• Bon, je vais tout de même le dire : #je_ne_suis_pas_Charlie, parce que lorsque j’ai commencé à écrire sur le Web, avec plein de Copains à la fin des années 90, parmi les premiers et plus bruyants ennemis de ma propre liberté d’expression, il y avait, justement, Philippe Val et Charlie Hebdo (avec force arguments corporatistes et dénonciation des pédonazis). Et ça avait été particulièrement choquant, justement parce qu’à l’époque je croyais encore que Charlie était « dans notre camp », je croyais à leurs prétentions libertaires (la dérive néoconservatrice, les éditoriaux pro-israéliens, la supériorité de la civilisation occidentale sur ces Arabes qui n’ont pas composé les symphonies de Beethoven ni inventé les avions, l’islamophobie ouverte qui ne se limitait pas, loin de là, à des dessins un peu trash, etc., sont arrivés rapidement ensuite, et sont plus largement documentés).

    Alors, évidemment, « rien ne justifie… », je suis abasourdi par ce qui est arrivé, compassion, etc., mais je laisse ceux qui ont brandi leur carte de journaliste hier comme si c’était un symbole de la liberté d’expression, le soin d’« être Charlie ». Charlie, pour moi, c’est le média qui a utilisé son image de gauche, voire libertaire, pour dénoncer cette belle et passionnante liberté d’expression qui arrivait avant tant de force et d’enthousiasme sur l’Internet.