Sylvia Lebègue présente « Choron et moi »

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  • Excusez du bazar. Ce qui suit est une partie du résultat de pérégrinations virtuelles au fil de cette journée bizarre du 7 janvier. Ce n’est peut-être pas intéressant, mais c’est au moins pour archivage et documentation.

    De fil en aiguille, j’apprends que le jour même de l’attentat contre Charlie, sort donc un livre de la dernière femme du Professeur Choron, Sylvia Lebègue, sur les 20 ans qu’elle a passé avec lui jusqu’à sa mort. Elle était aussi sa collaboratrice et gérante/gestionnaire dans toutes ces dernières aventures de presse (La Mouise, Grodada…).

    http://www.editionsarchipel.com/livre/choron-et-moi

    Voici mon parcours : vingt ans passés avec cet homme hors du commun.
    Je raconte tout : ma rencontre, la vie à Hara-Kiri, les coups, les huissiers, l’isolement de Choron face à ses créanciers, la faillite du journal, mes premiers pas dans la prostitution, les déménagements à la cloche de bois… Je raconte, tels que je les ai vécus, la création du mensuel Grodada et son échec, la vente des locaux aux enchères publiques, notre installation à la campagne, la dégradation de la santé du professeur Choron et sa mort. Ma vie de déglingue auprès de celui qui fut l’homme que j’ai le plus aimé, cette vie de débauche, d’alcool, de pleurs, de désarroi, de folie pure.

    L’interview promo :
    https://www.youtube.com/watch?v=96SAaBFsPzs

    Le début :
    http://www.ecriture-communication.com/archipel/wp-content/uploads/sites/2/Lebegue_Choron-et-moi_extrait.pdf

    On y apprend notamment qu’il l’a forcé à se prostituer, et pas qu’une fois, qu’il fut donc son proxénète, et qu’elle a subit des trucs horribles pendant tout ça.
    http://www.letelegramme.fr/finistere/morlaix/choron-et-moi-une-union-chaotique-07-01-2015-10483488.php

    On revoit cette interview, qui était déjà dure en « parole », sous un autre angle, en sachant que c’étaient des faits très concrets :
    https://www.youtube.com/watch?v=dCqXxkogEKU

    Mais ce n’est pas fini, car elle dit aussi l’avoir aimé jusqu’au bout, et continuer à l’aimer encore maintenant. Tout en affirmant être consciente d’avoir été sous l’emprise d’un pervers manipulateur.

    Mais ce n’est encore pas tout !

    En cherchant des infos là-dessus, je tombe alors sur l’annonce du bouquin sur le forum de L’Organe… par une certaine Sylvia !
    http://www.lorgane.com/forum/CHORON-ET-MOI-COMMUNIQUE-DE-PRESSE_m210606.html

    Pour celleux qui sont perdu⋅e⋅s, L’Organe est un très très vieux site satirique tombé dans la mouvance identitaire, ou tout du moins la bonne grosse réacosphère. Mais de ce que je sais, son forum a toujours eu très peu de censure, et il sert aussi de sorte de réseau social à tout un mélange de gens forts divers et bizarres. On y retrouve des gros droitards, des nihilistes, des méga undergrounds, des anciens d’autres publications satiriques y compris papier, et plein d’autres choses mélangées.

    Revenons à nos moutons : je continue de lire quand même et je m’aperçois que c’est vraiment la même Sylvia qui est là, mais que surtout elle est une habituée du forum depuis de nombreuses années ! Au moins depuis la mort de Choron. Un topic du forum est entièrement consacré à ça sur plusieurs années, et où Sylvia a déjà commencé à raconter toute son histoire, des années avant que le livre ne sorte (il suffit de comparer les faits relatés pour ainsi prouver que ce n’est pas un canular sur le forum) :
    http://www.lorgane.com/forum/Splendeur-et-Misere-de-Georget-Bernier-trahi-jusqu-apres-sa-mort_m8753.html

    [Attention, en plus des témoignages de Sylvia, en lisant L’Organe vous acceptez être prêt à tomber sur des propos sordides…]

    Dans ce lonnnng sujet, on y apprend beaucoup de choses, et il y a aussi des discussions entre Sylvia et des anciens de La Mouise ou de Grodada ! C’est assez fou, historiquement parlant (tout ça fait partie de l’histoire de la presse française, satirique ou pas).

    On y apprend aussi de nombreuses choses sur Michèle B, la fille de Choron, ainsi que Yoram, un de ses derniers collaborateurs à La Mouise. Ces derniers étant apparemment de sacrées terreurs. Bref toute la famille a l’air bien gratinée (mais on le serait à moins…).

    On y parle aussi du film de Pierre Carles, qui n’aurait montré qu’une face de gueulard plus ou moins gauchiste non conformiste, mais qui se tait sur tout le reste (mais Sylvia, elle, trouve le film très bien…).

    Le pire dans tous ça, ça peut paraître bête, je connais les ressorts psychologiques qu’il peut y avoir derrière, mais ça me met très mal à l’aise de lire les propos de Sylvia, qui raconte des choses horribles ce qu’a fait ou dit Choron, en disant qu’elle-même ça la rend triste, et qui deux messages plus loin ou dans le même message dit des propos gentils sur lui, le défend contre Michèle B, etc. C’est vraiment très perturbant.

    p12 du topic

    Tout n’était pas que cinéma. Le prof avait de multiples visages. Il semblerait que tu sois tombé sur un jour ’avec’. Qu’il ait bu ou non il pouvait vous anéantir rien qu’avec ses mots. Beaucoup de nos ’bons’ vendeurs de la Mouise sont partis à cause de ça. Quel gâchis par moment. Pour un rendez vous qui s’est mal passé (entendez par là, pas de chèque à encaisser à l’issue d’un repas) ou le vin blanc dont les verres étaient trop remplis, ou tout simplement envie de foutre le bordel.
    Le soir, les chefs d’équipe qui savaient qu’il avait un rdv, me téléphonaient pour me demander la couleur de l’atmosphère. N’étant pas femme à mentir, je leur communiquais le ’climat ambiant’. Plus d’une fois je me suis retrouvée seule à faire les comptes journaliers en en prenant plein la pomme. Lorsque les comptes lui semblaient insuffisants, il exigeait que j’aille avec lui pour vendre les journaux qui auraient du être vendus en journée. J’ai vécu dans ce climat d’alerte, de souffrance (parce-que j’étais dans ce cas là le souffre-douleur), d’incertitude, d’humiliation pendant toutes ces années. Tu liras dans mon bouquin ce que l’on peut éprouver quand on vit dans l’angoisse du lendemain et ce, jour après jours sans aucune vacances. Vivre dans la terreur crois-moi c’était pas mon ’truc’ quand je l’ai rencontré.
    A part ça, il pouvait se montrer gentil, serviable et à l’écoute de chacun, mais c’était rare. Sauf lorsqu’il est tombé malade et là aussi j’ai pas mal de choses à dire car il me soumettait à tous ses désirs.

    p11 du topic

    Tout d’abord ma plus grand amitié à tous ceux qui, sur ce site ont témoigné de leur gentillesse et sympathie en ma faveur. Beaucoup de chemin reste à parcourir néanmoins.
    Il est de ces deuils qu’on ne fait pas, ainsi le comportement de MB et son père auparavant, sans exclure la famille qui elle, m’a menacée de ’faire justice’ elle-même, si je devais écrire mon livre. ’On monterait à Paris pour me le faire avaler’ m’a t-on dit à l’époque où ma colère et mon désespoir étaient d’une ampleur considérables (peu après les obsèques et que la famille m’aient marquée au fer rouge.
    Absolument rien ne laissait présager un tel acharnement sur ma personne. Pourquoi ? Me rendait-on responsable du décès du Prof après m’avoir, pendant 20 ans et plus, reproché celui de l’ancienne compagne de ce dernier ?
    Il m’a rabaissée au plus bas niveau - si l’on considère que la P... dont j’ai été traitée est ce qu’il y a de pire. S’il n’y avait eu que celà...
    J’ai tout mis en oeuvre toute ma vie pour sortir le Prof du ruisseau et finalement il m’y a entraînée avec la bénédiction de sa fille et de tout ce petit monde.
    J’ai aimé le Prof et je n’en démords pas. J’avais 24 ans et ce n’était pas une ’erreur de jeunesse’. J’étais seulement persuadée que l’on pouvait apporter à son prochain l’aide dont il peut avoir besoin. Au fur et à mesure... vous commencez à connaître l’histoire.
    L’amour peut triompher de la haine, c’est sûrement vrai. Dans mes écrits je ne veux pas que la haine dicte ma conduite qui n’est que celle de dire la vérité dans sa plus simple expression...
    Certains pourraient croire le contraire et cependant je le revendique. Ce n’est pas un ’esprit revanchard’ qui est sous ma dictée. Le seul désir de montrer que même en amour et en dépit de tout, on peut être fort et vulnérable à la fois.

    En ce qui concerne le Sieur Yoram, s’il s’était contenté de ’piquer dans la caisse’, cela aurait pû paraître humain. Son comportement a défié toutes les lois de la nature humaine. Ca en dit long sur ses actes. (Ces mêmes actes que MB cautionnait).

    #Choron #CharlieHebdo #Hara-Kiri #manipulateur #prostitution #presse #Histoire