Le jour où DSK sera interviewé par Twitter - L’EXPRESS
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Autant le dire, le modèle de prise de parole du haut vers le bas qu’autorise la télévision depuis le bon vieux temps de l’ORTF est mort. Certes, sa puissance de feu reste importante, certes le 20 Heures fait l’événement, mais la forteresse est fissurée. Les chaînes ont beau faire le dos rond devant une technologie qui leur permettrait déjà de diffuser à l’image les centaines de commentaires d’Internet (ce qu’elles ne font pas, car elles ont peur), les internautes continueront à s’exprimer et les mots du Net finiront rapidement par rejoindre les images de la télé. Les internautes coproduiront sur les réseaux sociaux des émissions de télévision alternatives par la seule force du commentaire.
Oui mais : quelle peuvent bien être la valeur et l’intérêt des « réseaux sociaux » si ce qui s’y discute reste l’interview (qu’on s’en fout) qui est en train de passer sur TF1 ?
La question n’est qu’accessoirement la présence d’un commentaire « citoyen » parmi les infos télévisées ; la vraie difficulté reste l’imposition médiatique des sujets dont la discussion est censée intéresser les gens.
Franchement : que les gens discutent sur Twitter de savoir si/pourquoi/comment DSK aurait « raté son rendez-vous avec l’histoire », au simple motif qu’on pose la question sur TF1, c’est nul et non avenu. Ça n’est rien de plus que la continuation du système publicitaire de placement de produit qu’est l’interview politique à la télé. Que des émissions télé passent cette « parole citoyenne » en direct à la télévision pendant l’interview ne serait que du marketing bien pensé, certainement pas de la « démocratie directe ».
