Un quart en moins et un écart en plus

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  • Un quart en moins et un écart en plus
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    Une économiste remonte dans le temps pour comprendre la profondeur de la justification de l’inégalité salariale en défaveur des #femmes. Elle montre la dévalorisation des savoirs investis par les femmes dans le #travail et les voies de réparation ouvertes par la #justice.

    Livres & études

    / femmes, égalité , #inégalités, parité, travail, justice

    #Livres_&_études #_égalité_ #parité

    • L’expression « régime du quart en moins » remonte à 1918. Appliqué aux femmes qui travaillaient dans les usines de guerre, il a été énoncé et dénoncé par Pierre Hamp, un inspecteur du travail. Lequel, ne se faisait guère d’illusions dès cette époque sur la durée nécessaire à son abolition : « son travail deviendra égal à celui de l’homme, bien avant son salaire. » L’histoire lui a malheureusement donné raison. L’ombre du « quart en moins » plane encore sur le #salaire des femmes : tous emplois confondus, elles gagnent aujourd’hui en France 27% de moins que les hommes ! On comprend, en découvrant les fondements anthropologiques de ce moins, la force d’inertie qu’il a pu opposer à toutes les tentatives cherchant à le réduire ou à le supprimer. La pratique du quart en moins a la peau dure, puisque les raisons qui le justifient n’ont rien d’économique ni de rationnel. Elles n’ont rien à voir avec les compétences ou la productivité du travail féminin. Elles ont partie liée au statut réservé à la femme dans la société française du dix-neuvième siècle, celui de mère et d’épouse avant tout. Le salaire d’une femme ne peut qu’être un « appoint » à celui de son mari. C’est le salaire d’un homme qui doit subvenir aux besoins de la famille. Les façons d’argumenter autour de ce postulat varient selon les positions occupées par ceux qui les formulent. Un trait commun, toutefois, ils sont tous de sexe masculin. Les rares économistes qui en traitent, Jean-Baptiste Say en particulier, postulent que les femmes ne travaillent pas pour vivre, du fait qu’à un titre ou à un autre, elles se font toujours « entretenir » et « soutenir » par des hommes (parents, maris, …).

    • Autre raisonnement d’économiste : Paul Leroy Beaulieu justifie le salaire inférieur des femmes par des moindres besoins. Il estime à plus d’un tiers la différence des besoins en nourriture des femmes et des hommes : un bifteck et un litre de vin de plus sont nécessaires à un homme ! L’infériorité physique des femmes est aussi fréquemment évoquée.

      Nous avions déjà eu une longue discussion sur le #dimorphisme très peu naturel entre les hommes et les femmes et le fait qu’il avait été obtenu entre autre, en rationnant délibérément l’#alimentation des femmes (et donc leur apport énergétique quotidien pour alimenter leur croissance, leur activité physique et intellectuelle).