De temps en temps
La guitare électrique donne un répit
Au jeune auteur en manque d’inspiration
Tentative infructueuse
De s’y remettre
Sortir aller flâner
Chez un bouquiniste
Chance insigne
Une monographie de Velázquez
A Beaubourg en quête d’un renseignement
L’exposition de photogrammes
De Klein, Ifert, Zamecznik
On peut étudier la photographie
Et découvrir à 53 ans le travail de Gérard Ifert
Et le replonger dans l’oubli en sortant de l’expo
On peut étudier le graphisme
Et comprendre à 53 ans que Wojciech Zamecznik
Travaillait son graphisme en photographie !
On peut connaître le travail de William Klein
Et avoir, à 53 ans, encore des occasions
De s’émerveiller de sa prétention
Et je finis par rejoindre
La Maison de la Poésie
Soirée du souvenir pour Phil
Sébastien en chef d’orchestre
À l’immense justesse
Fil du rasoir, les émotions jamais loin
Assis entre Sereine et Jean Richard
Je me laisse aller en confiance
Aux larmes quand elles viennent
Ma cassette fait (un peu) rire
C’est déjà ça. Je n’aurais pas voulu
Que tout soit pleurs à propos de Phil
La très grande réussite de cette soirée
Rendre l’absence de Phil impossible
Jusqu’à l’absurde. Dans tes dents la mort !
Au foyer, vidés de nos émotions
Nous buvons un verre
Nos verres s’entrechoquent sans cesse : à Phil !
Je croise Lucie
« J’ai tellement aimé ton poème »
Sa modestie, elle paraît surprise
Le restaurant corse
N’a pas de table assez grande
Pour tous nous accueillir
Tête à tête avec Fred
Depuis le temps
Et la conversation reprend
On parle de Godard
Avec Sébastien
On a vaincu rien moins que la mort
Je raccompagne
J. et Tanya
Rires et rire encore
La Mort, mets-toi ça dans la caboche
Tu ne nous as pas pris Phil
Il nous suffit de dire son nom et il est là
Je dois retrouver Lola
Au fait d’une falaise et d’un palais
Vertigineux
Au réveil
L’eau commence
À refluer, un peu
En confiance
Nous redescendons les meubles
Le sentiment de vivre dans un bateau
Je vais faire provision
De poisson avec Isa
Et des bulots pour son plaisir
Dos de cabillaud au four
Pommes de terre et fenouil vapeur
Chaource
Je prends la route
Vers Bibracte
Rendre visite à Oana
►http://www.desordre.net/musique/zappa.mp3
Route de l’aller
Pleine de lacets
Frank Zappa, One size fits all
Nous faisons mieux connaissance
Dans leur maison chaleureuse
Café sur une table à l’aimable désordre
Son atelier encore vide
Est presque prêt
Lumière du Nord et un arbre
Je découvre en vrai
Quelques-unes de ses œuvres
Rapport d’échelle faussé. Amusant
Je visite une maison
Tellement chaleureuse et belle
Comme une île perchée
On discute on parle on argumente
De peinture, de musique (de Sarah)
De littérature, de cinéma (Tarkovski)
Oana apprend à jouer aux échecs
Je lui explique le début de Capablanca :
Les finales simples
Elle me retient à dîner
Nous préparons des nouilles sautées
On s’entend très bien en cuisine
Il reste une demi-douzaine d’huîtres
Des nouilles sautées (aux crevettes)
Du vin d’Alsace et même un Gewurztraminer
On discute encore
Oana me raconte l’histoire
Du dernier roi de Roumanie
Expatriée
La dernière reine de Roumanie
A été vendeuse
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/lou_reed_there_is_no_time.mp3
Ruoter ud etuor
Stecal ed enielp
Lou Reed, New York
Je tombe de fatigue
Une demi-page
De Churchill, Manitoba
Chères toutes et tous
Comme on peut l’apprendre, de temps en temps, en lisant #mon_oiseau_bleu, je travaille en ce moment à un texte intitulé Frôlé par un V1, dont l’une des recherches les plus saillantes est de s’intéresser aux figures de l’invisible. Dit comme cela ça peut paraître un peu mystérieux. Je vous donne un exemple : les standardistes de téléphone qui invariablement se présentent comme Arnaud ou Nathalie (et qui en fait s’appellent Mehdi ou Djemila - ce qui est tellement plus joli ceci dit par ailleurs) et auxquelles on compose des visages fictifs dont on ne saura jamais s’ils ont la moindre part de ressemblance (surtout si on prend pour argent comptant qu’elles s’appellent Nathalie ou Arnaud). Le texte procède beaucoup par petites fiches quand ce n’est pas par petites touches, voici une des fiches.
Mort de Raymond Samuel Tomlinson (1941 - 2016). Je me souviens que c’est en apprenant sa mort, le 5 avril 2016, que j’ai découvert tout ce que je devais à Raymond Samuel Tomlinson, et ce n’est pas rien quand on y pense, rien moins, en effet, que le courrier électronique, qui est rien moins que ma deuxième drogue de prédilection, après la morphine. Et il faudrait sans doute ici dresser la liste de tant d’illustres dont j’ai paradoxalement appris l’existence le jour de leur mort, des figures de l’invisibilité, des fantômes par excellence.
Je crois qu’assez nombreuses sont effectivement les personnes dont j’ai découvert l’existence en lisant leur chronique nécrologique. En revanche si je voulais dresser une liste de ces personnes, et bien, je ne me souviens pas d’un seul nom !
Du coup je me demandais si dans notre belle et riante communuaté d’omniscientes et d’omniscients, il n’y aurait pas quelques-uns de ces fantômes que les unes et les autres pourraient me prêter pour me dépanner dans cet effort de fiction qu’est donc Frôlé par un V1
D’avance #merci
Je ne sais pas si j’ai bien compris ta demande : tu proposes qu’on te prête nos morts ?
@odilon Oui, ceux qui sont devenus vivants (qui se sont mis à exister dans votre esprit) le jour de leur mort justement.
Comme par exemple, ce patron de bar tabac dont une amie m’a annoncé la mort alors que je le connaissais pas. Je l’ai imaginé tout grisouille : la cinquantaine, de taille moyenne, le visage un peu carré, une chevelure courte, légèrement bedonnant, habillé d’une chemise et d’un pantalon gris bleuté. La voix un peu rocailleuse. Sans doute le côté tabac qui ressort :) Je ne connais pas son nom.
Est-ce que ça marche aussi pour Noor Inayat Khan dont j’ai découvert l’histoire via une vidéo ? (►https://seenthis.net/messages/652790)
@james Oui, ça marche à fond. On n’est pas obligé que ce soir la jour-même.
@odilon Disons que c’est mieux si la personne est effectivement connue d’un panel plus large de personnes, limite célébrité, mais je garde le buraliste en question, qui si cela se trouve était au contraire fort bel homme et gentil comme tout, et avec la chemise parfaitement rentrée dans le pantalon.
Je pourrais alors dire « Paul VI ! », mais ce serait un peu hors sujet. Juste que c’est le jour où il est mort que j’ai découvert qu’il y avait un Pape. À l’époque, ça m’a franchement intrigué mais honnêtement, ça ne me hante pas ...
Je ne sais pas pourquoi, j’avais écarté d’emblée les personnes renommées. Et sinon, je n’ai absolument jamais dit que le buraliste de mon imagination n’était pas beau, pas gentil, et mal fagoté !
@james Toi et moi avons du recevoir des éducations très différentes ! Je ne sais combien de fois j’ai entendu le père Baverey (Jean de son prénom, je n’invente rien) énoncer, notre pape Paul et notre évêque Jean au début de son homélie !
Je mets de côté malgré tout, je vais bien voir si vous en trouvez d’autres, les unes et les autres. A l’aide, vraiment !
@philippe_de_jonckheere à la même époque que Paulo, je savais tout, par l’éducation qui m’avait été conférée jusque là, de Claude François :-)
@james Je n’en reviens pas. Il se trouve que je fais partie des rares personnes qui l’ont vu vivant une dernière fois alors qu’il tentait d’obtenir du connard de gardien du 22 rue Monsieur le Prince le code pour se réfugier dans la cour intérieure et que nous n’avons pas eu le temps de lui gueuler que c’était le 9573 depuis le fond de la cour, parce qu’il a pris ses jambes à son cou mais pas assez vite puisque les voltigeurs l’ont rattrapé juste après la rue Racine devant le numéro 20 où il y a désormais une plaque à son nom.
@james Je ne pourrais pas dire que j’ai appris l’existence de Claude François à sa mort, quand même pas, mais oui, j’en ignore presque tout
J’ai vécu un moment, hier, qui se rapproche un peu de ta recherche de fantômes. L’enterrement d’un proche : J-F 1964-2018, dernier oncle maternel de ma fille. J’ai approché ce fantôme que les 12 dernières années de sa vie. (il cumulait une douzaine d’année derrière les barreaux entre entrée et sortie).
Beaucoup plus que sa mort, c’est son enterrement qui m’a appris la difficulté de se faire enterrer comme indigent. Et fantôme de la bouche de la grand-mère de ses 2 fils, Mehdi & Milhan, qui disait qu’elle avait eue accident, hier, en venant à Rennes (elle a pliée sa voiture, c’est tout) que J-F avait dévié sa trajectoire pour que ses fils ne voient pas son cadavre.
#bleu_comme_un_cadavre
Aujourd’hui 4 personnes sur les 9 qui ont assisté et arrosé sa sépulture ont le bruit d’un V1 dans le cerveau.
J-F lui est une nouvelle fois entre 4 murs et cette fois-ci pour perpète. R.I.P
@odilon @philippe_de_jonckheere
J-F était habillé d’une veste de costard, d’une chemise noire, d’un pantalon de jogging et de basket dans son cercueil.
@james en écho à Malik Oussekine j’ai appris l’existence de Clément Méric.
@odilon et @james oui, un chapitre en soi celui des anonymes qui deviennent connus par leur décès qui résulte donc des violences policières. Du coup là je me demande si je ne devrais pas ouvrir une catégorie spécifique.
Cookie Muller, je ne connaissais pas. Merci @vanderling
Une fois deplus, et c’est le cas presque à chaque fois que je suscite l’intelligence collective de seenthis, ça débloque pas mal de choses.
tiens, le décès du jour : Yves Sanna, l’ancien batteur de Johnny Hallyday
Xavier Saint-Macary et Isabelle Ho respectivement Martin et Léa
dans le film de Alain Cavalier ainsi que les autres second rôles féminin du film.
La dignité de Manuel Valls, dont j’ignorai tout... ok, je ->[]
Ça m’a toujours amusé de me retrouver à habiter des rues portant le nom de total·es inconnu·es : Simone Bigot à Clichy, Louis Vestrepain à Toulouse et maintenant Emile Duployé.
dans le genre parfaitement inconnu, même mort, sauf quand on doit donner l’adresse !
et pourtant !
Duployé wrote a series of books on this subject, whose first edition was named Stenography-Duployé, writing easier, faster and more readable than any other, which applies to all languages (published in Lyon in 1860).
Et à cette adresse ▻https://avis-de-deces.ouest-france.fr on peut chercher des morts pour presque rien.
Clémence Royer à Nantes, merci @touti, je l’avais oubliée.
je ne connais pas les fantômes aux fronts troués de J-F Vilar
▻https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/nous-cheminons-entoures-de-fantomes-aux-fronts-troues-de-jean-francois
Je disais hier que parfois j’ai envie de tuer des gens, les deux filles étaient gênées, j’ai cru que j’allais prendre un couteau. Où est la peur ? le jeu ? J’ai dit qu’au contraire, j’aurais du faire du cinéma, au cinéma on peut mourir pour pas cher, on y tue beaucoup plus que dans la vraie vie, et surtout on ressuscite à chaque fois. Le cinéma est fait par des psychopathes détournés de leur dessein premier, des sortes de gentils dont il faudrait quand même se méfier. Et j’y repense aujourd’hui quand le gars fonce à moitié sur nous avec sa voiture, qu’il crève en enfer me dis-je. Mais bon, il parait que si je questionne pourquoi sa copine était gênée c’est que moi-même je devais connaitre la réponse, qu’elle non plus, jamais de chez grand jamais elle n’a pensé à tuer quelqu’un. Mais penser n’est pas tuer, quand même ? et écrire alors ? Bande d’hypocrites.
Et aussi, bientôt on ne connaitra plus aucun survivant de la guerre de 39/45.
Je me souviens d’avoir (étonnamment) appris l’existence d’Aaron Swartz le jour de sa mort, mais bon je me suis aperçu ensuite qu’il était loin d’être inconnu.
il y a Aaron (1986 - 2013) et Aharon (1932 - 2018)
▻https://seenthis.net/messages/656885
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Aaron_Swartz
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Aharon_Appelfeld
des vivants & des morts connus & inconnus
Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov
J’ai appris son existence le jour de la fermeture de l’usine qui fabriquait le fameux AK-47.
Donc pas vraiment le jour de sa mort, quoi que...
En réalité, dans son cas la (les) mort ça ne (se) compte pas.
Et le plus sidérant pour moi fut d’apprendre qu’à la fin de sa vie il aurait mis au point ... un piège à taupes !
« Au total, Mikhaïl Kalachnikov a créé à peu près cent-cinquante armes diverses. »
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Mikha%C3%AFl_Kalachnikov
Patrick Pécherot en chasseur de fantômes
▻https://www.franceinter.fr/histoire/patrick-pecherot-et-les-fantomes
▻https://www.franceinter.fr/emissions/autant-en-emporte-l-histoire/autant-en-emporte-l-histoire-11-decembre-2016
#La_Commune #fiction #IIIe_République
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Buguet
Merci à toutes et tous. Même si je vais seulement picorer dans vos suggestions, il n’en est pas moins que vous avez ouvert une brêche pour ce qui est des personnes, notamment militantes, anonymes qui ont accédé regrettablement à la notoriété par leur mort, voilà typiquement des fantômes qui ont leur place dans mon récit décousu des Frôlés par un V1 .
On n’est décidément jamais déçu quand on suscite l’intelligence collective de seenthis .
Et surtout que ce mot de remerciement ne dissuade personne de continuer de forer dans cette tempête de cerveaux , je suis encore très éloigné d’une forme fermée de mon texte.
Encore une fois, #merci
bah oui @philippe_de_jonckheere
sinon, y aurait pas Hubertine Auclert dans la liste.
Peut-être d’autres brêches
Les militant·es des droits des peuples autochtones, des terres, de l’environnement ayant un certain renom dans leur pays et qui ont été assassiné·es :
Berta Cáceres militante écolo assez connue au Honduras
Rodrigo Tot, leader indigène au Guatemala qui avait reçu le Goldman Environmental Prize
Isidro Baldenegro López, mexicain, Goldman Prize 2005
Si tu as besoin d’une liste tu peux faire une recherche #assassinat ou #meurtre, j’en ai référencé quelques uns
Les femmes assassinées par leur compagnon ou leur ex :
Zenash Gezmu, marathonienne éthiopienne réfugiée en France
et aussi
les victimes d’homophobie
Hande Kader, l’héroïne de la Gay Pride retrouvée brûlée à Istanbul
Alain Kan est un chanteur français né à Paris le 14 septembre 1944 et disparu le 14 avril 1990. Sa carrière, qui s’étend du début des années 1960 au milieu des années 1980, est assez atypique, du fait de son passage d’un style à l’autre : d’abord chanteur de variétés, il passe au glam rock puis au punk, gagnant en originalité artistique tout en se marginalisant. De manière inhabituelle pour l’époque, il affirmait ouvertement son homosexualité, à laquelle il faisait référence dans certaines de ses chansons, mais aussi sa toxicomanie qui a contribué à nuire à sa carrière. Vu une dernière fois dans le métro parisien, il disparaît sans laisser de traces.
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Kan#Disparition
▻https://www.discogs.com/fr/artist/493333-Alain-Kan
#Alain_Kan
Ingvar Kamprad, le fondateur d’Ikea (Ingvar Kamprad Elmtaryd Agunnaryd), mort ce jour.
Bon je vous livre, je vous dois bien ça, l’extrait en question écrit, grâce à ce que je qualifie dans cet extrait-même comme l’intelligence collective de Seenthis.
Extrait donc de Frôlé par un V1, roman en cours
Mort de Raymond Samuel Tomlinson (1941 – 2016). Je me souviens que c’est en apprenant sa mort, le 5 avril 2016, que j’ai découvert tout ce que je devais à Raymond Samuel Tomlinson, et ce n’est pas rien quand on y pense, rien moins, en effet, que le courrier électronique, qui est rien moins que ma deuxième drogue de prédilection, après la morphine. Et il faudrait sans doute ici dresser la liste de tant d’illustres dont j’ai paradoxalement appris l’existence le jour de leur mort, des figures de l’invisibilité en somme. L’écrivant, je me suis rendu compte que ce paradoxe relevait presque d’une expression du langage courant, Untel ou Unetelle, c’est la première fois que j’en entends parler, dit-on lors de certains décès, de certaines disparitions. Et il faudrait sans doute ici dresser la liste de tant d’illustres dont j’ai pareillement et paradoxalement appris l’existence le jour de leur mort, des fantômes par excellence. Mais alors, je me suis rendu compte que je n’avais pas d’exemples en tête de tels fantômes, de personnes apparaissant dans mon existence littéralement en mourant, et pourtant je jurerais que de telles personnes sont légions. Je tentais par exemple de parcourir les rayonnages désordres de ma bibliothèque tentant de me rappeler quels seraient les auteurs et les auteures que j’aurais lues, ma curiosité intriguée, pour ainsi dire, par l’annonce de leur décès, mais je me rendais bien compte que je regardais au plus mauvais endroit qui soit, ma bibliothèque qui recèle de morts bien vivants dans mon esprit, et celles et ceux que j’aurais adoptés tout juste post mortem et dont j’aurais lu les livres, parfois avidement, auraient rejoints le corpus quasi familial de mes auteurs et auteures avec lesquelles j’entretiens des relations quasi amicales quand ce n’est pas familiales. Je demandais un peu autour de moi, amis et famille, y compris à celles et ceux de mes proches dont justement je me souvenais qu’ils aient un jour proféré cette étrange parole de la naissance d’une personne à sa mort ― je me souvenais assez distinctement par exemple avoir appris la mort de je ne sais plus qui à B. qui me disait ne pas connaître tel auteur ou telle artiste, mais, pareillement, ces proches, B. compris, étaient comme moi, incapables de donner le moindre exemple, la liste de ces fantômes allait donc être très courte : l’ensemble vide, Ø, un ensemble fantôme en soi. Cela m’a vraiment taraudé quelques jours, je ne supportais plus l’idée que ce livre ne compte pas de ces authentiques fantômes, lesquels étaient en train, tels les fantômes qu’ils sont, de me poursuivre dans mes nuits jusqu’à m’en gâter le sommeil ― il m’en faut peu, on l’a vu, une scène d’égorgement nocturne, un octopode imaginaire...―, jusqu’à ce que j’en vienne à utiliser une de mes bottes secrètes, l’intelligence collective de Seenthis. Je m’explique. Seenthis est un réseau social libre, dont on doit, pour beaucoup, la conception, la réalisation, les nombreuses améliorations et l’entretien à un certain @arno ― toutes les personnes dont il va être ici question vont être appelées par leur nom de profil dans ce réseau social, dans lequel je suis moi-même @philippe_de_jonckheere. Il me faudrait sans doute plusieurs douzaines de pages pour décrire à la fois le fonctionnement de cet édifice mais surtout la très intense vie intelligente et cultivée qui y a cours, sans parler de ses très riches débats. Je donne un exemple malgré tout. L’année dernière ma fille Sarah, en préparant ses épreuves de baccalauréat, rencontrait de véritables difficultés avec ses exercices de cartographies, une épreuve, la cartographie, pour laquelle elle se faisait un souci insigne et je n’étais d’aucune aide pour elle, je m’en rendais bien compte, d’une part la géographie n’a jamais été ma matière forte ― ai-je une matière forte ? ― et par ailleurs je suis un très piètre pédagogue. Pour rire, je faisais remarquer à Sarah que c’était d’autant plus idiot que sur Seenthis je suivais, avec grand intérêt, les travaux de quelques cartographes fameux, @reka, @fil, @simplicissimus, @odilon, @visionscarto et leurs discussions passionnantes qui concernaient beaucoup la visualisation de données ― sujet auquel je trouvais une pertinence remarquable, une vieille marotte à moi : les images sont en train de devenir le langage etc… je vous épargne. « Ah Seenthis…, ton Facebook bio », avait répondu pleine de dédain juvénile Sarah, 18 ans. Vexé, évidemment, je décidais de mettre mon Facebook bio à l’épreuve et m’ouvrais, sur mon compte, @philippe_de_jonckheere, à la fois de l’incrédulité de Sarah ― ce qui fit bien rire et même adopter l’expression Facebook bio ― et, à la fois aussi, de la problématique ― la difficile mémorisation d’une carte qu’il faut ensuite restituer depuis un fond de carte, exercice nettement plus difficile qu’il n’y paraît ―, et quelle ne fut pas la richesse des réponses ― il fut même offert à Sarah une possible leçon particulière par visioconférence avec le célèbre @reka ―, et si j’exagérais un peu, ce que je ne fais pas naturellement, je pourrais pousser jusqu’à dire que grâce à Seenthis, mon Facebook bio, Sarah a finalement obtenu un très belle mention à son baccalauréat ― elle a obtenu la note de 15 sur 20 à son épreuve d’histoire-géographie. Il n’empêche, toutes plaisanteries et exagérations mises à part, il règne sur ce réseau de demi-savants une atmosphère d’intelligence collective et de mise en commun remarquable. Je décidais donc de m’ouvrir de ma difficulté du moment dans l’écriture de mon texte en cours, Frôlé par un V1. Je n’ai pas été déçu du résultat, puisque @odilon, @james, @vanderling, @touti, @alexcorp, @vazy ont participé à une conversation longue de quarante-deux messages, laquelle a été suivie, de près, par @marielle, @line_d, @7h36 et @reka et de laquelle est ressortie une figure particulièrement proéminente de fantômes , auxquels je n’avais pas du tout pensé : les victimes anonymes de violences policières, anonymes un jour, fondus et fondues dans la masse en somme, et parce que tués et tuées par les violences policières, ces personnes accédaient à une forme de notoriété étrange, il n’est que de ce citer certains de leurs noms pour vous faire toucher du doigt cette extraction surnaturelle de la masse indifférenciée de la foule, Malik Oussekine (1964 – 1986) ― le premier exemple donné par @james, qui, comme on va le voir, a résonné très étrangement à mes oreilles ―, Rémi Fraisse (1993 – 2014), Adama Traoré (1992 – 2016) et tant d’autres ― lors du printemps 2016, qui a été un véritable déluge de violence policières, s’est tenue une manifestation à Rennes qui a été elle-même violemment réprimée, et pour cause : les manifestants avaient peint au pochoir sur le pavé les noms des très nombreuses victimes de violence policières en France ― depuis 1945, si mes souvenirs sont bons. Mais le nom de Malik Oussekine cela avait une résonnance toute singulière, dont j’ai tenté en plusieurs endroits de mes différents textes ― dans le Jour des Innocents ( ▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/cinquantaine ) notamment, mais aussi dans la longue lettre que j’ai écrite à Adrien Genoudet à propos de son livre l’Étreinte passage qui est devenu un élément saillant de notre spectacle éponyme ― de dire, justement, le frôlement qui a été le nôtre, Malik Oussekine et moi, et qui est, en soi, la figure du fantôme et du frôlement mêlés, fantôme et frôlement qui sont les deux thèmes de ce texte à propos de ce qui est à peine visible, quand ce n’est pas entièrement invisible. Malik Oussekine était un étudiant contestataire, à juste titre, des lois Devaquet-Monory en décembre 1986 ― et comme j’ai été rattrapé par une tristesse boudeuse, précisément en réglant les droits d’inscription élevés pour l’entrée à l’université de Sarah en septembre dernier, et dont je me souvenais que de tels droits, une telle somme, étaient l’une des mesures prévues par ces lois scélérates, et combattues pour cela, et dont je mesurais qu’elles avaient sans doute toutes été plus ou moins adoptées et mises en application, au fil des trente dernières années, en douceur, si j’ose dire, par les différents gouvernements de droite qui se sont succédés, sans discontinuer depuis décembre 1986, hiver au cours duquel, les manifestants avaient fini par obtenir, fort justement et dans la douleur, l’annulation des fameuses lois Devaquet-Monory (1923 – 2009). À ce titre dans la nuit du 6 au 7 décembre 1986 Malik Oussekine a été poursuivi dans la descente de la rue Monsieur de Prince à Paris par une escouade de voltigeurs ― sur une motocyclette, deux gendarmes, l’un pilote l’engin pendant que le second assis derrière, fait usage de sa matraque, notamment en frappant les personnes qui fuient leur charge dans les jambes, mais pas que dans les jambes, sont-ils maladroits ! Malik Oussekine a tenté de trouver refuge dans la très belle cour intérieure du 22 de la rue Monsieur le Prince mais dont l’accès était barré par un digicode ― le 9573 ―, lesquels n’étaient pas aussi fréquents alors, et que le gardien de cette adresse ― un type immonde de bêtise crasse et dont je dois confesser que j’ai souvent rayé, suis-je maladroit ! la carrosserie de cette voiture qu’il entourait de mille soins attentifs, notamment dans la cour intérieure le dimanche matin (Daphna ironisait souvent que sa femme ne devait pas connaître tant de douceur ― Daphna), et on a beau être étudiant aux Arts Déco, il est admirable à quel point on peut manquer d’imagination, et de compétence graphique, finalement, pour ce qui est des représentations obscènes gravées à la clef sur l’acier, des bites donc ― le gros gardien donc, n’a pas voulu lui donner le code, ce qui a condamné Malik Oussekine à prendre la fuite toujours plus bas dans la rue Monsieur le Prince, il a tout juste eu le temps de traverser la rue Racine avant d’être repris par un duo de voltigeurs et donc battu à mort ― je me souviens qu’Élie, le frère de Daphna, et moi, cruels et jeunes, avons tenté de faire valoir, les jours suivants, auprès de cet abruti de gardien qu’il portait la mort de Malik Oussekine sur la conscience, mais j’ai pu constater à quel point de tels concepts pénétraient imparfaitement l’intelligence si rare chez lui, qui nous a répondu, sans surprise, que tel n’était pas son problème à lui, à l’époque le point Godwin n’existait pas, mais je vous laisse imaginer le genre de reducio ad Hitlerum dont Élie et moi, nous sommes rendus coupables, brodant, sans grande imagination, sur des thèmes arendtiens pas spécialement bien maîtrisés par nous, je ne sais pas pour Élie, mais pour ma part il allait encore se passer de nombreuses années avant que je ne lise Hannah Arendt (1906 – 1975), qu’est-ce qu’on peut être péremptoire quand on est jeune ! Ce dont je me souviens surtout c’est que nous avons hurlé, Daphna et moi, depuis le fond de la cour, que le code c’était le 9573 ― pas une fois que je ne passe dans ce quartier sans que je ne tente, vainement depuis, de composer ce code à quatre chiffres au 22 de la rue Monsieur le Prince, rituel morbide, mais dont je ne peux m’empêcher ―, mais que Malik Oussekine dont j’ai le vague souvenir du visage lointain, souvenir qui ne correspond pas du tout à l’unique photographie connue de lui, comme si dans mon souvenir, vieux de plus de trente ans, son visage avait déjà été partiellement happé par la mort, tandis qu’il ne lui restait plus qu’une minute ou deux à vivre, Malik Oussekine ne nous a pas entendus, nos voix sans doute couvertes par le bruit de la rue et justement celui de la motocyclette qui approchait ― et peut-être aussi, je suis en train de m’en souvenir et de m’en rendre compte en l’écrivant, que Daphna et moi, dans notre précipitation, avons dit la même chose, 9573, de deux manières différents et finalement concurrentes, Daphna à l’américaine, neuf-cinq-sept-trois et moi à la française, quatre-vingt-quinze soixante-treize, concourant, presque autant que le gardien abject, finalement, au drame. Ici je dois aussi expliquer, j’imagine, que Daphna et moi résidions, alors, chez le père de Daphna, qui lui-même résidait ailleurs, dans ce qui avait été l’ancien atelier du photographe touche-à-tout pas forcément génial, André Vigneau (1892 – 1968), atelier dont le père de Daphna avait hérité du bail et dans lequel, aux mains justement de cet André Vigneau, Robert Doisneau (1912 – 1994) avait fait ses classes en photographie, ce dont il gardait un souvenir immuable, qu’il avait été content de partager avec moi, nous l’avons vu, lors d’un vernissage au Palais de Tokyo, du temps où ce dernier était le Centre National de la Photographie, avant d’être désamianté et laissé dans cet état assez lamentable qui est celui d’aujourd’hui et qui sert de façon assez décorative, il faut bien le dire, de décor de pseudo friche industrielle et qui permet sans doute à des artistes en manque de sensations révolutionnaires, tels Thomas Hirschhorn, de nous faire croire à leurs vagues intentions anarchistes, parfaitement cadrées par ailleurs, ce n’est pas l’absence de crépi sur les cimaises qui permet d’annuler l’institution. Mais je m’égare. Il y a, malgré tout, dans mon esprit, souvent désordonné, j’en conviens, des liens de sens quasi directs entre Malik Oussekine et Thomas Hirschhorn, les-quels passent étonnamment par le photographe Robert Doisneau. Et il y aura désormais ce genre de liens distendus et capillotractés dans mon esprit entre Raymond Samuel Tomlinson et Malik Oussekine. À la réflexion ce n’est pas le plus inadéquat des hommages si l’on consi-dère que Raymond Samuel Tomlinson a contribué, grandement ― le courrier électronique est la plus belle des fonctionnalités d’Internet ― à la construction et à l’essor d’Internet, qui est le lieu même de la sérendipité, le passage du coq-à-l’âne, grâce, notamment, aux invraisemblables catapultes que sont les liens hypertextes, l’autre merveilleuse fonctionnalité d’Internet. #merci #Raymond_Samuel_Tomlinson_, comme on dit sur _Seenthis. Sur Internet.
Je ne connaissais pas le mot sérendipité @philippe_de_jonckheere je regarde dans le dico, rien. un deuxième rien non plus, doivent être trop vieux.
►https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rendipit%C3%A9
La sérendipité est le fait de réaliser une découverte scientifique ou une invention technique de façon inattendue à la suite d’un concours de circonstances fortuit et très souvent dans le cadre d’une recherche concernant un autre sujet.
sans parler de découverte scientifique, ça m’arrive souvent sur le net et sur @seenthis où je dérape souvent, Je sais d’où je pars sans savoir où je vais et bon dieu, j’adore ça. La merveilleuse glissade.
Jusque-là, j’associai @davduf à l’histoire de Malik Oussekine, bien que je ne retrouve pas de traces écrites. Je suppose qu’il a fait un travail de mémoire à ce propos, mais je ne me souviens plus :/
Maintenant vous serez 2 pour me rattacher à lui. Et par lui, à qui j’etais en 1986...
Bref, ce fil de discussion provoque en moi un vertige que j’ai du mal à exprimer. De l’inventeur du courrier électronique qu’on oubliera à nouveau dans un certain temps et cet étudiant qu’on ne pourra pas oublier... je ne sais pas comment dire... et pourtant j’aimerais bien...
Alexia daval... Dont j’ai appris l’existence du fait de son assassinat.
je ne sais pas comment dire... et pourtant j’aimerais bien...
Ben tu vois moi cela faisait des années que j’essayais d’en dire quelque chose, ce que j’ai donc déjà essayé de faire, et puis je n’y parvenais pas et c’est finalement toi, qui dans ce post de seenthis , a déclenché cet extrait dans une forme que je trouve enfin satisfaisante, ce dont je te suis reconnaissant.
Si tu veux on peut échanger sur le sujet en dehors de seenthis par mail (pdj arotruc desordre.net), ce qui serait peut-être plus facile, je sens bien que tu es ému, je le suis également.
Et si tu es francilien, samedi soir, à 20H, à Beaubourg, Adrien Genoudet et moi lisons l’Etreinte et la lettre que j’ai écrite à Adrien que je ne connaissais pas alors, et dans laquelle il est très brièvement question de la génération Malik Oussekine, c’est gratuit, je crois que cela vaut le jus.
Amicalement
Phil
@vanderling En fait c’est une traduction littérale de serenpidity en anglais et qui est désormais plus ou moins courament admis en Français. C’était même le plaisir par excellence sur Internet il y a vingt ans (@arno portait encore des culottes courtes) notamment parce que les moteurs de recherche alors n’étaient pas du tout pertinents dans les résultats qu’ils fournissaient, on avait coutume de dire qu’on obtenait pas souvent ce qu’on cherchait et presque toujours ce que l’on ne cherchait pas ou plus.
Ma modeste contribution à la discussion : Fidel Castro « Junior », surnommé « Fidelito ».
@intempestive Ah Zoo project, excellent exemple ! Et je ne suis toujours pas remis du fait que ce type avait une base à une dizaine de kilomètres de chez moi dans les Cévennes. Comme non-rencontre, cela se pose là.
J’ai lu hier le très beau texte publié sur médiapart à propos de la disparition de Patrice_Barrat que je ne connaissait pas et ça m’a vraiment donné envie d’en savoir plus sur lui. J’ai cherché vainement et engluée dans ce vide, je n’ai pas eu le reflex de poster cette info sur seenthis.
Alors que l’Espagne reste hantée par les fantômes de son passé, l’Argentine a entrepris de juger les crimes perpétrés sous Franco. Ce documentaire fait le point sur les avancées et les obstructions de cette procédure exceptionnelle.
▻https://www.arte.tv/fr/videos/057456-000-A/la-dictature-franquiste-en-proces
Shawn Pearce
►http://linuxfr.org/news/la-communaute-git-en-deuil-de-shawn-pearce
en commentaire :
Je pense que si on réunissait toutes les personnes qui n’ont jamais entendu son nom et qui pourtant utilisent ses outils tous les jours, on pourrait remplir quelques stades…
Si on lui avait laissé piloter un avion de chasse en combat, peut-être Margot Duhalde aurait-elle pu non seulement frôler le V1, mais aussi le détruire en plaçant son aile sous la sienne et en le faisant basculer…
Dr. Brazelton le pédiatre qui a fait du bébé une personne
Je l’apprends grâce au signalement de @suske
▻https://seenthis.net/messages/677127
Ma séquence « #vu_de_Gelbique » du coup...
#Semira_Adamu ▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Semira_Adamu dont je découvre que l’ignoble meurtre s’est passé il y a presque 20 ans et dont le fantôme me soutient à chaque discussion avec mes contemporains moins ouverts à l’altérité
#Julie et Mélissa, victimes de la perversion de Marc Dutroux. Deux fillettes dont la disparition avait semé l’émoi, provoqué bien des fantasmes puis fait découvrir que, si l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui, on peut aussi le regretter durement quand l’incertitude baignée de distance et de pseudo indifférence laisse la place à l’horrible cruauté de la perversion mortelle
#René_Michaux qui a droit à une brève notice Wikipédia en flamand mais pas en français ! ▻https://nl.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Michaux. Un gendarme passé tout près d’être le héros qui aurait retrouvé les précédentes vivantes et, n’ayant pu l’être, s’est retrouvé anti-héros au coeur des discussions sur la guerre de polices. Il en est mort pendant 13 ans, avant de décéder.
#Thierry_Lotin, lieutenant de l’armée belge mort au Rwanda avec les 9 membres de son peloton, en 1994 juste au début de ce qui est devenu le génocide.
#Aaron_Swartz, militant superbe dont le nom m’était vaguement connu jusqu’à ce que la nouvelle de son suicide attire mon projecteur personnel sur son oeuvre militante...
#Ian_Murdock, créateur et fondateur de Debian et du projet Debian. Un nom connu mais une personne inconnue. Une fiche Wikipedia tellement courte pour une trace tellement grande dans le monde du libre.
Merci @odilon d’avoir attiré mon regard sur ce fil riche :-)
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/20140126_partis_002.mp3
Jean-Luc et Stéphane
Fabriquent des trucs
Dans une cave inaccessible
Petit déjeuner
Avec Bertrand
Complicité désormais
Dernier café
Avec Adrien
À la gare
Comme
Dans _Matrix
Tu vois ?
Longue absence
Dans le train
Paysage qui file
Je m’astreins à un peu de lecture
_Deux fois né de Constantin Alexandrakis
Ça me reconnecte un peu, pourtant
Dans le métropolitain, dans la rame
Un mendiant joue la Chanson du petit lapin
Dans les quatre langues : tu vas te faire pincer très fort !
Il fait un froid mordant
Il n’y a pas grand-chose à manger
Longue discussion avec Sarah
Je remets de l’ordre
Dans une valise comble
Je rebranche les ordinateurs : au travail !
Au travail !
Mais rien ne vient vraiment
Pas facile de redescendre sur Terre
Le soir je ressors, froid mordant
Lotissement compagnie Man Haast au 104
J’ai le trac pour eux, contagieux ?
La fragilité du spectacle
Les risques que l’on prend devant
Des personnes seulement avides de plaisir
Des personnes qui pour leur plaisir
Regardent de biais les imperfections
Et, ont, en fait, envie d’être émerveillées
Et, avec Lotissement
Possiblement
Ont envie d’être violentés
Le spectacle a gagné
Tant d’épaisseur
Et creuse désormais de tels sillons !
Je retrouve Sarah
On échange brièvement
Grande table chaleureuse
Est-ce seulement
Quinquagénaire
Que je découvre…
… Que je découvre
Mon bon plaisir
Et mon désir : la scène !
►http://www.desordre.net/musique/eels.mp3
Les Eels me raccompagnent
Rompu de fatigue
Anormalement libre en pensée
Je dois remettre, comme tous les matins
Le récit de mon rêve manuscrit
A un organisme de certification d’authenticité
Je suis cramoisi de honte
En le donnant à la guichetière
Je l’ai écrit sur le verso d’une pub porno
« ? Je n’ai pas très envie d’aller au collège
? Je n’ai pas très envie d’aller en open space
? On sèche ? » Zoé au petit-déjeuner !
Nous traversons un bois de Vincennes
Stéréotypé : feuilles automnales
Et brouillard de novembre. Froid humide
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/20140110_circulation_sclavis.mp3
Nouvelles louanges matinales
Pour le président-gamin, je zappe
Ça commence aujourd’hui de Sclavis
Dernier matin dans cet open space
Lundi je change d’open space
Mais je ne change pas d’air
Vendredi, fridaywear
Et écoute de musique au casque
Les Caroline. I do acid with Sarah
Une contrebassiste ? J.?
Lit Une Fuite en Égypte
Dans le train
Dans l’open space
Un collègue éclate de colère :
« Je te rappelle que je suis le père de ton fils »
In extremis je parviens
A reporter toutes mes corrections
Dans Frôlé par un V1, j’imprime pour le week-end
Poèmes, en direct
Depuis le temple
De consommation
Jus d’orange
Eau de javel
Riz
Saumon fumé
Pâte feuilletée
Camembert
Poires
Jambon de Bayonne
Filets de merlan
Mozzarelle
Epinards
Pain de campagne
Cantal
Emmental
Fourme d’Ambert
Morbier
Oignons
Lentilles vertes
Gnocchis
Œufs
Boursin
Orecchi
Acras de morue
Parmesan
Saint-Paulin
Beurre salé
Gorgonzola
Crème fraîche
Sauce tomate au basilic
Lessive
Je range mes courses
Je lance une cassolette de poisson
Et un crumble aux poires
Avec Adrien, nous faisons
Un filage devant une Sarah
Bienveillante et pleine de ressources
Ca va, je crois
Que nous ne sommes pas
Complètement à côté de la plaque
Mais il reste du travail
Nous dînons et discutons
Les bouches pleines
Je dépose Adrien au métropolitain
Je raccompagne Sarah
Je lui parle de ma dernière passion : les Sex Pistols
Une bise
Les restes du crumble
Et un pot de miel
Sur le ruban périphérique
L’autoradio
Et mon sourire dans le rétro
Les Cévennes sont devenues une île
Montagneuse ravitaillée
Par des fourgonnettes volantes
La communauté stocke le grain
Dans des silos souterrains
Nous sommes parfois survolés par des T6G
Matin calme
Café et musique
Mon poème du soir sera une setlist
Je mets la dernière main
A une fausse chronique
Pour Sarah M.. Un conte. Oriental
Un conte
Oriental
Non, pas si loin
J’ai battu mon tapis hier soir
Il a passé la nuit dehors par erreur
Je marche, pieds nus, sur un tapis froid
Sarah
Aime bien
Mon conte
Mon conte
Est
Bon
Je travaille
J’ai du travail
J’avance dans mon travail
Laurent
M’encourage
Aux Moindres gestes
►http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/dans_les_arbres.mp3
Mettant le disque de Dans les arbres
Je m’amuse que le choix de disque
Devient un vers de mon poème du soir
►http://www.desordre.net/musique/monk_midnight.mp3
Vers midi
Comme autour de Minuit
L’attention décroit
Pâtes
Sieste
Café
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/velvet_underground.mp3
Rêve d’un détournement
D’une pochette de disque du Velvet
Une banane devenue noire, pourrie
▻http://www.desordre.net/musique/stones.mp3
Rêve d’un détournement
D’une pochette de disque des Stones
Derrière une braguette : une petite bite
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/sex_pistols.mp3
Rêve d’un détournement
D’une pochette de disque des Pistols
Le visage de la Reine, aujourd’hui, vieille
Trois petites
Anguilles
De sieste
Émile passe
Apporte un peu de désordre
Émile repart
►http://www.desordre.net/musique/brahma.mp3
Nicolas Nageotte
Jacques Di Donato
Commun leurre
Ça part un peu vite
Mais je m’accroche
Qu’écrivais-je, déjà ?
Je pose vraiment la question
C’est quoi ce Céalis
Qu’on veut à ce point me vendre ?
Le facteur est passé
Dans mon dos
Les Sex Pistols dans ma boîte
►https://www.youtube.com/watch?v=W-7LEa_S_rw
To be played loud me fait rire
Moi, obéissant. J’ai 13 ans
Et je joue de l’air-double-bass
Je profite de la fin du jour
Pour aller cueillir
Des marque-pages jaunes
Je passe devant des jeunes gens
Qui écoutent du rap sur leur boom-box
J’ai les Pistols en tête, presque je leur taperais une taffe
Je sifflote
Anarchy In The UK
Ma baguette sous le bras
Je chantonne God Save The Queen
Je croise une amie en plein combat
Je change de disque
Thé vert
Pensées noires
Le vrai courage je l’ai en face de moi
Je pars chercher Zoé à son atelier de céramique
Je ris de passer le CD de Never mind the future
Dans une voiture qui a conduit son guitariste avant-hier
Je dépose Zoé chez la docteure
A la pharmacie j’imagine des trucs incroyables
Zoé doit croire que je prends des produits
On dîne en tête-à-tête au restaurant japonais
On rentre, on regarde Camille redouble
« C’est l’enfance maltraitée », lâche Zoé
Aujourd’hui, j’ai eu treize ans avec les Caroline
Et seize ans avec Camille
Malgré tout ce soir je fais mon âge, épuisé
Larry Coryell
Garth Knox
ADADA
Roger Turner / Omoto Yoshihide
Dans les arbres
Nicolas Nagetotte / Jacques Di Donato
Pascal Comelade joue Under my thumb
Sarah Murcia joue les Pistols
Tom Waits joue Rod Stewart
En décalant l’heure du réveil
Quel coup coup de dé
Je joue dans l’univers de mes rêves ?
Un rêve
Tout bête
Tout simple
À la retraite
Je travaillerai dans une association
Pour aider les jeunes gens avec les réseaux asociaux
Mes jeunes gens à moi
Dorment tous les trois profondément
Cafés et écriture en silence, il est tôt
C’est le premier mercredi depuis la rentrée
L’emploi du temps n’est pas tout à fait le même
J’ai le trac pour ce premier mercredi
Première différence d’emploi du temps
Je n’accompagne plus Sarah au stade excentré
Au lieu de quoi j’écris en buvant du café
Emploi du temps toujours
Veiller au réveil d’Émile
Ne pas oublier ses affaires de piscine
Quand je pense que ce soir
Je vais dans les jardins d’Actes Sud
Pour la sortie de Jerusalem, emploi du temps
Deux guitares encombrent désormais
Ma chambre, rares sont les moments
Où elles se font gratter le dos
Iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Mon doigt reste appuyé
Emile m’a fait peur en me surprenant
Mes deux guitares inertes
De temps en temps, un enchaînement d’accords
Pas demain que je deviens musicien
Dans la salle d’attente de l’orthophoniste
Lisant Jerusalem , viennent parfois se superposer
Des phrases comme la confiture est sur la table
Dans la salle d’attente de la docteure
Lisant Jerusalem , viennent parfois s’ajouter
Des phrases, Maman il m’a pris mon jouet
Les 1300 pages de Jerusalem
S’épaississent donc
Des phrases du quotidien d’un père
Nouilles sautées à la séchuanaise
Moqueries des filles
Quetsches et café
Je mange des quetsches
En regardant le jardin détrempé
Automne
Le vieux gros célibataire
Lave en hâte son seul pantalon sans trou
Pour la soirée chez Actes Sud
Le vieux gros célibataire
Cire en hâte ses seules chaussures sans trou
Pour la soirée chez Actes Sud
Le vieux gros célibataire
Porte des chaussettes trouées
Pour la soirée chez Actes Sud
Le vieux gros célibataire
cherche en hâte un t-shirt propre
Pour la soirée chez Actes Sud
Si tu portes des chaussettes trouées
Cire bien tes chaussures
Vieux proverbe sicilien
Le vieux gros célibataire
Quand on y pense
Quel cumul !
Sarah au cheval, Émile aux échecs
Zoé à la céramique, c’est mercredi
Et le vieux gros célibataire écrit !
La prolifération d’un seul détail
Dans un rêve : une cabine téléphonique
Et c’est un pont trentenaire entre Asie et USA
J’écris désormais des récits
Dans lesquels il faut des notes de bas de page
Pour être compréhensibles des plus jeunes : PCV
Et comment une envie de pisser
Devient une aventure
Qui s’étale sur presque trente ans
▻https://goo.gl/maps/g5cuDAJ9ke52
Je voulais vérifier le 948 N. Wolcott à Chicago
Sur mon écran, la maison dans laquelle
J’ai pris la photo accrochée sur le mur, derrière mon écran
Dans les soirées
La musique
Fait parler de plus en plus fort
Et on n’entend plus
Ce que dit la personne
Juste en face de vous
Pour la soirée de sortie de Jerusalem La pluie battante sur la verrière
Rend tout assourdissant
Est-ce que vraiment moi
Qui semble capable
De parler à tout plein de gens ?
Ou est-ce que cette soirée
Grouille en fait
De semblables ?
André Markowicz et moi
Reprenons presque
Notre conciliabule de mars
Longue conversation
Avec Adrien
Comment faire avec l’Étreinte
Mathieu dit le plus grand bien qui soit
D’Une Fuite en Égypte
À qui veut l’entendre
Je rencontre
Mathilde Helleu
À laquelle je dois tant
Je rencontre
Claro
Je mentionne La Maison des feuilles
Je parle dyslexie
Avec Jérôme
(Et avec Mathilde)
Je rentre épuisé
De vacarme
Et de champagne
Je peine à trouver le sommeil
Et je peine à accepter
Le lendemain qui ne chante pas
►http://www.desordre.net/musique/beatles.mp3
Deux rêves curieux, l’un l’absolue frustration
Attente d’un train qui ne vient pas, l’autre
Le rêve parfait, les Beatles jouent pour moi seul
Levé le premier
Je bois mon café dans le jardin
Comme sur la margelle au Bouchet
L’atmosphère a tiédi
Le ciel s’est assombri
Mais je ne suis pas triste
Elle n’est pas venue
Elle n’avait jamais dit qu’elle viendrait
Je serais guéri quand je ne raconterais plus de fables
Deux kilogrammes
De sardines
A évider
En chantonnant It’s all right
To eat fish because
Fish don’t have feelings
Mes sardines
Ont fière allure
Le ventre ouvert
Mon café
A goût
De poisson
Poème tapé
Avec les doigts
Qui sentent la sardine
Dimanche matin laborieux
Chacun trouve rapidement
Quelque chose à faire, lendemain
Isa nettoie ses chaudrons
Dans la chaleur accrue
D’un gigantesque feu
C’est à Autun
Qu’ont lieu
Les plus belles fêtes
Et c’est souvent le dimanche
En nettoyant et rangeant
Qu’éclatent les plus gros rires
Où il est souvent question
D’un lait de poule
Et de quelques autres moqueries
Les filles ne sont pas en reste
Pour reconduire moqueries
Et anecdotes. La vie
Sardines à la braise
Ratatouille et haricots plats
Restes des desserts, café
Sieste dans une chaleur pesante
Rêves-reptiles, immédiatement
Evaporés, anguilles et lézards
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/pink_floyd.mp3
Départ longtemps différé
Pour les gorges de la Canche
Pink Floyd passe sur l’autoradio
Soudain au milieu de la forêt
Une installation hydraulique
Et son immense tuyau d’adduction
Chemin qui confine parfois
À l’escalade, je sue sang et eau
Heureusement que j’ai maigri !
Lumière orgiaque
Chaleur tropicale
Chaleur de l’amitié aussi
Soif inextinguible
Le long d’un petit
Cours d’eau
À la sortie du bois
Mon téléphone sonne
Légère détresse de Sarah
Tu me manques
Texte-je pour
Arrondir les angles
Chemin du retour avec Isa
Elle me parle de son installation
Et de sa performance à New York !
Je lui parle de mon projet
De livre tête bêche
et aussi de celui de récit croisé
Je suis choyé
Avant de repartir
On me sert une soupe
Sur la route du retour
A travers bois, fenêtre ouverte
Je respire goulument l’air des futaies
Je mène ma barque
A travers une circulation dense
En rêvassant les yeux ouverts
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/rem.mp3
Dans un embouteillage
Je mets la radio et tombe
Sur une veille chanson de REM
En vieil homme seul
J’avale mes médicaments
Et je branche mon respirateur
Dans mes rêves
Je suis centenaire
Et je fais des caprices
C’est le jour de mes cents ans
Et je veux me prendre en photo
Nu
Tout autour de moi le personnel de l’hospice
Tente de s’opposer au projet de toute une (longue) vie
Je m’énerve, m’agite et tombe
Je crois que je suis mort
Je me réveille dans un éclat de rire
Dans le grand atelier de mon amie Isa
Les rêves
Que je fais
Parfois
Étonnamment le récit de celui-ci
Est très fluide tandis qu’il m’a donné
Une difficulté insigne pour le reconstituer
Reconstituer les pièces d’un rêve
Comme on le ferait avec les pièces
D’un puzzle sans modèle
Parmi les spammeurs
Ce matin, un certain
John Abercrombie !
Petit déjeuner
Breakfast
Frühstück
Dans la cuisine
De l’effervescence
Par intermittences
Je fais mon commis de cuisine
Souvenirs lointains, à Chicago
Dans un restaurant de Chinatown
Je débite une douzaine de tiges
De rhubarbe en tronçons translucides
Eau de rhubarbe. Isa est une sorcière
Il fait une chaleur estivale, souviens t’en
L’été n’est pas fini, profite
J’en transpire de bonheur
Plaisir de revoir les filles
Parfaitement habituées, depuis toutes petites
À mes gentilles moqueries, même tôt
La table dans l’atelier d’Isa
La seule qui pourrait faire de l’ombre
À la table dans les Cévennes
À cette table, celle d’Isa
J’ai guéri mes fictions
Les plus mal en point
Et même, désormais
Trois mots
De japonais
Sous une chaleur écrasante
Faire du feu pour le barbecue
De courgettes à l’huile d’olives
Bref échange de textes
Avec B. je donnerai cher
Pour être plus jeune de sept ans
Dans le regard et les messages
De mes proches, je vois souvent
De l’inquiétude et cela m’inquiète
J’inspire de l’inquiétude à mes proches
Je voudrais tellement leur donner
Autre chose !
Retourne
A ton
Feu !
Les rêves de sieste, des lézards
Rare que je n’en attrape un
J’ai attrapé un lézard, une fois, enfant
Je vais chercher une commande
De deux kilogrammes de sardines
Et deux tubes halogènes 7RS, 60W, 78mm
Arrive la camionnette d’Uli
Et il faut débarquer une cinquantaine
De chaises, un hangar devient une salle de concert
Arrivent les musiciens
Et il faut débarquer leur foutoir
Je suis cerné par la pensée d’elle
Une fois de plus
Je suis au milieu des miens
Sans y être, et sans elle
Il fait chaud
Je me sens
Sans refuge
Je ne tourne pas rond
Je vais me promener
Sur les bords de l’Arroux
Un pêcheur a laissé
Une caisse retournée
Mon siège pour penser
A mon plus grand étonnement
Sous les piles du pont, au soleil
Une jeune femme lit
Je suis plein d’astuce
Pour découper la pastèque
Ça en épate plus d’une
Concert de l’Anguisson Quartet
Dans le hangar de la Folie
En toile de fond Stalker , flou et à l’envers
C’est comme si le Tracé provisoire
Avait été déménagé
À la Folie
Je pense beaucoup à elle
Pendant le concert
Elle n’est pas venue
Des moments de grâce
De pure félicité
Et un crescendo pas très heureux
Vous avez des questions ?
Demande Jacques Didonato
A la fin du concert. Oui
Des mets d’un autre monde
De la sorcellerie, oui
Isa a sorti les chaudrons
De belles discussions, après
Notamment avec Fabrice Charles
Et Jacques DiDonato
S’étonnant, sans doute, que j’ai des avis aussi tranchés
On me demande ce que je fais dans la vie
― Informaticien. Pourquoi ?
Polo, sur un ton d’expert
« ― Un frelon ça bouffe plus qu’une pie
― C’est vrai ? ― En fait je n’en sais rien »
Je fais toujours partie
Du dernier cercle de ceux
Qui ne veulent pas aller se coucher
Surtout pour raconter des histoires
Aussi peu fines que celle
Du Gros-Léon-qui-va-à-Lyon-sur-son-camion
Encore une belle journée
Loin d’elle, sans elle
Mais une belle journée
Un récit dont les seuls éléments
Avérés seraient
Le récit des rêves
Avec Macron,
Fini l’émotion ou le repli,
Voici le retour de la realpolitik
Lourdes, la fille de Madonna
Fait la grève
De l’épilation
Tu te jettes sur du spam
Espérant
Y trouver un poème
C’est quand tu menaces
Sans cesse d’être interrompu, dérangé
Que tu écris le mieux.
Ecrire
Des poèmes
En open space
Spam
Spam
Spam
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/counting_crows.mp3
Sur l’autoradio
Ce matin
Les Counting Crows
Les Counting Crows sur l’autoradio
Nous sommes de nouveau
En nonante-six
Tu vas aux toilettes
Tu pisses
Tu reviens, pas plus inspiré
Déjeuner
Entre collègues
Avec Joachim Séné
Après un café bu avec Joachim
Dans un repère d’anarchistes
Je retourne dans mon open space
Dans une devanture de magasin
Le reflet de Joachim et moi,
Qu’est-ce que je fais vieux !
Je remonte toute une rame
De métropolitain
À la poursuite de son fantôme
Est-ce bien normal
Pour un grand-père
D’avoir un (tel) chagrin d’amour ?
Viens danser au club
Ou sur la terrasse
Avec les fantômes de l’Opéra
Tante
Moineau
Est partie
Retrouvée
Sans vie
Dans son canapé
Retrouvée sans vie dans son canapé
Comme le personnage de Tanya
À la fin de Sayonara
J’ai vu, au cinéma, les images, tellement belles,
De la mort de Tanya, dans son canapé,
Au même moment où
Tante Moineau me racontant
Le retour des déportés
À la gare de Lille en 1945
Pharmacien,
Elle avait été recrutée
Pour leur tendre un verre d’eau
Déjeuner avec Joachim
Disparition de Tante Moineau
▻http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/coleman_beauty.mp3
C’était, je crois, le plus beau concert de ma vie. Une première partie avec le Brass Fantasy de Lester Bowie avait galvanisé la salle du Grand Rex à Paris, énergie folle et festive, du cuivre, encore du cuivre toujours du cuivre et quels cuivres !, au milieu d’eux, Lester Bowie dans son habituelle tenue de laborantin, blouse blanche, petites lunettes, trompette, qui allait bien pouvoir jouer après pareil déluge d’énergie joyeuse et somme toute mélodique après que la douzaine de musiciens se retirent d’une scène archicomble de matériel, de percussions, de pupitres et de perches à microphones ? Oui, qui ?
Un entracte de très courte durée si l’on juge de la nécessité de ranger tout le foutoir laissé derrière par le Brass Fantasy , et l’installation sur un petit tapis au centre de la scène, les grands rideaux de scène entièrement retirés, une batterie, mais une batterie de peu de choses, la grosse caisse, le charleston, la caisse claire, un petit fût médium, un gros tome et une cymbale crash et c’était bien tout, il y avait déjà un contraste saisissant d’avec la cohue qui avait précédé et dont le souvenir visuel finalement s’estompait dans ce retour à la simplicité.
Ils sont arrivés, ils étaient quatre, des hommes déjà un peu âgés, pas le grand âge, mais déjà une certaine prestance dans des costumes aux coupes discutables, mais tout à fait le genre d’habits que l’on voit sur les hommes dans les quartiers noirs des grandes villes américains le dimanche matin sur le chemin de la messe. L’un des quatre avait une allure plus juvénile, et portait lui au contraires des vêtements amples et une écharpe, les bras croisés il tenait une manière de trompette de poche, comme d’aucuns tiennent leur cigarette. Le contrebassiste était une homme blanc au physique assez quelconque et était habillé comme n’importe quel informaticien qui sortait du boulot et qui le soir jouait du jazz pour se détendre, il ramassa sa contrebasse couchée sur le petit tapis qu’il partageait avec le batteur, donna deux ou trois tours de clefs plus précis pour l’accord de cette contrebasse, qui droite et debout désormais le rendait, lui, le contrebassiste, petit, presque. Le batteur donnait l’apparence d’un homme assez commun quoique plus souriant que les trois autres, il s’est assis derrière ses fûts comme d’autres se plantent devant leur ordinateur en arrivant au travail le matin, encore qu’à l’époque nous n’étions pas nécessairement très nombreux à nous planter devant un ordinateur en arrivant au bureau. Le patron, parce que qu’on voyait tout de suite que c’était le patron a murmuré deux ou trois instructions à ses coéquipiers, a planté ses deux pieds dans des marques presque, devant le microphone, il a ajusté la bretelle de son saxophone alto à l’apparence matte, pour être, de fait, un saxophone en plastique. Et tout d’un coup, sans crier gare, les quatre dans une simultanéité qui force un peu le respect tout de même, pas des rigolos, ils sont partis plein pot, et ont, deux heures durant, dans cette immobilité des corps, peut-être pas, des pieds en tout cas, joué le plus débridé des jazz.
Un jazz déconstruit, dont on voyait bien qu’aucun des quatre ignorait les habituels sillons, mais bien au contraire tous les quatre étaient lancés dans un effort collectif de déconstruire tout ce qui aurait pu ressembler, même de très loin, à de l’habitude. Parce que le jazz, ce que l’on appelle le jazz à la papa, et qui représente la quasi entièreté de la production de cette musique, est une affaire terriblement ennuyeuse dans laquelle le plan justement consiste à exposer tutti le thème, puis les solistes se succèdent soutenus dans leurs plus ou moins grandes tentatives d’écart, par la section rythmique, la contrebasse, la poutre, la batterie, les solives annexes et quand il y en a un, le piano, la déco. Une fois sur quatre on laissera une huitaine de mesures au contrebassiste, parfois seulement quatre, pour, au choix, continuer ce qu’il faisait depuis le début, mais cette fois seul, solo, ou, plus audacieux, pas toujours heureux, tout un chacun n’est pas Charlie Haden, justement le type habillé en informaticien qui sort du boulot, étoffer ce qu’il faisait jusqu’à présent dans le but que les autres brillent. Et pour vous dire à quel point tout ceci est convenu, il est attendu que le public montre sa compréhension, de ce qui n’est pourtant pas très mystérieux, en applaudissant quand le témoin passe d’un musicien à l’autre, ce qui, invariablement recouvre entièrement ce qui pourrait être sauvé de cette routine, le passage du thème d’un musicien à l’autre. A vrai dire cette forme a été produite et déclinée, avec une maestria inégalée depuis, par le sextet de Miles Davis dans Kind of blue et dispense d’écouter tout ce qui procède du même mouvement et qui n’a pas, loin s’en faut, la même grâce que cet album admirable. D’ailleurs pour montrer à quel point ces quatre-là d’une part n’ignoraient pas ces us-là, mais avaient surtout décidé de les bousculer, après avoir exposé le thème de The face of the bass , ils se turent tous les trois pour laisser la place au solo de contrebasse habituellement relayé au xième rang d’un concert. On commencerait donc par la contrebasse.
Et tout dans ce concert était de ce bois-là, une entreprise à la fois savante de déconstruction et à la fois une recensement appliqué des possibles une fois que cette base a été nivelée. Le contrebassiste, informaticien de jour, ne coupait pas ses notes, comme font généralement ses collègues pour donner cet élément qui porte le joli mot de swing, mais qu peut rapidement devenir une dictature, mais, au contraire, ne manquait jamais une occasion de laisser les notes de cordes à vide sonner dans une rondeur tout à fait voluptueuse, un certain Charlie Haden donc. Avec une économie gestuelle très curieuse à voir tant elle était peu synchrone de la musique effectivement jouée, le batteur créait une féerie de rythme, de contre-rythme et surtout une palette remarquable de couleurs, atteignant de ce fait une musicalité souvent étrangère aux batteurs de jazz, un type appelé Billy Higgins, un type qui avait surtout l’air d’être charmant, le trompettiste aux allures de joueur de basket à la ville, à la différence des trois autres arpentait nonchalamment la scène et ponctuait cette promenade de phrases à la fois rapides mais aux notes parfaitement détachées, un chat à la cool répondant au nom de Don Cherry, quant au saxophoniste à l’instrument en plastique et à la sonorité de ce fait sans grande longueur, il compensait remarquablement cette absence de couleurs, manifestement refusée par fuite de la facilité, et compensait donc par une gamme très riche, une manière de système à lui qui s’interdisait de jouer une note si les onze autres de la même gamme n’avaient pas toutes été jouées elles aussi une fois : Ornette Coleman, les deux pieds collés au sol, droit comme un i et d’une folie à la Burroughs, une vraie folie déguisée en absolue normalité.
Ce sont des années et des années plus tard que retombant sur des galettes de Lester Bowie j’avais ce sentiment étrange de déjà entendu — I have this strange feeling of déjà entendu — pour finalement me souvenir que cela avait été le concert qui précédait le quartet mythique d’Ornette Coleman, lequel avait tout de même réussi à effacer de ma mémoire une aventure de Lester Bowie.
Et aujourd’hui dans l’espace ouvert pas très ouvert, j’ai appris la mort d’Ornette Coleman, à mon travail, et j’ai dit, soudain fort triste, Oh Ornette Coleman est mort, et mes collègues informaticiens se sont retournés vers moi pour me répondre qui ça ?.
J’ai répondu l’inventeur du free jazz pour faire court, binaire presque. J’ai attendu d’être seul dans mon garage ce soir pour sortir le vieux Beauty is a rare thing de son coffret, ce morceau qui, déjà du vivant d’Ornette Coleman, me tirait des larmes. Les artistes, les vrais, sont également très rares. Nous venons d’en perdre un.
J’ai hésité, je me disais que tu avais un #beau témoignage à partager #Ornette_Coleman
J’avoue être un peu dépité de ne jamais l’avoir vu en concert, donc merci pour cette chronique, on s’y croirait presque. Petite remarque : je ne pense pas qu’à l’époque Coleman jouait un sax plastique (un grafton avec lequel il pose sur la photo postée avec l’article, mais cette photo est très antérieure au concert chroniqué). C’était plus probablement un selmer laqué blanc (donc un sax tout ce qu’il y a de en laiton), une petite rareté qui descendait un demi-ton plus bas que les sax alto habituels.
@ericw oui j’ai appris cela à propos du saxophone en lisant l’article nécrologique très fouillé du New York Times ▻http://www.nytimes.com/2015/06/12/arts/music/ornette-coleman-jazz-saxophonist-dies-at-85-obituary.html?_r=0 . Et j’avais fini par prendre pour argent comptant le fameux mythe du saxophone en plastique qui avait remplacé pour toujours l’instrument qui avait été massacré par les agresseurs d’Ornette Coleman. Et pour ce qui est du concert que j’ai chroniqué hier soir, je n’en ai plus la date exacte, j’ai le souvenir que c’était fin 87 début 88, en tout cas je me souviens que j’étais en deuxième année des Arts Déco que j’avais craqué ma tirelire pour acheter deux places pour ce concert et je me souviens évidemment très bien de la merveilleuse jeune femme avec qui je suis allé à ce concert. Et sinon la photographie choisie est de Lee Friedlander dont le travail de photographies des musiciens de jazz est peu connu (par rapport au reste de son travail), et pourtant il y a de très belles photographies notamment de Coltrane enregistrant avec le quartet magique.
Une autre du même musicien par le même photographe.
@philippe_de_jonckheere Bien sûr on a tous mordu au même hameçon du légendaire sax en plastique. A croire que Grafton a essayé de se faire de la publicité sur la notoriété de ses clients car Parker est assez connu pour avoir joué Grafton aussi, alors qu’en fait il semble que l’usage qu’il a fait de ce sax est assez anecdotique.
Effectivement les deux photos sont très belles, merci pour cette belle découverte.
Alice, à qui je pense - Le bloc-note du desordre
▻http://desordre.net/blog/?debut=2014-12-21#3094
Merci cher @philippe_de_jonckheere pour ce texte. Tellement de beaux souvenirs, et tellement de tristesse.
L’informatique. Il y a deux jours tu apprenais la disparition de ton amie Alice. Aujourd’hui tu te connectes à l’interface dynamique de ton site internet pour lequel Alice avait un identifiant qui, chaque semaine, lui permettait de corriger toutes les coquilles que tu laisses abondamment dans tout ce que tu écris. Tu te dis que tu devrais fermer cet identifiant maintenant, tu pleures déjà, cela ne te rendra pas plus triste, plus tard quand tu le feras, cela t’assombrira, tu cliques sur l’identifiant, la seule option proposée qui corresponde à ce que tu veux faire est : envoyer l’utilisateur à la poubelle . Tu décides finalement qu’il n’y a aucune nécessité à la suppression de cet identifiant et que non, jamais, tu ne pourras cliquer sur OK sur une fenêtre de popup en réponse à la question êtes vous sûre de vouloir mettre l’identifiant Alice à la poubelle ? Il y aura donc, aussi longtemps que tu vivras, un identifiant du nom d’Alice dans l’interface dynamique du Désordre . Et c’est d’ailleurs très bien comme ça.
Note pour les auteurs de spip : ça pourrait changer non ? @fil
Merci @philippe_de_jonckheere, pour moi, c’est pareil. Comme je le disais pudiquement ici : ▻http://seenthis.net/messages/325495#message325553
C’était déjà comme ça avant, depuis mon départ de la lune noire, en pestant devant mes fautes d’orthographe, en mettant en page, en regardant des photographies, en visitant une exposition, en ouvrant le livre des polices, en détournant les yeux du diplo, en croisant une fiat ou un solex, en discutant avec l’imprimeur… Et cela fait des mois que c’est avec un pincement au cœur, de la tristesse, mais aussi des rires au téléphone. Maintenant, juste du silence.
La dentelière est partie et nous laisse bien démunis avec nos coquillettes et nos imperfections, nos accrocs. En pensée avec toi @supergeante (merci pour l’autre lien qui me permet de revoir la grande affiche au dessus de son bureau)
Etonnant, hier soir vers minuit, sans m’en souvenir, je parlais justement d’elle à une amie.